Pacific 231 est le nom de cette locomotive de légende qui sillonnait l'Europe, et qui inspira au musicien Honegger l'une de ses plus illustres compositions.
La 'Pacific 231' est aussi ce monstre à respiration surhumaine qui marqua de son empreinte l'âme sensible de Benjamin, un petit garçon de sept ans, que son grand-père entraînait régulièrement dans l'effervescence et la cacophonie des grandes gares parisiennes.
Devenu adulte, et averti qu'un film inspiré par un haut fait de Résistance ferroviaire est en cours de réalisation, Benjamin se rend sur les lieux du tournage, la gare d'une paisible bourgade enserrée par d'épaisses forêts et des montagnes proches.
Surmontant ses hésitations, Benjamin découvre le rôle décisif qu'une 'Pacific 231' a joué dans sa vie, et affronte enfin le souvenir qu'il a jusqu'ici refoulé.
Dans un univers à la fois poétique et inquiétant de trains et de gares, ce récit est conduit avec la retenue et la tendresse qui autorisent à évoquer les événements les plus douloureux.
Présentation de l'éditeur
Premier roman
Un jeu peut-il faire basculer la vie d'une femme ? Difficile de le croire. Dans l'île de Naxos, les joueurs de trictrac sont légion, mais jamais aucune femme n'a approché les pions noirs et blancs. Quant à ceux d'un échiquier, n'y pensez même pas ! Cependant, pour Eleni, prise dans une vie sans aspérités et sans folie, le plus vieux jeu du monde sera le début de l'aventure...
Présentation de l'éditeur
À Venise, ville indéfiniment plongée dans ce que les photographes appellent un bain d'arrêt - entre révélation et fixation des images -, le narrateur, David Fischer, est à la recherche d'une histoire dont on ne sait s'il doit la retrouver ou l'inventer. Il rencontre là deux figures essentielles: celle du vieux maître à penser, l'éternel survivant (le prince juif Avigdor Sforno), et celle de la jeune maîtresse perdue, l'éternelle revenante (une nageuse praguoise en qui il voit la réincarnation d'une noyée de Buenos Aires: Stella). Le premier n'est là que pour disparaître, après avoir survécu à tout, remettant enfin son destin entre les mains de son biographe. La seconde, après être réapparue, n'est là que pour sur-vivre - vivre plus - en se dédoublant encore, pour déjouer le double, ou la doublure, que son amant voit en elle.
Présentation de l'éditeur
'- Raconte, ça te soulagera, ils disent. Tu parles !
A tantôt soixante piges, après s'être enfilé tout le sale boulot de vivre jusque-là, surtout quand on a commencé croupignoteux comme moi, et devoir encore buriner dur dans la clownerie pour tenter de faire bouillir l'amère marmite du quotidien, à peine de-ci de-là un instant pour trinquer un coup tranquille entre copains en guise de maigre consolation, vous pouvez imaginer que ce n'est pas dégoiser à l'infini toujours les mêmes salades sur mes interminables tourments et traques multiples qui va pouvoir m'alléger l'âme de tous les crimes et pataquès alentour. Non plus me donner à voir sous meilleur angle les crapoteux obsédés par l'idée de me chercher sans cesse des charrettes de chiens enragés dans la tête, pas davantage les regarder comme moins lâches et moins Marius, eux, et leurs bonnes femmes mieux bêtes qu'un morceau de bois, tous délirants qu'ils sont à me traiter d'individu aviné et vain guignol tant est fielleuse leur cervelle et crasse leur inculture. Alors raconter encore et encore...'
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Il ne fallait pas parler de ma voisine, même dans son dos. Il ne fallait pas lui parler non plus. Elle n'avait pas demandé la permission d'être enceinte. D'ailleurs, elle faisait plein de choses sans autorisation. Je crois qu'elle sautait par-dessus le portail, quand elle n'avait pas encore le droit d'avoir une clé. Moi non, mais je me cachais pour écrire, parce que je n'étais pas bien me cachais pour écrire, parce que je n'étais pas bien sûre que ce soit permis.
Je regardais le fils de ma voisine, tout de travers dans sa poussette, les orbites pleines de soleil, en me demandant quel interdit l'empêchait de bouger, de voir, d'entendre, de parler, de lever une main pour s'essuyer la bouche. Je regardais sa mère et je l'admirais en cachette. Je l'admirais d'avoir fait ça, un gosse défendu qui bavait et coinçait tout le ciel dans ses yeux. J'avais honte aussi, parce que le pauvre.
J'ai écrit cette histoire sans aucune autorisation, même pas la sienne, même pas celle de sa mère, juste pour dire en retard il est beau ton fils, en traversant la cour avant d'ouvrir le portail.
Présentation de l'éditeur
La souterraine peut se lire comme l'accomplissement d'une promesse : « Nous avions juré de nous rappeler jusqu'à l'heure de notre mort - c'était la formule que j'avais répétée après elle - ce que ça fait d'être un enfant. »
Sur le chemin qui les ramène chaque dimanche de Lubersac, le village de la grand-mère, vers cette ville qui est la leur et « dont le nom est secret », Laurence et son frère, le narrateur, ont inventé, pour conjurer l'ennui et la nausée qui les assaillent en voiture, un jeu qui consiste à s'emparer de chaque détail du paysage en lui attribuant une histoire.
C'est ainsi que l'enfance se protège et s'oriente dans le brouillard des routes, de la peur, de la famille, de la géographie et de l'Histoire. Un soir d'hiver, sur l'écran de la vitre, ce brouillard que fend la voiture devient pour le frère et la soeur l'épaisseur même du langage. « S'engouffrer dans les mots », comme tout y invite dès lors, c'est explorer « l'intimité insituable des rêves » au risque de se perdre en retour dans ce qu'ils ont pour fonction de conjurer.
