Pour la majorité des médias et des experts, la mondialisation et le terrorisme seraient les traits majeurs, largement inédits, du monde actuel. En fait, seule la mise en perspective historique sur la longue période permet de comprendre les origines de ces deux phénomènes. C'est ce que montre l'analyse en termes de «systèmes-monde» qu'Immanuel Wallerstein développe depuis plus de trente ans.
D'où l'intérêt de ce bref essai, où l'auteur propose une introduction lumineuse à son entreprise aussi originale qu'ambitieuse pour appréhender le monde contemporain et son histoire. Le concept de «systèmes-monde», bien plus que celui d'État-nation, permet de saisir les lignes de force qui façonnent l'évolution des sociétés. Brossant à grands traits les étapes de construction du système-monde depuis le XVIe siècle, Immanuel Wallerstein explique ici comment celui-ci est d'abord une construction sociale, mobilisant des acteurs agissant à différents niveaux : nations, entreprises, familles, classes, groupes identitaires...
Un livre indispensable, aussi bien aux étudiants et aux chercheurs en sciences sociales soucieux de discuter les outils de compréhension du monde contemporain, qu'à tous ceux qui ne s'accommodent pas de la vulgate médiatico-libérale dominante.
Présentation de l'éditeur
This well-researched little book sweeps away our preconceived ideas about plastic bags and debris, polymers and petroleum, and in general, the directions we take as a society.
You will discover that certain initiatives labelled 'ecological' are far more polluting than you thought and that plastics actually present many ecological benefits !
Taking off from the example of the plastic bag, you will learn of numerous paradoxes that touch your daily life. One such paradox is a law that bans plastic bags and makes biodegradable bags obligatory...
But did you know that biodegradable bags are in fact more polluting than plastic bags ? That the invention of plastic helped save the elephants ? That in the future plastics will actually communicate ? Contrary to previous thinking, plastics fit in perfectly with sustainable development, and they preserve our natural resources.
With the help of stories, examples, statistics and interviews, The Plastic Bag War alerts us eco-citizens that we must look beyond 'the rhetoric' to make the proper decisions.
Présentation de l'éditeur
Les Illyriens, peuple indo-européen très ancien dans les Balkans, furent christianisés très tôt, comme les Grecs, dès les premiers siècles. Soit bien avant les Slaves, arrivés tardivement dans la région et évangélisés seulement autour du Xe siècle. Sous la domination turque, leurs descendants, les Albanais, s'avérèrent pourtant les moins réfractaires à l'islamisation (deux sur trois environ se firent musulmans).
L'éveil tardif de la conscience nationale chez les Albanais est la conséquence de leur division religieuse. Cela leur fut fatal lors du démembrement de l'Empire ottoman en 1913. Le Kosovo, haut lieu de la lutte pour l'indépendance de l'Albanie, fut alors attribué à la Serbie. Les Albanais musulmans étaient souvent considérés comme des «Turcs» ; les chrétiens de rite orthodoxe grec, comme des «Grecs» ; quant aux catholiques, dans la région de Shkodër, il était tentant de voir en eux des «Latins», voire des «Serbes albanisés».
L'histoire des Albanais au XXe siècle fut particulièrement douloureuse : négation de leurs droits nationaux sur la moitié des territoires albanophones avant la Seconde Guerre mondiale, installation de régimes de terreur dans l'Albanie d'Enver Hoxha, comme dans la Yougoslavie de Tito, dès la fin de la guerre. Ils furent victimes d'un nouveau malheur après l'effondrement du communisme : les exactions du régime «rouge-brun» de Milosevic qui ne furent arrêtées que par l'intervention militaire de l'OTAN en 1999.
Les Albanais ont aujourd'hui l'espoir d'être réunis, comme les autres peuples balkaniques, au sein de l'Union européenne. Cela passe par l'indépendance du Kosovo qui devrait être reconnue dans le courant de l'année 2006.
