L'Allemagne tient une place à part en Europe et dans le monde. L'héritage de la Seconde Guerre mondiale n'y est pas pour rien, tant ce legs a inhibé les ambitions d'un pays divisé pendant quarante ans. Réunifiée en 1989, l'Allemagne est devenue le plus grand pays de l'Union européenne et a retrouvé sa capitale, Berlin. Elle a pu, surtout, recommencer à penser le monde et à s'envisager elle-même comme nation. Aujourd'hui, elle se découvre une liberté d'action, une responsabilité, une ambition, que ses errements passés empêchent cependant d'assumer pleinement.
Car la volonté de rompre avec la responsabilité des 'pères', caractéristique de la génération soixante-huit, perdure et n'est pas exempte de culpabilité. L'Allemagne combine vraie appréciation de sa valeur et doutes redoublés sur sa légitimité à l'exposer, à la faire valoir au reste du monde. Du coup, entre allégeance européenne, méfiance inédite envers l'allié américain, incertitudes sur les missions à confier à l'armée - la Bundeswehr - et conflit entre valeurs et pragmatisme à l'égard du géant russe, l'Allemagne réapprend la complexité d'un monde dont la guerre froide l'avait paradoxalement protégée.
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Débauche, corruption, sacrilège, parjure et autres traîtrises, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord traîne derrière lui un cortège d'accusations où rien ne manque, pas même le crime. Et pourtant, sous l'orage, ce prince « sans grimace, ni sourire » ne tremble ni ne recule, même lorsqu'il croise des Indiens prêts à le scalper au fin fond d'une forêt américaine.
Né sous Louis XV, mort sous Louis-Philippe, l'homme des trois sacres et des treize serments, le virtuose du congrès de Vienne se révèle soucieux de la grandeur de l'État, comme de sa propre grandeur, face à la postérité. Talleyrand n'écrit pas pour raconter sa vie ou pour rendre fidèlement compte des événements extraordinaires de son temps. De 1812 à 1838, le « Diable boiteux » va écrire et réécrire ses Mémoires au regard des circonstances politiques dans lesquelles il s'est trouvé ; il va les écrire pour le présent, en cherchant à s'ouvrir durablement la route du pouvoir, et pour les générations futures, en donnant la mesure exacte d'un homme d'État qui, décidément, aurait de « l'avenir dans l'esprit ». D'une certaine manière, on pourrait dire qu'avec lui, pendant les affaires, les affaires continuent.
On aura compris que le Talleyrand des Mémoires n'est pas tout Talleyrand. Voici pourquoi il nous a paru judicieux de publier également une remarquable correspondance inédite du prince avec l'une de ses amies les plus chères, Marie-Antoinette de Bauffremont. On découvre un autre Talleyrand, l'homme du c?ur, de la fidélité, la « vieille machine aimante », comme il l'écrit lui-même, bien éloigné de « l'image scintillante du mal » que l'on a voulu trop rapidement faire de lui.
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Pendant toute l'année 2006, Sergio Romano, historien et ancien diplomate, a tenu chaque semaine une chronique à partir des événements italiens avec l'intention de faire découvrir au lecteur français ce qui se joue dans la péninsule. Il le fait avec humour et acidité, sans mâcher ses mots, en observateur qui enrage parfois de voir son pays et ses concitoyens enlisés dans le passé et les vieilles habitudes, en homme passionné de liberté et de progrès. Sa grande connaissance de l'histoire italienne et européenne donne à son livre une profondeur singulière. L'Italie est la sixième puissance économique du monde, le second partenaire de la France, l'un des fondateurs de l'Europe. Un pays qui compte, mais un pays vieillissant et en crise. Si Berlusconi prétendait lui apporter la modernisation dont il avait besoin, son bilan est pour le moins discutable. Romano Prodi veut aujourd'hui allier justice et progrès, mais il est pris dans les calculs politiques des partenaires de sa coalition. Les Italiens sauront-ils s'affranchir de leurs vieux démons ?
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L'histoire complexe des relations entre l'Etat italien et l'Eglise catholique est longue de presque un siècle et demi. Le non expédit de Pie IX en 1874, les accords Gentiloni en 1913, la naissance du Parti populaire (catholique) en 1919, le différend entre le fascisme et l'Action catholique, les référendums sur le divorce, l'avortement et la procréation assistée : Sergio Romano passe en revue les convergences et les heurts, les flatteries et les compromis qui ont marqué cette délicate confrontation. Plus d'une fois, les limites des domaines respectifs de l'Etat et de l'Eglise ont été remises en cause. Paradoxalement, depuis la chute de la démocratie chrétienne, la frontière qui devrait les séparer est de plus en plus souvent franchie. Cette lecture acide de la laïcité à l'italienne donnera à réfléchir sur le modèle français.
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Pour comprendre comment Silvio Berlusconi a pu accéder au pouvoir, il ne faut pas étudier la vie et les oeuvres du Cavaliere, il faut étudier l'Italie. Une nation comme celle qui vit sur le territoire de la Péninsule peut se permettre plusieurs autobiographies : le fascisme en fut une ; l'Italie de don Camillo et Peppone - où le sentiment d'appartenance aux deux différentes «subcultures», comme on les a appelées, prévalait sur le sentiment d'appartenance nationale - en fut une autre ; le «berlusconisme» en est encore une autre. Pour comprendre ce qui les différencie, il faut d'abord comprendre ce qui les unit. Cet ouvrage a l'ambition de contribuer à cette compréhension.
