La Wallonie n'a pas toujours existé. Elle est sortie de terre grâce aux Warocqué, Cockerill et Solvay, ces capitaines d'industrie qui ont extrait les minerais de la forêt ardennaise et le charbon des vallées de la Sambre et de la Meuse. Charbon et acier, capital et travail ont conduit au socialisme et, dans un climat de tension permanente, les ouvriers de la première révolution industrielle ont créé des syndicats et des partis.
Attirés par la prospérité de la Wallonie, des ouvriers flamands y émigrent en grand nombre, rejoints plus tard par des Italiens, des Européens de l'Est et des Nord-Africains.
Ce sont tous ces événements qui ont finalement abouti à la constitution d'une société multiculturelle quasi parfaite. Guido Fonteyn nous offre ici un portrait émouvant et contrasté de cette région, qui a été l'une des plus riches du continent et qui n'a pas dit son dernier mot.
Présentation de l'éditeur
Guido Fonteyn, ancien journaliste au journal De Standaard, est un spécialiste réputé de la Wallonie. Il vit à Bruxelles, à côté de l'ancienne demeure de René Magritte.
Un spectre hante les cauchemars du monde marchand globalisé : le spectre de l'écologie. Toutes les puissances politiques, religieuses ou commerciales du vieux et du nouveau monde se sont regroupées dans une sainte alliance pour y faire allégeance, verbalement du moins, en faisant étalage de sommets internationaux en conférences mondiales de leur souci constant des questions écologiques... tout en continuant, la plupart du temps, comme si de rien n'était !
Dans la plus grande confusion se mêlent développement durable, sauvegarde de la nature, crise de l'énergie et altermondialisme pour réduire l'écologie à une vague menace qui plane sur nos têtes tout en restant complètement inconsistante et insaisissable, tiraillée entre tendances contradictoires. Chacun semble persuadé de la nécessité d'une alternative écologiste sans avoir la moindre idée de la façon d'y parvenir, jusqu'à dénier son caractère politique et social pour se contenter d'un catastrophisme sans nuances, de bonnes intentions, de grandes déclarations et de petits gestes... Il en résulte deux choses :
> L'écologie est déjà reconnue comme une puissance par toutes les puissances de la planète.
> Il est grand temps que les écologistes exposent à la face du monde entier leurs conceptions, leurs buts, leurs tendances et qu'ils opposent au spectre de l'écologie un véritable manifeste écologiste avec un programme concret d'alternative au productivisme.
C'est le but que se propose ce petit livre qui rassemble des textes rédigés au cours de ces dix dernières années de luttes et de controverses écologistes, tentatives de dissiper la confusion en donnant un contenu au projet de l'écologie-politique et un sens à l'écologie comme réponse aux ruptures de civilisation que nous connaissons. Au-delà d'une vague prise de conscience de l'étendue des destructions écologiques et des impasses du productivisme, il s'agit de participer à la construction d'une alternative politique écologiste et de nouveaux rapports de production plus conformes aux nouvelles forces productives.
Présentation de l'éditeur
Depuis la fin des années 1980, le souci du passé, dans ses diverses manifestations (commémoration d'événements, célébration d'anniversaires d'institutions et de personnages, gestes de mémoire posés en souvenir des victimes du passé) occupe une place prépondérante dans l'espace public. Cet intérêt accru pour l'histoire (et tout particulièrement pour les crimes de l'histoire) s'accompagne souvent d'une intervention des historiens dans la relation active du présent avec le passé.
La fonction sociale de l'historien s'affirme ainsi dans l'espace public. Cet ouvrage examine notamment les commissions de vérité et de réconciliation au Chili et en Afrique du Sud, un procès pour crimes contre l'humanité (le procès Papon) et des commissions d'enquête parlementaires (les commissions Lumumba en Belgique et Srebrenica aux Pays-Bas). C'est à une analyse des rapports de l'histoire avec la mémoire, la justice et le politique qu'est consacrée cette publication.
Présentation de l'éditeur
Elle a gâché Versailles, miné Weimar et constitué le terreau du national-socialisme. C'est la «Légende du coup de poignard dans le dos» (DolchstoBlegende). Tout commencerait le 3 novembre 1918, par la rébellion de quelques unités de la flotte de guerre qui aurait contaminé le pays et entraîné le 9 novembre à Berlin la chute du Kaiser, puis l'armistice. Une victoire de révolution, pas une défaite de l'armée allemande.
La réalité est autre. Par une analyse minutieuse des sources, inédites en Allemagne même, Pierre Jardin révèle l'état de faiblesse extrême d'une armée usée par les offensives menées depuis mars 1918 ; il raconte l'élaboration d'un révisionnisme historique, un véritable déni de défaite
Dès le début, la «Légende» a pour finalité de discréditer un régime républicain né de la défaite. Négation de toute responsabilité allemande dans le déclenchement de la guerre, et donc rejet de ce qui apparaît comme le fondement même du traité de Versailles : en faisant de la social-démocratie le responsable de la défaite, le commandement et les politiciens conservateurs occultent du même coup leurs propres fautes stratégiques et leur responsabilité. Dès 1918, la «Légende» prépare les conditions d'accession au pouvoir de Hitler. Elle invente surtout une figure historique omniprésente au XXe siècle, celle du front trahi par l'arrière.