Présentation de l'éditeur
Octobre 1938. Depuis le coup d'État militaire de juillet 1936, vingt-neuf mois plus tôt, l'Espagne est déchirée par une impitoyable guerre civile. Le monde entier a les yeux fixés sur l'affrontement entre les défenseurs de la République et les partisans du général Franco. Pierre Lazareff, le patron du grand quotidien Paris-Soir envoie en Espagne républicaine l'écrivain Joseph Kessel et le photographe Jean Moral. Les deux reporters vont rapporter de ce périple d'une quinzaine de jours - en bateau, en camion et en avion - dix reportages et deux cent cinquante clichés. Rarement l'écriture et l'image se seront ainsi alliées dans la vision commune d'un événement : une même approche humaniste, une même sympathie pour un peuple pris au piège de la guerre. À Barcelone, à Valence, à Madrid, Kessel et Moral captent la détresse et l'honneur des petites gens, l'insouciance joueuse des enfants, le rude courage des soldats espagnols et des volontaires internationaux, l'angoisse terrifiante des familles séparées. Sous la Cité universitaire court une ligne de front souterraine ; dans les théâtres bondés, on lance des cigarettes aux artistes ; les restaurants des palaces servent des lentilles frelatées ; les monuments sont méconnaissables sous leur gangue de briques... Et partout, à chaque instant, les bombes, les obus menacent. Marqué par cette expérience, Kessel retourne à Madrid en février 1939, pour assister aux dernières semaines de la République agonisante. Il en revient avec quatre reportages. Cette fois-ci, l'espoir est mort, et ces textes annoncent l'exil républicain et la vengeance franquiste.
Ces reportages et ces clichés, nous les publions ici dans leur version originale parue dans Paris-Soir, avec un texte inédit de Kessel, longue et clairvoyante réflexion sur la guerre d'Espagne.
Présentation de l'éditeur
L'âge des ténèbres désigne traditionnellement la période agitée qui va de la chute de Rome en 476 à la renaissance carolingienne des VIIIe et IXe siècles. On verra que ces siècles dits obscurs, où des rois «barbares» s'emparent du pouvoir en Occident, bénéficient en réalité de l'éclairage de quelques témoins clés.
Comment, dans l'Empire romain finissant puis au premier Moyen Âge, le christianisme s'est-il implanté, jusqu'à marquer en profondeur la civilisation européenne alors en gestation ? Comment, et à quel prix, une secte messianique a-t-elle donné naissance à la religion officielle, ceci pour de longs siècles ?
C'est à répondre à ces questions que s'attache cet ouvrage ambitieux, qui dévoile une histoire du sacré plutôt surprenante.
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Depuis sa parution en anglais, L'invention de la tradition n'a pas cessé d'être cité et commenté, en Grande-Bretagne comme ailleurs. Le concept de « tradition inventée » fait aujourd'hui partie du patrimoine des sciences sociales et de l'histoire. Les différentes études réunies dans ce recueil décrivent comment les États-nations modernes en gestation, mais aussi les mouvements anti-systémiques qui se développèrent en leur sein et les sociétés dites « traditionnelles », ont délibérément cherché, souvent avec succès, à réinterpréter radicalement ou à inventer, parfois de toutes pièces, des traditions et des « contre-traditions » pour se légitimer, s'inscrire dans la longue durée, assurer la cohésion de la communauté ou encore garantir le contrôle des métropoles impériales sur les sujets coloniaux.
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C'est sous le règne de Philippe Auguste que naît la ville-capitale. Nommant baillis et prévôts, administrant un authentique budget, le roi façonne aussi le visage de Paris : en 1200, la construction de Notre-Dame est à demi achevée, les rues et les places de l'île de la cité sont pavées, et des murs d'enceinte se dressent autour de la rive gauche. La population - quelque 50 000 habitants - est aussi dense qu'elle est mélangée : prostituées et clercs vivent parfois dans la même maison, les unes au rez-de-chaussée, les autres à l'étage.
Pour ressusciter cette ville dont le Paris d'aujourd'hui conserve des traces, John Baldwin, professeur d'histoire médiévale à l'université Johns Hopkins de Baltimore et grand spécialiste de Philippe Auguste, s'est fixé une règle : n'exploiter que des sources comprises entre 1190 et 1210. La méthode se révèle féconde, qui met au jour, tel un instantané, les unions rocambolesques de Philippe Auguste et ses démêlés avec le pape, les débats sur le crédit, l'essor de la scolastique ou encore l'art d'aimer des théologiens...
