Une soirée ordinaire, fin décembre à New York. Joan Didion s'apprête à dîner avec son mari, l'écrivain John Gregory Dunne - quand ce dernier s'écroule sur la table de la salle à manger, victime d'une crise cardiaque foudroyante. Pendant une année entière, elle essaiera de se résoudre à la mort du compagnon de toute sa vie et de s'occuper de leur fille, plongée dans le coma à la suite d'une grave pneumonie. La souffrance, l'incompréhension, l'incrédulité, la méditation obsessionnelle autour de cet événement si commun et pourtant inconcevable : dans un récit impressionnant de sobriété et d'implacable honnêteté, Didion raconte la folie du deuil et dissèque, entre sécheresse clinique et monologue intérieur, la plus indicible expérience - et sa rédemption par la littérature.
L'année de la pensée magique a été consacré « livre de l'année 2006 » aux États-Unis. Best-seller encensé par la critique, déjà considéré comme un classique de la littérature sur le deuil, ce témoignage bouleversant a été couronné par le National Book Award et vient d'être adapté pour la scène à Broadway, par l'auteur elle-même, dans une mise en scène de David Hare, avec Vanessa Redgrave.
Présentation de l'éditeur
Un crime...
Huit femmes...
On découvre dans un fossé de la périphérie de Turin le cadavre d'une jeune prostituée roumaine.
Crime des bas-fonds ?
Règlement de comptes ?
Trouble machination ?
Tandis que la police piétine, huit femmes prennent tour à tour la parole.
Chacune raconte ce qu'elle sait, ou croit savoir, ou feint de ne pas savoir.
Car chacune est, de près ou de loin, mêlée à ce meurtre...
Le retour de Carlo Fruttero, avec son premier roman sans Lucentini : de la grande manipulation, du grand polar, une comédie de moeurs aussi impitoyable que savoureuse.
Présentation de l'éditeur
Jade est architecte, elle vit à Londres. Métisse, elle a toujours refusé de s'appesantir sur ses origines. Lorsque s'ouvre ce roman, un accident vient d'avoir lieu sur l'un de ses chantiers de construction, un drame qui met en cause la responsabilité de la jeune femme et fragilise sa position au sein du cabinet.
Dans le tumulte de cette situation, Jade reçoit une lettre : sa demi-soeur, jusqu'alors silencieuse, reprend contact avec elle et lui parle de leur père, récit d'un destin fascinant autant qu'inattendu, révélations à travers lesquelles Jade va puiser une énergie nouvelle face à l'effondrement de ses certitudes professionnelles et de ses repères identitaires.
Un roman où le temps se déploie, où l'Histoire et la guerre croisent l'émergence du jazz new-yorkais, où l'Angleterre d'aujourd'hui vit la fin des utopies, où le Soudan se brise face aux tremblements des âmes.
Un livre où Jamal Mahjoub convoque les bruits des mondes et l'invisible dérive des latitudes pour retrouver, peut-être, l'essentiel : notre humanité perdue, celle-là même qu'il nous force à regarder comme un miroir fabuleux et inquiétant, inoubliable.
Présentation de l'éditeur
L'auteur de ce livre envisage d'arrêter d'écrire. Las du manège romanesque et de ses vains artifices, il accumule alors anecdotes, citations et autres « curiosités culturelles » sur les artistes de tous les pays et de tous les temps, compilant les causes de décès, soulignant les ironies de la postérité, signalant des hasards surprenants... Peu à peu, certains motifs émergent de cette litanie terrifiante, tels que la vanité de l'art ou l'absurdité de la mort, tandis que l'hypocondriaque « Écrivain » s'efforce de donner un sens à son refus de jouer le jeu littéraire.
Joute verbale entre le sublime et le ridicule, florilège piégé autant que monologue intérieur, Arrêter d'écrire questionne notre culture, notre mémoire, et finit par évoquer un énigmatique jeu de l'oie où le lecteur, sans cesse déstabilisé, ne peut s'empêcher de relancer à son tour les dés pipés de la lecture.
Présentation de l'éditeur
Ultimo Parri est un jeune homme qui vieillit en s'efforçant de remettre de l'ordre dans le monde. Il a cinq ans lorsqu'il voit sa première automobile, l'année de la course mythique Versailles-Madrid de 1903, dix-neuf le jour de la grande défaite de Caporetto en 1917, vingt-cinq lorsqu'il rencontre la femme de sa vie, et beaucoup plus le soir où il meurt, loin de sa campagne piémontaise natale.
Cette histoire-là est son histoire, qui nous emporte dans une course effrénée à travers le vingtième siècle, à laquelle l'écriture brillante et habile d'Alessandro Baricco confère une formidable vivacité, pour en faire une de ses plus belles réussites.
Présentation de l'éditeur
Rien ne va plus pour le très britannique Howard Belsey, spécialiste de Rembrandt et gauchiste convaincu, qui végète en fin de carrière dans la petite université de Wellington, près de Boston : son épouse vénérée, l'Afro-Américaine Kiki, lui bat froid depuis qu'elle le sait coupable d'infidélité. Leur fils aîné, Jerome, s'est réfugié chez Monty Kipps, l'ennemi juré de Howard, un intellectuel anglo-antillais ultra-conservateur. Enfin, voilà que Monty lui-même débarque à Wellington comme professeur invité. Il est accompagné de sa famille et notamment de sa troublante fille Victoria. Le chassé-croisé sentimental va commencer. Tandis que fait rage un débat sur la discrimination positive, les épouses des deux rivaux se lient d'amitié, Zora Belsey s'entiche d'un jeune slammeur du ghetto, son frère Levi d'un groupe de réfugiés haïtiens...
