On n'a généralement de Louis XVI qu'une image caricaturale : celle d'un homme débonnaire, certes, mais lourd, dramatiquement faible, chassant, ou limant les serrures. Prisonnier de son éducation traditionnelle, il a été surpris et saisi par la Révolution. Il se mit alors à préparer en secret la Contre-Révolution, trahissant son propre pays et le précipitant dans la guerre...
S'appuyant sur une documentation considérable, cette biographie balaie les clichés ressassés et s'attache à restituer le vrai visage de Louis XVI : celui d'un homme intelligent et cultivé, d'un roi scientifique, passionné par la marine et les grandes découvertes, qui, en politique étrangère, joua un rôle déterminant dans la victoire sur l'Angleterre et dans l'indépendance américaine. Loin d'être un conservateur crispé, en 1787 il voulut réformer en profondeur son royaume par une véritable Révolution royale. De ce monarque complexe et secret, aucun portrait psychologique n'avait été jusque-là brossé avec autant de sérénité, sans oublier ses faiblesses, ses excès de scrupules et son caractère dépressif.
Mais ce nouveau Louis XVI va plus loin. Il offre un tableau passionnant de la France pendant les quinze années du règne précédant la Révolution et explique, grâce à une interprétation neuve, les mécanismes qui ont conduit à la destruction de l'Ancien Régime. Il permet de comprendre pourquoi Louis XVI, qui aurait pu être le meilleur roi possible pour la Révolution, a finalement été rejeté par elle.
Présentation de l'éditeur
28 juin 1914. À Sarajevo, l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie, l'archiduc François-Ferdinand, tombe sous les balles d'un nationaliste serbe. Un mois plus tard, l'Europe est en guerre. Avec sa disparition, la « Belle Époque » s'achève. Un monde disparaît.
En 1919, par les traités de Versailles et de Trianon, les Alliés victorieux démembrent l'Empire des Habsbourg. Alors qu'ils croyaient consolider la paix, ils créent les conditions d'une guerre à venir, encore plus terrible que la précédente.
François-Ferdinand avait consacré toute son existence à conjurer ce péril. En vain, puisqu'il n'a jamais pu régner.
Sa vie est pourtant captivante. Elle révèle un personnage hors du commun, amoureux passionné, visionnaire politique, tragiquement marqué par le destin, devenu l'héritier du trône à la suite d'une longue série de malheurs, dont la mort de son cousin Rodolphe, le suicidé de Mayerling, ne fut pas le oindre.
Cette biographie, la première publiée en France depuis 1932, remet en lumière cette personnalité méconnue et capitale de l'histoire de l'Europe.
Présentation de l'éditeur
Une vie peut être ordonnée par le don fait aux autres: découverte, soins, inventions, leçons... Elle peut aussi prendre son sens dans le ou les cadeaux reçus d'autrui: amitié, art, exemples ou même greffe. Ainsi celle de Jean Lacouture, reporter, analyste, biographe, spectateur du monde, qui, d'innombrables rencontres, aura tiré le suc qui a donné plusieurs sens à son parcours d'homme. Du journalisme, découvert à 23 ans dans les rizières d'Indochine et appris ensuite de quelques maîtres, à l'édition où il fut guidé par un éminent chef de file, du portrait de presse à l'évocation globale de quelques-uns des personnages de notre temps ou de plusieurs grands écrivains, cette longue carrière fut d'abord celle d'un «homme-reflet».
Du général Leclerc à Chou En-lai, de François Mauriac et Jean Cocteau à Robert Kennedy et de Pierre Mendès France à Simone Signoret, de Germaine Tillion à Alain Cuny, de François Mitterrand à Jeanne Blum et Yehudi Menuhin, notre homme aura fait des dizaines de rencontres, de hasard parfois, de profession souvent, de désir aussi. Il évoque ici ces personnages hors du commun en montrant de quelle manière il a été façonné par eux. S'il est très beau de donner, il n'est pas médiocre de recevoir et, de ce don, faire un autre don. Telle est l'ambition de ce livre. De cette riche galerie de portraits tirés d'une vie mouvementée, Jean Lacouture a su faire une évocation vivante du XXe siècle, de ses fièvres, de ses tragédies et de ses grâces.
Présentation de l'éditeur
Voici les aventures - parfois périlleuses ! - les observations, les émerveillements de quelques voyageurs érudits et aventuriers partis, du XVe au XVIIIe siècle, en quête de l'Egypte pharaonique.
