Le sauvage et le préhistorique, miroir de l'homme occidental

Le sauvage et le préhistorique, miroir de l'homme occidental
Ed. Patou-Mathis

« Vu d'Occident, l'Autre a deux visages : le Sauvage - l'Autre dans l'espace - et le Préhistorique - l'Autre dans le temps. Ce livre entend montrer comment ces « imaginaires cousins », qui se sont rejoints et superposés au XIXe siècle, se sont forgés dans les cercles érudits à partir des récits de voyageurs et des théories scientifiques, puis diffusés dans les milieux populaires grâce aux magazines illustrés, aux romans, aux expositions universelles ou coloniales et aux musées. Avec toujours en contrepoint l'Homme occidental, à la fois fasciné et rempli de préjugés.

Pourquoi l'altérité et l'existence d'une humanité plurielle, qu'elle soit passée ou présente, sont-elles toujours si difficiles à accepter ? C'est à cette question que nous avons tenté de répondre dans cet ouvrage. » (M. P.-M.)

Mélanges historiques

Mélanges historiques
Collectif
Ed. CNRS

Des Rois thaumaturges à La Société féodale, des Caractères originaux de l'histoire rurale à L'Étrange Défaite, Marc Bloch (1886-1944) a construit une oeuvre imposante, exigeante, ambitieuse, renouvelant en profondeur les conditions d'exercice du métier d'historien. Ces Mélanges historiques, vaste recueil d'articles réunis par ses disciples et publié pour la première fois en 1963, éclairent l'évolution d'une pensée toujours en mouvement, rompant avec les vieux schémas de l'histoire événementielle pour accoucher d'une méthode novatrice, attentive à la longue durée, aux mentalités collectives, aux structures économiques et sociales. Marc Bloch, de sa culture encyclopédique, embrasse ici des domaines aussi variés que l'histoire du servage, les transformations de la vie rurale, les conséquences sociales de l'invention du moulin à eau ou l'évolution des rites de la cour royale. Une histoire du Moyen Âge vivante, sensible, charnelle, dont se réclameront Fernand Braudel, Ernest Labrousse, Emmanuel Le Roy Ladurie et Alain Corbin. L'oeuvre d'un historien majeur du XXe siècle, lu et commenté dans le monde entier.

La grande stratégie de l'Empire byzantin

La grande stratégie de l'Empire byzantin
Luttwak Edward
Ed. Odile Jacob

Pourquoi donc Byzance a-t-elle survécu deux fois plus longtemps que Rome, son équivalent d'Occident ? Cette endurance extraordinaire est d'autant plus remarquable qu'elle n'était favorisée ni par la géographie ni par une prépondérance militaire.

Selon Edward Luttwak, cette performance est due à l'habileté de ses souverains qui ont su s'adapter aux circonstances et inventer de nouveaux moyens de faire face à leurs ennemis successifs. La stratégie reposait donc moins sur la force militaire que sur la persuasion. Et, même au combat, les Byzantins étaient moins portés à détruire leurs adversaires qu'à les contenir. Apparue au Ve siècle face à la formidable menace représentée par les Huns d'Attila, vaincus avec un minimum de forces, cette méthode a continué à s'affiner au fil des siècles.

Edward Luttwak analyse avec une extraordinaire précision tous les aspects de cet incomparable art de la guerre, étudiant aussi bien la religion et le pouvoir à Byzance que sa diplomatie, ses pratiques dynastiques, ses armes, sa tactique, son système fiscal ou encore ses méthodes d'espionnage.

La « résilience » de Byzance : une leçon pour les grandes puissances de demain ?

