Pourquoi publier aujourd'hui des fictions, alors que la réalité n'est plus que la somme des trucages qui lui donnent le sens qu'elle a ? Ou plutôt : quel sens ont les fictions que nous publions aujourd'hui ? Ou plutôt : quel sens a l'aujourd'hui dans les fictions que nous publions ? Ou plutôt : quel aujourd'hui pour les fictions du sens que nous publions maintenant ? La mise en déroute du sens, des codes de représentations, être au plus près de l'étrange qui jaillit aujourd'hui et dont on ne peut prendre la mesure instantanément. Faire une place à cette étrangeté, apprendre un temps à parler sa langue pour voir si, comme les Persans nous parlant de Versailles, elle n'a pas à nous apprendre quelque chose sur notre façon de voir le monde. Ou sur les représentations que l'on se donne pour voir le monde. Ou sur la beauté que l'on n'est pas capable de voir au monde.
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'Rien n'étonne dans un rêve, le jour peut ainsi céder la place à la nuit en faisant l'économie d'un coucher de soleil. Les rêves vont toujours comme cela à l'essentiel et ne s'attardent pas sur les détails inutiles. C'est pourquoi ils nous paraissent si absurdes. Il fit nuit donc.'
Du pays lapon à l'archipel des Célèbes, avec la rencontre d'un griot, d'un magicien et d'enfants comme guides, Pierre va apprendre à voir l'invisible. Entre conte initiatique et témoignage personnel, un premier récit troublant : tous les éléments qui composent cette histoire sont vrais, nous avertit l'auteur. Et l'histoire alors ? Cela ne dépend peut-être, comme le passage du conte à la réalité, que de nos dispositions à y croire.
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'Comprendre, dans l'ordre de la beauté, c'est entrer dans le champ d'une aimantation, devenir passivité, pourtant créatrice. Ici l'esprit est happé par le haut. Cette feuille de mimosa, minuscule dans ma main, me fait accéder par ses évocations à une immensité. Un univers s'ouvre à moi, où je suis hôte infime, fasciné par le prodige qui me saisit, à l'écoute de secrets familiers où se livrent voilés les plus étranges trésors du monde. Tandis que tout à l'heure prenant le monde sous l'angle de la science je le tenais dans l'obéissance à mes lois, à présent la beauté me tient, heureux vaincu, dans l'évidence de son mystère, l'illumination d'un indicible qui m'ouvre à l'éternel.'
L'énigme de la rose rassemble des méditations sur le beau à travers les arts que l'auteur aime à rapprocher de la contemplation du vivant.
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Max, jeune peintre prometteur, a toujours eu le goût du déguisement, de la simulation. Il va devenir faussaire presque par hasard et, pourrait-on dire, par admiration. Dès lors s'enchaînent les tentations, du défi technique à l'argent facile qui, croit-il, lui donnera l'aisance nécessaire pour se consacrer à la recherche de son propre style. Mais le piège, luxueux et mortel, s'est déjà refermé sur lui...
Un merveilleux roman initiatique, où Sergio Kokis, qui ne prive pas, au passage, d'égratigner les 'marchands du temple' du monde de l'art, s'attache à définir la véritable mission de l'artiste : la recherche de la vérité.
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«J'étais sûr que c'était toi !
Elle sourit.
Tu ne te souviens pas de moi ?
Elle fait non avec la tête.
On était dans la même école...
Elle le regarde encore plus près, elle s'avance.
Vous êtes sûr de ne pas confondre ?
Il hésite.»
Benjamin et Aube se rencontrent pour la première fois au collège. À travers trois époques distinctes de leurs vies, le roman nous livre une chronique lucide, saisissante de vérité, d'une génération aujourd'hui trentenaire.
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Un appartement parisien... Le cadavre du peintre Alis Poignant-Alis, dont la tête est affalée dans le cadre de sa toile déchirée... Le sang projeté sur un vieux papier peint révélé sous un miroir en miettes... Un article truqué de la Déclaration des droits de l'homme tracé au rouge à lèvres en guise de signature : le meurtre de l'artiste laisse perplexes les deux policiers chargés de l'enquête, l'inspecteur Pérez, vieux loup de mer de la « Crime », et Dumas, son acolyte aux allures de pingouin ridicule. Un peu sonné par la mise en scène de ce meurtre, Pérez s'en va chercher le repos et l'inspiration auprès de Jane Kruger, belle peintre irlandaise à la crinière fauve, tandis que Dumas s'intéresse à Pierre-Amadou Deng-Xiao-Khane, dit le Chinois, modèle athlétique et mégalo à qui il est arrivé de poser pour la victime. La galerie de portraits ne manque pas de saveur. L'enquête progresse de crimes en crimes, toujours plus sophistiqués les uns que les autres, et auxquels l'inspecteur Pérez se trouve à chaque fois mystérieusement mêlé.
