De la droite libérale aux socialistes, le personnel politique européen se prépare à saluer la victoire des néo-travaillistes aux élections législatives britanniques du printemps 2005 : comment comprendre ce paradoxe apparent ? Le New Labour d'Anthony Blair, au pouvoir depuis 1997, a ouvert la voie du ralliement des socialistes au dogme néo-
libéral : « la troisième voie ». Sous couleur de modernisation, de refus des dogmes, de dépassement des clivages traditionnels, il a beaucoup contribué à faire de la droite et de la gauche de gouvernement des concurrents de plus en plus indiscernables. Qu'il s'agisse de la précarisation de l'emploi, des droits syndicaux, des services publics, de la démocratie, le bilan de la politique mise en ?uvre par les néo-travaillistes pendant leurs deux mandats est sans équivoque. Sans compter le versant guerrier du néo-libéralisme anglo-saxon qu'illus-trent les cinq interventions militaires en huit ans et le soutien indéfectible du néo-travaillisme à la politique impériale de George W. Bush. Pour comprendre le soutien enthousiaste du Premier ministre britannique au traité constitutionnel européen, il suffit de savoir que la « nouvelle » Grande-Bretagne est souvent proposée comme modèle pour l'Europe de demain?
Cet Abécédaire du Blairisme propose une analyse des origines intellectuelles et politiques et un bilan des réalisations du nouvel impérialisme libéral anglo-saxon. Mais il indique aussi les prémices de la résurrection d'une « gauche de gauche »...
Keith Dixon est professeur de Civilisation britannique à l'université Lumière-Lyon 2 et membre de l'association Raisons d'Agir.
Présentation de l'éditeur
L'ouvrage se situe dans un domaine nouveau de l'histoire, en pleine expansion, le domaine de l'imaginaire, présenté ici à travers deux composantes notoires de l'imaginaire médiéval, les héros d'une part: Charlemagne, le Cid, le roi Arthur, le comte Roland, la papesse Jeanne, Robin des Bois, sans oublier la fée Mélusine et l'enchanteur Merlin mais aussi le renard et la licorne; les merveilles d'autre part, illustrées sous la forme de trois édifices consacrés aux principales puissances qui dominent la société médiévale: la cathédrale, le château fort et le cloître.
Ignorant les frontières entre le naturel et le surnaturel, l'ici-bas et l'au-delà, l'univers médiéval est illustré par une iconographie fondamentale, couvrant un large éventail géographique. Cette histoire de l'imaginaire est aussi une histoire dans la longue durée, présentant les héros et les merveilles du Moyen Âge tels que le Moyen Âge les a construits, vénérés, puis légués aux siècles futurs où ils ont continué à vivre en se transformant dans une combinaison de renvoi au passé, d'adaptation au présent, et d'ouverture sur l'avenir.
Présentation de l'éditeur
Voici l'un des textes les plus singuliers parmi ceux qui proviennent des camps nazis de la mort. En octobre 1944, déportée depuis un an à Ravensbrück, Germaine Tillion choisit d'aider ses camarades en les entraînant dans la création d'une oeuvre. Cachée au fond d'une caisse d'emballage, elle rédige une «opérette-revue» consacrée à la vie au camp - comédie loufoque en un prologue et 3 actes, avec des musiques empruntées au répertoire populaire, à C. Lecoq, O. Strauss, R. Asso, etc. et en même temps analyse lucide de l'univers concentrationnaire. Faire mieux comprendre à ses compagnes d'infortune la situation dans laquelle elles se trouvent tout en les faisant rire, tel est le but que se donne - et qu'atteint - cette oeuvre insolite : voir son propre malheur à distance permet de mieux lui résister.
Le fac-similé du manuscrit de cette satire qui ridiculise les SS et le IIIe Reich, est joint à l'ouvrage.
