Les théories radicales de l'écrivaine Françoise d'Eaubonne et ses pratiques de sabotage révélées depuis quelques années font de sa vision singulière de l'écoféminisme un objet de réflexion pour toute une nouvelle génération militante qui s'interroge, à l'heure de l'urgence climatique, sur les stratégies à mettre en oeuvre, incluant les sabotages et l'action directe spectaculaire dans l'espace public. Publié en 1978, Contre-violence ou la Résistance à l'État, ouvrage introuvable depuis longtemps, rassemble plusieurs textes sur les rapports entre féminisme et violence politique.
Ce récit-enquête illustré d'anecdotes culinaires historiques ou culturelles et de témoignages met en lumière les représentations sociales du lien des femmes à la nourriture, entre le rôle de cuisinière qui leur est assigné, le diktat de la minceur et les troubles alimentaires.
Du printemps 2020, chacun d'entre nous garde le souvenir des attestations à remplir, des limites qu'elles imposaient et des vérifications policières qu'elles autorisaient. Pourtant, rares sont les bilans consacrés à ce versant coercitif de l'enfermement national.
C'est tout l'enjeu de cette enquête. Pendant 55 jours, les forces de l'ordre firent le vide sur l'ensemble du territoire, y compris dans les espaces naturels que survolaient des drones et des hélicoptères. Assistées par d'improbables auxiliaires et de nombreuses délations, elles procédèrent à 21 millions de contrôles et infligèrent 1,1 million d'amendes.
Cette situation où tout le monde, aisé ou pauvre, habitué à donner des ordres ou à en recevoir, était soumis aux mêmes interdits et aux mêmes vérifications, apparaît historiquement singulière.
Sous la forme d'un dialogue entre le scientifique et un jeune étudiant, parodiant Jacques le fataliste et son maître de Diderot, l'auteur évoque sa carrière de chercheur et les vies d'autres hommes et femmes de science, dont certains prix Nobel, en montrant à quel point les itinéraires menant à la réussite dans le champ de la recherche sont remplis d'imprévus et de virages inattendus.
Texte inédit rédigé en 1966, dans lequel le philosophe français s'interroge sur la nature et le rôle de la philosophie, qu'il appréhende comme un discours. Même s'il évoque peu les grands philosophes, il accorde néanmoins une place particulière à Nietzsche, qui selon lui inaugure une conjoncture où la philosophie devient une entreprise de diagnostic du présent.
Le souvenir ajoute au temps une mémoire et une gestation. Il dispose à un retour sur le réel et double l'existence d'images inactuelles - suscitées parfois par le présent - comme chez Proust. Deux intuitions président à ce livre : le souvenir recèle un sens qui excédait les choses vécues sous la modalité du présent, et il organise une vision du monde qui s'oppose à l'idée d'une temporalité décadente. L'excédent porté par le souvenir suppose une dimension inassouvie du temps, dès lors doté d'une force motrice, créatrice - et sans doute émancipatrice.
Nous sommes séparés et opposés. Nos luttes aboutissent à des conceptions irréconciliables quant à l'être même des choses. Dans cet ouvrage, Tristan Garcia refuse de se résoudre à l'affrontement et propose d'accorder une existence commune, minimale et égale à toutes les entités possibles, afin de mieux reconstituer leurs différences et leurs puissances. Il répond à la destitution de l'universel, critiqué de toutes parts, par la recherche d'un « commun distinct », un être commun à toutes choses, un minimum de détermination qui ne serait pas l'expression d'un pouvoir, sans sombrer pour autant dans l'inconsistance.
Le défi de la sécurité globale
Comment lutter contre la mondialisation actuelle et ses dérives ? Quelles sont les logiques qui ont précipité la crise majeure, à la fois économique, sociale et environnementale, que nous vivons aujourd'hui ?
Au croisement de l'économie et de la géopolitique, l'ouvrage s'efforce de mettre en évidence les conditions et les enjeux de l'édification d'un modèle capable de relever le pressant défi de la sécurité globale, en analysant d'abord les contradictions d'un système économique, financier et international qui, depuis les années 1980, n'a cessé d'étendre sa domination.
Nous serions ainsi passés clans une société de contrôle. Un nouveau monde dominé par des technologies nouvelles permettant d'inventer des manières de gouverner et d'être gouverné inédites. Ces changements radicaux impliqueraient un renouvellement total de nos catégories de pensée qui resteraient construites sur des concepts dépassés. La question politique ne serait plus celle de la loi, ni celle de la norme, mais celle de la régulation en temps réel des comportements dans une grande boucle cybernétique de rétroaction. Dit comme cela, la notion de contrôle provenant des philosophies de Deleuze et de Foucault a l'apparence d'un « mythe » politique qu'il serait urgent de déconstruire. Nous proposons ici autre chose. Ne pas céder à la séduction du « plus jamais comme avant », pas non plus à la facilité du « rien de nouveau sous le soleil », mais proposer de mettre le concept de contrôle au travail, au service d'une « analytique critique de la politique ».
Cette histoire intellectuelle du radicalisme noir revient sur les origines européennes du marxisme avant de s'attarder sur le développement de l'histoire africaine et les débuts de l'esclavage transatlantique. Enfin, la pensée de trois figures majeures de la tradition radicale noire, W.E.B. Du Bois, C.L.R. James et le romancier Richard Wright, est étudiée.