Mon combat pour un Tibet moderne

Mon combat pour un Tibet moderne
Tsering Tashi
Ed. Golias

Né dans un village analphabète, Tashi Tsering voudrait apprendre à lire et à écrire. Mais ici c'est impossible : il n'y a pas d'école. Mais voilà qu'à l'âge de dix ans, au grand désespoir de ses parents, il est recruté, comme impôt humain, pour devenir danseur dans la troupe de danseurs du Dalaï-Lama, ce qui lui ouvre des perspectives en terme d'instruction, mais le met aussi en contact avec les tares de la société théocratique (brutalité, violences, y compris sexuelles). En 1950, les troupes chinoises entrent dans Lhassa. Sa conscience politique commence à s'éveiller : il doit exister d'autres systèmes politiques que le régime théocratique et féodal. Toujours soucieux d'apprendre, il part en Inde pour y étudier l'anglais. Il est en Inde quand l'insurrection de Lhassa éclate en 1959 ; il se lie d'amitié avec le frère aîné du Dalaï-Lama et le seconde dans l'accueil des réfugiés tibétains qui affluent en Inde. Il fait la connaissance en Inde d'un étudiant américain, grâce auquel il va pouvoir venir étudier aux États-Unis. Avant de partir, il rencontre le Dalaï-Lama, qui l'invite à être un «bon Tibétain». Études sur la Côte Est et puis à Seattle : ses lectures historiques lui font établir un parallélisme entre le moyen-âge occidental et la société tibétaine qu'il vient de quitter. Malgré l'incompréhension de ses amis tibétains en exil et de ses condisciples américains (dont Melvyn Goldstein), il décide de retourner au Tibet pour se mettre au service de son peuple resté au pays. Le frère aîné du Dalaï-Lama essaie en vain de l'en dissuader, en lui faisant miroiter des avantages matériels. Arrivé en Chine après un interminable voyage en bateau, il est aussitôt envoyé d'autorité dans une obscure école d'une province centrale, qui allie étude et endoctrinement. Il accepte son sort, car il croit sincèrement au bien-fondé du communisme ; de plus, il espère bien que sa formation lui permettra de retourner au Tibet pour y enseigner. Voilà que, en novembre 1967, en pleine Révolution culturelle, il est accusé d'être un espion à la solde des États-Unis. Humiliations publiques. Condamnation sans réel procès. Après avoir passé plus de trois ans en prison, et y avoir tenu le coup malgré des conditions d'internement inhumaines, il épouse Sangyela, une vieille amie tibétaine très croyante, avec qui il va former un couple très uni. Mais même après sa libération, il est toujours suspect et assigné à un travail manuel qui ne lui convient pas. C'est pourquoi, profitant de l'assouplissement du régime après l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping en 1977, il s'enfuit jusqu'à Pékin pour réclamer sa complète réhabilitation, qu'il finira par obtenir. Toujours soucieux de sortir les paysans tibétains de leur analphabétisme et de les ouvrir à la modernité, il obtient de pouvoir commencer, à 51 ans, la rédaction d'un dictionnaire trilingue tibétain-chinois-anglais (publié à Pékin en 1988). Grâce à la coquette somme d’argent que le Gouvernement chinois lui a versée en dédommagement du préjudice subi par ses années «volées», il ouvre un cours du soir d’anglais à Lhassa. Puis, il se bat pour obtenir la création d’une école primaire dans son village, qui ouvrira ses portes en 1990. Fort de cette réussite, il va être à l’initiative de la fondation d’une trentaine d’autres écoles sur le Haut Plateau. En 1992, après avoir repris contact avec Melvyn Goldstein, il commence, en Amérique, à travailler à son autobiographie. En 1994 (à 65 ans) il rencontre à nouveau le Dalaï-Lama, à l’Université du Michigan, et l’invite, sans succès, à rentrer au pays. 1997 : parution de ses mémoires, « The Struggle for Modern Tibet ». « The Autobiography of Tashi Tsering », par Melvyn Goldstein, William Siebenschuh et Tashi Tsering.

12 lettres qui ont changé l'Histoire

12 lettres qui ont changé l'Histoire
Bouyer Christian
Ed. Pygmalion

Depuis 5000 ans, les hommes écrivent ! Et certaines lettres, par leur autorité, leur audace, leur originalité, ont changé l'Histoire. Celle de Louis XVI convoquant les Etats généraux à Versailles, d'où jaillit la Révolution française, ou le J'accuse ! d'Emile Zola comptent parmi les plus célèbres. Mais Christian Bouyer en rappelle d'autres qui, tout en étant confinées à la sphère de la vie privé ou ayant appartenu à l'histoire de la littérature, restent capitales pour mieux nous faire comprendre un événement, une époque, une personnalité.

