Au creux de l'hiver, un jeune homme s'installe dans une ville cernée par l'eau pour faire l'inventaire de l'oeuvre d'une traductrice célèbre. Un ticket de supermarché enluminé de notes devient un document de même valeur qu'un manuscrit. Un tas d'habits sur le lit un indice aussi important que les piles de livres et de carnets. Dans un décor que floute l'omniprésence de l'eau, le jeune homme cherche à percevoir la voix de la traductrice, à se représenter son corps, jusqu'à emprunter ses gestes et ses pensées. Le processus d'allègement est inexorable et l'expérience devient vertigineuse. Ce roman baigné d'une lumière douce et trouble envoûte le lecteur grâce à une tension permanente, un secret. (présentation de l'éditeur)
Trois femmes en Terre Sainte.
Marianne Dulac, professeur de Lettres, part en Israël pour assister à la prise de voile de sa nièce Émilie au couvent des bénédictines d'Abou Gosh. Elle découvre la situation dramatique de la Cisjordanie de l'autre côté du mur.
« Dans cette ville de cyniques, où personne ne croit en rien de peur de se faire avoir, je voudrais parler de Felice et Noé qui sont les seules personnes de plus de vingt-cinq ans à croire à ce qu'ils vivent. Je voudrais parler de ça, de l'amour d'un homme et d'une femme, parler de l'impossible qui a lieu, parler de ceci qui n'a aucun témoin, de ceci tellement intime qu'il est invisible à ceux qui ne le vivent pas, je voudrais parler de ceci dont on ne peut qu'interpréter les signes ou inventer les scènes. Je voudrais savoir pourquoi deux personnes peuvent rester côte à côte, se frotter longuement l'une à l'autre, et y prendre plaisir ; et continuer pendant des années. »
Le premier matin du monde se levait.
Avant la colère de Dieu, le paradis était aussi beau qu’une tasse blanche et bleue, translucide. Aujourd’hui les débris en jonchaient le monde : ici un étang, là une forêt, plus loin un bras de mer. Partout on retrouvait des morceaux aussi parfaits que les ongles d’enfants que l’on ramasse au bord de la mer.
Adam et Ève longeaient la lisière d’un bois. Au sud s’étendait une prairie où des lapins assis sur leurs pattes de derrière semblaient humer l’air nouveau.
Adam cueillit une baguette de saule, dont il caressa distraitement la jambe d’Ève. Dans les buissons les premières abeilles bourdonnaient mais on n’entendait encore aucun cri d’oiseau.
«Pas la moindre odeur», dit Adam.
Elle pensa qu’il avait raison, dans l’air il n’y avait pas la moindre odeur, pas plus que des cris d’oiseau.
«Le monde est neuf», dit Adam.
Ils ne sont plus là pour transmettre le passé à Eva.
Icek, le survivant. Immigré juif venu de Pologne, le grand-père paternel semblait terne et sans histoires. Jusqu'au jour où Eva lui découvre des sympathies communistes. Qui était-il vraiment ?
Groïnim, le fils d'Icek et père d'Eva. Il lui a légué une vidéo témoignant de son vécu d'enfant caché. Mais tout ne colle pas... Où se situe la vérité, quand pour survivre Goïnim a dû apprendre la dissimulation ?
Doniek, le grand-père maternel. Figure de la résistance, ce dirigeant sioniste respecté et fervent anticommuniste a vécu une descente aux enfers lorsqu'un historien a mis en cause son action. Qui a tort, qui a raison ?
Et si le silence se révélait un cadeau ?
Au carrefour de ces vies, Eva se lance dans la quête de ses racines dissoutes dans le non-dit. Face aux lacunes, la fiction lui sert d'outil. (présentation de l'éditeur)
1989 : La planète entière, fascinée, suit heure après heure la chute du mur de Berlin ; la peur du Sida se diffuse ; la mondialisation va devenir la norme... Un avenir meilleur serait-il possible ? La guerre du Golfe va très vite confirmer que le nouveau monde ressemble à l'ancien.
Pendant que les évènements se précipitent, les habitants du groupe scolaire Denis-Diderot redéfinissent leur place dans la société. Janick Lorrain et Michèle Goubert découvrent qu'on peut vivre sans hommes. Philippe Goubert, indécis, va être soudain confronté à la révélation d'une vocation. Geneviève Coudrier semble inamovible, mais c'est le secret qu'elle cache jalousement qui va soudain faire bouger les lignes...
Le portrait d'une famille américaine contemporaine, aisée et éduquée. Les fils qui relient cette famille aux périodes les plus sombres de l'histoire récente sont peu à peu révélés ainsi que le chemin tortueux des personnages vers l'émancipation.
Fascinée par une ruelle, née il y a cinq cents ans entre la place Saint- Sulpice et le jardin du Luxembourg, j'ai cherché à découvrir celles et ceux qui y ont vécu de siècle en siècle, de numéro en numéro, d'étage en étage, depuis 1518. La rue Pérou est devenue le lieu d'une question existentielle : qu'est-ce qui donne le sentiment d'être chez soi quelque part ? D'habiter tout à la fois son corps, sa maison et le monde ?
Je me suis glissée dans la peau d'un photographe du XIXe siècle et d'une comédienne de la Comédie-Française au XVIIIe, j'ai accompagné Man Ray dans son atelier, Mme de La Fayette dans sa maison d'enfance ou des religieuses dans leur couvent. Comme une psychanalyste prête à tout entendre, à tout écouter, sans choisir ni trier, j'ai ouvert ma porte aux voix du passé.
Dans un théâtre, soudain un homme surgit, l'air en fuite. Qui est à ses trousses ? Y a-t-il vraiment une menace ? Il pourrait faire marche arrière, retourner à sa vie. Il est encore temps. Juste une excuse à trouver : un moment de panique, une erreur d'aiguillage, une rencontre imprévue. Ou au contraire larguer les amarres, pour toujours.
La station-service de Jean Seghers a été déclarée en faillite. Son veilleur de nuit lui réclame des indemnités. Enfin, son épouse a une liaison avec le président du tribunal de commerce. Sa situation n'est pas des plus confortables, alors il emploie les grands moyens pour y remédier.