Présentation de l'éditeur
Après 32 ans de dictature mobutiste et une décennie de guerre, le Congo-Kinshasa doit organiser ses premières élections libres depuis l'indépendance de 1960. C'est le moment qu'ont choisi deux spécialistes du sujet pour situer les enjeux et les chances pour ce vaste pays de s'engager enfin sur la voie de la stabilisation et de reconstruire un Etat. Il s'agit d'un véritable défi, au vu de la profondeur de la crise économique, éthique et politique qui perdure dans ce pays immense, objet de toutes les convoitises et en passe de devenir le plus peuplé des Etats francophones.
L'enjeu est continental. La stabilité du Congo est indispensable à celle de ses neuf voisins, et l'exploitation de son potentiel hydroélectrique est l'un des principaux axes du Nouveau Programme économique pour le développement de l'Afrique. Mais l'enjeu est aussi planétaire, compte tenu de la richesse de la biodiversité du Congo et de l'abondance de ses minerais stratégiques; compte tenu aussi du fait que le Congo abrite la plus importante opération de maintien de la paix engagée par les Nations unies.
Ce livre se veut un outil d'analyse conçu sans complaisance ni pessimisme systématique, avec un souci de prospective.
Présentation de l'éditeur
L'empire byzantin est le nom donné par les historiens à la partie orientale de l'empire romain qui, au contraire de la partie occidentale, parvint au Ve siècle à contenir la poussée des barbares.
Il se développa autour de Constantinople pour devenir au Xe et XIe siècles la plus grande puissance du monde chrétien et la plus civilisée. Mais sa richesse suscita la convoitise des hommes de la quatrième croisade qui, oublieux de leur mission initiale, s'emparèrent de sa capitale en 1204 et se partagèrent une grande partie de ses territoires. L'empire byzantin se reconstitua cependant après la reconquête de Constantinople par Michel Paléologue en 1261, mais il ne se releva jamais du coup qu'il avait reçu.
Ce livre raconte l'histoire de l'empire restauré, de 1261 jusqu'à sa conquête par les Turcs Ottomans en 1453. Il décrit les combats qu'il fut amené à livrer contre les Chrétiens d'Occident désireux de rétablir leur domination à Constantinople, contre le mercantilisme des républiques italiennes, contre les colonisateurs francs, génois et vénitiens qui continuèrent d'occuper des îles de la Grèce et de la Mer Egée, contre la puissance montante des Turcs en Asie mineure, contre l'expansion serbe dans les Balkans, tandis que les grandes familles se livraient à des querelles suicidaires pour la possession du trône. L'empire byzantin, affaibli et meurtri, manifesta pourtant au XIVe siècle une remarquable vitalité tant au point de vue culturel que religieux, mais l'institution qu'il représentait se désagrégea lentement, cependant que les Turcs s'emparaient de ses provinces d'Asie mineure, puis de celles d'Europe et enfin de sa capitale.
Présentation
Longtemps, le métier des armes est resté l'affaire des mercenaires et de quelques ambitieux qui, comme d'Artagnan, avaient assez de chance, de patience et de valeur pour mériter la faveur du roi. Mais lorsque Louis XIV secondé par Louvois entreprit de proportionner l'appareil militaire à ses ambitions, il fallut multiplier les régiments et mettre sur pied une armée permanente. L'engagement dans la carrière militaire cessa alors d'être le privilège de quelques-uns pour devenir, à la fin du règne, le lot commun de 20 000 officiers. L'administration de cette armée gigantesque exigea l'application de procédures et de principes nouveaux. Comment, à l'école de la guerre, la monarchie apprit-elle à concevoir les bases encore fragiles d'un véritable service public rendu au roi et à la nation ? Comment, de leur côté, les gens de guerre firent-ils cet apprentissage ?
Une culture nouvelle avec ses exigences de discipline, d'économie et d'exactitude prit place parmi les traditionnels idéaux guerriers, pour former l'archétype du parfait officier, aussi ponctuel que courageux. Or c'est dans l'univers social des gentilshommes, a priori le plus rétif à l'égalitarisme niveleur et à la docilité, que s'enracina cette éthique du service dont notre fonction publique est - ou devrait être - l'héritière. Au terme de ce processus d'acculturation, l'honneur noble finit par intégrer la loi du mérite. Non sans soulever quelques paradoxes. Car c'était parfois au nom du service que certains officiers prenaient le risque de se battre en duel et d'outrepasser ainsi les prescriptions royales. L'honneur, dont Montesquieu nous apprend qu'il était le principe même de la monarchie, pouvait introduire dans la culture du service l'idée d'un dépassement, le rêve d'une ambition, la susceptibilité d'un amour propre et peut-être, en fin de compte, cette part d'irréductibilité qui faisait, pour beaucoup, l'essence de la noblesse. Ce qu'on appelle l'impôt du sang.