Ils s'intéressent à l'environnement et aux monuments antiques : ils imaginent un moment que les pyramides sont les greniers à blé du patriarche Joseph de l'Ancien Testament. Et ils étudient aussi les crocodiles et les bananiers ! Mais ils manifestent également un intérêt tout particulier pour les momies, puisqu'elles seront reprises dans les pharamacopées occidentales et utilisées par des apothicaires et des médecins pendant plusieurs siècles.
Les explorateurs versés dans la science médicale mettent leur séjour à profit pour observer les maladies et les traitements par les plantes proposées en Egypte. Ces praticiens tirent des conclusions qui conduisent à améliorer les pratiques médicales en Europe.
Quant aux hiéroglyphes qui intriguent le voyageur, ils font rêver depuis l'Antiquité, et de nombreux chercheurs s'attachent à décrypter l'écriture des anciens Egyptiens. Le deuxième chapitre du livre évoque pas à pas les étapes de la recherche depuis le XVIe siècle jusqu'aux premières années du XIXe, où de nombreux chercheurs s'attachent à décrypter l'écriture des anciens Egyptiens. S'ils n'aboutissent pas, ils fournissent quelques pistes sur lesquelles se fonde le déchiffrement proposé par Champollion.
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Les auteurs, l'anthropologue Filip De Boeck et la photographe Marie-Françoise Plissart, livrent ici non seulement une histoire de la réalité urbaine, physique et bien visible, du Kinshasa d'aujourd'hui mais aussi celle d'une deuxième ville, invisible celle-là, telle qu'elle existe dans l'esprit et l'imagination des Kinois sous la forme d'un reflet, tapie en dessous de la surface du monde visible. L'ouvrage explore les transactions qui s'opèrent constamment entre ces deux niveaux dans le paysage urbain de Kinshasa. Basé sur un long travail de recherches de terrain, il fournit un éclairage neuf sur les imaginaires sociaux et culturels locaux et donc sur les voies créatives par lesquelles les habitants continuent à donner un sens à leurs mondes et inventent des stratégies culturelles pour tenir tête à l'effondrement de l'infrastructure urbaine.
La version anglaise de cet ouvrage est parue dans le cadre de l'exposition Kinshasa, The Imaginary City, une commande du ministère de la Communauté flamande de Belgique pour la Biennale d'Architecture de Venise 2004. L'exposition a obtenu le prestigieux Lion d'Or.
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Pourquoi l'URSS a-t-elle accepté de se prêter au jeu de ce qui allait devenir 'la détente' ? Quel rôle ce processus diplomatique a-t-il joué dans la chute du communisme ? Le 1er août 1975, à Helsinki, trente-cinq chefs d'Etat et de gouvernement ont signé l'Acte final de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe. Soixante pages qui couronnaient trois ans de négociations. Soixante pages qui instauraient un nouveau cours dans les relations entre l'Est et l'Ouest. Soixante pages qui ont modifié le cours de l'histoire.
L'un de ses acteurs retrace ce moment clé des relations internationales après Yalta. Il en dresse le bilan à l'aune des défis actuels et s'interroge sur l'efficacité de la diplomatie aujourd'hui encore.
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Une contribution inédite et étonnante visant à éclairer le rôle des Vikings dans la naissance d'une Europe moderne.
Cet ouvrage collectif a pu voir le jour grâce au colloque international organisé par Régis Boyer à Paris les 11 et 12 mars 2004. Chacun des intervenants, spécialiste dans son domaine, offre un éclairage nouveau sur l'histoire des Vikings.
Ces historiens et archéologues, de nationalités différentes (suédoise, allemande, française, etc.), s'appuient principalement sur l'archéologie, afin de restituer ce qui fut la véritable figure de cette civilisation encore aujourd'hui méconnue. Les Vikings ne sont pas de rustres aventuriers comme le voudrait la croyance populaire, mais plutôt une civilisation de marins venus du Nord et partant loin de leurs rives pour effectuer des raids dans un but lucratif. Ce peuple a su développer des voies commerciales denses, qui associées à son talent de navigation (le fameux drakkar est en fait un knörr ou un skeid), lui permit de parcourir l'Europe et de coloniser des pays tels que l'Islande (870) ou le Groenland (900). Grâce aux échanges commerciaux, les Vikings ont pu dépasser les notions de frontières et les clivages de l'Europe de l'époque et favoriser ainsi les brassages ethniques et culturels.
Les études ici rassemblées et illustrées tendent à prouver que les Vikings ont été les premiers européens, au sens où ils ont aboli les frontières, établi un vaste mouvement de circulation et ont été les initiateurs d'une modernité dont sortira l'Europe actuelle.
