Politique et histoire, de Machiavel à Marx. Cours à l'Ecole normale supérieure, 1955-1972

Politique et histoire, de Machiavel à Marx. Cours à l'Ecole normale supérieure, 1955-1972<br />
Althusser Louis
Ed. Flammarion

Louis Althusser concevait l'enseignement de la philosophie comme une expérience de pensée qui cherche à ressaisir le geste de quelques «hommes qui ont tenté le plus grand effort de lucidité qui soit». On trouvera ici une magistrale illustration de cette tentative pour «voir à quel prix et par quelles voies certains hommes ont réussi à dégager un peu de vérité sur les ressorts de la conduite humaine et de la société», notamment à travers un cours sur la philosophie de l'histoire - une «propédeutique nécessaire à l'intelligence de la pensée de Marx» -, un autre sur les théories du contrat aux XVIIe et XVIIIe siècles, enfin une approche très personnelle de Machiavel. Ainsi, dans la mesure où «l'histoire se confond moins avec le rappel de son passé qu'avec l'intelligence de son dépassement», Althusser s'efforce d'éclairer «les problèmes innombrables qui se posent aujourd'hui en politique, histoire, psychologie, philosophie, par le secours d'un passé mis dans un peu de lumière».
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Comment vivre ensemble. Simulations romanesques de quelques espaces quotidiens. Notes de cours et de séminaires au Collège de France, 1976-1977

Comment vivre ensemble. Simulations romanesques de quelques espaces quotidiens. Notes de cours et de séminaires au Collège de France, 1976-1977<br />
Barthes Roland
Ed. Steidl

Dans la leçon inaugurale de cette chaire, on avait postulé la possibilité de lier la recherche à l'imaginaire du chercheur. On a souhaité, cette année, explorer un imaginaire particulier : non pas toutes les formes de «vivre ensemble» (sociétés, phalanstères, familles, couples), mais principalement le «vivre ensemble» de groupes très restreints, dans lesquels la cohabitation n'exclut pas la liberté individuelle ; s'inspirant de certains modèles religieux, notamment athonites, on a appelé cet imaginaire fantasme d'idiorrythmie. Beaucoup de matériaux qui ont servi au cours ont donc été empruntés au monachisme oriental, le corpus proprement dit restant cependant littéraire. Ce corpus a réuni (d'une façon évidemment arbitraire) quelques ?uvres documentaires ou romanesques, dans lesquelles la vie quotidienne du sujet ou du groupe est liée à un espace typique : la chambre solitaire (A. Gide, La Séquestrée de Poitiers) ; le repaire (D. Defoe, Robinson Crusoé) ; le désert (Pallade, Histoire lausiaque) ; le grand hôtel (Th. Mann, La Montagne magique) ; l'immeuble bourgeois (Zola, Pot-Bouille). R. B.
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La préparation du roman I et II. Cours et séminaires au Collège de France, 1978-1979 et 1979-1980

La préparation du roman I et II. Cours et séminaires au Collège de France, 1978-1979 et 1979-1980<br />
Barthes Roland
Ed. Fayard

Depuis l'année dernière, je m'interroge devant vous, avec vous, sur les conditions de préparation d'une oeuvre littéraire, appelée par commodité Roman. J'ai d'abord examiné le rapport de l'oeuvre et de cet acte minimal d'écriture qu'est la Notation, principalement à travers une Forme exemplaire de Notation, le Haïku. Cette année, je veux suivre l'?uvre de son Projet à son accomplissement : autrement dit, du Vouloir-Écrire au Pouvoir-Écrire, ou du Désir d'Écrire au Fait d'Écrire. Si vous le voulez bien, nous allons considérer le Cours qui commence comme un film ou comme un livre, bref comme une histoire. R.B.
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De la matière relativiste, quantique, interactive. Collège de la Cité des Sciences et de l'Industrie, 2004

De la matière relativiste, quantique, interactive. Collège de la Cité des Sciences et de l'Industrie, 2004<br />
Lévy-Leblond Jean-Marc
Ed. Thames & Hudson

Ces trois conférences ont pour objectif d'expliciter les conceptions que la physique moderne se fait de la matière, et tout particulièrement l'impact sur ces conceptions des révolutions quantique et relativiste qu'a connues le début du XXe siècle. L'accent y est mis sur la nouveauté et l'originalité de nos idées quant à la constitution de la matière plutôt que sur les propriétés spécifiques de ses constituants. Comme on le verra, la notion même d'objet physique et les concepts qui permettent de localiser, caractériser et dénombrer ces objets, puis d'analyser leurs interactions, ont subi des mutations profondes, trop souvent masquées par un formalisme mathématique ardu, totalement absent de ces leçons. Il s'agit au fond de présenter la pensée physique moderne de la matière telle qu'en elle-même l'a transformée un bon siècle de pratiques théoriques et techniques.
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La télécratie contre la démocratie. Lettre ouverte aux représentants politiques