Voici douze lettres palpitantes pour revivre de grands moments de l'Histoire.

 

Femmes de dictateur

Femmes de dictateur
Ducret Diane
Ed. Perrin

Elles s'appellent Inessa, Clara, Nadia, Magda, Felismina, Jiang Qing, Elena, Catherine... Ils s'appellent Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Salazar, Mao, Ceausescu, Bokassa. Qu'elles soient filles de noce ou grandes bourgeoises intellectuelles, simple passade ou amour passionné, ils les violentent et les adulent, mais se tournent invariablement vers elles. Epouses, compagnes, égéries, admiratrices, elles ont en commun d'être à la fois triomphantes, trompées et sacrifiées. A leurs hommes cruels, violents et tyranniques, elles font croire qu'ils sont beaux, charmeurs, tout-puissants. Car la sexualité est l'un des ressorts du pouvoir absolu, et les dictateurs ont besoin d'enrôler les femmes dans leur entreprise de domination. Elles dirigent parfois dans l'ombre, sous l'égide de leur Pygmalion qu'elles accompagnent jusque dans la mort.

Diane Ducret raconte par le menu les rencontres, les stratégies de séduction, les rapports amoureux, l'intervention de la politique et les destinées diverses, souvent tragiques, des femmes qui ont croisé le chemin et passé par le lit des dictateurs.

Histoire de Londres

Histoire de Londres
Bethmont Rémy
Ed. Tallandier

Londres est la seule ville au monde à avoir deux maires: celui de l'antique Cité, le lord-maire, et le tout nouveau, à la tête du Grand Londres. Ce curieux doublet reflète une caractéristique essentielle de la ville : la capitale du Royaume-Uni s'est constituée au fil des siècles comme un patchwork. Elle ne peut donc se comprendre sans son histoire. Le caractère multiforme de l'ensemble londonien fait de la capitale britannique une ville aux infinis visages, non seulement en termes sociaux, ethniques ou religieux mais aussi sur les plans institutionnel, économique et culturel. Cette rencontre des contraires explique la formidable vitalité de Londres et sa capacité séculaire a se réinventer, qu'elle doive vivre les bouleversements de la Réforme sous Henry VIII et Edouard VI, craindre Jack L'Eventreur, affronter les bombardements de la Luftwaffe ou se déchaîner sur le London Calling des Clash. Rémy Bethmont revient ainsi sur l'histoire turbulente de Londres du Moyen Age à nos jours et ressuscite la vie d'une société dans ses occupations et préoccupations les plus diverses. Alors se découvre une ville ou l'ancien et le nouveau cohabitent et s'entrechoquent sans jamais que l'un prenne définitivement le pas sur l'autre. C'est sans doute cela, l'identité londonienne.

Les premières cités et la naissance de l'écriture

Les premières cités et la naissance de l'écriture
Collectif
Ed. Actes Sud

La majorité des spécialistes place l'apparition de l'écriture au moment où les hommes éprouvent le besoin de comptabiliser les denrées stockées dans le but de les vendre. Ils se sédentarisent et organisent une vie urbaine nécessitant une comptabilité pour l'entretien des digues et la construction des palais et des temples. Dans cet ouvrage, des archéologues et des historiens examinent cette problématique en différents endroits clés et exposent les nouvelles découvertes archéologiques, dont certaines changent les datations et les lieux des premiers balbutiements de l'écriture.

