A la mort de sa mère, un enfant apprend à vivre avec des souvenirs trop encombrants et un père à la dérive. L'homme qu'il est devenu se souvient et commence à comprendre.
«Et si parfois il arrivait à mon père de faire tourner un disque sur la platine, c'était alors un 78 tours aux sillons laborieux et accidentés, chevrotants. Une lente valse à trois temps qu'il exécutait en pensée, planté au milieu du salon, les bras ballants, ou bien recroquevillé au fond du canapé, les yeux un peu trop brillants dans la lumière chiche filtrée par les rideaux jaunis et pleins d'accrocs, de taches indéfinissables, les tapis rêches dont la corde apparaissait çà et là, comme des os sous la peau d'une bête mal comme des os sous la peau d'une bête mal empaillée. Tout rappelait le temps d'avant, mais d'une manière encore plus cruelle.»
Amère est un premier roman maîtrisé et puissant, une histoire de famille difficile que jamais l'auteur ne laisse sombrer dans la tragédie.
Bertrand Runtz sait nous tenir le coeur serré entre ses lignes, tout en nous dérobant un sourire.
Présentation de l'éditeur
Le monde onirique d'Éric Vuillard se développe dans un roman alternant scènes de clair-obscur, suspens, foisonnement de paroles, avec une logique quasi cinématographique. Tohu crée un univers envoûtant s'imposant comme un geste littéraire majeur.
Éric Vuillard réalise avec Tohu un geste littéraire qui en fait d'ores et déjà l'un des auteurs-clef de sa génération sachant allier densité d'un style poétique et efficacité romanesque en prise avec les affects les plus profonds.
A la fois roman et travail de la langue, Tohu fait appel à la curiosité du lecteur, développant un univers d'une originalité absolue et fascinante. Un jeu de cache-cache jouant de l'ellipse et de la révélation, mobilisant les mystères de la vie et de la mort, du désir et de la parole, dans une quête littéraire profonde et absolue.
Le style d'Éric Vuillard est direct et excessif, baroque et fulgurant. Il nous entraîne au sein d'un genre inédit : un roman exaltant qui serait aussi épopée de la langue, musicale, visionnaire, métaphysique.
Éric Vuillard, 37 ans, est l'auteur du Chasseur (Éditions Michalon, 1999) et de Bois vert (Éditions Léo Scheer, 2002).
Présentation de l'éditeur
La littérature n'a peut-être jamais été plus mal considérée qu'aujourd'hui. Tous les signes montrent cette fragilisation. Mais plutôt que de s'arrêter à la description d'un mal contemporain dont nul ne doute, ce livre propose de retrouver les causes profondes de cette baisse d'influence, qui résulte d'une évolution de longue durée. La thèse est simple : entre le XVIIIe et le XXe siècle eut lieu en Europe une transformation radicale de la littérature ; sa forme, son idée, sa fonction, sa mission, tout fut bouleversé. Du magnétisme animal aux cultural studies, du sublime selon Boileau au plaisir selon Barthes, du tremblement de terre de Lisbonne au camp d'Auschwitz, de l'apothéose de Voltaire au départ de Rimbaud et aux silences de Beckett, le récit des métamorphoses de la littérature est présenté en une vaste fresque européenne, qui met en évidence un mouvement de bascule conduisant inévitablement du sommet à l'abîme.
Comprendre ce mécanisme de dévalorisation, ce traumatisme de l'adieu, c'est pénétrer au coeur de la crise existentielle permanente où se débat maintenant la littérature. Mais c'est aussi se donner les moyens d'en sortir.
Présentation de l'éditeur
En apparence, une enquête policière, une légende paysanne, une chronique de la drogue, une fable de science-fiction écologique sous acides, un conte pour enfants tristes, et même un hommage à la Quatrième Dimension, chaque récit détournant avec passion les règles du genre abordé... Mais sous ces apparences, veille l'enfer et ses multiples masques. Enfer charnel, conjugal, mythologique ou mental, l'enfer de la marge, de la rébellion, de la déchirure, de ce qui ne s'intègre pas, ne s'égalise pas, l'enfer des écorchés, des égarés, évadés du monde et d'eux-mêmes. Ces enfers qui nous happent à tout instant...
Présentation de l'éditeur
Kenan Görgün est né en 1977. Auteur de romans, de nouvelles et de poèmes, il signe aussi des scripts, des scénarios et des textes de chansons rock.
La maison rectangulaire est une maison ayant réellement existé, quelque part en banlieue, dans les années 70. Un pavillon sans fantaisie, sans goût, sans âme, dans lequel vivait une famille composée de deux parents et de deux enfants (un garçon et une fille) sans passion, sans amour. Dans cette maison, pourtant, bien des choses se sont déroulées, ou auraient pu se dérouler ; bien des mots se sont dits ou n'ont pas été dits. La fille de la maison a treize ans et demi, elle n'a rien de la jeune fille modèle. Récit vif, violent, sans concession de son enfance finissante avec en toile de fond le portrait de sa famille au vitriol. Hélèna VILLOVITCH et Hendrik HEGRAY nous livrent un carnet très expressif, voire agressif, donnant de cette vie pavillonnaire un aperçu dantesque duquel l'humour n'est jamais absent. Un humour grinçant à la secrète noirceur.
