Comment une philosophie de la nature est-elle encore possible ? C'est le problème auquel répond ce livre, à la suite de Gilles Châtelet et de ses Enjeux du mobile. Chemin faisant, le lecteur franchira les paliers physico-mathématiques de la nature, s'imprégnant de leurs différentes mobilités. Il cheminera par gestes dans l'immeuble du mobile. On explorera donc une pensée du geste, diagrammatique, dialectique, donnant autrement accès à certaines théories scientifiques. Il conviendra de prendre-sur-soi, de s'écarteler, de tourner autour de soi, de se mettre en vrille... gestes de l'affection de soi par soi qui est celle du temps, du virtuel événementiel selon Gilles Deleuze. La nature sera donc aussi celle de la profondeur du virtuel, de l'événementialité quantique.
En se demandant ce que c'est en pratique, s'orienter, on tire un fil auquel se raccrochent, présentées sous des biais inattendus, beaucoup de questions dont l'importance philosophique est manifeste et même centrale. On s'oriente, ou on est orienté - c'est le principal dilemme auquel on est confronté lorsqu'on s'intéresse à cette question -, dans l'espace physique, mental, collectif, en vue de s'identifier professionnellement, sexuellement, politiquement, religieusement, dans des conditions qui, à chaque fois, oscillent entre deux pôles extrêmes, l'un de passivité, l'autre d'activité. Au fond, la philosophie dans son ensemble pourrait renvoyer à cette question dont les enjeux concernent tout le monde à tout moment, partout, sans exception.
Critique radicale de la doctrine de la finitude prônant l'infini comme la condition des vérités universelles.
Au sujet du nom « Israël », bien des prises de position sont crispées, parce qu'irrationnelles. Qu'un nom soit noué à des affects, rien de plus normal, rien de plus commun. Mais la manière dont certains affects prennent le pas sur certaines raisons est parfois singulière, notoirement dans le cas des « juifs » et d'« Israël ».
L'auteur affirme que la mondialisation et le repli national participent d'une même dynamique qui a conduit les pays occidentaux dans des impasses menant à l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite, au délitement de l'Europe et aux attentats de masse. Prenant des exemples dans l'histoire, il explique comment le national-libéralisme profite aux riches au détriment des populations.
Dans ces entretiens, la philosophe C. Mouffe et le coleader de Podemos I. Errejon livrent leur analyse sur la crise des démocraties libérales et sur les conditions qui pourraient permettre à la gauche de reconquérir le pouvoir.
Philosophe et sociologue, Georg Simmel (1858-1918) a développé une pensée originale qui se soustrait à la tentation des oppositions duales, telles qu'individu et société, expérience et structure. Sa pensée du tiers saisit la complexité des relations sociales à partir de la différenciation et de la réciprocité. Son approche se veut processuelle et relationnelle. Plus qu'un état de la société, ce sont les dynamiques qui la produisent, le « faire société » qu'il cherche à élucider.
Algorithme éponyme est l'oeuvre déroutante et inclassable d'Hélène Nicolas alias Babouillec, une jeune femme autiste, diagnostiquée « déficitaire à 80% ». Jamais scolarisée, elle n'a, selon ses propres mots, « pas appris à lire, à écrire, à parler ». Elle réussit pourtant, après vingt ans de silence, à écrire à l'aide de lettres en carton disposées sur une feuille blanche, des textes d'une grande force poétique, révélant d'incroyables dons d'écriture.
La politique est-elle née en Grèce, comme on le croit ? Pas selon Pierre Clastres, qui a magistralement mis au jour l'existence d'une politique primitive chez les Sauvages, en particulier chez les Cannibales de Montaigne. Le Mouvement inconscient du politique retrace le parcours passionnant de Clastres qui a entre autres montré la fonction proprement politique de la guerre entre tribus primitives. Mais ce n'est pas le seul mérite de l'essai de Christian Ferrié qui risque, à partir des analyses de Clastres, une interprétation étonnante : une dynamique inconsciente verrait s'opposer la pulsion d'égalité, qui est au coeur de la vie politique, à la pulsion de mort politique, qui serait à la source de l'État.
Lorsque Lacan présente sa « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l'École », un peu plus de trois ans après la fondation de l'École freudienne de Paris, son but est à la fois d'éclairer le passage du psychanalysant au psychanalyste, ce moment où quelqu'un en analyse décide de devenir analyste, et d'instaurer un mode de transmission de la psychanalyse opposé aux dispositifs de formation de l'Association psychanalytique internationale.
Source dès sa première version de vifs débats, récrite et bientôt appelée la passe, inscrite dans le siècle et ses guerres, elle est ici interrogée tant dans les commentaires, remarques, reformulations et bien sûr plaintes de Lacan lui-même, tout à sa passion pour la psychanalyse, qu'à travers l'expérience personnelle de l'auteur, acteur et témoin de cette aventure.