Selon Jean-Jacques Glassner, à Sumer, l'invention de l'écriture répond à la volonté des hommes de classer le monde et à la volonté d'une élite sociale de renforcer son pouvoir. En Égypte, Pascal Vernus fait remonter les multiples emplois de l'écrit bien avant le règne des pharaons. Isabelle Klock-Fontanille explique les raisons historiques pour lesquelles, en Anatolie, chez les Hittites, les écritures cunéiformes empruntées coexistent avec un système hiéroglyphique autochtone. Dominique Briquel souligne le rôle des transformations apportées par les Étrusques à l'alphabet grec avant qu'il ne soit emprunté par les Latins. Si Olivier Venture rappelle que l'écriture chinoise ne remonte qu'au milieu du XIIIe siècle av. J.-C., alors que de grandes cités existent dès le IVe millénaire av. J.-C., Léon Vandermeersch explique les fonctions religieuses des premiers écrits. Dans la vallée de l'Indus, Asko Parpola démontre, sur la base des langues dravidiennes, des mythologies indienne et mésopotamienne, comment une approche à la fois linguistique et culturelle permet d'identifier la valeur des signes. Vers le début du XIIIe siècle, les Aztèques parviennent à Mexico-Tenochtitlan, au terme d'une longue migration, porteurs d'une écriture ; Marc Thouvenot s'interroge sur son émergence et sur la manière dont cette écriture se développe avant la conquête espagnole.

Pas ce soir chéri(e) ? Une histoire de la sexualité. XIXe - XXe siècles

Pas ce soir chéri(e) ? Une histoire de la sexualité. XIXe - XXe siècles
Collectif
Ed. Racine

Comment nos arrière-arrière-grands parents se rencontraient-ils ? Comment se séduisaient-ils ? Comment leur intimité se construisait-elle ? Quelles injonctions subissaient-ils ? Comment y résistaient-ils ? Quels risques couraient-ils ? Comment faisaient-ils l'amour ?

Ces questions restent difficiles à poser pour l'historien. Saisir comment se jouent le désir et le plaisir, aujourd'hui comme hier, relève du défi. Pour tenter d'y répondre, suivons l'histoire d'une «famille modèle» imaginaire dont les membres incarnent la plupart des enjeux de la sexualité occidentale aux XIXe et XXe siècles.

Leurs parcours individuels démontrent que la sexualité a une histoire : si les pratiques semblent universelles, leurs significations sociales et subjectives peuvent infiniment varier.

En mettant en lumière les discours et idéologies qui ont façonné, depuis le XIXe siècle, un modèle de la sexualité, en soulignant ensuite les enjeux des politiques qui ont été menées avec plus ou moins de succès, puis en retraçant les revendications d'émancipation qui ont marqué la seconde moitié du XXe siècle, l'histoire proposée ici, souvent nourrie d'exemples belges, permettra un autre regard sur certaines mutations politiques, économiques et sociales.

Elle conduit aussi à une question toujours d'actualité : de quoi sommes-nous libérés ?

Le mariage et l'amour. En France, de la Renaissance à la Révolution

Le mariage et l'amour. En France, de la Renaissance à la Révolution
Burguière André
Ed. Seuil

Le passé que ce livre veut interroger ne dort pas seulement dans les archives, mais continue à vivre en nous, ordonnant nos manières d'être et notre affectivité. Dans l'héritage qui pèse sur nos pratiques familiales, André Burguière a choisi d'étudier le domaine le plus intime, inépuisable sujet de films, de romans, de scandales : les liens de parenté, et notamment le couple et les logiques inconscientes qui fondent sa singularité.

Ces deux registres de l'univers familial obéissent à des temporalités très différentes : la parenté s'enracine dans la longue histoire des croyances, justifiant l'affiliation dont les usages domestiques ou les règles successorales constituent la partie émergée. Le couple, lui, fut façonné par les pressions tantôt convergentes, tantôt concurrentes de l'Église et de l'État : ainsi, en France, comme dans une grande partie de l'Europe, dès le XVIe siècle, on a voulu enfermer la sexualité dans la sphère conjugale. Cette entreprise de normalisation morale et de reconquête religieuse a conduit le couple à des rapports plus sentimentaux et à plus d'intimité. Entre quant-à-soi, autocontrainte et mentalité prospective, ce climat psychologique nouveau allait favoriser très tôt la vision restreinte de la famille qui perdure de nos jours.

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