L'histoire et l'imaginaire sont emplis de noyés et de noyades qui ne sont pas de simples images statiques ou des faits récurrents sans profondeur temporelle. Ils possèdent bien une histoire. Les manières de se noyer ou d'être noyé ne sont pas restées identiques selon les époques. Du même coup, l'onde de choc (si on ose dire) de la noyade, du naufrage, de l'engloutissement, de la disparition, ne suscite pas le même effroi au cours de siècles.
L'ouvrage réunit des travaux de recherche en histoire et en anthropologie sur la figure des noyés. Les auteurs proposent des pistes de réflexion sur une histoire occultée qui ne prend sens que par les multiples représentations qu'elle suscite. A travers les récits de noyades, leurs circonstances, leur environnement, leurs représentations, les auteurs invitent à une philosophie des rapports de l'homme à l'eau, l'engloutissement, la disparition, dans la longue durée, de l'Antiquité à la période contemporaine. Ces diverses études (ici présentées dans une suite chronologique) témoignent des attitudes de différentes sociétés et de différentes cultures face aux noyés, du moins dans le monde occidental.
De l'image du puits ou de la mare menaçant les enfants au personnage emblématique d'Ophélie, la figure du noyé a toujours été présente. Elle alimente les peurs et les fantasmes, mais peut aussi inviter à une rêverie poétique.
Présentation de l'éditeur
Le changement de conception de la place de l'homme dans l'univers et le souci revendiqué de défendre la biodiversité ont revalorisé l'image du loup. Avec son retour dans les Alpes, le renversement de perspective crée un fossé au sein de l'opinion publique et accroît les tensions entre les acteurs des espaces pastoraux et les gestionnaires de l'environnement. Dans ce débat souvent passionné, les attaques de loups qui, des siècles durant, l'ont classé parmi les prédateurs les plus nuisibles pour l'homme sont remises en cause. Comme l'agression connotée la plus négativement, celle du loup considéré comme «mangeur d'hommes».
Pour circonscrire les enjeux d'une question si sensible, il importait d'y voir plus clair. De quels témoignages dispose-t-on et quelle en est la validité ? Comment distinguer les attaques d'animaux anthropophages des cas de rage ? Pour quelle évolution chronologique et quelle répartition géographique ? Comment identifier les agresseurs et quelle en fut leur perception culturelle ? Quelles techniques de prédation étaient-elles mises en oeuvre ? Quel fut l'impact démographique et sociologique des attaques ? Quel risque effectif le loup fit-il peser sur l'homme ? Pour répondre à ces questions, l'ouvrage a mobilisé les témoignages et les travaux publiés sur plus de cinq siècles d'observation - de la guerre de Cent Ans à celle de 1914 - et rassemblé un corpus statistique de plus de 3 000 actes de décès, de 1580 à 1830.
Aucune synthèse historique n'avait engagé jusqu'ici une enquête aussi large sur l'ensemble du territoire français. Le travail est loin d'être terminé : l'ouvrage convie à élargir la recherche et à envisager les autres aspects du rapport entre le loup et l'homme. Car finalement, au-delà de l'explication donnée à un fait qui ne va plus de soi, l'étude réalisée renseigne davantage sur l'organisation spatiale des activités humaines que sur l'évolution biologique de l'animal. Le loup est un révélateur des choix de société.
Présentation de l'éditeur
Issue de la défaite et de la révolution de novembre 1918, la République de Weimar n'a jamais pu se dégager d'un si lourd héritage. Jusqu'à sa fin, en 1933, il a pesé sur la vie politique, économique et sociale de l'Allemagne, et restreint les chances de succès. Le régime démocratique était-il condamné dès l'origine du fait de l'absence de révolution sociale et de nationalisation des industries clés, comme l'ont prétendu certains historiens ? N'y avait-il, en 1918, qu'une alternative : une révolution sociale avec dictature sur le modèle bolchevique ou un régime parlementaire avec le soutien du corps des officiers et de la bureaucratie d'Ancien Régime, ce qui limitait les réformes de fond ? Une troisième voie aurait-elle pu assurer une base populaire plus large au nouveau système ?