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Les ouvriers en grève, les usines occupées, les congés payés, les conventions collectives, les 40 heures... Nous avons tous à l'esprit ces images de joie, de fierté, de dignité conquise. Nous sommes nombreux à partager cette mémoire du Front populaire, grand moment de notre histoire sociale. D'autant que la gauche n'a cessé de faire référence à cette expérience fondatrice et qu'aujourd'hui encore les principaux leaders du Parti socialiste se réclament de Léon Blum.
En effet, le Front populaire est tout d'abord une série de premières fois : celle d'une union de la gauche, regroupant les socialistes, les communistes et les radicaux, celle du pouvoir, de la confrontation à la guerre, au fascisme. Pourtant, il est aussi un échec, politique - il ne dure qu'une année -, économique, et surtout peut-être idéologique. Pour ne pas avoir assez vu que le véritable danger se situait à l'extérieur, il ne parviendra pas à son objectif premier : faire pièce au fascisme.
Si Michel Winock et Séverine Nikel déconstruisent les mythologies de droite comme de gauche qui participent encore pleinement de l'héritage du Front populaire, ils pointent aussi la permanence des questions, voire des impasses, qu'il a mises au jour. La gauche est-elle capable de s'unir ? Peut-elle se maintenir au pouvoir tout en restant elle-même ? Que signifie un projet socialiste ? Questions d'une cruciale actualité.
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Ne pas oublier le rôle immense que le côté kermesse aura joué dans la grève. [...] La joie d'être autonome, d'être libre et, par le fait de n'avoir pas, aujourd'hui, à obéir, de se sentir soudain un autre. » C'est André Malraux qui a noté dans un Carnet inédit, après Simone Weil et tant d'autres qui ont senti eux aussi la « joie » profonde de « 36 » dans « le silence des machines », cette vérité première, primitive ou primaire, peu importe, mais si pleinement vécue par nombre de salariés qui ont occupé leur lieu de travail : le « Front popu » fut une bouffée d'air printanier prise « sur le tas », un de ces moments où l'on reprend souffle, yeux écarquillés et coeur battant la chamade ; où l'on se persuade de ne plus avoir à subir ; où l'on se prend à rêver d'écrire l'Histoire comme ça, de chic, avec de beaux pleins et de beaux déliés, comme à l'école primaire de la lutte pour la justice. Où l'on profite d'un temps perdu, d'un temps volé, d'un peu de temps enfin, pour s'occuper de soi en posant le fardeau, puisque ces jours-là, ce fut un peu « je est un autre », allégé, émancipé. Bref, ce fut du temps libéré, presque libertaire : du temps libre. Jean-Pierre Rioux
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Soixante-dix ans après juin 1936, que reste-t-il du Front populaire ? Quelques images fortes se sont fixées dans la mémoire collective : les congés payés avec ses départs en tandems et en trains, les 40 heures, les usines en grève, les bals pendant les occupations des usines...
Les 1 000 jours du Front populaire font partie de l'histoire sociale et politique de la France. Les conquêtes ouvrières marquent et structurent durablement l'histoire humaine et industrielle du pays, et ce jusqu'à la fin des années 1970.
La « guerre froide » et la politique des blocs ont refoulé les souvenirs et le vécu des luttes unitaires d'avant-guerre. Pourtant, au gré des circonstances politiques le Front populaire est appelé à la rescousse : en 1956 lors des élections législatives, en 1968 lors des « événements », en 1981 avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, en décembre 1995 quand le gouvernement Juppé est mis à mal, en 2005 après la victoire du « non » au traité constitutionnel européen.
Ce Front populaire de combat, symbolique et mythifié, surgit des cendres du passé. Peut-il éclairer les chemins d'aujourd'hui ? Les puissantes mobilisations pour l'abrogation du CPE ouvrent la voie, elles aussi, à des mouvements sociaux nouveaux porteurs d'espérance.
L'ouvrage enrichit la connaissance du Front populaire par deux approches. Il s'attache à cerner la situation sur le plan local avec l'examen de la réalité des luttes sociales dans plusieurs villes de la banlieue de Paris. Colombes, Asnières, Saint-Ouen, Clichy, Gennevilliers, singulièrement de Nanterre, et de Marseille. Des thèmes transversaux sont aussi examinés : la place des femmes, le jazz, l'antifascisme, le colonialisme, l'immigration, l'analyse économique.
Chronologie et documents font de ce livre à la fois une mise en perspective originale des grèves de 1936, des réformes, des échecs et des impuissances, notamment en politique internationale.
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