Carnet d'absences

Carnet d'absences
Goujon Patrick
Ed. Gallimard/Blanche

«J'étais sûr que c'était toi !
Elle sourit.
Tu ne te souviens pas de moi ?
Elle fait non avec la tête.
On était dans la même école...
Elle le regarde encore plus près, elle s'avance.
Vous êtes sûr de ne pas confondre ?
Il hésite.»

Benjamin et Aube se rencontrent pour la première fois au collège. À travers trois époques distinctes de leurs vies, le roman nous livre une chronique lucide, saisissante de vérité, d'une génération aujourd'hui trentenaire.
Présentation de l'éditeur

Peintre peint sur papier peint

Peintre peint sur papier peint
Foix Alain
Ed. Galaade

Un appartement parisien... Le cadavre du peintre Alis Poignant-Alis, dont la tête est affalée dans le cadre de sa toile déchirée... Le sang projeté sur un vieux papier peint révélé sous un miroir en miettes... Un article truqué de la Déclaration des droits de l'homme tracé au rouge à lèvres en guise de signature : le meurtre de l'artiste laisse perplexes les deux policiers chargés de l'enquête, l'inspecteur Pérez, vieux loup de mer de la « Crime », et Dumas, son acolyte aux allures de pingouin ridicule. Un peu sonné par la mise en scène de ce meurtre, Pérez s'en va chercher le repos et l'inspiration auprès de Jane Kruger, belle peintre irlandaise à la crinière fauve, tandis que Dumas s'intéresse à Pierre-Amadou Deng-Xiao-Khane, dit le Chinois, modèle athlétique et mégalo à qui il est arrivé de poser pour la victime. La galerie de portraits ne manque pas de saveur. L'enquête progresse de crimes en crimes, toujours plus sophistiqués les uns que les autres, et auxquels l'inspecteur Pérez se trouve à chaque fois mystérieusement mêlé.

Peintre peint sur papier peint est le premier volet des aventures de l'inspecteur Pérez. Un régal pour les amateurs de suspense et d'histoires baroques. De l'art plastique à la musique contemporaine, Alain Foix nous entraîne au coeur des milieux artistiques. Une écriture débridée et décalée, où le jeu est partout présent : dans les mots, les images ou les situations.

« Je cherchais le mobile, nom de Dieu, Dumas, mais le mobile, c'est le crime lui-même. Oui, vous avez raison, Dumas, c'est un crime d'artiste, un crime expressionniste. À moins que... à moins qu'il ne soit... conceptuel. Mais oui, c'est ça, conceptuel ! »

« Il allait franchir la barrière végétale, quand il tressaillit. Il crut entendre gémir les statues et se figea malgré lui. Une écoute plus précise porta son regard parmi le fatras de cadavres sculptés où il vit émerger un corps vivant badigeonné de couleurs criantes allongé sur le sol. Ce n'était pas un corps, mais deux, emmêlés dans une posture étrange. De cet amas mouvant émergeait de temps à autre une main armée d'un pinceau qui replongeait aussitôt dans la masse gémissante. Deux corps. Deux femmes. Deux femmes peintes peignant en geignant sans peignoir. »
Présentation de l'éditeur

Ame soeur

Ame soeur
Améry Yvan
Ed. La Volte

La première fois que je suis allé au Maroc, ma soeur était vivante et moi j'étais mort, cassé, détruit, à enchaîner des fumettes dans ma chambre d'hôtel en plein Rif.

Parfois, je ressentais un bien-être royal ; à d'autres moments, des aiguilles à tricoter me trouaient le cerveau.