D'après l'éditeur
Le passé de l'Europe offre des alternances de systèmes politiques bloqués et repliés sur eux-mêmes, incapables d'évoluer, et de moments où les portes s'ouvrent sous l'effet de l'audace ou de l'imagination de certains individus. Mise en lumière par des philosophes et sociologues (Henri Bergson, Karl Popper?), l'idée d'ouverture s'incarne ainsi dans l'histoire avec Henri IV signant l'édit de Nantes ou avec Philippe d'Orléans renversant les alliances de la France ; plus tard, les initiatives d'un Khrouchtchev ou d'un Gorbatchev auront un impact évident sur la marche du temps. Chacune à sa manière, d'autres figures, par exemple celles du protestant bâlois Thomas Platter au xvie siècle, de l'écrivain et voyageur Robert Challe et du pape Benoît XIV au xviiie siècle, celle du roi Louis XVIII et, au xxe, celles des grands résistants, de Jean Monnet ou d'anciens communistes comme Annie Kriegel ou Auguste Lec?ur brisent un carcan et affrontent le grand large ? ce que des hommes aussi divers que Henri II, Charles X et dans un tout autre genre Thorez ou même Kanapa ne veulent ou ne peuvent pas faire. L'esprit de tolérance (religieuse, politique, intellectuelle, diplomatique), l'acceptation d'univers mentaux différents ou minoritaires, le souci également de la croissance économique et de la richesse des nations, voilà ce qui attire à des degrés variables les personnalités d'« ouverture », qu'elles aient ou non des responsabilités politiques.
L'examen, par d'excellents spécialistes, de quelques moments clefs auquel Emmanuel Le Roy Ladurie invite son lecteur à l'aide de cet outil d'investigation neuf se révèle très éclairant. A côté de la recherche sur les tendances lourdes et le temps long (par exemple le climat) qu'il affectionne par ailleurs, le grand historien donne ici, lui aussi, une nouvelle preuve d'ouverture, d'audace et d'imagination.
Présentation de l'éditeur
Le but de ce livre n'est pas d'être une nouvelle version de l'histoire des anciens Pays-Bas, mais bien de retracer la vie de quelques femmes exceptionnelles qui se virent confier le destin de nos provinces sous l'Ancien Régime. Apparentées aux rois d'Espagne ou aux chefs de la Maison d'Autriche, les régentes exercèrent dans certains cas un pouvoir presque régalien. Leurs vies furent faites de coups d'éclat, de bravoure, de diplomatie et souvent de profonds déchirements entre leurs sentiments personnels et leur devoir.
Certaines parmi les régentes sont de vraies 'européennes'. Nous rencontrerons autour d'elles des mères, des belles-mères, des tantes et des soeurs souvent influentes mais de cultures très diverses. Si elle ne porta jamais officiellement le titre de régente, Marguerite d'York, princesse anglaise, sut se battre aux côtés de Marie de Bourgogne.
Marguerite d'Autriche fut élevée en France par Anne de Beaujeu, fille de Louis XI, avant de devenir la bru d'Isabelle la Catholique, la puissante réunificatrice de l'Espagne. En Savoie, elle prit définitivement goût au pouvoir.
Un tumultueux passé italien avait marqué Marguerite de Parme avant qu'elle ne prenne en mains les rênes du pouvoir aux Pays-Bas.
A la cour de Vienne, Marie-Thérèse d'Autriche avait veillé d'un regard attentif sur l'éducation très polyvalente donnée à sa fille Marie-Christine, dernière régente des anciens Pays-Bas.
Présentation de l'éditeur
La Belgique fête en 2005 le 175e anniversaire de son indépendance. Un âge respectable, que la plupart des Etats contemporains n'atteignent pas. C'est l'occasion de se pencher sur les origines de cet Etat, si souvent qualifié d'artificiel.
La Belgique serait, entend-on souvent, une 'anomalie de l'Histoire' : un pays créé de toutes pièces par quelques diplomates étrangers, qui auraient condamné Flamands et Wallons à vivre ensemble.
Existait-il une 'Belgique' avant 1830 ? A partir de quand peut-on parler de 'Belgique' ? Du dépouillement de près de 2000 liasses d'archives, l'auteur a tiré ce livre où sont décrites les conditions qui ont rendu possible - mais pas inéluctable - la naissance d'un Etat et d'une Nation belges.
Après avoir dénoncé le scandale de la guerre en Tchétchénie, Anna Politkovskaïa élargit son regard de Moscou jusqu'au Kamtchatka. Que devient la Russie sous la conduite de Vladimir Poutine ?
A travers une succession de récits et de rencontres, en reprenant des dossiers tels que ceux des criminels de guerre, des 'petits arrangements' qui lient mafia, police et justice, ou des tragédies des prises d'otages à Moscou ou à Beslan, la journaliste de Novaïa Gazeta dresse un portrait douloureux de ses concitoyens et de son pays. La violence de l'armée, le cynisme des nouveaux riches, le désarroi des simples gens, le déclin des intellectuels, la dignité galvaudée de ceux qui s'efforcent, malgré les difficultés et les avanies, de servir honorablement leur patrie, le mépris du pouvoir pour les victimes de ses erreurs... tout ou presque laisse mal augurer de l'avenir.
