« Mon premier souvenir de Yano est celui d'un danseur délicat à la chair pâle et aux gestes de porcelaine enveloppant de sa danse furtive Elsa Wolliaston, vivante statue d'ombre figée à l'avant de la scène. C'était à Paris au Théâtre de la Cité internationale, probablement en 1975 (...). Dans ce théâtre à nu, sans lumières et sans costumes, je sentis qu'il se passait quelque chose. »
À l'aide de nombreux témoignages. Chantal Aubry dresse un portrait sensible d'Hideyuki Yano (1943-1988), chorégraphe japonais qui a occupé une place singulière au sein de la nouvelle danse française. Après ses débuts à Tokyo, Yano arrive à Paris dans le courant des années 1970, peu avant la découverte du butô par le public européen. Il fonde le groupe Ma Danse Rituel Théâtre et élabore, de Rivière Sumida/Folie à la trilogie de Salomé, en passant par Hana Cristal-Fleur, une oeuvre originale où se croisent l'Orient et l'Occident. Dans un va-et-vient poétique entre spiritualité, sens aigu du sacré et conscience contemporaine, son enseignement marque durablement plusieurs générations de danseurs parmi lesquels Elsa Wolliaston, Lila Greene, Sidonie Rochon, François Verret, Mark Tompkins et Karine Saporta. Illustré principalement par les photographies d'Anne Nordmann, cet ouvrage contient également des documents inédits, des textes et des croquis extraits des archives personnelles de l'artiste.
La Havane désuète et fantasque, opprimée et dansante, à l'arrêt, hors du temps... Joannah Pinxteren nous guide dans ses ruelles bigarrées et nous révèle l'« âme » danzón. Car bien plus qu'une danse venue de France au 18ème et métamorphosée par deux siècles d'influences afro-cubaines, le danzón est un art de vivre en toute courtoisie et respect pour l'autre. Dans les titres, les choix des morceaux musicaux, les gestes des danseurs, le danzón recueille aussi l'histoire avec un grand H et l'histoire cubaine de tous les jours.
Comment montrer la danse dans les mots ? Tâche bien difficile dont Joannah Pinxteren, chorégraphe et anthropologue de la danse, s'acquitte avec un art du détail justement esquissé, qui donne au lecteur le tournis... Etude anthropologique ? Carnet de voyage ? Ce passionnant récit-cheminement tient des deux et réconcilie le savoir avec le plaisir, le rythme et la beauté.
Hugues Robaye, directeur de la Revue MaYaK
Joannah Pinxteren, née à Bruxelles, allie dès sa jeunesse formation de danseuse, création chorégraphique et investigations sur les danses et rythmes de par le monde comme mémoire du corps et poétique sociale. Un premier voyage chez les Dogon du Mali en 1970 ouvre ses recherches qui ne cesseront plus et la mèneront à les poursuivre au-delà de l'esclavage sur l'île de Cuba. L'essentiel de sa vie est consacré à l'écriture et à l'enseignement de ses méthodes d'ethno-danse, de philosophie du mouvement rythmé.
Cet ouvrage résulte de l'itinéraire de Dominique Hervieu, danseuse et chorégraphe, qui a toujours associé sa démarche de création à une volonté de partage de son art. Ces dix ateliers de deux heures environ ont pour but de permettre à des collégiens d'approcher le travail chorégraphique qu'elle consacre au métissage en le leur faisant vivre concrètement. L'enjeu de sa pédagogie est d'aider les élèves à s'enrichir de leurs différences pour trouver leur danse. Sont abordées ici trois notions principales : le vocabulaire chorégraphique, la composition et l'interprétation. Petit à petit, les élèves vont apprendre à reconnaître en pratique la particularité de plusieurs types de danse (traditionnelle, contemporaine, urbaine), puis en tisser certains motifs ensemble et les enchaîner.
Ce parcours pédagogique et artistique a été conçu en partenariat avec Michèle Chevalier, inspectrice pédagogique régionale, et expérimenté avec des élèves de 6e pendant les heures d'éducation physique et sportive.
Le DVD inclus, contenant des extraits significatifs des principes artistiques de la Compagnie Montalvo-Hervieu mis en oeuvre dans ses spectacles, est un support de travail complémentaire aux propositions pratiques.
Je n'ai pas trouvé la maison.
Ce sont les premiers mots du Garçon lorsqu'il arrive chez les parents de la Fille et frappe à la porte. Là, sur le seuil de cette maison étrangère, débute le théâtre de Fosse. Ouvrons la porte et entrons.
Wajdi Mouawad fasciné par Le Retour du fils prodigue de Rembrandt, c'est le chemin de l'écrivain vers le pays perdu de son enfance, ses couleurs, sa lumière, sa langue.
Comment l'auteur de théâtre a, pas à pas, été conduit vers ce nouveau texte, qu'il porte seul en scène et qu'il offre ici depuis sa genèse jusqu'à sa révélation au public.
L'auteur exige un traitement humain pour les animaux en préalable de la pièce.
L'auteur n'insiste pas pour que le même principe soit appliqué aux humains.
Présentation de l'éditeur
En Serbie, après-guerre, les membres d'une famille recomposée hantés par leurs morts peinent à retrouver un mode de coexistence.
Lorsque Loïe Fuller arriva à Paris, en 1892, elle était encore inconnue. Qui alors aurait pu deviner qu'elle allait révolutionner la danse, connaître le succès et la gloire, inspirer les plus grands sculpteurs de son temps, les plus grands peintres, de Rodin à Toulouse-Lautrec? Si une vie peut être qualifiée d'extraordinaire, c'est bien la sienne. On ne saurait trop s'étonner, en effet, que cette américaine replète en vînt à personnaliser la «Parisienne», son charme et sa légèreté; que du fond de l'Illinois elle sût trouver le chemin des bras de la reine de Roumanie.
Il suffit de lire les réactions qu'elle suscitait pour comprendre à quel point ses danses étaient fascinantes. Un journaliste écrivait par exemple: «Voilà la grande attraction du moment. C'est miss Fuller, cette Américaine qui tourbillonne sous la lumière électrique et fait flotter autour d'elle comme des ailes de papillon, des calices de fleurs ou des nuages irisés, les longs plis de sa robe traînante. Est-elle jolie cette Américaine? Je n'en sais rien et elle n'a pas besoin d'être jolie. Elle est supérieure à la vie même».
La médiocrité de nos théâtres n'est pas imputable au public. Le public est toujours et partout le même : intelligent et bête, chaleureux et impitoyable, en fonction de son humeur. Il a toujours été un troupeau qui a besoin de bons bergers et de chiens. Qu'il éclate de rire aux mauvaises plaisanteries et applaudisse aux phrases qui sonnent bien, vous révolte ; mais ce sont les mêmes, et c'est ce même public idiot, qui remplit les salles pour Othello et qui pleure en écoutant l'opéra Eugène Onéguine quand Tatiana écrit sa lettre.
De A comme Acte à Z comme Zoo en passant par F comme Fête populaire, l'Abécédaire de l'Odéon propose une flânerie en une trentaine d'étapes à travers l'histoire mouvementée d'une des plus belles salles de Paris. Le visiteur curieux et amoureux de la scène y croisera aussi, au parterre comme en coulisse, quelques-unes des personnalités qui ont fait de l'ancien Théâtre-Français depuis sa fondation, en 1782, une légende vivante de l'art dramatique européen.