Présentation de l'éditeur
Romans d'éducation, contes, dialogues agrémentés de récits enchâssés, de fantaisies orientales et autres stratégies narratives sont rassemblés dans la présente anthologie : ces douze textes de la première moitié du siècle s'éloignent autant de la vertu qu'ils connurent le succès. C'est à ce titre qu'ils constituent des classiques de la littérature libertine, souvent clandestine. Oubliés depuis le XVIIIe siècle, ou transmis dans des éditions corrompues, ils pourront ici être découverts dans leur version originale, pour autant qu'on a pu démêler les aventures illégales de leur première édition. Ils sont accompagnés, naturellement, de leurs gravures « libres ». Entre la Bastille et les petites maisons, la vie des libertins épouse les m?urs dissolues et galantes de la Régence et du règne de Louis XV - avant que le libertinage ne se mette au diapason de la Révolution, période qui fera l'objet du tome II.
Ramuz ? voilà un cas. Qu'un écrivain de cette dimension puisse être aussi méconnu, cela dépasse l'entendement. En Suisse, son pays d'origine, il est un monument historique. En France, de son vivant, il fut presque célèbre, et souvent mal compris (auteur « rustique », « romancier de la montagne », etc.) ; depuis sa mort (1947), il est peu réédité, peu lu. Il y a des absences dont on se console. Mais connaître Ramuz, c'est vouloir aussitôt le faire connaître. La Pléiade publie donc ses vingt-deux romans. Ils mettent en scène des paysans, la nature y est omniprésente, ils ne sont pas écrits en français standard : voilà pour la surface des choses ? c'est elle qui a pu faire taxer Ramuz de régionalisme. Mais creusons un peu. Ramuz traite la nature comme Cézanne ses paysages : il la réduit à ses lignes de force, le pittoresque n'est pas son affaire. Sa montagne n'est pas moins réinventée que les collines mississippiennes de Faulkner. Ses paysans, dépouillés, « élémentaires », et à vrai dire fantasmés, il fait d'eux l'équivalent des rois de Racine : des hommes en proie à la fatalité. Ses sujets ? l'amour, la mort, la séparation des êtres ? sont ceux des tragiques : aussi universels qu'intemporels. Quant à sa langue, pure création, constamment rythmée, elle repousse les bornes de la syntaxe et sert une narration qui conduit le roman aux limites du genre : il « doit être un poème ». Ramuz étonne. Conformistes s'abstenir. Mais ce n'est évidemment pas un hasard si des écrivains aussi différents (et le mot est faible) que Claudel et Céline l'ont aimé. Pour qui attend du roman autre chose que l'éternelle répétition de modèles et de discours convenus, il sera une découverte majeure.
Présentation de l'éditeur
Vol. 1 :
Les circonstances de la vie
Jean-Luc persécuté
Aimé Pache, peintre vaudois
Vie de Samuel Belet
La guerre dans le haut-pays
Le règne de l'esprit malin
La guérison des maladies
Les signes parmi nous
Terres du ciel
Vol. 2 :
Présence de la mort
La séparation des races
Passage du poète
L'amour du monde
La grande peur dans la montagne
La beauté sur la terre
Farinet ou La fausse monnaie
Adam et Eve
Derborence
Le garçon savoyard
Si le soleil ne revenait pas
La guerre des papiers
Prix de lancement jusqu'au 31 janvier 2006
« ... de tout façon, j'aurais mieux fait de rester chez moi, ce matin, car je me demande encore comment j'en suis arrivé là, à me retrouver ligoté comme un saucisson, au milieu d'une voie ferrée à Boitsfort, j'entends encore mes agresseurs murmurer à mon oreille Que cela te serve de leçon, sale type ! »
Du monologue intérieur d'un misanthrope attaché aux rails d'une ligne de chemin de fer presque désaffectée à l'amour bouleversant d'un homme pour sa femme, de l'évocation de l'horreur face à l'image d'un petit garçon sur le quai d'une gare à la violence infligée à une fillette, en passant par la solitude des créateurs (Rimbaud, Van Gogh, Rousseau), Françoise Lalande met l'énergie de sa plume au service des obscurs, des sans-grade et des malmenés de l'Histoire.
Dans un style comme un torrent, l'auteur a laissé couler sa colère. Chacun des textes, ainsi chargés, loin des faux-semblants, recèle une force extraordinaire : car ce que l'écriture porte, dans chaque récit, derrière sa fulgurance, c'est un murmure d'amour. Et si « la prudence en amour est la négation de l'amour », il en est certainement de même en littérature lorsqu'elle puise sa matière aussi profondément, dans les replis nocturnes des coeurs.
Présentation de l'éditeur
«Il y a bien quelque temps déjà qu'Antoine n'a plus peur. Il continue cependant à boire, un peu par habitude, un peu par paresse. C'est souvent la même chose... Un peu - beaucoup ! - par goût, bien sûr. En réalité, il boit comme il respire, sans trop savoir pourquoi. Il pourrait aussi bien arrêter : il n'a seulement pas essayé, voilà tout.»
À propos de Francis Bacon, le ring de la douleur
«Pierre Charras signe là un sombre petit livre fouaillant la tripe des souvenirs, flirtant avec l'indicible et l'obscène. Un étonnant mélange de critique d'art et de littérature expressionniste.»
R. Sourgues, Le Républicain lorrain
«Entre autobiographie et fiction, ce récit cinglant et sanglant enchaîne des saynètes qui ont la puissance des uppercuts. L'écriture a les élans d'un foudroiement. On quitte ce livre étourdi, mais heureux.»
P. Paillardet, Le Matricules des anges
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