La télécratie contre la démocratie. Lettre ouverte aux représentants politiques<br />
Stiegler Bernard
Ed. Syrtes

La télécratie qui règne désormais en France comme dans la plupart des pays industriels ruine la démocratie : elle remplace l'opinion publique par les audiences, court-circuite les appareils politiques et détruit la citoyenneté. La télévision et l'appareillage technologique qui la prolonge à travers les réseaux numériques de télécommunication sont en cela devenus le premier enjeu politique. De ces effets ruineux de la télécratie, qui transforment la vie quotidienne dans ses aspects les plus intimes, les candidats au scrutin présidentiel de 2007 ne disent pas un mot : ils ont été produits par ce système. Car à travers ce que l'on appelle les industries de programmes, c'est la relation politique elle-même qui est devenue un nouveau marché, et ce marketing confine aujourd'hui à la misère politique : au cours de la dernière décennie, l'appareil télécratique a développé un populisme industriel qui engendre à droite comme à gauche une politique pulsionnelle, et qui semble conduire inéluctablement au pire. Ce devenir infernal n'est pourtant pas une fatalité. La philosophie se constitua à son origine même contre la sophistique : celle-ci, par une appropriation abusive de l'écriture, développait une gangrène qui menaçait de guerre civile la cité athénienne. De cette lutte contre les tendances démagogiques de la démocratie grecque résultèrent les formes de savoirs qui caractérisent l'Occident.

Prônant un nouveau modèle de civilisation industrielle, cet ouvrage affirme qu'un sursaut démocratique contre les abus de la télécratie est possible, et appelle l'opinion publique française et européenne à se mobiliser contre la dictature des audiences.
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Réenchanter le monde. La valeur esprit contre le populisme industriel

Réenchanter le monde. La valeur esprit contre le populisme industriel<br />
Bernard Stiegler & Ars Industrialis
Ed. Imprimerie nationale

Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une « baisse de la valeur esprit ». Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes ?
En 1939, seulement 45 % des Français écoutent la radio, et la télévision n'existe pas encore. En ce début de XXIe siècle, les objets communicants poursuivent les temps de cerveaux disponibles où qu'ils aillent, du lever au coucher : un capitalisme s'est imposé, que l'on dit tantôt « culturel », tantôt « cognitif », mais qui est avant tout jusqu'à présent l'organisation ravageuse d'un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire du siège de l'esprit un simple organe réflexe : un cerveau rabattu au rang d'ensemble de neurones, un cerveau sans conscience.
En 2005, le Medef réunissait son université d'été sous la bannière du « réenchantement du monde ». Ce livre propose de le prendre au mot : réenchanter le monde, c'est nécessairement revisiter et réévaluer le rôle de l'esprit dans l'organisation de l'économie.
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Philosophies du secret. Etudes sur la gnose et la mystique chrétiennes (XVIe-XIXe siècle)

Philosophies du secret. Etudes sur la gnose et la mystique chrétiennes (XVIe-XIXe siècle)<br />
Marquet Jean-François
Ed. Verticales

Sous la surface ordonnée de la philosophie et de la théologie classiques court depuis la Renaissance une parole plus secrète, mythique, mystique, qui est comme leur inconscient le plus souvent refoulé, mais revenant parfois éclater en pleine lumière. Souvent ce discours s'origine dans un regard sur le mystère le plus central du christianisme, qui est celui d'une structure - la structure du noeud trinitaire. Dans ce soubassement gnostique se mêlent inextricablement les ruines d'une prisca theologia, d'un antique savoir absolu supposé aboli dans un désastre obscur, et les promesses d'une apocalypse parfois envisagée comme celle de la raison même. L'hermétisme dévot d'un Ficin ou d'un Pic, la quête paracelsienne de la signature des choses, les grandes synthèses baroques d'un Boehme ou d'un Fludd, l'alchimie intérieure des quiétistes, l'exégèse visionnaire de Swedenborg, la hiéro-histoire de Postel ou de Ballanche - autant d'aspects dans le parcours de ce fleuve profond qui, après 1850, va peu à peu s'abîmer dans l'océan d'un syncrétisme orientalisant. Entre la philosophie diurne et son ombre ou son underground ésotérique, il y a du reste un échange constant qui n'est pas sans rappeler la dialectique du moi et du ça : tantôt des matériaux mythiques ou théosophiques sont élevés à l'élaboration secondaire du concept, tantôt au contraire des notions philosophiques sont restituées au processus primaire (« condensation et transfert ») de l'imagination productrice. C'est ainsi que la physique de Descartes emprunte à Fludd (connu au moins à travers Mersenne et Gassendi), que Henry More « kabbalise » Descartes avant d'être lui-même retraduit par Leibniz en langage profane, que Swedenborg fascine Kant jusqu'au malaise et inspire discrètement Fichte, ou que Hegel et Schelling transposent en philosophèmes les mythèmes boehmistes. Maintenant que ces deux mouvements semblent bien avoir atteint leur point mort, il devient possible de dresser leur bilan et de pointer ainsi le moteur secret de l'histoire de la pensée occidentale. C'est la voie où s'engage le présent ouvrage, à travers l'étude de quelques oeuvres singulières issues de cette « part maudite » de la pensée.
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La raison sans l'Histoire. Echantillons pour une histoire comparée des philosophies de l'Histoire

