Une vision très personnelle du XXe siècle
'Les américains qui ont débarqué en 1944 en Normandie étaient de vrais gaillards et mesuraient en moyenne 1 m 73 et si on avait pu les ranger bout à bout plante des pieds contre crâne ils auraient mesuré 38 kilomètres.'
Qu'est-ce que la vérité historique ? La vérité littéraire ? La vérité de la mémoire ? Ce livre ne fournit aucune réponse ou pire, il nous en fournit, nonchalamment, une telle quantité - on croirait assister à une dernière démarque de la solderie du vingtième siècle - que cela revient au même. Cependant il nous livre peut-être une piste avec le thème du Bug du millenium : si les ordinateurs avaient identifié de façon eronnée l'année s'annonçant pendant la nuit du 31 décembre 1999, cela aurait été 'comme si le vingtième siècle et l'attentat sur l'héritier du trône d'Autriche n'avaient jamais eu lieu'.
Patrik Ourednik est né en 1957 à Prague. Il s'est exilé en 1984 en France où il vit depuis. Il est l'auteur de dictionnaires, essais, récits, recueils de poésie et par ailleurs traducteur en tchèque de Rabelais, Jarry, Queneau, Beckett, Simon ou Michaux. Europeana, son premier livre traduit en français, a été élu 'livre de l'année 2001' en Tchéquie et a été traduit dans une dizaine de langues.
Les jeux Olympiques constituent la manifestation la plus médiatisée du monde ; pendant quinze jours des centaines de millions d'individus ont les yeux rivés sur les compétitions. D'où vient cette fascination ? Qu'avons-nous retenu de l'histoire et de l'expérience millénaire des Grecs ? Et d'abord, comment se déroulaient les jeux voilà vingt à vingt-cinq siècles ? Moses Finley met sa culture encyclopédique et un talent de conteur pédagogue, qui ont établi sa réputation mondiale, au service du sujet. Il détaille les lieux, les étapes de la sélection des athlètes, étudie les différentes épreuves, les rituels religieux et politiques qui entourent les jeux. Il nous montre que les débats agitant aujourd'hui le monde olympique sont tous déjà connus des Grecs : le professionnalisme des athlètes, le dopage, l'influence des politiques et de l'argent, la fortune et l'utilisation des vainqueurs, le chauvinisme et la récupération nationaliste. Enrichi d'une trentaine de planches, cet ouvrage est autant une superbe histoire qu'une leçon de choses sur l'olympisme.
Présentation de l'éditeur
Moses I. Finley et H.W.Pleket sont tous deux spécialistes de la Grèce antique.
?uvre d'historien, ce livre se lit comme un roman.
Le lecteur est entraîné sur les pas de Champollion, erre comme lui dans l'aventure du déchiffrement des hiéroglyphes ; il a les yeux de Champollion sur le monde, partage ses rêves, ses doutes et les affres de sa santé précaire, sillonne des contrées lointaines en sa compagnie, réagit aux attaques des jaloux qui lui contestent la gloire de sa découverte. Cette somme révèle des épisodes jusqu'ici inconnus de la vie du savant, notamment les années passées à Grenoble où les guerres napoléoniennes et la Restauration eurent un fort retentissement.
Champollion ne fut pas seulement un savant hors de pair ; de l'avis de ses contemporains, il avait aussi une « belle âme ». Fidèle en amitié et en amour, il se passionna pour l'éducation des enfants. Intègre dans des temps troublés, il fit toujours preuve d'un patriotisme ardent. Avec l'aide d'un frère admirable ? Champollion-Figeac ?, il se construisit en même temps que la France des temps nouveaux.
Champollion ressort de ce livre démystifié mais plus extraordinaire encore, attachant et étrangement moderne. Sa vie est celle d'un génie précoce, poussé par sa famille et ses maîtres, reconnu contre vents et marées. Sans fortune, inquiet de son avenir personnel, malheureux dans sa vie sentimentale, en butte à un pouvoir qui lui retira plusieurs fois son emploi, il n'abandonna jamais son rêve égyptien et réussit face à des rivaux plus favorisés que lui. Il fut bien l'enfant prodige de l'égyptologie.
Présentation de l'éditeur
Alain Faure, historien dauphinois, est originaire de Vif, près de Grenoble, où Champollion aimait à se reposer dans la maison de campagne de son frère. Son livre est le fruit de longues recherches sur les documents originaux détenus par plusieurs grandes bibliothèques et dépôts d'archives en Europe. Ainsi a-t-il pu suivre avec minutie les pas de l'égyptologue à Figeac, Paris, Grenoble, Genève, en Italie et en Egypte et écrire une monumentale biographie appelée à devenir un classique.
Cinq siècles de changements climatiques
Si nous avions été tentés de l'oublier, l'été 2003 serait venu nous le rappeler avec violence : le climat joue sur la vie humaine un rôle aussi ? voire plus ? fort que les bouleversements géologiques, les guerres et les épidémies (encore n'est-il pas rare d'observer entre certains de ces phénomènes et le temps qu'il fait une constante interaction).
