Marie, professeur d'histoire de l'art à Bruxelles, est tombée amoureuse d'un mécanicien qui vit à l'autre bout du monde. Cette liaison insolite n'est pas le seul événement de sa vie : son père, François, lui avoue qu'il a un amant et sa mère, loin de vouloir divorcer, semble prête à accepter ce tardif coming out.
Au carrefour de toutes les confidences, Marie va devoir mener de front la nouvelle donne familiale : la fragilité de son lien pourtant passionnel avec son amant, les préjugés de son frère embourgeoisé, la solitude de sa mère et le nouveau visage que lui offre son vieux père, soudain rajeuni par un amour inattendu et exposé en plein jour.
Sur un ton léger mais non dénué de profondeur psychologique, l'auteur nous fait partager, avec humour et émotion, les étrangetés d'une vie moderne, où tragédies et cocasseries se côtoient.
Dans le bureau de feu Thomas Colbert, un magnat du commerce maritime, Philippe Zafar, le jeune préposé au classement des archives, découvre un bref texte manuscrit, fort compromettant pour celui qui s'en avérerait l'auteur.
Aveux déguisés du défunt ? Exercice littéraire sans conséquence ? Philippe Zafar se lance dans une enquête qui va vite prendre une dimension à laquelle rien ne l'avait préparé.
On retrouve dans ce roman d'aventures, déployé sur un siècle et trois continents - de l'Amérique du Nord aux tropiques -, l'écriture vive et talentueuse de François Garde dont le précédent livre, Ce qu'il advint du sauvage blanc, a été récompensé par huit prix littéraires, parmi lesquels le prix Goncourt du premier roman.
Quelques photos sauvées de l'oubli, disposées près de la table de travail de Silvia Baron Supervielle, sont le point de départ de ces lettres bouleversantes, adressées à une mère disparue très tôt. Ces missives tentent d'imaginer la vie trop brève de la mère de l'écrivain. Son physique, ses origines, son mariage sont évoqués, conjurés même par Silvia Baron Supervielle afin de mieux la comprendre, et de lui rendre justice. Car après le remariage du père, l'évocation de sa mémoire est interrompue. La jeune Silvia quitte l'Argentine - où, peut-être, une douleur trop forte l'empêche de vivre pleinement - pour devenir écrivain et poursuivre ce dialogue jamais suspendu avec sa mère. Les cent soixante lettres rassemblées ici sont l'aboutissement poétique et biographique de ce cheminement, comme une façon de racheter un silence imposé autour d'une blessure existentielle trop vive.
De 2010 à 2012, Bruno Le Maire est ministre de l'Agriculture dans le gouvernement de François Fillon. Jour après jour, il sillonne la France, rencontre un monde rural en crise, cherche des solutions. Il multiplie aussi les négociations européennes. Enfin il parcourt la planète pour préparer le G20 agricole. Ces déplacements multiples lui donnent une vision nouvelle des rapports de forces internationaux et de la place du pouvoir politique.
À mesure que le scrutin de mai 2012 se rapproche, le portrait de Nicolas Sarkozy se fait plus intime, plus précis, il révèle un homme inconnu du grand public, confronté aux contraintes de la réalité. Dans un contexte globalisé, que peut changer le président de la République ? Quel est son pouvoir ? Quelles sont ses marges de manoeuvre ? Ce sont toutes ces vérités que Bruno Le Maire nous montre de manière saisissante. Son regard singulier nous fait découvrir un monde politique différent et neuf.
« On pouvait l'aimer, cette ville, et en mourir. Aimer ses étoiles absentes et son ciel de ciment. »
À Portobello Road, une vieille femme, Mary Grimes, s'accroche à ses dernières certitudes et au souvenir de Howard, son amour de jeunesse depuis longtemps disparu. Le monde qu'elle devine derrière ses portes closes ne lui appartient plus : elle fait désormais partie des invisibles. Une rencontre avec Cub, un jeune garçon de Brixton, provoque en elle une renaissance inattendue. Avec Cub, Mary est entraînée dans le tourbillon des jours vivants.
Ananda Devi poursuit son exploration des lieux mythiques et des êtres hantés. À la lisière du fantastique, Les jours vivants nous fait voir Londres comme un lieu à la fois délétère et miraculeux, dans une lumière de fin des temps.
