Dans ces essais écrits entre 2006 et 2011, la célèbre romancière Siri Hustvedt, après avoir pris pour sujet d'étude le matériau autobiographique ('Vivre'), examine les complexes fonctionnements de l'esprit, de la mémoire, des émotions et de l'imaginaire chez l'être humain ('Penser') et explicite le rapport qui est le sien à la création visuelle dans tous ses états ('Regarder'). Authentique somme intellectuelle retraçant le parcours de son auteur, l'ouvrage pose des questions essentielles quant à la manière dont tout individu se constitue en tant que tel, élabore, à travers la pensée, la mémoire, le langage, son problématique 'être-au-monde' et interragit avec autrui.
Dans le souci de réinventer le dialogue trop souvent malaisé entre les 'humanités' et les sciences, Siri Hustvedt convoque de multiples disciplines - de la psychologie aux neurosciences en passant par la philosophie, l'art et la littérature - pour en tenter l'ambitieuse synthèse, et ce faisant, dévoile les arcanes de sa vocation et de sa pratique d'écrivain.
Présentation de l'éditeur
Pour les curieux, voici une conversation éclairante entre Siri Hustvedt et Paul Auster, postée sur youtube
Les Boîtes en carton, qui fît connaître Tom Lanoye en Flandre, est l'histoire d'un gamin issu d'un milieu populaire qui, lors d'un voyage scolaire organisé par une caisse d'assurance, au début des années soixante, tombe amoureux d'un des garçons qui participe à l'excursion. L'homosexualité approchée sans tabou fit le succès du livre mais, au-delà de cette relation aujourd'hui encore sulfureuse dans un pays catholique, l'auteur brosse une galerie de portraits criants de vérité, souvent cruels et hilarants. Avec cet art de la caricature et du burlesque qui a enchanté les lecteurs de La Langue de ma mère, Tom Lanoye parvient à nous faire revivre cette période de l'après-guerre avec ses poncifs et son euphorie, et cette région, la Flandre, qui faisait, alors, complètement partie de la Belgique.
Après avoir érigé un inoubliable tombeau littéraire à l'homme de sa vie (L'Année de la pensée magique), Joan Didion adresse, dans Le Bleu de la nuit, un vibrant hommage à leur fille, décédée quelques semaines à peine avant la parution de la Pensée magique aux États-Unis. Mais qu'on ne se méprenne pas : loin d'en être une « suite », ce récit serait plutôt son image en miroir, une variation inversée. On y retrouve, intactes, la puissance et la singularité de l'écriture de Didion : sèche, précise, lumineuse face à la nuit. Dans un puzzle de réminiscences et de réflexions (sur la mort, bien sûr, mais aussi sur les mystères de l'enfance, de la maternité, de la vieillesse et de la création), l'auteur mène un combat acharné contre les fantômes de la mélancolie, des doutes et des regrets. Poignante sans jamais verser dans le pathétique, d'une impitoyable honnêteté envers elle-même sans céder aux sirènes de la complaisance ou de l'impudeur, Joan Didion incarne la foi dans les forces de l'esprit et de la littérature.
Un accrochage avec des insurgés irakiens, trois minutes quarante-trois de pure violence filmées par Fox News, désormais en boucle sur YouTube, et les huit survivants de la compagnie Bravo deviennent du jour au lendemain les enfants chéris de l'Amérique. Ils sont les stars de la «Tournée de la Victoire», censée ranimer la flamme du soutien à la guerre, qui doit se clôturer par leur présence à la mi-temps du grand match de football de Thanksgiving à Dallas, aux côtés d'un célèbre groupe pop.
Mais rien ne va se dérouler comme prévu. Perdu entre les richissimes propriétaires et les joueurs du club des Cowboys, les sponsors, un vieux producteur hollywoodien et une pulpeuse pom-pom girl évangéliste, Billy Lynn, dix-neuf ans et héros malgré lui, ne pense, comme ses frères d'armes, qu'à une seule chose : profiter au maximum de ses derniers jours de permission. Repartira-t-il pour l'Irak, laissant derrière lui ses illusions et son innocence ?
Un livre ravageur sur le monde d'aujourd'hui : le Catch 22 de la guerre d'Irak.
«Tout à la fois hilarant et déchirant.» Pat Conroy
Ceux qui veulent nier le passage du temps disent : quarante ans, ce n'est rien, à cinquante on est dans la fleur de l'âge, la soixantaine est la nouvelle quarantaine et ainsi de suite. Je sais pour ma part qu'il y a un temps objectif, mais aussi un temps subjectif... le vrai, qui se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée, quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus, ç'a été comme si, pendant ce moment-là, le temps avait été inversé... Comme si le fleuve avait coulé vers l'amont.
