La sociologie, loin de «réduire» les pensées les plus originales à des structures sociales impersonnelles, n'ignore ni la portée des innovations ni la valeur des idées, mais envisage les philosophes pour ce qu'ils sont : des hommes comme les autres, dotés d'intérêts et d'attentes qui, bien que spécifiques, ne tombent pas du ciel des idées pures. La première des tâches est de comprendre comment, en France, une doctrine pédagogique, un apprentissage scolaire, des exercices comme la dissertation, un art oratoire contribuent à structurer les esprits et à garantir le statut philosophique des discours. Pour autant, la diversité croissante des manières d'être philosophe dans la période contemporaine n'est pas un simple leurre : le penseur original, le maître de khâgne, l'érudit, la vedette médiatique semblent bénéficier d'un même titre de noblesse intellectuelle.
Ce livre ne propose ni panorama, ni manifeste, ni plaidoyer, mais des instruments d'analyse pour comprendre l'obscur engendrement des idées et le pouvoir de séduction que certaines d'entre elles semblent posséder.
Alors que la philosophie est devenue le lieu où s'affrontent plus que jamais des définitions sensiblement opposées de ce qu'elle est et prétend être, la sociologie peut favoriser à sa manière ce regard réflexif auquel les philosophes auraient mauvaise grâce à se soustraire puisqu'ils sont les premiers à en revendiquer, sinon l'urgence, du moins les mérites.
Présentation de l'éditeur
Karl Kraus a inlassablement attaqué un mal auquel nous sommes exposés plus que jamais : la manipulation par le discours, le mensonge et la corruption de la langue, signe de la corruption de la pensée et du sentiment. Contre cette agression, il a forgé des armes terriblement efficaces et montré comment s'en servir. Son oeuvre reste, comme le dit Elias Canetti, une « école de résistance ».
C'est à bien des égards notre époque, plutôt que réellement la sienne, que les descriptions et les polémiques de Kraus donnent l'impression de viser. Comme il le craignait, les exagérations d'hier sont si vite dépassées par les réalités d'aujourd'hui que la tâche du satiriste en devient de plus en plus problématique. La satire ne fait souvent qu'anticiper et annoncer ce qui fera demain l'objet d'un reportage dans les médias : elle a le sentiment d'essayer désespérément d'empêcher la réalité de lui donner raison.
Ce livre a été écrit pour montrer au lecteur d'aujourd'hui, sur quelques exemples précis, à quel point nous avons besoin en permanence - et en ce moment probablement plus que jamais - d'armes comme celles que Kraus nous a laissées.
Présentation de l'éditeur
Tout en se disant incroyants, certains intellectuels se posent aujourd'hui en défenseurs de la religion au nom de choses comme le besoin de sacré et de transcendance, ou le fait que le lien social ne peut être, en dernière analyse, que de nature religieuse.
Mais ce que l'on observe actuellement correspond sans doute moins à un «retour du religieux» qu'à ce que Musil appelait la «nostalgie de la croyance», qu'une époque par ailleurs foncièrement incroyante a une tendance fâcheuse à confondre avec la croyance elle-même. Et ce à quoi nous sommes confrontés est en réalité bien plus une utilisation nouvelle de la religion - dans ce qu'elle peut comporter de plus traditionnel et même de plus archaïque - par le pouvoir et la politique, qu'un renouveau religieux proprement dit.
En ouvrant une brèche dans nos certitudes les plus fondamentales en matière de théorie de la connaissance et d'épistémologie, le postmodernisme a pris, consciemment ou non, le risque d'encourager les religions à s'y engouffrer, avec l'espoir de réussir à récupérer une partie de l'ascendant qu'elles ont exercé pendant longtemps sur le monde intellectuel lui-même et perdu ensuite largement au profit de la science moderne.