Dans des sociétés de subsistance comme celles de nos pays jusqu'à la fin du xviiie siècle, les réchauffements et/ou les refroidissements, les excès ou déficits pluviométriques ont des effets directs sur les récoltes (en particulier le froment), les vendanges, l'état du bétail, la présence (ou non) de la dysenterie. De surcroît, les tendances lourdes ? du XIIe au XVIIIe siècle s'observe ainsi un « petit âge glaciaire », donc de refroidissement ? connaissent elles-mêmes des cycles et des variantes de plus faible amplitude. La taille changeante de certains glaciers au cours des âges comme les informations données par les anneaux des arbres ou les témoignages humains nous montrent bien que le climat ne fonctionne pas comme une horloge : telle année à hiver rigoureux connaît un été caniculaire, telle autre subit une pluviosité catastrophique des mois durant et en toutes saisons ; plusieurs mois de gel ne donnent pas forcément des moissons calamiteuses, il arrive qu'un été sec et brûlant ? on en a repéré plusieurs dizaines depuis le xiiie siècle ? fasse moins de dégâts qu'une humidité prolongée.
Reliés à l'histoire générale avec ses soubresauts divers (géopolitiques, politiques, guerriers) et ses évolutions techniques, les événements climatiques apparaissent comme le « donné de base » par excellence de l'Histoire, comme la trame même de l'étoffe sur laquelle l'humanité inscrit sa destinée, certes autonome.
Abondant en détails représentatifs d'une situation ou bien curieux par eux-mêmes, s'inscrivant en contrepoint d'une longue durée qui s'étend à l'échelle européenne et sur plus de cinq siècles, l'immense travail d'Emmanuel Le Roy Ladurie (qui sera suivi sous peu d'un second volume : xviiie-xxe siècle) redistribue les cartes : avec un souffle braudélien, il remet à leur juste place l'écume des jours et les grandes houles. Il nous invite à lire l'histoire autrement. L'exercice est roboratif?
Véritable créateur de l'histoire du climat (Histoire du climat depuis l'an mil, Flammarion, 1967), Emmanuel Le Roy Ladurie, membre de l'Institut, professeur émérite au Collège de France, est l'un des historiens contemporains les plus féconds et ses curiosités sont universelles. De Montaillou, village occitan (1975) à Saint-Simon et le système de la Cour (1997) et aux voyages de Félix et Thomas Platter (1995, 2000) sans oublier L'Etat royal (tomes II et III de l'Histoire de France), il a publié de très nombreux livres qui tous ont fait date et connu un grand succès.
Dans l'ombre du peintre Karel van Vlaanderen se cache un prince
De celui qui disait de lui-même n'avoir 'jamais été Régent, mais seulement le gérant du Royaume', Gunnar Ries trace un portrait amical, rapportant les dernières années de la vie du prince, alors qu'il tentait d'effacer sous ses toiles le souvenir d'années de déboires financiers et sentimentaux. L'épisode de la Régence - transition entre deux règnes, celui de Léopold III et de son fils Baudouin Ier - n'est pas vraiment au centre des préoccupations de l'auteur. Néanmoins un livre attachant, où l'on découvrira une personnalité aux multiples facettes, inclassable et souvent controversée de la famille royale belge.
Gunnar Riebs est né en 1960. Il enseigne le néerlandais dans un collège de la ville d'Aarschot. Consul honoraire de la République slovoque à Anvers, il est aussi poète et auteur de livres sur le compositeur Jean De Middeleer et le Pape Jean XXIII.
Culture et foi chrétienne
Sous le titre : Abbayes et monastères aux racines de l'Europe. Identité et créativité : un dynamisme pour le IIIe millénaire, le présent ouvrage est une invitation à redécouvrir la valeur et l'importance des abbayes et des monastères dans la formation de l'Europe. Moines et moniales, chanoines réguliers et mendiants ont exercé, depuis le Moyen Age, leur activité pluriforme, notamment dans le domaine de la culture et ils ont jeté les bases de l'actuelle civilisation européenne. Les différentes contributions touchant ce domaine mettent en lumière l'?uvre maîtresse des abbayes et des monastères dans la formation et la structuration du territoire, dans la gestion des ressources naturelles, dans la création d'admirables ?uvres d'art, dans la formation culturelle des peuples, et dans l'organisation de la vie sociale et économique.
