Ancien ambassadeur dans différents pays d'Amérique latine, en Algérie et en Allemagne (RFA), Victor-Clement Nijs a commencé sa carrière en Afrique centrale. C'est à cette période, de 1949 à 1962, qu'il consacre cette première tranche de ses Mémoires.
On le voit successivement administrateur territorial au Kasaï (Demba, Mweka, Dibaya, Mwene Ditu, Bakwanga), puis, après un stage de six mois à l'École nationale de la France d'Outre-mer (Paris), au Rwanda (Kibuye).
Ses Mémoires, tirés de plusieurs caisses de carnets de notes quotidiennes prises tout au long de sa carrière, constituent dès lors un document unique. D'abord, pour la connaissance du milieu colonial belge des années cinquante, qui n'a sans doute jamais été décrit d'une manière aussi précise et détaillée. Ensuite, pour la compréhension des évolutions mentales et sociales qui, avec une rapidité foudroyante, ont balayé les structures coloniales et traditionnelles du Congo et du Rwanda.
Un témoignage où la « petite » histoire, subjective et quotidienne, se révèle la précieuse auxiliaire de la « grande ».
Présentation de l'éditeur
Né en 1917 à Alexandrie d'une mère autrichienne et d'un père anglais, Eric Hobsbawm quitte Vienne pour Berlin à l'été 1931 et assiste aux derniers soubresauts de la République de Weimar. Quand Hitler arrive au pouvoir, le jeune Eric Hobsbawm se convertit au communisme, et part pour l'Angleterre dès 1933. À Cambridge, il côtoie Philby, Burgess, MacLean et Blunt, que leur engagement communiste, analogue au sien, conduira à la plus fantastique histoire d'espionnage au profit de l'Union soviétique du XXe siècle. Son engagement marxiste va fournir le fil conducteur de sa vie, le conduisant à une bagarre mémorable avec Koestler en 1956, à rencontrer durant ses nombreux voyages les dirigeants d'un tiers-monde émergent, de Che Guevara à Salvador Allende, puis à analyser l'émergence des nationalismes après la chute du Mur. Une passionnante traversée des tumultes du siècle servie par une plume alerte.
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Prince de Marcillac jusqu'à la mort de son père en 1650, François VI, duc de La Rochefoucauld (1613-1680), a attaché son nom presque exclusivement au recueil de Maximes publié anonymement pour la première fois en 1664. Ce très grand seigneur s'est pourtant signalé par bien d'autres faits.
Faits d'armes d'abord, puisqu'il sert le roi Louis XIII dans le Piémont dès 1629, et deviendra sinon un fin tacticien, du moins un vaillant guerrier, qui s'illustre en Flandre contre les Espagnols en 1646. Faits politiques ensuite, puisque, sous la minorité de Louis XIV, il prend une part active à la Fronde au côté de son ami et patron le prince de Condé, et dans l'étroite proximité de la duchesse de Longueville, qui fut sa tendre amie, peut-être son seul amour. En 1652, lors du fameux combat du faubourg Saint-Antoine si bien raconté par Alexandre Dumas, il perd un oeil. Réconcilié avec Mazarin, puis avec le jeune Louis XIV dont son fils devient favori, il se retire des affaires, séjournant alternativement sur ses terres poitevines et à Paris.
Il dicte alors ses Mémoires, brefs et précis, puis se découvre un talent pour ciseler, à l'antique, des aphorismes percutants, voire cyniques, qui formeront le recueil des Maximes. C'est qu'il fréquente assidûment les salons précieux, où jansénistes, libertins et femmes d'esprit se rencontrent. Mme de Sablé, Mme de Sévigné, surtout Mme de La Fayette, deviennent de très proches amies. Fort de son expérience des hommes et des choses, observateur implacable des pensées et des comportements, s'entourant de conseils et de lecteurs avertis, le désormais vieux duc, perclus de rhumatismes, élabore ainsi, presque malgré lui, une oeuvre qui l'installe parmi les plus grands moralistes et écrivains de l'histoire.
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À chaque pays sa mémoire et le genre de lieux qui l'incarnent. À chaque pays son propre rapport au passé, en fonction de son histoire particulière.
De même qu'on a longtemps opposé un modèle de nation français au modèle allemand, de même peut-on opposer aux mémoires allemandes un type de mémoire français.
