Sulayma a rencontré Nassim lorsqu'elle était encore adolescente, dans la salle d'attente du psychiatre qu'ils consultaient tous les deux. C'était à Damas, à la fin du XXe siècle, avant la guerre. Puis Nassim s'est exilé en Europe ; Sulayma reste seule, dans son appartement désormais vide, au cœur d'une ville secouée par la violence. Leur unique point de contact est le récit que Nassim a écrit et qu'il lui confie, miroir déformant où la peur que chacun éprouve vient se refléter en cascade.
Qu'est-ce qu'un Arabe israélien ? Une contradiction vivante. En s'expatriant aux États-Unis avec sa femme et leurs enfants, le héros de ce roman pensait résoudre le problème une bonne fois pour toutes. Mais sa nouvelle vie est hantée par ses souvenirs de jeunesse, et le mal du pays ne le quitte plus.
Rappelé d'urgence en Israël au chevet de son père hospitalisé pour un infarctus, il se trouve soudain confronté aux multiples mensonges dont sa vie est tissée. Devenu « nègre », spécialisé dans la rédaction d'autobiographies, il ne cesse en effet de mêler sa propre histoire à celles de ses clients, au point que le réel et l'imaginaire se confondent dans son esprit. Sa jeunesse a-t-elle vraiment été l'âge d'or qu'il décrit ?
Si le mot « flâneur » évoque immédiatement Baudelaire, les grands boulevards et la vie de bohème, qu'en est-il de « flâneuse » ? Dans ce livre jubilatoire, ode piquante à la déambulation au féminin, Lauren Elkin la présente comme une femme « déterminée et pleine de ressources, profondément en phase avec le potentiel créatif de la ville et le pouvoir émancipateur d’une bonne balade ». Mais elle nous montre aussi que revendiquer d’occuper ainsi l’espace urbain reste pour les femmes un acte subversif. De New York à Paris, de Tokyo à Londres et Venise, Lauren Elkin croise en chemin les flâneuses qui y vécurent – de la réalisatrice Agnès Varda à la correspondante de guerre Martha Gellhorn, en passant par les romancières George Sand et Virginia Woolf. L’auteure s’attache à mettre au jour ce qui se joue chaque fois qu’une femme au pied léger sort à la rencontre de la ville, comment chacun de ses pas contribuera à transformer son existence.
Dans un immeuble de Barcelone, Araceli, une jeune étudiante en traduction, fantasme la vie de sa voisine du dessous. À peine trente centimètres de poutre les séparent, pourtant il lui paraît bien diffcile de percer le mystère d’Alba Cambó. Écrivaine, elle semble rayonner d’une aura magnétique, attirant dans sa toile tous ceux qu’elle rencontre.
Shirley Jackson n'aura pas eu besoin de publier des dizaines de livres pour marquer la littérature. Une nouvelle, La Loterie, a suffi à laisser une empreinte indélébile dans l'esprit de tous les lecteurs de ce texte, qui fit scandale lors de sa première parution dans le New Yorker. Les autres nouvelles qui composent ce recueil sontautant de diamants noirs, troublants, obsédants, dérangeants. Tout se passe dans de petites villes, avec des commerces de proximité, dans des maisons aux pelouses impeccables et aux salons confortables, et pourtant, sous la plume diabolique de Jackson, ces lieux deviennent incroyablement anxiogènes. Sans qu'on n'ait rien vu venir, le mal s'est installé.
Après les événements tragiques qui clôturent Piranhas, Nicolas, dit Maharaja, a juré de se venger. Il ne reculera devant rien pour conquérir Naples, enterrer les vieux parrains et être couronné roi.
Entouré de son baby-gang, Nicolas n’a jamais semblé aussi proche de son rêve. Le coût du sang est élevé et la course au pouvoir infinie ; les alliances ne durent qu’aussi longtemps que l’argent coule à flots. Désormais craints et respectés, Nicolas et ses frères brûlent leur vie par les deux bouts, au risque de sacrifier ceux qu’ils aiment le plus. Pourtant, ils devront apprendre à perdurer.
Lavinia a tout - la beauté, la richesse, les amis.
Louise n'a rien - ou presque.
Leur rencontre va sceller leurs destins - irrémédiablement.
Les deux jeunes femmes, courant ensemble les soirées les plus prisées du gotha new-yorkais, se jurent une amitié éternelle - à la vie à la mort.
Louise sait que cela ne durera pas.
Lavinia, elle, ne sait pas que dans six mois, elle sera morte.
Mais vous et moi, nous le savons.
La Barbade, 1830.
À onze ans, Washington Black n’a d’autre horizon que le champ de canne à sucre de la plantation où il travaille avec d’autres esclaves. Quand le destin frappe à sa porte, c’est sous les traits de Titch, un scientifique anglais, jeune frère de son maître qui le choisit comme serviteur. Wash montre un talent inné pour le dessin et une curiosité d’esprit telle qu’il est promu assistant pour le projet fou de l’extravagant inventeur: construire un ballon dirigeable. Lorsqu’un vent mauvais les oblige à quitter précipitamment l’île à son bord, l’aventure prend un cours inattendu. Du pôle Nord à la Nouvelle-Écosse, de Londres à Amsterdam, plus qu’un voyage, c’est un parcours initiatique qui attend le jeune Wash, en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le conduira vers la liberté, une liberté assumée et entière.
Octave n'a que dix-huit ans lorsque Jules César, son grand-oncle, qui vient de le désigner comme son fils adoptif, est assassiné. Il sait que s'il accepte la succession, il devra faire face aux nombreux complots fomentés par les assassins et leurs complices, aux premiers rangs desquels se trouvent le puissant Marc Antoine, le rusé Cicéron et les félons Cassius et Brutus. Bien décidé à venger César, le jeune Octave doit combattre ses ennemis les uns après les autres, par la ruse ou par les armes, pour rétablir la grandeur de Rome et assurer la paix civile.
"Je veux seulement servir ma vérité intérieure."
En 1934, le jeune auteur Witold Gombrowicz commence à rédiger des critiques littéraires pour plusieurs journaux polonais. Ainsi que le révèlent les textes réunis dans ce volume, dont un tiers sont inédits en français, écrire au sujet de tel romancier, désigné comme ami ou comme ennemi, ou afin de protester contre le traitement qu'on lui inflige, c'est souvent pour l'auteur de Ferdydurke l'occasion de débusquer les faux semblants, de dénoncer avec verve les hypocrisies d'une époque riche en controverses. Gombrowicz ne cesera toute sa vie de défendre son point de vue singulier, d'un égotisme audacieux et lucide, à l'écart de l'idéologie et des contraintes de la société, avec pour seul idéal une littérature libre de toutes règles.