La révolution industrielle fondée sur le pétrole et les autres énergies fossiles est entrée dans une dangereuse « fin de partie » : les prix énergétiques et alimentaires grimpent, le chômage reste élevé, l'endettement des consommateurs et de l'État monte en flèche, la reprise ralentit. Confrontée à la perspective d'un second effondrement de l'économie mondiale, l'humanité cherche désespérément un plan stratégique capable de la conduire vers un avenir économique durable.
Dans ce livre, Jeremy Rifkin montre que la fusion de la technologie d'Internet et des énergies renouvelables peut créer une puissante dynamique de « troisième révolution industrielle ». Il nous demande d'imaginer un monde où des centaines de millions de personnes produisent leur propre énergie verte à domicile, au bureau, à l'usine et la partagent sur un « Internet de l'énergie », de la même manière que nous créons et partageons en ligne aujourd'hui de l'information.
Rifkin explique comment les cinq piliers de la troisième révolution industrielle vont créer des milliers d'entreprises et des millions d'emplois ; ils vont aussi impulser une réorganisation fondamentale de nos économies et des relations humaines : le passage du pouvoir hiérarchique au pouvoir latéral va changer notre façon de commercer, de gouverner la société, d'éduquer nos enfants et de nous engager dans la vie civique.
La vision de Rifkin influence déjà la communauté internationale. Le Parlement européen a publié une déclaration officielle appelant à la mettre en oeuvre, et certains pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine préparent leurs propres initiatives pour opérer une transition rapide vers ce nouveau paradigme économique.
La Troisième Révolution industrielle analyse magistralement la nouvelle ère économique qui s'annonce, et présente également les personnalités et les acteurs - chefs d'État et de gouvernement, PDG d'entreprises mondiales, entrepreneurs sociaux et ONG - qui s'en font les pionniers sur toute la planète.
«Le fait de savoir que c'est une tentative un peu folle, qui a été menée maintes fois au cours de l'histoire et avec beaucoup d'échecs, rend mon entreprise tout à fait effrayante et j'ai beaucoup hésité avant de vous la présenter.
Pour que vous soyez indulgents, je vais vous montrer à quel point elle est dangereuse en vous montrant comment ceux qui l'ont déjà menée ont, selon moi, échoué.
Je vais vous donner des armes contre moi ; mais en même temps, en vous montrant combien c'est difficile, je vais vous rendre beaucoup plus indulgents que vous ne le seriez si vous ne le saviez pas.»
Pierre Bourdieu
Comment dessiner une vue d'ensemble du monde social lorsque les cloisonnements disciplinaires et l'hyperspécialisation du savoir poussent les chercheurs à étudier des parcelles de plus en plus restreintes de ce monde ? Si cette fragmentation est une conséquence du processus de différenciation sociale qu'ils s'attachent à penser, elle est aussi ce qui les empêche d'en faire une lecture globale.
Une question centrale donne pourtant aux sciences humaines et sociales un socle commun : pourquoi les individus font-ils ce qu'ils font ? Et elles y répondent d'autant mieux qu'elles parviennent à saisir les pratiques des acteurs au croisement de leurs expériences passées incorporées et des contextes de leurs actions présentes. Si la plupart des chercheurs en conviennent, peu s'accordent toute-fois sur les cadres pertinents dans lesquels les acteurs doivent être situés pour analyser telle ou telle dimension de leurs pratiques. Soumettre les notions de «champ», de «monde», de «système» ou de «cadre de l'interaction» à l'examen critique, c'est dès lors oeuvrer à leur jonction théorique.
Bernard Lahire s'efforce ici de marquer une distance par rapport à l'état actuel des sciences humaines et sociales et aux clivages qui les traversent en nous donnant la possibilité d'entrevoir l'unité cachée d'un espace en apparence très morcelé.
«Nous voulons croire, ici et maintenant, qu'au-delà de l'angoisse mortifère, sous laquelle s'obstine à se dire notre société en crise, une représentation de l'avenir rend possible une nouvelle espérance», écrivent Alain Badiou et Élisabeth Roudinesco.
Avec Lacan, penseur du désordre, l'historienne et le philosophe réinterrogent ici, pour notre temps, la question cruciale des relations entre révolution politique et révolution subjective.
La folie est un mystère planté au coeur de l'être humain. Universelle, elle touche 1 % de la population aux quatre coins de la planète. L'île, le pays lointain, le régime politique qui ne connaît pas de fous n'a pas été découvert à ce jour et ne le sera jamais.
Henri Grivois est l'un des plus grands psychiatres français. Intuition géniale au temps des camisoles chimiques : il a fait parler les fous. En créant les premières urgences psychiatriques de France, il a pu dialoguer avec les psychotiques naissants pour qu'ils formulent leur propre folie, avant que leur délire interprétatif ne commence, avant qu'on ne les sédate à haute dose.
En revenant sur son itinéraire médical et intellectuel, Henri Grivois dresse une passionnante histoire de la folie à l'âge moderne qui fourmille de récits de patients, cas cliniques joyeux ou tragiques, poétiques ou philosophiques. La folie en dit long sur notre humanité. Et c'est là sa grandeur.
Toutes les peaux ont une couleur, qu'elle soit dite noire, blanche, rousse, jaune, café au lait... Mais si l'on a désormais conscience que ces couleurs ont pu être associées dans l'histoire à des préjugés racistes, on sait moins qu'elles suscitent des projections et des fantasmes purement individuels.
Après avoir étudié la situation aux Antilles, où des colorations plus ou moins claires et foncées peuvent se répartir de toutes les façons possibles au sein d'une même famille, Sabine Belliard montre, dans cet essai passionnant, comment notre psychisme se saisit de la couleur de la peau pour s'exprimer. Que la peau, associée à des éprouvés tactiles et sexuels, puisse avoir des teintes différentes ne saurait en effet échapper à l'inconscient pulsionnel.