Peintre peint sur papier peint est le premier volet des aventures de l'inspecteur Pérez. Un régal pour les amateurs de suspense et d'histoires baroques. De l'art plastique à la musique contemporaine, Alain Foix nous entraîne au coeur des milieux artistiques. Une écriture débridée et décalée, où le jeu est partout présent : dans les mots, les images ou les situations.
« Je cherchais le mobile, nom de Dieu, Dumas, mais le mobile, c'est le crime lui-même. Oui, vous avez raison, Dumas, c'est un crime d'artiste, un crime expressionniste. À moins que... à moins qu'il ne soit... conceptuel. Mais oui, c'est ça, conceptuel ! »
« Il allait franchir la barrière végétale, quand il tressaillit. Il crut entendre gémir les statues et se figea malgré lui. Une écoute plus précise porta son regard parmi le fatras de cadavres sculptés où il vit émerger un corps vivant badigeonné de couleurs criantes allongé sur le sol. Ce n'était pas un corps, mais deux, emmêlés dans une posture étrange. De cet amas mouvant émergeait de temps à autre une main armée d'un pinceau qui replongeait aussitôt dans la masse gémissante. Deux corps. Deux femmes. Deux femmes peintes peignant en geignant sans peignoir. »
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La première fois que je suis allé au Maroc, ma soeur était vivante et moi j'étais mort, cassé, détruit, à enchaîner des fumettes dans ma chambre d'hôtel en plein Rif.
Parfois, je ressentais un bien-être royal ; à d'autres moments, des aiguilles à tricoter me trouaient le cerveau.
C'est à cet instant, je crois, qu'une artère a pété dans la caboche de ma soeur. Comme si Dieu s'était trompé de cerveau.
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Un recueil de textes sur la vie comme elle va, ou comme elle ne va pas. Marie-Ange Guillaume porte sur le monde un regard amusé et aborde, en vrac, de nombreux sujets d'intérêt général: ses fantasmes navrants, son foie magnifique, son chat dénué d'humour, Dieu, l'amour, l'âme des yaourts périmés...
Un auteur trop rare, d'après Daniel Pennac: «Mais pourquoi faut-il qu'elle ne publie que tous les dix ans, cette conne? Hein, pourquoi? Dites-lui, vous, bon Dieu!
Dites-lui qu'il nous en faut plus et plus souvent...
Dites-lui, moi, elle ne m'écoute pas.»
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Percolenteur ou vingt-trois textes serrés, vingt-trois promenades dans la galaxie Laborde... Du comptoir d'un café aux pages du dictionnaire, des rivages d'ombre de l'île de Pau aux allées du supermarché, ceux qui savent perdre leur temps se laisseront aller à ces flâneries empreintes d'une douce nostalgie... Un réveil de marque Jaz ou une bouteille d'Aqua Velva sont autant de madeleines de Proust qui nous plongent un instant dans le temps révolu de l'enfance; l'observation d'un vol de grue ou d'une barquette de gariguettes, autant d'incursions dans la beauté d'un monde qu'on ne regarde plus.
Quand le mot se fait parole et gagne à être dit...
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Entre l'hôtel Drouot et la boutique de gravures où elle officie comme expert, Hortense vit entourée d'images, dans un monde sans âge. Sa vie bascule lorsqu'un brocanteur lui apporte une estampe inconnue du graveur lorrain Bellange. La scène qu'elle représente - les adieux d'un homme et d'une femme de la Renaissance - devient pour elle un objet de fascination érotique et d'interrogation. Le meurtre du commissaire-priseur, puis la disparition, en pleine vente aux enchères, de cette oeuvre unique, achèvent de déstabiliser la jeune femme.
La véritable enquête sera toutefois celle qu'elle mènera pour parvenir à identifier cette gravure, avec l'aide d'une pléiade de personnages du milieu de l'art hauts en couleur. Le dévoilement progressif des secrets de la gravure nous conduit à la cour de Lorraine à la fin du XVIe siècle où nous côtoyons le graveur Bellange, mais aussi le peintre Georges de La Tour, Henri IV, la famille de Guise... Hortense, au fur et à mesure qu'elle s'approprie l'histoire des personnages, perd de vue sa propre réalité, s'abandonne à une sensualité nouvelle, et croit à l'incarnation de ses fantasmes - jusqu'à la mort.
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