Celui-ci s'organise en fonction d'un lien étroit et très ancien entre l'État et la nation. En Allemagne, où le rapport à l'idée nationale a toujours été difficile, incertain et même douloureux, ce sont les douze années maléfiques du nazisme qui commandent la réactualisation et la réinterprétation du passé tout entier. Et, pour les historiens à la recherche des «lieux de mémoire» allemands, ce sont deux événements majeurs et récents - la chute du Mur et la réunification - qui déterminent l'architecture d'ensemble, imposent le plan ouvert, respectueux de tous les pluralismes, accrochés à des notions spécifiques et intraduisibles (Bildung, Volk), mais qui jouent comme des aimants de mémoire et suggèrent la présence forte de «lieux» qui, pour être allemands, n'en sont pas moins tous nationaux et souvent même européens.
Différentes donc les approches, les méthodes. Les résultats sont là. Comme les Lieux de mémoire pour la France, chacun des «lieux» ici retenus par Étienne François et Hagen Schulze, dans les trois volumes des Deutsche Erinnerungsorte, permet, sans constituer un inventaire ou une encyclopédie, une plongée originale et éclairante dans une germanité peu familière aux Français. Ces Mémoires allemandes en présentent un condensé représentatif et exemplaire. Pierre Nora
Présentation de l'éditeur
Suite du Voyage à Rome, où Pierre Grimal se faisait l'arpenteur de la Rome d'aujourd'hui, ce volume ouvre des chemins variés, mais qui se rejoignent toujours. Amour et femmes, délices des jardins, orgues de la sagesse. Rome, monde ouvert, nous y apparaît ravivée et mystérieuse, presque énigmatique.
Les femmes conduisent Pierre Grimal jusqu'à Boccace, les jardins jusqu'à Le Nôtre, la sagesse jusqu'à Montaigne. À travers une foule de textes restés inédits ou devenus introuvables, il regarde et pense l'Antiquité dans son mouvement même, donnant vie à la vaste fresque de Rome, et laissant apparaître, çà et là, certaines inclinations fortes pour Psyché, Vénus et Cynthia, Atticus, Sénèque ou Marc Aurèle. L'art du jardin est ici loin d'être mineur, lui qui, savante miniature culturelle et allégorique, exige la complicité et « l'acquiescement de nombreuses générations ».
Livre d'histoire, fourmillant de récits et d'anecdotes, mais également livre de vie et de sagesse, il nous offre, à partir de ces espaces qui sont aussi ceux de l'élaboration de soi, une somme unique sur Rome et l'homme romain. Pascal Charvet
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Aucun peuple de l'Antiquité n'eut pire réputation que les Assyriens, au Ier millénaire avant notre ère. La brutalité de ces conquérants inlassables terrifia le Proche-Orient asiatique. Mais ils étaient aussi bâtisseurs et sculpteurs, aimaient la musique et leurs scribes étaient des maîtres dans l'art d'écrire.
Le long règne d'Assurbanipal (668-630) marque l'apogée de cette civilisation assyrienne. Le monarque maintint la cohérence de l'Empire par la diplomatie et la guerre, tandis qu'il faisait de sa capitale, Ninive, le centre du monde. Là, les artistes à son service produisirent des bas-reliefs, chefs-d'oeuvre de l'art universel, pendant qu'Assurbanipal y rassemblait tout le savoir de son temps.
Ce livre fait pénétrer le lecteur dans l'intimité d'un prince qui appréciait autant l'étude de l'écriture cunéiforme que les exercices du corps, de cet intellectuel devenu homme de pouvoir. Ce monarque au caractère tourmenté - on le voit dans ces pages - fut un administrateur attentif et même tatillon. Il affronta avec une inlassable sagesse virile de vieux problèmes laissés irrésolus par les générations précédentes : la soumission définitive de l'Élam à l'est, la maîtrise de la Babylonie au sud, le contrôle de l'Égypte, la protection de l'Empire contre les nomades d'Anatolie ou les Arabes. Cet ouvrage s'élargit ainsi à tout le Proche-Orient du VIIe siècle, dont il montre les diversités, rassemblées sous le pouvoir d'un seul : Assurbanipal, l'Assyrien.
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Le 5 juin 1967, l'armée israélienne attaquait l'Égypte en réaction au comportement menaçant de Nasser. Six jours plus tard elle ressortait victorieuse d'une violente confrontation avec les principales armées du monde arabe, dont les conséquences perdurent encore aujourd'hui.