L'auteur entreprend de suivre, à partir de la constitution du Royaume d'Italie en 1861, l'histoire des problèmes que les nombreuses classes dirigeantes du pays ont dû affronter : fragmentation du pays, héritages du passé, mafias et potentats locaux, influence de l'Église, subordination constante aux intérêts des grandes puissances. La difficulté à trouver une synthèse susceptible de cerner un intérêt national explique l'échec de toute tentative de donner aux Italiens une identité nationale.
Ce récit sur l'Italie contemporaine ne se limite pas à une description des phénomènes, mais livre des clés de lecture des principales constantes et des quelques changements majeurs qui ont caractérisé l'Italie depuis sa naissance en 1861 jusqu'à la fin de la période «berlusconienne» et à la très courte victoire électorale du centre-gauche en avril 2006. Un rapide regard rétrospectif permet de retracer les racines de nombreuses spécificités de la vie italienne dans l'histoire antérieure de la Péninsule.
Repères cartographiques. Appendice chronologique 1494-2006. 28 biographies des acteurs incontournables de l'histoire italienne. Bibliographie et index des noms.
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En 1938, après plus de quinze années de pouvoir, le régime fasciste décida de persécuter les juifs. Sous l'effet de lois antisémites d'une sévérité comparable à celles de l'Etat français sous Vichy, les juifs italiens devinrent soudainement des citoyens de seconde zone et des parias.
Ce livre fait la lumière sur une dimension longtemps ignorée du fascisme italien. Comment expliquer que l'antisémitisme s'impose brutalement comme priorité politique en Italie en 1938 ? Pourquoi les élites politiques, administratives et intellectuelles du régime se convertissent-elles pratiquement du jour au lendemain à la nouvelle doctrine de haine ? Quelle logique conduisit à la déportation de plusieurs milliers de juifs sous la république de Salò ?
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Au mythe de la «Renaissance» et aux débats qui s'y attachent, à la figuration célébrée d'un présent fécondé par une restitution des sagesses de l'Antiquité, à l'imaginaire humaniste d'un recommencement, Élisabeth Crouzet-Pavan préfère substituer l'horizon des Renaissances italiennes. Le pluriel s'impose à ses yeux, parce qu'il existe une autre Renaissance, moins démonstrative que celle des savants et des artistes, mais tout aussi vivante, par laquelle continuent à vivre et à revivre des passés plus ou moins proches. Les représentations, les mémoires et les actions s'enchâssent et jouent alors les unes avec les autres parce que les temps communiquent sans cesse. C'est un âge du paradoxe qui surgit sous nos yeux : de grandes espérances coexistent avec l'appréhension de l'imminence du Jugement dernier, des rêves enthousiastes d'harmonie voisinent avec l'angoisse du péché, la quête de la beauté est confrontée à la conscience du mal...
Renaissances italiennes, de Milan à Naples, de Florence à Venise, de Rome à Ferrare, invite ainsi le lecteur à déplacer son regard. Et dans cette somme magistrale, Élisabeth Crouzet-Pavan nous guide dans la complexité d'un univers humain qui éprouvait autant un immense amour de la vie qu'une tenace peur de la mort, autant une extraordinaire exaltation créatrice qu'une profonde sensation de finitude...
Les distinctions en fonction des préférences sexuelles que connaissent les sociétés modernes n'avaient pas cours à Rome : hétéro- et homosexualité s'effaçaient devant le statut social et la classe d'âge. Le véritable clivage s'opère entre ceux qui possèdent le pouvoir - les citoyens - et tous les autres - matrones respectables, coquettes libérées, prostituées ou esclaves des deux sexes -, qui leur sont soumis.
À travers une galerie de portraits hauts en couleurs, notamment ceux des empereurs libidineux, Tibère, Caligula ou Néron, l'auteur analyse des comportements moraux et sexuels qui surprennent, troublent et dépaysent le lecteur contemporain. Cette histoire de l'intime est aussi une histoire des relations de pouvoir qui organisent l'ensemble de la société et de la culture romaines, un monde caché dévoilé ici avec force et minutie.
Où va la Belgique ? Pourtant terre de cocagne, la Belgique devient aujourd'hui l'objet de toutes les incertitudes. Sur le plan politique et institutionnel, la Belgique vacille sous les remises en cause de la monarchie, les incessantes querelles qui opposent Francophones et Flamands et les affaires qui révèlent une éthique politique préoccupante. Fruit d'une gouvernance publique faite de gestion à court terme, d'effets d'annonce, de précipitation, d'opacité, de cumuls et de politisation à outrance, un dangereux fossé ne cesse de s'élargir entre le citoyen et le politique.
De toute évidence, la Belgique se trouve à un carrefour de son histoire. Et l'heure des choix approche. Va-t-on laisser le pays s'enliser dans les querelles communautaires et dans une particratie omnipotente jusqu'à son éventuel éclatement ? En prise directe depuis vingt ans avec le monde politique, administratif et institutionnel, Pierre-Yves Monette connaît le modèle belge de l'intérieur. Dans des entretiens avec Christian Laporte, il s'inquiète des dérives lourdes actuelles et tire la sonnette d'alarme. Et il propose des pistes pour relancer le vivre ensemble belge sur de nouvelles bases, pour renouer avec la bonne gouvernance et pour rendre la démocratie au Parlement et aux citoyens.
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