La raison sans l'Histoire. Echantillons pour une histoire comparée des philosophies de l'Histoire<br />
Binoche Bertrand
Ed. Cerf/Patrimoine. Christianisme

Le présent volume conjoint deux grands soucis, en droit distincts. Le premier est méthodologique. Il vise à élaborer ce qui n'existe ni en France ni ailleurs, à savoir une histoire comparée des philosophies. Par là, il faut entendre une histoire qui brouille les partages universitaires et reconstruit ses objets propres par les voies expérimentales auxquelles les vrais historiens (des institutions, des religions, etc.) sont accoutumés depuis longtemps. C'est alors l'activité philosophique elle-même qui apparaît autrement, dans la singularité de pratiques nationales qui l'effectuent toujours dans une conjoncture donnée. L'Europe spirituelle n'existe pas.

La seconde préoccupation ordonnant ces analyses est anthropologique. Elle se présente comme une histoire polémique des historicités observables de Vico à aujourd'hui, où l'Événement est devenu la pierre philosophale. On y comprend mieux comment les hommes, pour simplement vivre, doivent s'installer dans un temps donné. Ils y nouent présent, passé et futur selon des modalités indéfiniment variables, mais toujours illusoires : ainsi se définit chaque époque. L'Histoire universelle n'existe pas. Dans ces pages, il n'existe donc que des philosophies comme il n'existe que des historicités. On n'y proclame pas la mort de Dieu : soyons plutôt polythéistes !
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Finis terrae. Imaginaire et imaginations cartographiques

Finis terrae. Imaginaire et imaginations cartographiques<br />
A. Tiberghien Gilles
Ed. Gallimard/L'infini

Dans ce livre, l'auteur s'intéresse à la façon dont l'imagination travaille l'activité cartographique non seulement à ses débuts mais aujourd'hui encore où, grâce à des instruments perfectionnés, les cartes ont acquis un statut scientifique indéniable. C'est dans l'irréductible écart entre les cartes et le monde que s'exerce l'imaginaire de ceux qui les fabriquent comme de ceux qui les consultent. Si bien que les Atlas, aussi exhaustifs soient-ils, demeurent pour nous des machines à rêver et ne laissent personne indifférent. Et moins que quiconque les voyageurs et les artistes qui nous ont souvent révélé certaines dimensions inaperçues des cartes.
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Les démons de Gödel. Logique et folie

Les démons de Gödel. Logique et folie<br />
Cassou-Nogu Pierre
Ed. La lettre volée

Kurt Gödel (1906-1978) fut sans doute l'un des plus grands logiciens de l'histoire. Son théorème d'incomplétude, publié en 1931, est peut-être la proposition mathématique la plus significative du XXe siècle. Il a bouleversé les fondements des mathématiques et fait l'objet de commentaires philosophiques sans fin comme d'exploitations abusives sans nombre. Gödel ne publiera que peu pendant la cinquantaine d'années qui suivront. Mais il laissera des milliers de pages de notes philosophiques inédites.

On connaissait déjà les excentricités de la vie de Gödel, qui, craignant d'être empoisonné, mourra quasiment d'inanition. Ses notes, décryptées et étudiées ici pour la première fois en français, révèlent une pensée encore plus surprenante. Elles montrent que Gödel croyait aux anges comme au diable - parmi bien d'autres étrangetés. Il tente au cours des années de constituer ces idées bizarres en système logiquement cohérent, dont l'analyse éclaire d'un jour nouveau ses découvertes mathématiques. Cette apparente «folie» d'un esprit génial pose de redoutables questions sur la nature même de la pensée logique. L'auteur de cet essai les aborde sans hésiter à y impliquer sa propre subjectivité, sous forme de courtes fictions fantasmées. Un livre aussi inquiétant que stimulant.
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