La période finale de la République de Weimar et l'arrivée des nazis au pouvoir ont suscité des interrogations et des controverses bien plus vives encore. La fin de la grande coalition, en mars 1930, et la chancellerie de Brüning signifient-elles la mort de la démocratie ? Brüning est-il le fossoyeur de Weimar ? Le régime parlementaire a-t-il été condamné à la paralysie par l'incapacité des partis à trouver une solution à la crise économique et sociale ? La déflation pratiquée par Brüning, son refus de mener une politique monétaire expansionniste pour relancer l'économie et mettre fin au chômage ont-ils fait le lit du nazisme ? À l'extérieur, Stresemann a-t-il continué la politique de puissance du Reich wilhelmien, ou faut-il le considérer comme l'un des pères de la construction européenne ?
Ce livre répond ainsi à de multiples questions qui ont longtemps divisé les historiens. Avec prudence, Christian Baechler estime que, si les conditions de naissance et de développement de la République de Weimar ont été difficiles, la démocratie allemande n'était pas condamnée dès l'origine. Même en janvier 1933, l'accession de Hitler au pouvoir n'était pas inévitable, et d'autres issues s'offraient encore à l'Allemagne...
Présentation de l'éditeur
Si l'histoire, selon l'origine ancienne du mot, est vision, elle ne l'est pas seulement au sens de l'autopsie, c'est-à-dire du témoignage oculaire. Car il existe une vision qui, bien qu'habituellement occultée par le mythe de l'oeil fondateur, n'est pas et n'a jamais été une origine. C'est une vision qui au lieu d'être le fondement de l'histoire en est l'effet : une fiction de vision créée par des récits conçus et écrits pour 'fait voir', pour amener les lecteurs à se représenter le passé. Susceptible d'interprétations multiples et contradictoires, la fonction ostensive attribuée au récit historique devient, à partir de l'époque hellénistique et romaine, l'objet d'un débat dont l'enjeu n'était rien moins que le statut de l'histoire et dont la teneur fut d'emblée aussi bien historiographique que philosophique et rhétorique.
Démêler les fils de ce débat ancien, c'est au fond renouer avec un questionnement qui n'a jamais cessé d'être actuel : que voit-on quand on nous 'fait voir' l'histoire et que fait l'historien qui nous la 'fait voir' ?
Présentation de l'éditeur
L'histoire de l'humanité racontée en quelque trois cents pages ? Aussi audacieux que cela puisse paraître, c'est le pari que s'est lancé Ernst Gombrich, et qu'il a relevé avec brio.
Il choisit de tutoyer ses lecteurs, tel un grand frère qui s'adresserait à ses cadets et, considérant que ceux-ci savent réfléchir par eux-mêmes, il ne les encombre pas d'explications simplistes. II leur présente les personnages historiques emblématiques de leur temps et raconte les faits dans leur continuité, comme s'il ne s'arrêtait pas de parler, insufflant au récit un sens du rapprochement et de la contemporanéité des événements.
Un ouvrage formidable pour apprendre l'histoire sans en avoir l'air.
Présentation de l'éditeur
Pompéi attire chaque année des millions de touristes ; trop souvent pressés ou mal informés, ils risquent de méconnaître son vrai visage. Éblouis par la splendeur de ses peintures murales, ils oublient le destin misérable de cette petite ville de province ravagée par le tremblement de terre du 5 février 62 et qui, partiellement reconstruite, entra dans l'éternité sous un linceul de cendres le 24 août 79.
Robert Étienne, exploitant les résultats de fouilles déjà séculaires et mettant en oeuvre plus de onze mille inscriptions, cherche à donner une vision totale de l'histoire de la cité ; il retrace la vie quotidienne d'une population où se mêlent les races, où s'opposent les classes sociales et où chacun jouit des bienfaits de la civilisation romaine. Il suit les riches et les pauvres dans leurs maisons ou dans leurs soupentes, il les accompagne aux temples ou aux thermes et les retrouve sur les gradins des théâtres et de l'amphithéâtre. Pompéi apparaît alors comme une ville de piété autant que d'exubérance, une ville où l'on sait se moquer de son prochain, de l'empereur et même des dieux.