Zadie Smith aborde ici de front les enjeux les plus brûlants du XXIe siècle : le métissage culturel, l'héritage colonial, les rapports de classes, l'opposition entre Europe et Amérique. Mais cette fresque foisonnante et tragi-comique, d'une invention verbale sans cesse renouvelée, offre aussi une méditation tendrement ironique sur ce qui unit les êtres et donne un sens à leur vie : la quête de la beauté, l'effort pour s'ouvrir à l'autre, les liens affectifs en tous genres. Car De la beauté pourrait tout aussi bien s'intituler De l'amour.
Présentation de l'éditeur
Fils naturel d'un missionnaire catholique irlandais et d'une villageoise congolaise, Bruno Salvador, alias Salvo, a gardé de son enfance africaine une passion immodérée pour les langues. Devenu interprète éminent, il est régulièrement sollicité par de grandes entreprises et des tribunaux, mais aussi par le Renseignement britannique.
Envoyé sur une île perdue pour une mission d'interprétariat lors d'une conférence secrète entre des bailleurs de fonds occidentaux et des chefs de guerre rivaux dont l'objectif affiché est de rétablir l'ordre et la paix en République démocratique du Congo, il devient malgré lui le seul témoin des machinations cyniques qui s'ourdissent dans l'ombre pour dépouiller de ses richesses un pays déjà ravagé par la guerre. Or l'amour qu'il porte à Hannah, la belle infirmière congolaise, a rallumé en lui l'étincelle de la conscience africaine qui couvait sous l'éducation catholique rigide jadis reçue à l'école de la Mission. Le naïf Salvo saura-t-il s'affranchir des inhibitions qui le brident pour devenir le héros d'un noble et dangereux combat ?
Présentation de l'éditeur
Annie Gianfala, dix-sept ans, abandonnée par son père, est seule et fauchée. Elle avance vers l'Ouest, comme l'Amérique le fit un jour, mais son voyage se déroule dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale. Elle dérive, portée par les courants de la Dépression, l'enthousiasme des communistes pour le Parti et l'URSS, puis le dégoût que beaucoup ressentent ensuite. Parmi ceux qu'elle rencontre, et qui font son éducation, sur le plan intellectuel aussi bien que physique, il y a des idiots, des paumés, des intellectuels blasés, des amants en tout genre, aussi bien que des cadres du Parti, des Noirs, des homosexuels, et toutes sortes d'écrivains ratés ou en train de le devenir. Annie est à la fois une enfant perdue et une femme douée de pouvoir. Ce roman, qui explore si magnifiquement les sens, les transcende en même temps.
Frederick Busch
Côte ouest qui paraît pour la première fois aux États-Unis en 1972 est le troisième roman de l'auteur, le plus autobiographique.
Présentation de l'éditeur
C'est une drôle de rencontre. Entre Joachim, jeune homme sérieux, chercheur en sciences économiques, et Joséphine, âgée de plus de soixante-quinze ans et ancienne cantatrice lyrique, l'entente ne semble pas aller de soi. Pourtant, Joachim ne parvient pas à se soustraire aux invitations hebdomadaires de cette vieille dame excentrique. Depuis le jour où il s'est interposé pour empêcher le vol de son sac à main, il prend le thé avec elle tous les mardis, dans une grande bâtisse un peu délabrée où elle vit avec une fidèle domestique prénommée Fryda. Tour à tour fasciné, ému ou agacé par les histoires de Joséphine, Joachim essaie de comprendre quelle a vraiment été la vie de cette femme libre et si peu conventionnelle : une belle carrière sous le IIIe Reich, trois maris vite consumés et beaucoup d'amants, pas mal d'argent aussi, dépensé sans compter. Sans parler de la mystérieuse Fryda, qui occupe certainement une place centrale dans ce puzzle...
Ce petit livre possède un ton singulier, mélange de légèreté et de mélancolie. À travers le prisme d'une relation incongrue, Hans Magnus Enzensberger pose un regard tragi-comique sur la beauté de l'existence humaine, sans oublier d'interroger nos certitudes morales ou politiques.
Présentation de l'éditeur
Après des années d'absence, Mauricio, dentiste idéaliste et sans caractère, revient vivre à Barcelone. Une rencontre fortuite l'amène à participer à la campagne électorale du parti socialiste et à nouer une relation amoureuse avec deux femmes : Clotilde, féministe, radicale, qui se donne pour ambition de réussir dans le monde pragmatique des affaires et des tribunaux, et Porritos, militante dans un quartier ouvrier, qui n'écoute que ses sentiments et ses convictions. Entre les deux, le coeur de Mauricio balance. En même temps qu'il découvre avec Clotilde les restaurants branchés de Barcelone, fréquente la nouvelle génération fière de sa réussite sociale et esquisse des projets de mariage, il se sent de plus en plus attiré par Porritos dont le destin tragique éveille en lui des sentiments confus et obscurs. Personnage à part entière de ce roman tendu sur le fil subtil d'une histoire sentimentale, la « ville des prodiges » est ici le retable d'une société qui assiste à la fin de ses utopies et à la perte de ses illusions, où quelques-uns assument jusqu'au bout leur engagement d'antan et d'autres troquent, avec ou sans états d'âme, un idéal solidaire pour leur désir égoïste de prospérité.
Lucide et caustique, magistral et efficace, Eduardo Mendoza dresse le constat moral et idéologique d'un pays qui pourrait être le nôtre, et démontre une fois de plus qu'il est une des très grandes voix de la littérature contemporaine.
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