De ces deux frères, Franky et Ti Tony, l'un est attaché aux mots et aux figures de style quand l'autre, pragmatique, se fie à la magouille pour les faire vivre dans ce corridor des quartiers pauvres et souvent violents de Port-au-Prince. Et le fait que leur mère leur dise depuis toujours qu'ils sont les descendants d'Antoine des Gommiers, ce devin magnifié par des générations d'Haïtiens, n'adoucit pas leur misère mais pourrait peut-être en modifier les contours et les lointains. Car c'est de cela qu'il s'agit, de cette parentèle qui ne change rien pour l'un et tout pour l'autre ; de la vie de ces deux garçons, de l'amour qu'ils portent à leur mère, de leur regard sur ses voeux et ses tourments.
De sable et de neige, ou l'art de vivre l'instant, line splendide fresque pour célébrer la beauté des choses et la puissance de leur silence, de la Grande Dune d'Arcachon et la lumière du Cap Perret jusqu'à la ville de Kyoto sous la neige, un 31 décembre. Les vagues venant rythmer le récit, comme si l'océan était le résumé de la vie, avec sa dimension tragique, inséparable du sentiment de joie et d'harmonie qu'il sait donner.
C'est l'histoire d'une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l'été.
C'est le récit incandescent d'une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.
Me Susane, quarante-deux ans, avocate récemment installée à Bordeaux, reçoit la visite de Gilles Principaux. Elle croit reconnaître en cet homme celui qu'elle a rencontré quand elle avait dix ans, et lui quatorze - mais elle a tout oublié de ce qui s'est réellement passé ce jour-là dans la chambre du jeune garçon. Seule demeure l'évidence éblouissante d'une passion.
Un hommage à Trieste à travers les poètes, artistes et écrivains qui ont fait de la ville un véritable continent littéraire : U. Saba, J. Joyce, I. Svevo, G. Voghera, V. Boladdio ou U. Pierri. Il a pour point de départ la découverte, en 2017, des lettres échangées entre l'artiste et écrivaine triestine A. Pittoni et le cofondateur des éditions Adelphi R. Bazlen.
Mathilde, une ethnologue ayant passé trente ans dans la forêt vierge, Pierre, un orphelin surdoué, et le narrateur, obsédé par la religion, décident de vivre en communauté pour tenter de soigner leurs maux ensemble. Ils s'installent dans une maison abandonnée où le personnage principal impose des règles étranges et crée une secte. Lui seul ne parvient pas à guérir.
« Lorsque j'ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d'arrêt d'urgence, feux de détresse allumés. J'ai vu qu'il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j'ai pensé qu'il était fou. »
Parce qu'il n'a pas réussi à avouer à sa mère son intention d'arrêter sa thèse, Antoine se condamne à la terminer, disant adieu à ses projets de vacances. Mais le compte à rebours lancé, son quotidien vire à la catastrophe. Entre l'énigme de son frère, venu droit de Londres s'échouer sur son canapé, sa peur panique de ne pas y arriver et son angoisse de mettre un point final à ses études, rien ne se passe comme prévu : la perspective de sa soutenance se fait chaque jour plus incertaine.
Otage consentant des névroses familiales, pris dans une actualité chaotique qui met Paris et sa banlieue en ébullition, Antoine se prépare en toute sérénité au plus grand jour de sa vie.
Avril 1958. Lorsque s'ouvre l'Exposition universelle de Bruxelles, Robert Dumont, l'un des responsables du plus grand événement international depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, a fini par déposer les armes face aux pressions du palais royal : il y aura bel et bien un « village congolais » dans l'un des sept pavillons consacrés aux colonies. Parmi les onze recrues mobilisées au pied de l'Atomium pour se donner en spectacle figure la jeune Tshala, fille de l'intraitable roi des Bakuba. Le périple de cette princesse nous est dévoilé, de son Kasaï natal à Bruxelles en passant par Léopoldville, jusqu'à son exhibition forcée à Expo 58, où l'on perd sa trace.
Les froides vacances de février vident Paris. Lazare sait-il seulement que l'absence de sa femme, Béatrice, en visite chez ses parents rochelais, cache un virage plus radical dans sa vie ? Cet homme ordinaire a apprivoisé ses désillusions sans toutefois complètement renoncer à un peu de grandeur. Dans cette solitude qui ressemble d'abord à une permission, bientôt propice aux constats les plus glaçants de la lucidité, le voilà qui trouve un chemin inattendu vers la mer. Une version de lui-même qui saura « se glisser à l'intérieur des choses pour connaître leur douceur ».
Sous notre blafard ciel contemporain, dans ce monde qui a vendu son âme au ricanement, Lazare aperçoit peu à peu la forme de sa propre résistance à cette dégringolade spirituelle - à travers la météorologie des visages amis, derrière le nom des nuages ou malgré la disparition des moineaux.