Ainsi se déplacent sur elle des problématiques liées au roman familial ou à la scène primitive, aux fantasmes incestueux, à la sexualité... Dans certains cas, la manière dont est vécue la différence de couleur de la peau agit même fortement sur la qualité de l'échange visuel et sur la possibilité qu'une rencontre psychique ait lieu entre deux personnes.
En explorant toutes ces dimensions tactiles, visuelles et psychiques, ce livre essentiel permet de réfléchir autrement à la façon dont se nouent les rapports humains.
L'obscurité ou la luminosité d'une époque dépendent de l'existence de possibilités concrètes de dépassement de ce qui met la vie, sous toutes ses formes, en péril. Les époques antérieures ont été des époques de la promesse : promesse de salut dans l'au-delà à l'époque de Dieu, promesse de «paradis sur terre» à l'époque de l'Homme. Nous vivons aujourd'hui à l'ère de «l'homme normal», cet individu flexible, «résilient», qui n'est rien en soi, mais peut tout devenir (du moment que c'est économiquement utile), et notre époque est obscure car cette croyance que tout est possible à celui qui saura s'adapter produit en réalité une grande impuissance.
Face à la production massive de cet individu hors sol, les auteurs en appellent à un engagement-recherche. Il s'agit de construire des formes d'agir qui ne soient pas tributaires de croyances en un avenir meilleur et passent par l'acceptation du monde tel qu'il est ; de renouer avec la complexité de la réalité en récusant l'existence d'un centre, sorte de point de vue «de nulle part», d'où l'on pourrait totaliser le savoir sur la société et agir globalement sur elle. Le développement de la puissance de connaître et d'agir passe ainsi par la reconnaissance de la multiplicité des dimensions qui nous traversent, l'approfondissement des situations et des paysages qui fondent nos existences et par l'entretien d'une pensée du conflit, condition de résistance à l'artefactualisation du monde et du vivant.
L'éruption du volcan Eyjafjallajökull est un phénomène naturel. La crise économique non. Pas question ici d'impuissance face à des forces indomptables, mais d'indignation.
Les banquiers et autres fabricants de bulles financières ont reçu... davantage encore de pouvoir qu'avant la crise. Dans un gigantesque hold-up, des millions d'euros ont, de nouveau, été transférés aux millionnaires.
En Europe, les spéculateurs jouissent d'un statut impérial et se font appeler gentiment «les marchés». Comme l'empereur Néron, ils décident - en tendant le pouce vers le haut ou vers le bas - du sort de peuples entiers.
En Grèce, en Italie et ici, ils exigent encore que vous et moi payions la crise, pour la deuxième fois. Comment osent-ils !
Comment osent-ils ? fait revivre l'esprit de Thyl Ulenspiegel et donne voix à ce mouvement qui, à contre-courant, veut reconquérir démocratie, liberté et économie des mains des papes et des gouvernements de technocrates de l'Europe capitaliste.
Ce livre est paru en décembre 2011 en néerlandais sous le titre Hoe durven ze ? et est immédiatement devenu un best-seller en Flandre.
Septembre 2008. La faillite de Lehman Brothers provoque un cataclysme : les États volent au secours des grandes banques pour éviter la déroute totale.
Trois ans plus tard, la crise prend un tour nouveau. L'endettement des États est abyssal, les troubles monétaires ne semblent plus maîtrisables, tandis que les citoyens se voient confrontés à une hausse vertigineuse du chômage, à un allongement des retraites, à une privatisation massive des services publics. Suffit-il de mettre en cause les dérives de la finance et de la spéculation ? Serait-on confronté à un phénomène plus profond qui touche à l'essence même du système capitaliste ? L'auteur prend le parti de remonter aux origines de la crise actuelle, en retournant en 1973, quand la première tempête a secoué le monde de la production. Il décortique les multiples tentatives du système pour colmater les brèches depuis lors. Il montre que les solutions temporaires d'hier pour surmonter les récessions périodiques ont créé les conditions d'une crise mondiale majeure aujourd'hui.
Existe-t-il encore des portes de sortie dans le système actuel ? Henri Houben examine ces pistes à la loupe à la recherche d'un modèle économique qui éviterait aux citoyens de payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables.
Petit guide des religions à l'usage des mécréants
Les religions sont trop utiles, trop efficaces et trop intelligentes pour être abandonnées aux seuls croyants. Voilà le point de départ de l'exploration, par un athée, des religions catholique, juive et bouddhiste. Délogées de leurs structures transcendantes ou surnaturelles, envisagées comme des sagesses à l'usage de tous, ces religions aident à résoudre des problèmes concrets de la vie moderne : elles engendrent des sentiments de communauté humaine, encouragent la vertu, prônent des relations longues et durables, aident à contenir l'envie et le ressentiment, et luttent contre le matérialisme de la société de consommation. Leurs rituels et leurs lieux de culte enseignent l'importance de la beauté, du savoir et de la culture. Mais surtout, elles dévoilent notre vraie nature : ce besoin d'être aimés et consolés qui ne peut jamais être entièrement satisfait par le cours ordinaire de la vie.
Au lieu de moquer les religions, athées et agnostiques feraient mieux de « piller » les bonnes idées dont elles regorgent. Ce livre leur ouvre la voie avec un humour, une finesse et une perspicacité remarquables. Mêlant la plus grande impiété et le plus grand respect, Alain de Botton prend ainsi à revers le sempiternel débat qui oppose croyants et non-croyants, invitant les seconds à jouir de tous les outils de connaissance de soi que les religions ont élaborés au fil des siècles.