Cela faisait longtemps que je voulais écrire cette histoire de rencontre d'un homme et d'une femme. L'une de celles qui ravivent le goût de l'impossible. L'une de celles qui traînent leur cortège de surprises, de paradoxes, d'érotisme et de déraison. Dans cette ville où, comme dans d'autres villes, une certaine idée de l'amour a été façonnée par les livres, les chansons et le cinéma. Mais où les données du malheur universel sont immédiates ou vous rattrapent juste un peu plus vite qu'ailleurs. Y.L., Failles
Guillaume est sociologue, Nathalie architecte. Ils se rencontrent à la veille du séisme qui a ravagé Haïti en janvier 2010, autour du projet d'un centre polyvalent dans les environs de Port-au-Prince. Entre l'homme de cinquante ans revenu de ses utopies, dont toute la vie s'est jouée dans son île, et la jeune femme au sombre passé qui vient de vivre de longues années en France, l'attirance est immédiate.
Si Yanick Lahens excelle dans l'écriture impatiente de leur désir et si l'on est vite happé par la sourde sensualité qui en émane, elle n'est dupe ni de ses personnages, ni de leur situation.
Représentants tous deux de la classe moyenne noire, ils tentent d'endiguer la misère qui les encercle, subissant eux aussi les préjugés racistes de la bonne société haïtienne et la corruption des élites. Nul misérabilisme pourtant dans ce récit, nul catastrophisme non plus, sinon la conscience diffuse de la menace qui plane sur Haïti en ce mois de décembre 2009.
Avec ce roman pétri de tendresse pour son pays, Yanick Lahens acte la victoire de la vie et de l'écriture sur le malheur.
L'absence de Manu, c'est aussi l'histoire vide, la part absente. Que se passe-t-il en Espagne, pour son père, dans les années trente ? Ses racines puisent leur nourriture dans le sable du silence. Il creuse, creuse, que peut-il aller chercher sous le sable ? Les souvenirs ne s'enlisent pas comme les mollusques en grève profonde. On peut devenir orphelin d'histoire. S. M.
Depuis son arrivée en France en 1939 lors de la victoire de Franco, Manu a vécu dans le silence de l'exil. De ses espoirs, de sa fougue de jeune combattant, de ses souffrances, de la blessure qui lui a coûté une jambe, il n'a jamais parlé. Après sa mort, son fils tente de retrouver la trace du jeune homme qu'il fut.
À Argelès où les Républicains espagnols se réfugièrent en masse, à Barcelone où Manu combattit Franco dans les rangs du POUM et à Porto Cristo, sur les îles Baléares, où il fut blessé, le « garçon », comme le désigne Serge Mestre, scrute le sable, la mer, le pavé des villes. Il se laisse alors envahir par des images et des sensations qui viennent se superposer aux silences de son père, pour dessiner un portrait infiniment tendre et ému du disparu.
Pudique hommage à la souffrance des hommes, Les Plages du silence est un très beau roman d'amour filial.
Après la guerre à Gaza, tandis que je me replonge dans ce qui a été écrit sur la ville, que je commence à m'entretenir avec des habitants, je réalise que j'ai échappé un peu à cette façon qui m'a tenue longtemps, en découvrant des faits, de les assimiler immédiatement à une réalité déjà sue. Que je me suis départie de l'habitude de commencer la lecture d'un article, le visionnage d'un sujet, l'écoute d'une histoire, en guettant les termes employés, les sous-entendus, pour les repérer au plus vite, d'éprouver un soulagement à la seconde où je peux identifier et nommer qui parle, de pouvoir enfin décider de me laisser gagner ou non par ses arguments et son émotion. Que c'est ici curieusement, que je me suis défaite de cette façon d'accumuler les faits à charge pour consolider un système de pensée qui ne sort plus jamais de lui-même et étouffe, que j'ai cessé un peu de pratiquer cette forme de légère terreur qu'est le Je sais qui tu es.
Janvier 1861, université de Pétersbourg : la jeune Apollinaria Souslova, fille d'un serf émancipé, rencontre Fédor Dostoïevski. Elle rêve d'une carrière littéraire, il lui promet de l'aider, sans imaginer qu'elle deviendra sa muse. S'ensuit une passion charnelle et orageuse, qui réveillera les démons de chacun.
L'écrivain est marié et Apollinaria fuit à Paris. Mais n'étreint-on pas toujours ceux qui nous échappent ?
De Saint-Pétersbourg à Paris, en passant par Rome, Naples et Baden-Baden, Capucine Motte nous emporte dans la dérive de deux êtres acharnés à se perdre.
Adrien a décidé de mourir. Mais alors qu'il s'apprête à avaler un mélange de médicaments, resurgit le souvenir de Nina, une jeune Italienne avec qui il a passé, enfant puis adolescent, des vacances lumineuses sur la côte amalfitaine. Repoussant son suicide d'un soir, puis d'un autre, il lui écrit une longue lettre qui devient, au fil des nuits, la bouleversante déclaration d'amour qu'il n'a jamais osé lui faire. Il ne se doute pas que ses mots toucheront plusieurs existences : la sienne et celle de Nina d'abord, mais également celle de tous ceux qui, de près ou de loin, seront émus par son écriture.