« Avant, je supposais que les êtres humains se regardaient parce qu'ils avaient toujours peur d'apprendre de mauvaises nouvelles.
Puis je croyais qu'en se regardant, ils cherchaient des mots pour comprendre l'étrangeté de la vie. Car, dans les regards des gens, cette étrangeté volette sans cesse de-ci de-là, sans jamais se laisser regarder, toutefois. Aujourd'hui, je ne pense plus guère, je regarde seulement autour de moi. Comme on peut le constater, ce faisant, je me suis mis à mentir. Car il est impossible de se promener dans les rues sans penser. »
Si un livre mérite qu'on dise de lui qu'il a de la grâce, c'est bien celui-ci. Genazino et son protagoniste sont de merveilleux équilibristes qui, tout au long du livre, se maintiennent en l'air comme par miracle.
L'homme qui est au centre du roman exerce l'étrange profession d'essayer des souliers faits main pour le compte d'un fabriquant de chaussures de luxe. Après les avoir portées un certain temps, il rédige un rapport sur leurs qualités et leurs insuffisances . Ce qui lui convient bien puisque, « pour des raisons de fuite », il marche beaucoup.
Ainsi, en flânant à travers la ville, il observe les détails de la vie quotidienne qui le renvoient à des questions d'ordre général et parfois métaphysique? Par jeu, lors d'une conversation, il invente un institut pour
« l'art du souvenir et de l'expérience essentielle » dont la vocation fantôme est d' « accueillir des gens qui ont l'impression que leur vie n'est rien d'autre qu'une longue journée de pluie et que leur corps n'est autre chose que le parapluie pour cette journée-là. »
Au printemps de l'année 1839, la puissante armée de l'empire britannique entre en grande pompe en Afghanistan.
Trois ans plus tard, il ne restera qu'un seul survivant de l'impressionnant contingent de quatre mille soldats et des douze mille personnes qui composaient sa suite.
Le célèbre explorateur Alexander Burnes, partagé entre Londres, Kaboul et les Indes, se retrouve ainsi mêlé au Grand Jeu que se livrent l'Angleterre et la Russie et dont l'Afghanistan est le théâtre? L'aventure se soldera dans un bain de sang.
Un roman au souffle épique dans la pure tradition anglaise où la richesse du style le dispute à l'art du conteur.
En Tasmanie, à la Pointe du Cygne noir, un coin bien tranquille où personne ne ferme sa porte à clef,
les adultères vont bon train? et finissent parfois dans le sang.
Sous les apparences d'une classique histoire d'adultère et de vengeance, ce premier roman distille des richesses inestimables. La jeune Chloe Hooper réussit en effet le tour de force de combiner roman policier, roman d'apprentissage, roman historique et conte (cruel) pour enfants. Sans oublier une réflexion sur la mécanique de l'écriture elle-même, par le biais de multiples récits enchâssés. Le vertige naît de ce que toutes ces pièces s'emboîtent de façon presque trop parfaite. Avec son élégance raffinée, ses images qui font mouche, son sens rare du réalisme magique, Chloé Hooper est une styliste hors pair. Le mystère, la perversité, l'érotisme, la sourde violence s'épaississent à chaque page mais sont toujours ponctués d'un humour caustique qui évoque les meilleurs romanciers de l'école anglo-américaine.
L'année de ses dix-huit ans, alors qu'il roule vers le minigolf local avec ses amis, Darin percute mortellement une jeune cycliste. Personne n'a jamais su pourquoi elle s'était déportée brutalement, se jetant sous les roues de la voiture. Tous les témoins ont certifié qu'il n'aurait rien pu faire pour l'éviter.
Une seule chose est sûre, cet accident a scellé à jamais leurs deux destins.
Dix-huit années plus tard, Darin Strauss revient sur ses pas et parvient, enfin, à mettre des mots sur l'indicible.