C'est à cet instant, je crois, qu'une artère a pété dans la caboche de ma soeur. Comme si Dieu s'était trompé de cerveau.
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L'odeur de l'homme. Chroniques

L'odeur de l'homme. Chroniques
Guillaume Marie-Ange
Ed. Panama

Un recueil de textes sur la vie comme elle va, ou comme elle ne va pas. Marie-Ange Guillaume porte sur le monde un regard amusé et aborde, en vrac, de nombreux sujets d'intérêt général: ses fantasmes navrants, son foie magnifique, son chat dénué d'humour, Dieu, l'amour, l'âme des yaourts périmés...

Un auteur trop rare, d'après Daniel Pennac: «Mais pourquoi faut-il qu'elle ne publie que tous les dix ans, cette conne? Hein, pourquoi? Dites-lui, vous, bon Dieu!

Dites-lui qu'il nous en faut plus et plus souvent...

Dites-lui, moi, elle ne m'écoute pas.»
Présentation de l'éditeur

Percolenteur

Percolenteur
Laborde Christian
Ed. Panama

Percolenteur ou vingt-trois textes serrés, vingt-trois promenades dans la galaxie Laborde... Du comptoir d'un café aux pages du dictionnaire, des rivages d'ombre de l'île de Pau aux allées du supermarché, ceux qui savent perdre leur temps se laisseront aller à ces flâneries empreintes d'une douce nostalgie... Un réveil de marque Jaz ou une bouteille d'Aqua Velva sont autant de madeleines de Proust qui nous plongent un instant dans le temps révolu de l'enfance; l'observation d'un vol de grue ou d'une barquette de gariguettes, autant d'incursions dans la beauté d'un monde qu'on ne regarde plus.

Quand le mot se fait parole et gagne à être dit...
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Morsures

Morsures
Bonafous-Murat Hélène
Ed. Passage

Entre l'hôtel Drouot et la boutique de gravures où elle officie comme expert, Hortense vit entourée d'images, dans un monde sans âge. Sa vie bascule lorsqu'un brocanteur lui apporte une estampe inconnue du graveur lorrain Bellange. La scène qu'elle représente - les adieux d'un homme et d'une femme de la Renaissance - devient pour elle un objet de fascination érotique et d'interrogation. Le meurtre du commissaire-priseur, puis la disparition, en pleine vente aux enchères, de cette oeuvre unique, achèvent de déstabiliser la jeune femme.

La véritable enquête sera toutefois celle qu'elle mènera pour parvenir à identifier cette gravure, avec l'aide d'une pléiade de personnages du milieu de l'art hauts en couleur. Le dévoilement progressif des secrets de la gravure nous conduit à la cour de Lorraine à la fin du XVIe siècle où nous côtoyons le graveur Bellange, mais aussi le peintre Georges de La Tour, Henri IV, la famille de Guise... Hortense, au fur et à mesure qu'elle s'approprie l'histoire des personnages, perd de vue sa propre réalité, s'abandonne à une sensualité nouvelle, et croit à l'incarnation de ses fantasmes - jusqu'à la mort.
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Tombal cross. Destination Mervyn Peake

Tombal cross. Destination Mervyn Peake
Nicole Caligaris & Albert Lemant (ill.)
Ed. Joëlle Losfeld

«Nous nous présentâmes, French people partis sur les traces de Mervyn Peake.

Et Dürer, le K-way dégoulinant par-dessus le bonnet, les lunettes embrumées fixées sur les yeux très bleus de la dame, se mit à parler.

Il expliqua ce que Mervyn Peake était pour nous, combien nous l'admirions, combien ses oeuvres, ses dessins, ses récits s'étaient inscrits profond dans notre existence, combien il comptait, ce que nous lui devions et pourquoi nos K-way étaient en train de transformer en mare la place du chien, dans l'entrée impeccable de sa maison.»

