Le XVIe siècle européen fut le grand siècle ibérique. Amérique, Philippines, Afrique, Extrême-Orient : Espagnols et Portugais ont établi des liaisons maritimes régulières entre l'Europe et ces régions et jeté les bases d'une première économie mondialisée. C'est dire l'importance et même l'actualité d'une histoire de l'expansion portugaise en Asie. Devenue un classique, cette synthèse magistrale nous fait découvrir l'empire portugais d'Asie, de 1500 à 1700, à partir des rivages de l'Asie et pas seulement depuis les bords du Tage.
Sanjay Subrahmanyam signe ici une contribution fondamentale au débat sur la nature de l'édification de l'empire européen au début de la période moderne.
Cet ouvrage, écrit par quinze historiens issus de huit pays d'Europe, du Maghreb et du Proche-Orient, est un exercice unique. Il propose, à travers une approche résolument mondiale, de remédier à la partialité des histoires - encore trop centrées sur des logiques nationales, arabo-islamiques ou européennes - qui sont transmises de part et d'autre de la Méditerranée.
En cinq chapitres, de la préhistoire aux printemps arabes, par le récit, le document et la carte, les auteurs retracent la naissance d'une entité historique spécifique au travers de tensions et déchanges, de replis et d'ouvertures, de tradition et de modernité. Cet ouvrage s'adresse autant aux enseignants qu'à un public curieux de ce passé méditerranéen qui nous fait prendre conscience de la pluralité de nos origines, de nos intériorités communes et partagées.
Comment est-on Espagnol ? Au pays de Don Quichotte, où résonne à chaque victoire sportive un hymne national sans paroles, la question taraude une communauté nationale minée par des identités régionales de plus en plus affirmées. Comment répondre à cette interrogation, nourrie, à des siècles d'intervalle, par l'héritage des invasions musulmanes et de la reconquista, par les mensonges franquistes ou le grand gaspillage des aides européennes ?
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il revisite, d'abord à travers un récit découpé en tableaux soignés de la société espagnole, puis à l'écoute de grands intellectuels, les clichés sur une société bousculée par la prospérité, la modernité et aujourd'hui par la crise.
Un voyage au gré de personnages forts et de lieux marquants, pour mieux connaître les passions espagnoles. Et donc mieux les comprendre.
L'âme des peuples, un récit de voyage pour apprendre, de grands entretiens pour comprendre.
Et si la crise économique qui terrasse le pays accouchait d'un nouveau miracle grec ? Partout, de l'anarchique Athènes aux îles les plus touristiques de la mer Égée, une nouvelle odyssée hellénique prend forme. Au culte du palikare, ce héros romantique de la lutte pour l'indépendance, succède aujourd'hui une volonté de ne plus se laisser étouffer par les clans politiques, le clientélisme et la corruption.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il revisite, d'abord à travers un récit riche en anecdotes et en souvenirs poignants, puis à l'écoute de grands intellectuels, les clichés sur une Grèce désemparée. Sans rien cacher des responsabilités politiques des gouvernements successifs et sans masquer l'ampleur du défi posé par l'émergence des extrémismes.
Un voyage culturel, linguistique, épicurien et historique pour mieux connaître les passions grecques. Et donc mieux les comprendre.
Accoutumés à s'identifier aux drames de leur histoire, les Polonais ont encore de la peine à saisir que leur pays est devenu un grand d'Europe. Quel chemin parcouru pourtant ! À Varsovie, à Cracovie, en Silésie ou dans les coulisses du monastère de la Vierge noire à Czestochowa, la Pologne moderne se conjugue au quotidien avec la nostalgie populaire d'une noblesse rurale, les frustrations nationalistes et religieuses, et un goût effréné de la littérature et des arts.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il revisite, d'abord à travers un récit riche en anecdotes, en couleurs et en rencontres, puis à l'écoute de grands intellectuels, les clichés des charges héroïques des Uhlans, le tourbillon des valses de Chopin et l'image d'un peuple irrémédiablement associé à Jean-Paul II, le pape vainqueur du communisme.
Un voyage architectural, gastronomique, linguistique et culturel pour mieux connaître les passions polonaises. Et donc mieux les comprendre.
Impossible de s'y rendre sans buter sur son passé. À tout moment, surtout dans une Europe en proie aux doutes, l'Allemagne est ramenée aux fantômes de sa puissance. Alors que sa force, justement, est d'avoir su « libérer » cette mémoire, pour transcender d'abord l'horreur nazie, puis la tragique division RDA-RFA. Résultat : un pays où il fait aujourd'hui bon vivre, porteur non d'un quelconque modèle, mais de chances, d'idéaux, d'innovations, de liberté et d'un métissage prometteur.
Ce petit livre n'est pas un guide. C'est un décodeur. Il revisite, d'abord à travers un récit riche en anecdotes, en couleurs et en rencontres, puis au fil de conversations avec de grands intellectuels, les clichés sur un peuple travailleur et (trop) discipliné.
Un voyage littéraire, politique et sportif pour mieux connaître les passions allemandes. Et donc mieux les comprendre.