Présentation de l'éditeur
Plus d'un million de personnes vouées à la mort selon des critères «raciaux», un génocide perpétré en utilisant les gaz, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants dévorés vivants par des chiens, deux cent cinquante mille citoyens enchaînés et mis en esclavage, un plan de déportation meurtrier incluant d'anciens parlementaires, des escadrons de la mort pour traquer les résistants et les brûler sur place, des camps de triage et de concentration, des «lois raciales». Cent quarante ans avant la Shoah, un dictateur, dans l'espoir de devenir le maître du monde, n'hésite pas à écraser sous sa botte une partie de l'humanité.
Ce n'est pas de Hitler qu'il s'agit, mais de son modèle, Bonaparte.
Comment les exactions de ce despote misogyne, homophobe, antisémite, raciste, fasciste, antirépublicain, qui détestait autant les Français du continent que les Corses, ont-elles pu, jusqu'à présent, rester ignorées du grand public?
Pourquoi une certaine France, au XXIe siècle, s'acharne-t-elle à faire du boucher des «noirs» un héros national? Deux cents ans après, Claude Ribbe dénonce enfin, pour la première fois, preuves et témoignages à l'appui, Le Crime de Napoléon.
Présentation de l'éditeur
Par l'édition de ce recueil qui offre aux chercheurs et au grand public un choix parmi les articles les plus significatifs de Jean Stengers, la Revue belge de Philosophie et d'Histoire exprime sa gratitude envers celui qui en fut l'âme durant près de quarante ans.
Sa carrière de professeur et de chercheur d'une fécondité exceptionnelle est marquée dès le départ par une symbiose profonde entre l'enseignement et la recherche. Elle est fondée sur une production scientifique qui se singularise par l'éventail des intérêts de Jean Stengers, infatigable découvreur d'archives : histoire médiévale au départ, histoire du Congo et de la décolonisation, système politique de la Belgique contemporaine, libre examen, église et science, sexualité, réflexion sur la critique historique et le métier d'historien, les deux guerres mondiales. Il aborde toutes ces questions dans un esprit de non-conformisme intellectuel. 'La cohérence entre sa conception et sa pratique du métier d'historien, sa tolérance, sa disponibilité à l'égard de tout chercheur passionné sont à la source du rayonnement exercé par Jean Stengers'. Ginette Kurgan.
Professeur à l'Université libre de Bruxelles, il était attaché à ses idéaux philosophiques. Membre de l'Académie royale des Sciences d'Outre-Mer (1965) et de l'Académie royale de Belgique (1970), il y anima d'importantes recherches collectives.
Le grand public connaît les libres marquants de Jean Stengers (dont Léopold III et le gouvernement, L'action du Roi en Belgique, Histoire du sentiment national en Belgique, Congo, Mythes et réalités) mais ses articles étaient parfois moins accessibles : ce volume en présente une trentaine, couvrant tous les domaines explorés par Jean Stengers.
Présentation de l'éditeur
Les leçons sur la Méditerranée et l'Europe données au Collège de France par Predrag Matvejevitch en 1997 sont ici complétées par de récentes interventions faites dans le cadre du « groupe des sages » de la Commission européenne, et de l'« Association Sarajevo ». L'auteur mêle érudition et lyrisme pour aborder des sujets qui lui sont chers, comme les mers, les îles, les golfes, puis, dans une deuxième partie, des thèmes liés à l'Europe centrale, d'où il est originaire et à laquelle il est particulièrement attaché (« L'Europe et la laïcité », « L'Autre Europe » face à l'Union européenne », « Les Balkans », « L'Albanie et son destin », etc.). Par la poésie de son style et la densité de son propos, Predrag Matvejevitch continue de s'imposer à la fois comme un chantre de la Méditerranée et un éveilleur de conscience.
« Une grande voix de la Mitteleuropa a écrit sur la Méditerranée un livre génial, inattendu, et fulgurant. » (Claudio Magris, à propos de Bréviaire méditerranéen.)
« Predrag Matvejevitch associe dans le même concept de ' crépuscularisme ' sa vision de l'avenir d'une Méditerranée déchirée entre Nord et Sud, Ouest et Est, sans projet propre, et d'une Europe ' coupée du berceau de l'Europe ' et qui n'arrive pas à réduire ses fractures et à promouvoir sa recomposition, faute d'en trouver les assises. Rien n'échappe au regard aigu de ce combattant lucide, sans illusions, jugeant à l'aune de ses convictions géopolitiques, et surtout géopoétiques, les discours uniquement tournés vers le passé qui enferment l'avenir dans les mythes les plus démagogiques, ainsi que le ' manque évident de laïcité ' (...). Une magistrale leçon de cosmopolitisme qui fait rêver le lecteur d'une Europe où cette Europe centrale trouverait sa place, davantage une Europe des citoyens qu'une Europe des patries et, en fin de compte, ' plus socialiste à visage humain et moins capitaliste sans visage ', comme l'ont rêvée les dissidents dont il reste solidaire. » Gabriel Beis
Présentation de l'éditeur