Deux idiots du voyage, persuadés d'être en mission très spéciale, partent chercher dans la plus petite des îles Anglo-Normandes, Sercq, la mémoire perdue de Mervyn Peake (1911-1968), auteur-illustrateur anglais, héritier direct d'un Dickens sans espoir et d'une Charlotte Brontë que le fou rire aurait saisie, homme sous influence de cauchemars historiques (Londres sous le Blitz, le camp de Bergen-Belsen à sa libération) et personnels (une maladie de Parkinson précoce). Car sur cette île, seigneurie aux falaises noires, aux carrefours orthogonaux et aux pentes fleuries de cloches bleues, Mervyn Peake a vécu, et trouvé, peut-être, l'inspiration de la citadelle de sa trilogie romanesque, peuplée de personnages désopilants et pathétiques : Gormenghast, demeure de Lord Tombal, le seigneur mélancolique, et de Titus, l'héritier indocile, le heros inquiet.
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Vous plaisantez, monsieur Tanner

Vous plaisantez, monsieur Tanner
Dubois Jean-Paul
Ed. L'Olivier

'Eh bien moi, vous me verrez tous les jours de la semaine.
- Vous plaisantez, monsieur Tanner. En tout cas, il faut qu'on se mette d'accord : qui est-ce qui va commander ?'

Paul Tanner, documentariste animalier, menait une existence paisible avant d'hériter de la maison familiale. Décidé à la restaurer de fond en comble, il entreprend des travaux. Tandis qu'il s'échine sur les sols, les corps de métier défilent. Maçons déments, couvreurs délinquants, électriciens fous... tous semblent s'être donné le mot pour lui rendre la vie impossible.

Récit véridique d'un chantier, chronique d'un douloureux combat, galerie de portraits terriblement humains, Vous plaisantez, monsieur Tanner se lit comme une comédie. Une comédie menée par un narrateur qui ressemble fort à son auteur.
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Le dénouement

Le dénouement
Ruffel Lionel
Ed. Verdier/Chaoïd

A l'origine de cet essai, l'observation de figures récurrentes dans une oeuvre, celle d'Antoine Volodine. Ces figures, qui se confrontent à la fin tout en la refusant, une enquête les a repérées chez des auteurs contemporaines qu'on imagine proches : Pierre Guyotat, Valère Novarina, Olivier Rolin mais aussi chez des auteurs en apparence plus éloignés : Jean Echenoz, Jean-Philippe Toussaint, Eric Chevillard ou encore Pascal Quignard.
Cette récurrence n'est pas anodine. Qu'elles soient devant le gouffre, situées aux confins géographiques, ou face contre sol, les figures ainsi décrites ont toutes un point commun.
Leur corps est une fin. Et la fin est cette idée.
Mais cette représentation est plus complexe. Leur corps est une frontière entre un avant et un après. Il se développe une histoire, après la fin, qui la prolonge ou la renouvelle.
Ce sont ces deux termes conjoints, fin et début, que le concept de 'dénouement' tente de saisir. Articulé aux discours perceptibles juste après la double chute (du mur de Berlin, des statues de Moscou) chez des philosophes marqués par l'histoire et la pensée du marxisme, il pourrait contribuer à nommer les enjeux esthétiques et politiques d'une époque, la fin du vingtième siècle.
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Le mat

Le mat
Serre Anne
Ed. Verdier/L'image

Alors on va me dire : mais au fond, c'est qui, c'est quoi, ce MAT ? Il est protéiforme, il change sans cesse d'aspect, de figure, il a des fonctions diverses. Mais oui.

Si les choses étaient simples, cela se saurait. Si la terreur, l'amour, l'amitié, la mort, la folie désignaient à chaque fois une seule figure, cela se saurait aussi et l'on n'en serait pas aussi encombré. Ce qui est merveilleux, c'est d'approcher ce corps protéiforme et inquiétant, ce changement à vue de visage, d'usage, sans jamais s'y brûler au point d'y perdre son latin (la plus grande perte). Tant que l'on peut rester vivant et possédant son latin à considérer le MAT face à face, c'est que l'on est écrivain, suspendu, protégé.

Être plus fort que lui, c'est la seule manière de survivre.
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