Tony, la soixantaine, a pris sa retraite. Il a connu une existence assez terne, un mariage qui l'a été aussi. Autrefois il a beaucoup fréquenté Veronica, mais ils se sont éloignés l'un de l'autre. Apprenant un peu plus tard qu'elle sortait avec Adrian, le plus brillant de ses anciens condisciples de lycée et de fac, la colère et la déception lui ont fait écrire une lettre épouvantable aux deux amoureux. Peu après, il apprendra le suicide d'Adrian.
Pourquoi Adrian s'est-il tué ? Quarante ans plus tard, le passé va ressurgir, des souvenirs soigneusement occultés remontera la surface - Veronica dansant un soir pour Tony, un week-end dérangeant chez ses parents à elle... Et puis, soudain, la lettre d'un notaire, un testament difficile à comprendre et, finalement, la terrible vérité, qui bouleversera Tony comme chacun des lecteurs d'Une fille, qui danse.
Voici l'histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents, de sa sœur qui tomba amoureuse d’un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, d’une paysanne qui rêvait d’un loup-garou, d’un vieil homme qui chassait les vents, d’une salamandre qui volait dans les airs, d’australopithèques qui élevaient des poux géants, d’un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons épouvantés par tout ce qui précède... Peuplé de personnages étonnants, empreint de réalisme magique et d’un souffle inspiré des sagas scandinaves, un roman à l’humour et à l’imagination délirants.
Tout juste libéré de prison, Lamont Williams, jeune Noir du Bronx, entame une période probatoire cruciale pour lui au service d'entretien du grand centre de cancérologie de Manhattan. Quelques kilomètres plus loin, uptown, Adam Zignelik, professeur d'histoire à Columbia et fils d'un héros du Mouvement pour les droits civiques, subit l'effondrement simultané de sa carrière et de son couple. Alors qu'il est en pleine dépression, il met au jour des enregistrements inconnus, d'une portée historique considérable : les tout premiers témoignages sonores de survivants de l'Holocauste. Dans le même temps, à l'hôpital, Lamont noue une improbable amitié avec un vieux patient, juif polonais, lui-même rescapé des camps...
Entremêlée au destin personnel de Lamont et d'Adam et de la myriade de personnages qui les entour dans le New York d'aujourd'hui, c'est l'histoire du XXe siècle - sa barbarie et son humanité - qu'Elliot Perlman interroge dans une construction narrative aussi virtuose qu'émouvante.
S'aventurer de nuit dans la lande espagnole peut se révéler dangereux. Macario a beau connaître le terrain, il a vite fait de se fouler une cheville et se retrouve bloqué dans un abribus, au bord d'un chemin désert, par un soir de pleine lune. Cependant, depuis la route s'élève une autre voix. Celle d'Ismael, confronté aux mêmes difficultés cinquante mètres plus loin : désarroi en miroir, blessure, tout est semblable et différent à la fois. Au milieu de cette nuit improbable, une discussion insolite et décalée se tisse peu à peu entre ces deux êtres égarés.
« La Nuit du loup est une de ces symphonies absurdes de l'imagination qui nous redonne confiance dans le dialogue comme colonne vertébrale de cet étrange animal que nous avons l'habitude d'appeler être humain. » (J. A. Aguado, Diario de terrassa)
« La parodie, l'humour et les nombreux jeux de langage tempèrent le caractère absurde des bizarreries qui absorbent les humains dans leur attirance pour le superficiel. Un texte qui frôle parfois le délirant, sans jamais perdre sa sensibilité dans la brièveté. « (Angel Bansanta, El Mundo)
À Buenos Aires, le soleil frappe fort sur l'immeuble en construction de la rue Bonifacio. En ce dernier jour de l'année, date initialement prévue de l'achèvement du chantier, les futurs propriétaires sont venus constater l'avancement des travaux. La famille Viñas, chargée de veiller à ce que personne ne pénètre dans le chantier, s'est précairement installée au dernier étage du bâtiment et s'apprête à célébrer le réveillon. Mais, traversant les étages et les cloisons, une bande de fantômes a également investi les murs. Des fantômes que les membres de la famille Viñas sont les seuls à pouvoir voir. Patri, la fille aînée, se lie particulièrement avec eux. Rongée d'incertitudes, peu en phase avec les humains qui l'entourent, préférera-t-elle la compagnie des fantômes à celle de sa famille pour fêter le passage à l'année nouvelle ?
Six nuits sur l'Acropole est l'unique roman publié, à titre posthume, par le poète Georges Séféris, prix Nobel de Littérature en 1963. Portrait hachuré d'une poignée de jeunes gens 'en quête de cohésion' sur le rocher de l'Acropole, à la pleine lune, ce récit, d'une grande liberté de ton et d'allure, apparaît aussi comme le portrait d'une ville, Athènes dans les années 20, d'une génération s'ébrouant dans une bohême qu'on dirait encore neuve, et d'une jeunesse revisitée : celle de l'auteur lui-même, partagé entre un passé amputé, omniprésent, et l'apprentissage de sa liberté.