Présentation de l'éditeur
Un roman parfait... les mots nous en tombent...
Ravel fut grand comme un jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée, d'ailleurs on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans rire à la conduite des poids lourds. C'est ainsi qu'on put voir un jour, descendant les Champs-Élysées, un énorme camion militaire contenant une petite forme en capote bleue trop grande agrippée tant bien que mal à un volant trop gros. J. E.
Ce roman retrace les dix dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937).
Présentation de l'éditeur
Un avant-goût du roman sur http://www.leseditionsdeminuit.fr/titres/2006/ravel.htm
Pourquoi publier aujourd'hui des fictions, alors que la réalité n'est plus que la somme des trucages qui lui donnent le sens qu'elle a? Ou plutôt: quel sens ont les fictions que nous publions aujourd'hui? Ou plutôt: quel sens a l'aujourd'hui dans les fictions que nous publions? Ou plutôt: quel aujourd'hui pour les fictions du sens que nous publions maintenant? La mise en déroute du sens, des codes de représentations, être au plus près de l'étrange qui jaillit aujourd'hui et dont on ne peut prendre la mesure instantanément. Faire une place à cette étrangeté, apprendre un temps à parler sa langue pour voir si, comme les Persans nous parlant de Versailles, elle n'a pas à nous apprendre quelque chose sur notre façon de voir le monde. Ou sur les représentations que l'on se donne pour voir le monde. Ou sur la beauté que l'on n'est pas capable de voir au monde.
Le «pas de deux» est un pas de danse - pour deux personnes sans doute -, rythmé, allègre, mais c'est aussi la transcription sèche, en style télégraphique, d'une solitude radicale: personne pour prendre en charge l'altérité. Il n'y a pas d'autre, pas de compagnon pour renvoyer une image de lui à ce Jeanjean qui est au centre du livre. De fait c'est une figure minimale que nous présente Pierre Parlant: «L'ignorance absolue qui le qualifiait, faisait de lui, Jeanjean, un être de renom sans renommée aucune.» Une figure étonnante, qui tiendra de l'idiot et de l'enfant. Une sorte de courant d'air ou un entre deux lancé à la recherche de ces moments rares où les choses du vivant apparaissent sans être tuées immédiatement, figées par les noms qu'on leur donnera.
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Pourquoi publier aujourd'hui des fictions, alors que la réalité n'est plus que la somme des trucages qui lui donnent le sens qu'elle a ? Ou plutôt : quel sens ont les fictions que nous publions aujourd'hui ? Ou plutôt : quel sens a l'aujourd'hui dans les fictions que nous publions ? Ou plutôt : quel aujourd'hui pour les fictions du sens que nous publions maintenant ? La mise en déroute du sens, des codes de représentations, être au plus près de l'étrange qui jaillit aujourd'hui et dont on ne peut prendre la mesure instantanément. Faire une place à cette étrangeté, apprendre un temps à parler sa langue pour voir si, comme les Persans nous parlant de Versailles, elle n'a pas à nous apprendre quelque chose sur notre façon de voir le monde. Ou sur les représentations que l'on se donne pour voir le monde. Ou sur la beauté que l'on n'est pas capable de voir au monde.
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Pourquoi publier aujourd'hui des fictions, alors que la réalité n'est plus que la somme des trucages qui lui donnent le sens qu'elle a ? Ou plutôt : quel sens ont les fictions que nous publions aujourd'hui ? Ou plutôt : quel sens a l'aujourd'hui dans les fictions que nous publions ? Ou plutôt : quel aujourd'hui pour les fictions du sens que nous publions maintenant ? La mise en déroute du sens, des codes de représentations, être au plus près de l'étrange qui jaillit aujourd'hui et dont on ne peut prendre la mesure instantanément. Faire une place à cette étrangeté, apprendre un temps à parler sa langue pour voir si, comme les Persans nous parlant de Versailles, elle n'a pas à nous apprendre quelque chose sur notre façon de voir le monde. Ou sur les représentations que l'on se donne pour voir le monde. Ou sur la beauté que l'on n'est pas capable de voir au monde.
Présentation de l'éditeur
'Rien n'étonne dans un rêve, le jour peut ainsi céder la place à la nuit en faisant l'économie d'un coucher de soleil. Les rêves vont toujours comme cela à l'essentiel et ne s'attardent pas sur les détails inutiles. C'est pourquoi ils nous paraissent si absurdes. Il fit nuit donc.'
Du pays lapon à l'archipel des Célèbes, avec la rencontre d'un griot, d'un magicien et d'enfants comme guides, Pierre va apprendre à voir l'invisible. Entre conte initiatique et témoignage personnel, un premier récit troublant : tous les éléments qui composent cette histoire sont vrais, nous avertit l'auteur. Et l'histoire alors ? Cela ne dépend peut-être, comme le passage du conte à la réalité, que de nos dispositions à y croire.
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