Au fil des pages, c'est l'inhumanité du régime russe et de son premier dirigeant qui transpire. 'Pourquoi je n'aime pas Poutine ?' s'interroge Anna Politkovskaïa. La réponse est simple et nette : 'Parce qu'il n'aime pas son peuple !' Parce qu'il se comporte dans la plus pure tradition du KGB dont il est issu, avec un cynisme inégalable. Pour lui, écrit-elle, 'nous ne sommes rien, alors qu'il est tsar ou Dieu.'
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Avec des photographies de Bertrand Meunier
Au début des années 1990, les autorités sanitaires du Henan, une province rurale très peuplée située au centre de la Chine, ont incité les paysans les plus pauvres à vendre leur sang pour compléter leurs revenus. La collecte s'effectuait sans la moindre précaution, ouvrant la voie à la contamination par l'hépatite ou le sida.
En 1995, on découvre la présence du virus HIV dans ce commerce du sang qui est alors interdit sur ordre de Pékin. Pourquoi les autorités provinciales du Henan ont-elles décidé de cacher la vérité, et de laisser mourir des dizaines de milliers, et plus probablement des centaines de milliers de paysans infectés ? Une catastrophe humaine sans précédent et l'une des plus grandes malversations liées au sida se déroulent depuis dans le centre de la Chine. Mais qui en parle ?
Premier dans la presse française à avoir révélé l'ampleur de l'épidémie, Pierre Haski est retourné dans ces villages, en compagnie du photographe Bertrand Meunier, voyageant de nuit pour éviter les milices qui barrent la route aux journalistes et aux organisations non-gouvernementales chinoises.
Autopsie d'un scandale, dénonciation d'un mensonge d'Etat, enquête clandestine, ce livre salutaire donne un visage humain à tous ces anonymes sacrifiés au culte de l'efficacité : les damnés de la Chine moderne.
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L'Iran est un paradoxe géopolitique et une énigme politique. Etat charnière situé à l'intersection des mondes arabe, turc, indien et russe, son territoire est un point de passage, un espace de contact et de communication. Ce pays, l'un des berceaux de la civilisation universelle, par son rayonnement culturel, son histoire plusieurs fois millénaire, a toujours exercé un influence débordant largement ses frontières.
En même temps, l'Iran se distingue profondément de son environnement. Il y a dans 'l'exception' iranienne un caractère d'insularité qui contribue à faire de cette contrée un pays à part. Terre d'islam, c'est le seul Etat chiite du monde musulman. Grand producteur de pétrole, c'est le seul pays à avoir accès à la fois aux ressources de la région du golfe Persique et au bassin pétrolier de la mer Caspienne. Non seulement c'est la première nation du Moyen-Orient à avoir fait une révolution au début du XXe siècle, mais c'est aussi le seul pays ayant réalisé une révolution islamique. Comment une terre de poètes, de philosophes et d'artistes s'est-elle transformée en une théocratie aux mains d'un clergé avide de pouvoir ? Si cette révolution, un quart de siècle après son triomphe, continue à faire des vagues à travers le monde, à l'intérieur du pays elle a perdu son principal atout : sa popularité. L'Iran nous prépare-t-il une nouvelle surprise, celle d'une première sécularisation par la base dans le monde musulman ?
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En 2004, le Conseil européen invitait tout naturellement Gehrard Cromme, PDG de Thyssenkrupp et président de la Table ronde des industriels européens (ERT) - lobby qui constitue depuis les années 1990 une des principales forces de la scène politique européenne. Dans son discours, il appelait de ses voeux la concentration, entre les mains d'un «commissaire unique - tout dévoué à la concurrence totale sur des marchés libres -, des portefeuilles du marché intérieur, de l'industrie et de la recherche, capable d'accélérer au niveau européen mais aussi aux échelons nationaux la mise en oeuvre des décisions». Et de conclure : «Il est temps de savoir à quel niveau d'excellence nous pouvons parvenir. Le marché mondial sera notre seul juge.»
Le Conseil devrait procéder au printemps 2005 à l'évaluation de la stratégie de Lisbonne. Outre les recommandations de l'ERT, il pourra s'appuyer sur le rapport d'un «groupe de haut niveau» qui compte un responsable d'Unilever, le vice-président de Nokia, le directeur général de la Société européenne des satellites, et l'ancien président de la Confédération européenne des syndicats. Le rapport reprend à son compte la nécessité de tenir les objectifs et les délais fixés avant l'élargissement et la crise des valeurs technologiques, malgré ou peut-être à cause de l'opposition grandissante des citoyens qui découvrent les conséquences sociales et environnementales de cet agenda.
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