Sous la plume de Tom Segev, la relation de ce conflit devient une immense épopée émaillée de mille petites histoires et destins. Bien plus qu'une chronique de la guerre, 1967 est avant tout un instantané de la société israélienne vingt ans après la fondation de l'État hébreu, alors qu'elle s'interrogeait sur son avenir et sa cohésion sur fond de récession économique.
Aux côtés de Levi Eshkol, Moshe Dayan, Ariel Sharon et Yitzhak Rabin, ce sont les anonymes, simples soldats, femmes au foyer, Juifs de la Diaspora et kibboutzniks, qui sont les véritables héros de ce récit. Tom Segev fait partager leurs sentiments, leurs espoirs et leur regard sur la guerre au travers d'écrits intimes et de la presse de l'époque.
Cette micro-histoire s'enchevêtre constamment avec une analyse fine du contexte politique israélien, rendu avec la plus grande clarté grâce à des documents inédits, et un éclairage singulier de la dimension internationale du conflit. Qu'ils s'agisse de la question des réfugiés palestiniens et des relations avec le monde arabe, des négociations secrètes avec le roi Hussein de Jordanie, de la coopération avec la France dans le domaine des armes atomiques ou des liens privilégiés avec les États-Unis, Tom Segev revient dans ce livre sur chacun des sujets qui font de la guerre des Six-Jours la matrice des crises du Proche-Orient depuis 1967.
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L'Etat d'Israël s'est établi, il y a moins de 60 ans, partiellement sur un modèle dessiné à grands traits par Theodor Herzl dans son livre L'Etat juif. Mais, depuis les origines du mouvement sioniste, la question d'un 'Etat juif' a fait l'objet d'un très vif débat qui a pris un tour nouveau ces dernières années avec l'émergence du mouvement 'post-sionisme' et les thèses des 'nouveaux historiens', largement relayées pas l'opinion internationale. Israël est-il alors sur le point de rompre définitivement avec son identité en tant qu'Etat juif ? C'est ce que semblent annoncer ses 'élites intellectuelles' en mal de 'normalité'. Le livre de Yoram Hazony est le premier ouvrage d'envergure sur les tenants et les aboutissants de cette 'prophétie normalisatrice', qui trouve son origine bien en-deçà de la création de l'Etat et remet paradoxalement en question le droit du peuple juif à revenir dans sa propre histoire, tel qu'il fut énoncé par Herzl et mis en oeuvre par David Ben Gourion et les fondateurs de l'Etat.
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Berlin s'est relevée de ses ruines après deux guerres mondiales, elle a été coupée en deux pendant la Guerre froide et réunifiée après la chute du Mur : cette ville à l'histoire exceptionnelle est aujourd'hui le c?ur dynamique et culturel de l'Europe. Cet ouvrage est la plus vaste étude photographique jamais réalisée sur Berlin. Il retrace l'histoire de la ville en s'appuyant sur les clichés de 280 photographes environ, dont Henri Cartier-Bresson, Helmut Newton, René Burri, Robert Capa, Thomas Struth et Wolfgang Tillmans, ainsi que ceux de photochroniqueurs berlinois comme Friedrich Seidenstucker, Erich Salomon, Willy Rimer et Heinrich Tille. Des citations de Berlinois et de connaisseurs de la capitale allemande - Vladimir Nabokov, Alfred Di1blin, Herwarth Walden, Marlene Dietrich, Billy Wilder, Max Schmeling, Willy Brandt, Helmut Newton, Simon Rattle, David Bowie et beaucoup d'autres - nous décrivent son atmosphère en perpétuelle nutation au cours de ces 150 dernières années.
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Pourquoi une « guerre de cent ans » entre la France et l'Angleterre ? Pourquoi deux siècles de conflits entre la France et l'Allemagne ?
Pourquoi des millénaires de persécutions entre juifs et chrétiens, et des siècles entre catholiques et protestants ? Pourquoi les Arabes invoquent-ils les croisades dans leurs chocs avec l'Occident ?
Pourquoi les conflits sociaux et politiques à répétition ?
Pour Marc Ferro, il faut y voir la part du ressentiment. Guerres de religion, révolutions, guerres nationales et de libération, fascisme et racisme, l'historien le plus créatif de sa génération passe l'histoire au crible de cette force obscure et ouvre des perspectives nouvelles.
La violence dans l'histoire des hommes n'aurait-elle pas avant tout une origine psychologique ?
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