Présentation de l'éditeur
Les amoureux des alphabets, pictogrammes, idéogrammes et calligrammes retrouveront le peuple immense des LETTRES dans cette somme qui rassemble le corps et l'esprit des écritures. Quelque quatre cents écritures, vecteurs d'environ six mille langues et/ou dialectes, sont resituées dans leurs origines, leur histoire et leur contexte. Deux guides, Marcel Cohen, linguiste émérite, et Jérôme Peignot, artiste fervent de la langue, de la typographie et de la calligraphie, transforment, grâce à la complicité de la science et de l'art, ce labyrinthe des réalisations graphiques en une Maison des Ecritures, véritable 'Babel heureuse'. Ils nous rappellent au fil d'un vaste répertoire que l'imprimerie aussi a ses inventeurs et ses poètes.
Mais si l'Histoire commence avec l'Ecriture, avec chaque écriture commence une nouvelle histoire. Ainsi, en s'écrivant, chaque culture se peint, chaque peuple s'engage en lui-même. Pour saisir dans toutes ses dimensions physiques, culturelles et psychologiques ce phénomène incomparable, de grands penseurs - Jacques Gernet, Jean Filliozat, Alfred Métraux et beaucoup d'autres - s'attachent, de manière vivante et accessible, à répondre, de l'intérieur de leur culture d'adoption, à la question universelle et cruciale soulevée par Marcel Cohen : Que disent les lettres, littéralement, sur l'âme d'une nation ?
Pascal Charvet
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1514 : la Couronne portugaise, dans un grand mouvement de reconquête des terres infidèles, fonde la citadelle de Mazagao, sur la côte marocaine. Les siècles passant, ce joyau colonial sombre dans l'oubli. Quand débute le siège de 1769, les 2000 Portugais de la forteresse ne peuvent faire face aux 120 000 soldats maures et berbères campés au pied des remparts. Alors, la couronne décide de déplacer - corps et biens - la ville de Mazagao.
Au même moment, le l'autre côté de l'Atlantique, le Portugal entreprend la colonisation de l'Amazonie, nouvelle perle de l'Empire. Il faut des hommes pour cela, et voici une ville entière soudain disponible. La destination de Mazagao sera donc le Brésil.
Une véritable odyssée commence alors, avec la mise en navires des familles, des objets du culte et des livres de l'administration. Une escale de six mois à Lisbonne précède l'arrivée à Belém, capitale de l'Amazonie portugaise, où une nouvelle attente débute - de plusieurs années cette fois. Au bout du fleuve, la Nouvelle Mazagao tarde à sortir du sol. Dans l'intervalle, des hommes sont morts, des enfants sont nés : la ville nouvelle n'est déjà plus l'ancienne. Au traumatisme du déplacement s'ajoutent la difficile adaptation au climat équatorial et la cohabitation avec les Indiens ou les esclaves africains.
Pour raconter l'extraordinaire histoire de cette ville déplacée, Laurent Vidal a enquêté au Maroc, au Portugal et au Brésil. Une histoire encore vivante aujourd'hui : chaque année, au Brésil, les 'descendants' des Mazaganistes célèbrent les luttes de leurs ancêtres chrétiens contre les Maures.
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Voici la première histoire économique de la papauté et, plus généralement, de l'Eglise. Et même le premier véritable ouvrage d'économie de la religion. Philippe Simonnot parcourt vingt siècles de christianisme et propose, à travers ce récit chronologique lisible par tous, une analyse inédite des raisons et des mécanismes de son succès. L'Eglise expérimente en effet depuis deux millénaires une situation paradoxale qui ne peut manquer de susciter la curiosité : le don et la pauvreté sont depuis les origines au coeur de son Evangile, mais elle a pourtant constitué au fil des siècles une grande puissance financière.
Il ne s'agit pas de juger la fortune des papes, encore moins de s'en scandaliser, mais d'expliquer à l'aide des outils de l'économie comment l'Eglise a traversé les vingt siècles de son histoire et s'est trouvée presque toujours renforcée à chaque fois qu'on la croyait menacée. Cette approche renouvelle notre vision des origines et du premier essor du christianisme. Elle permet de comprendre pourquoi il s'est fort bien accommodé de l'arrivée de l'islam au VIIe siècle. Et de quelle façon il a survécu à la Réforme et a traversé les Lumières.
Pour l'auteur, le dispositif mis en place se révèle unique, copié par les Etats modernes et prolongé jusqu'à aujourd'hui, notamment dans l'enseignement de Jean-Paul II. La doctrine sexuelle de l'Eglise, le mariage chrétien et le célibat des prêtres apparaissent contre toute attente comme la pierre angulaire de cette construction si efficace et si durable.
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