Présentation de l'éditeur
La discrimination négative n'est pas le fait de sociétés qui instituent en droit des différences de traitement entre les individus en raison de leur origine, de leur rang ou de leur religion. Elle est au contraire le fait de sociétés qui proscrivent formellement ce type de différenciations, mais les pratiquent massivement. Telle est la contradiction que donne à comprendre la situation des «jeunes de banlieue» aujourd'hui en France, singulièrement lorsqu'ils sont «issus de l'immigration». Revenant sur les émeutes de l'automne 2005, Robert Castel analyse ici les mécanismes de stigmatisation et de relégation qui tiennent ces populations en marge d'une citoyenneté pleine et entière, au mépris des principes fondamentaux de la République. Si l'on veut appeler les choses par leur nom, c'est bien à un retour de la race sur la scène politique et sociale que l'on assiste aujourd'hui.
Présentation de l'éditeur
Y a-t-il des valeurs universelles ? Où situer le commun entre les hommes ? Comment concevoir le dialogue entre les cultures ?
Pour y répondre, il nous faut suivre l'avènement du politique à partir du commun ; en même temps que remonter dans l'histoire composite de notre notion d'universel : à travers l'invention du concept, la citoyenneté romaine ou la neutralisation de tous les clivages dans le salut chrétien. Mais il conviendra également d'interroger les autres cultures : la quête de l'universel n'est-elle pas la préoccupation singulière de la seule Europe ?
Il est temps, en effet, de sortir à la fois de l'universalisme facile et du relativisme paresseux : notamment, de requalifier, mais par leur versant négatif, un absolu des droits de l'homme ; de repenser le dia-logue des cultures en termes non d'identité et de différence, mais d'écart et de fécondité en même temps que sur le plan commun de l'intelligïble ; d'envisager ainsi ces cultures comme autant de ressources à explorer, mais que l'uniformisation du monde aujourd'hui menace.
Car seul ce pluriel des cultures permettra de substituer au mythe arrêté de l'Homme le déploiement infini de l'humain, tel qu'il se promeut et se réfléchit entre elles. F.J.
Présentation de l'éditeur
' Ces propositions pourront paraître légères, mais, si elles étaient suivies, elles révolutionneraient totalement l'existence humaine. '
C'est avec ces mots que Bertrand Russell ouvre ce qui est en effet un livre révolutionnaire. Prenant pour point de départ l'irrationalité du monde, il offre par contraste un point de vue ' violemment paradoxal et subversif ' : la croyance en la capacité de la raison à déterminer les actions humaines. Parce qu'ils pressentirent les horreurs qui résultèrent, dans les années suivant leur première publication en 1928, des passions irrationnelles issues des convictions religieuses et politiques, ces Essais sceptiques furent constamment réimprimés.
Aujourd'hui, harcelés que nous sommes par les assauts violents du capitalisme, la défense russellienne du scepticisme et de l'indépendance d'esprit est plus que jamais d'actualité. Par sa prose engagée, il nous guide à travers les problèmes philosophiques fondamentaux qui concernent notre vie quotidienne - la liberté, le bonheur, les émotions, l'éthique et les croyances - et nous offre des conseils avisés. ' Quels pourraient être les effets, demande-t-il ironiquement à ses lecteurs, d'une extension du rationalisme sceptique ? '
' Ces propositions pourront paraître légères, mais, si elles étaient suivies, elles révolutionneraient totalement l'existence humaine. '
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' Ces propositions pourront paraître légères, mais, si elles étaient suivies, elles révolutionneraient totalement l'existence humaine. '
C'est avec ces mots que Bertrand Russell ouvre ce qui est en effet un livre révolutionnaire. Prenant pour point de départ l'irrationalité du monde, il offre par contraste un point de vue ' violemment paradoxal et subversif ' : la croyance en la capacité de la raison à déterminer les actions humaines. Parce qu'ils pressentirent les horreurs qui résultèrent, dans les années suivant leur première publication en 1928, des passions irrationnelles issues des convictions religieuses et politiques, ces Essais sceptiques furent constamment réimprimés.
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