Présentation de l'éditeur
J'ai toujours aimé Damas, la ville de mes exils, la ville où je mourrai bientôt. Le temps presse. Cette main qui jadis terrassait le lion ou l'ennemi tremble si fort qu'elle ne peut plus écrire. Il faut dicter. Se souvenir.' L'épopée des croisades, les seigneuries franques de Terre sainte, autant d'événements et de lieux qui nous sont surtout connus à travers le récit des chevaliers chrétiens, accourus d'Occident ou natifs des États latins. Plus qu'une simple biographie du prince syrien Ousâma ibn Mounqidh (1095-1187), André Miquel livre ici une véritable leçon d'écriture et de réflexion. Ousâma, chose insolite dans la littérature de son temps, a laissé une autobiographie, dont s'inspire ce récit sur la vision arabe des croisés. Il mena la vie d'un chevalier, d'un insoumis et d'un sage. Son portrait des Francs, aussi honnis qu'intriguants, ennemis dans la foi mais égaux par la valeur, est une magnifique leçon de tolérance.
Prénsentation de l'éditeur
En histoire, les aubes et les crépuscules sont souvent plus éclairants que la lumière apogée. Dans la naissance des empires, on repère l'appétit du pouvoir, la soif de la richesse, l'orgueil passionné d'être soi ; quant aux chutes impériales, elles charrient malheur triomphal et fierté de laisser dans les ruines de quoi ensemencer l'avenir et récolter des floraisons inattendues. Ces périodes sont brèves à l'échelle du temps historique, mais leur intensité les rend plus fascinantes.
Emmanuel Le Roy Ladurie, Jacques Marseille, Claude Nicolet, Pierre Chuvin, Jean-Pierre Rioux, Jean-Pierre Azéma, Stéphane Audoin-Rouzeau, Jean-Jacques Becker, Marie-Claire Bergère, Serge Gruzinski et Laurent Theis brossent l'histoire de ces constructions politiques et culturelles qui ont accompagné l'évolution de l'humanité.
Aldo Schiavone et Justin Vaïsse s'interrogent sur la nature de l'Empire américain et son rapport avec l'Empire romain.
Quant à Dominique de Villepin, son texte inédit sur l'Empire napoléonien peut se lire aussi comme une réflexion sur la puissance.
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Alain Decaux est allé à la rencontre des artisans de la splendeur de Versailles - de Mansart à Le Nôtre, de Molière à Gabriel en passant par Lulli et La Quintinie -, de ses potagers et ses jardins, véritable musée de la sculpture en plein air où se déploie la plus brillante société de cour. Versailles est une ville dont le tracé sera copié du Brésil à la Russie, théâtre du plus grand séisme politique de l'histoire contemporaine - les débuts de la Révolution - et, après un long sommeil, de l'épilogue du plus grand conflit vécu par la France - la Première Guerre mondiale.
Versailles, c'est tout cela à la fois, restitué par la plume inspirée d'Alain Decaux.
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Pirates. Le mot fait trembler et s'accompagne de clichés : pavillon noir, abordages sanglants, or, argent et pierreries, amours sans frein, liberté...
La réalité que révèle le livre de Jean-Pierre Moreau n'a rien à envier au mythe. Les flibustiers, corsaires et pirates de chair et d'os étaient basques, bretons, gascons ou normands, espagnols ou britanniques. Certains avaient un grand coeur, quelques-uns furent des prédateurs psychopathes. Ils écumèrent les mers dès le XVIe siècle, traquant les galions isolés et attaquant les colonies espagnoles.
Héros nationaux, puis personnages de pacotille revus par Hollywood, les pirates furent présentés après mai 1968 comme des libertaires, ancêtres des anarchistes. L'auteur revient ainsi sur la manière dont les « picoreurs des mers » se transformèrent en figures de légende.
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