Depuis deux mille ans la lutte contre le loup a été vécue comme un baromètre du progrès de la civilisation. Ennemi public du bétail, il a représenté aussi, dans certaines circonstances, un danger pour l'homme. Exécré, le loup a été mis au ban de la société. Contre lui les hommes ont forgé toute une réglementation. Ils lui ont même dédié une institution qui subsiste toujours : la louveterie. Aujourd'hui, le passage au statut d'animal protégé n'a pas réglé le conflit sans fin qui l'oppose à l'homme. Mais, depuis son retour naturel en France en 1992, le sens des réalités impose des compromis.
L'ouvrage a obtenu le Prix François Sommer du Musée de la Chasse et de la Nature en 2011.
Armée d'un magnétophone et d'un stylo, Svetlana Alexievitch, avec une acuité, une attention et une fidélité uniques, s'acharne à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu'a été l'URSS, à raconter la petite histoire d'une grande utopie. « Le communisme avait un projet insensé : transformer l'homme 'ancien', le vieil Adam. Et cela a marché... En soixante- dix ans et quelques, on a créé dans le laboratoire du marxisme-léninisme un type d'homme particulier, l'Homo sovieticus. » C'est lui qu'elle a étudié depuis son premier livre, publié en 1985, cet homme rouge condamné à disparaître avec l'implosion de l'Union soviétique qui ne fut suivie d'aucun procès de Nuremberg malgré les millions de morts du régime.
Dans ce magnifique requiem, l'auteur de La Supplication réinvente une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés. Des humiliés et des offensés, des gens bien, d'autres moins bien, des mères déportées avec leurs enfants, des staliniens impénitents malgré le Goulag, des enthousiastes de la perestroïka ahuris devant le capitalisme triomphant et, aujourd'hui, des citoyens résistant à l'instauration de nouvelles dictatures...
Sa méthode : « Je pose des questions non sur le socialisme, mais sur l'amour, la jalousie, l'enfance, la vieillesse. Sur la musique, les danses, les coupes de cheveux. Sur les milliers de détails d'une vie qui a disparu. C'est la seule façon d'insérer la catastrophe dans un cadre familier et d'essayer de raconter quelque chose. De deviner quelque chose... L'histoire ne s'intéresse qu'aux faits, les émotions, elles, restent toujours en marge. Ce n'est pas l'usage de les laisser entrer dans l'histoire. Moi, je regarde le monde avec les yeux d'une littéraire et non d'une historienne. »
À la fin subsiste cette interrogation lancinante : pourquoi un tel malheur ? Le malheur russe ? Impossible de se départir de cette impression que ce pays a été « l'enfer d'une autre planète ».
S'inspirant de deux articles d'Arsenio Frugoni, son père, Chiara Frugoni reconstitue dans ce livre une journée quelconque dans une ville au Moyen Âge. À l'aide de documents précis, fruits d'une prodigieuse érudition, mais surtout d'une iconographie somptueuse, l'historienne raconte par le menu, plutôt qu'elle ne les expose, les différents aspects de la vie urbaine médiévale : de l'artisanat aux superstitions, de la délinquance à la vie en communauté, en passant par toutes les questions que les hommes se posent aujourd'hui encore face à l'au-delà ou, plus prosaïquement, à leur emploi du temps. À la différence d'un documentaire historique, le récit de cette remarquable conteuse nous invite à remonter le temps comme si nous partions en voyage. Le style souple, élégant et d'une très grande précision lexicale de Chiara Frugoni participe au plaisir de la lecture, non moins que l'analyse rigoureuse des fresques et des miniatures qui illustrent son propos. Elle ressuscite un monde disparu tout en démystifiant nombre des stéréotypes que l'histoire officielle a imposés au fil du temps.
Après le succès de La Saga des reines, Jean des Cars signe les étincelants portraits des favorites les plus célèbres. Proches du pouvoir, et l'exerçant parfois d'une manière clandestine, elles forment un galant cortège de femmes à qui de grands hommes doivent beaucoup.
Qu'est-ce qu'une favorite ? Le mot, sans doute d'origine italienne, signifie qu'une femme «a les faveurs» d'un personnage de haut rang. Elle ne se contente pas d'être une maîtresse, elle dispose de moyens, a une influence politique, économique ou artistique ; elle obtient des résultats, heureux ou calamiteux. Rien ne se fait ni ne se défait sans elle.
Les égéries retenues par l'auteur ont toutes joué un rôle en raison de leur emprise sur un monarque, prince-président, roi, empereur, qu'il soit marié, veuf ou célibataire : Agnès Sorel, Diane de Poitiers, Gabrielle d'Estrées, Louise de La Vallière, la marquise de Montespan, Mme de Maintenon, les soeurs de Nesle, la marquise de Pompadour, Mme du Barry, Zoé du Cayla, Lola Montez, Miss Howard, Katia Dolgorouki, Blanche Delacroix, Magda Lupescu et Wallis Simpson.
Une quinzaine de portraits de femmes qui ont bousculé l'histoire du monde. Pour le meilleur et pour le pire.