Présentation de l'éditeur
Autoportrait en forme de jardin
D'abord, on ne sait pas trop ce que cela veut dire, Beloeil est un vieux nom, un vieux village, appelé de même par mes vieux pères ; et comme ceci est une manière d'ouvrage qui ne ressemble pas à grand-chose, et que j'ai entrepris par goût pour Beloeil, que j'aime tous les jours de plus en plus ; ce titre vaut autant qu'un autre. Tantôt, c'est une description de mes jardins, de mes maisons de campagne et de chasse ; tantôt, c'est un mémoire raisonné sur les jardins de différentes nations ; quelquesfois, c'est de l'exactitude, d'autrefois c'est du roman, puis de la pastorale. J'aimais mieux alors la bergerie en livre qu'en amour. Puis c'est de l'imagination, je me laisse emporter par le sujet. La Fable me transporte, le jardinier s'oublie. Ch.-J. de Ligne
Ainsi s'ouvre au lecteur la description de Beloeil selon Ligne, relation sur le mode autobiographique où le grand homme de lettres en profite plus généralement pour livrer ses conceptions morales et esthétiques.
Ce livre tente de comprendre la stagnation de la 'civilisation musulmane' dans le théologico-politique. C'est aujourd'hui, parmi toutes les civilisations du monde, la seule exception, puisque les pays d'Asie par exemple ont globalement réussi leur entrée dans la modernité, parfois en gardant subtilement leurs traditions (cf. le Japon et la Chine). L'originalité de Redissi consiste à passer en revue les éléments de cette exception (religieuse, politique, économique, sociale, culturelle) pour montrer où elle se fixe (par exemple, dans la forme presque toujours autoritaire du politique, ou dans les formes patrimoniales de l'économie dominée par la rente et non par le travail...). Surtout, il met en lumière une 'erreur' qui traverse l'islam depuis le début : l'idée que l'islam n'a aucun problème avec la raison et la rationalité scientifique, l'idée aussi que l'islam est laïc par définition, qu'il se concilie sans peine avec l'économie moderne, la démocratie, etc. Il y a là un point aveugle, sur lequel même les réformistes n'ont guère été lucides, car les ruptures nécessaires, par exemple la séparation de la religion et de l'Etat, ne s'accomodent guère de ces visions conciliatoires, qui n'aboutissent qu'à des demi-mesures, et même à une absence de mesures politiques. Faute de payer le prix de la modernisation, les pays d'islam végètent dans des semi-modernités, où, en dernière instance, le religieux a toujours le dernier mot et fait peser sa chape sur les sociétés et les individus musulmans.
Ce livre original apporte beaucoup d'informations inédites sur la situation (sociale et éducative, par exemple) des pays arabo-musulmans.
Présentation de l'éditeur
Hamadi Redissi est professeur à l'université de Tunis.
Elargissant le concept très occidental d'histoire en y intégrant celle du Continent Noir, le burkinabé Joseph Ki-Zerbo envisage ici en historien et en homme d'action ce qu'il faut bien appeler l'avenir de l'Afrique. Comment faire passer, à l'ère de la mondialisation néolibérale, les valeurs profondément humaines de ce continent jeté aux oubliettes ? Car s'il y a développement en Afrique, celui auquel elle est conviée par les économistes du Nord,
le réduire aux dimensions arithmétiques de l'indicateur de croissance, du taux d'intérêt ou du cours de la Bourse est un réductionnisme presque criminel.(...) A mon avis, cela vaut la peine, à partir de l'Afrique, de jeter un coup d'oeil sur cet au-delà de l'humanité, aujourd'hui réduit à sa dimension la plus mesquine, de sorte qu'elle pourra un jour s'exprimer ouvertement dans la liberté, la justice, le respect, la fraternité et la solidarité. J.K.
Entretiens avec René Holenstein, historien et spécialiste des questions du développement.
Joseph Ki-Zerbo est né au Burkina Faso en 1922. Historien formé dans les universités françaises, il a notamment publié une Histoire de l'Afrique noire (Hatier) et a dirigé deux volumes de l'imposante Histoire générale de l'Afrique (Unesco).
A la croisée des cheminements critiques qui défrichent les territoires mondiaux du néolibéralisme - OMC, institutions financières internationales, paradis fiscaux, G8, privatisations, etc. -, se pose une question primordiale, mais complexe et controversée : celle du développement. Depuis plus de cinquante ans, aussi bien à l'Ouest qu'à l'Est, un type de production et de consommation gaspilleur a été présenté comme la voie unique à emprunter par tous les peuples pour accéder au bien-être social. Or non seulement ce modèle a engendré dans bien des cas des effets pervers d'appauvrissement et d'inégalité, mais tout démontre qu'il n'est absolument pas généralisable, compte tenu des contraintes environnementales : il est à proprement parler insoutenable. Alors, quelle conception du développement pour demain ? Convient-il de le déconnecter de l'idée de croissance économique ? Et, si oui, comment ? L'enjeu est considérable : il s'agit, ni plus ni moins, de s'interroger sur nos modes de vie individuels et collectifs, sur la manière dont fonctionnent nos sociétés, et sur l'avenir de la planète. Dans cet ouvrage, produit d'une réflexion menée au sein de son Conseil scientifique, Attac ouvre un débat qui ne peut plus être éludé.
Présentation de l'éditeur