Le travail au Moyen Age

Le travail au Moyen Age
Fossier Robert
Ed. Hachette/Pluriel

Si de nos jours le travail est une valeur, il en va tout autrement au Moyen Âge. L'oisiveté, loin d'être blâmée, y est « sainte », digne d'estime voire d'admiration, à l'exemple du moine voué à la prière. Le négoce est « vulgaire et impie », quant au « travail », le mot n'existe pas avant le XVIe siècle.

Travailler est une punition, celle que le créateur infligea au premier couple après la Faute. Cette malédiction est confirmée par la pratique de l'esclavage, puis du servage : ceux qui travaillent au profit des autres sont des êtres asservis. Avilissant, forcé, le travail va progressivement apparaître, aux yeux des chrétiens, comme une occasion de rachat. Il faut attendre l'an mil environ pour que le travail devienne une forme d'obéissance naturelle au créateur. À travers cette vaste fresque des métiers, des statuts et des gestes - du laboureur à l'homme de plume, du chevalier à la femme au travail - ce livre restitue l'ensemble des structures de la société médiévale.
Présentation de l'éditeur

1421. L'année où la Chine a découvert l'Amérique

1421. L'année où la Chine a découvert l'Amérique
Menzies Gavin
Ed. Intervalles

Le 8 mars 1421, la plus grande flotte que le monde avait jamais vu quitta les côtes chinoises. Ces immenses vaisseaux étaient commandés par les fidèles amiraux eunuques de l'empereur Zhu Di. Ils avaient ordre de naviguer jusqu'aux confins de la terre.

Ces voyages allaient durer deux ans.

Avant le retour de la flotte, la Chine allait entrer dans un grand isolement appelé à durer plusieurs siècles. De ce fait, personne ne célébra ces exploits. On laissa dépérir les vaisseaux et détruire les archives de ces extraordinaires expéditions. On oublia ainsi que les Chinois avaient fait le tour du monde un siècle avant Magellan, découvert l'Amérique 70 ans avant Colomb et l'Australie 350 ans avant Cook.

Les révélations de Gavin Menzies tout au long de 1421 sont à couper le souffle. Pas à pas, il reconstitue l'histoire des cartes maritimes, des planisphères et de la navigation dans une enquête au long cours qui l'amène à des conclusions absolument édifiantes : contrairement à des idées reçues vieilles de plus d'un demi-millénaire, les grands «découvreurs» n'ont sans doute rien découvert du tout !
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Les sites de la mémoire russe, volume 1. Géographie de la mémoire russe

Les sites de la mémoire russe, volume 1. Géographie de la mémoire russe
Nivat (dir.) Georges
Ed. Fayard

Voici une histoire de la civilisation russe non événementielle et non historiographique, qui n'est pas non plus un recueil d'essais sur des sujets sociologiques ou anthropologiques. Elle s'inscrit dans la suite des Lieux de mémoire en France conçus par Pierre Nora il y a vingt ans et qui ont passablement renouvelé l'approche des objets historiques, en particulier en examinant le fonctionnement des lieux et institutions commémoratifs et fondateurs des mémoires nationale, sociale, professionnelle. En Russie, où la réforme des recherches historiennes ne fait que commencer, l'historiographie russe reste encore dominée par les grandes problématiques de l'opposition Occident/Russie, ou encore slavophiles/occidentalistes, c'est-à-dire toujours idéologisée.

L'ouvrage est conçu comme une reconstruction du fonctionnement de la mémoire russe par liens entre tous les éléments qui la constituent - cet usus de la vie russe que Roman Jakobson a défini comme la chose commune aux Russes, plus commune que le territoire, mouvant et immense, ou que les institutions, sujettes à effondrements.

Le premier de ses trois tomes tente de répertorier la « géographie » de la mémoire russe : d'abord le paysage, mémorisé par tout Russe, canonisé par la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle, les différents types de villes, bourgs, villages et hameaux qui hiérarchisent l'espace russe d'une façon beaucoup plus différenciée qu'en Occident, les musées et grands monastères, les jardins, les nécropoles, et leur rôle social encore bien vivant, les lieux d'enseignement séculier et religieux, le théâtre également, qui fut aux XIXe et XXe siècles une institution presque égale à la religion, et enfin les lieux « emportés » avec soi par l'émigration, en elle-même lieu de mémoire et moteur actuel du renouvellement de la mémoire russe depuis son « rapatriement ».

Sans équivalent à ce jour, cet ouvrage devrait enrichir considérablement l'appréhension d'une grande civilisation qui n'en finit pas d'intriguer ses voisins immédiats ou lointains, ses amis comme ses ennemis, faute d'une connaissance approchée.
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Planet India. L'ascension turbulente d'un géant démocratique

Couverture non disponible
Kamdar Mira
Ed. Actes Sud

L'Inde est partout : ses studios produisent des films animés et des effets spéciaux pour Hollywood, ses logiciels contribuent à faire fonctionner des banques et des hôpitaux, ses centres téléphoniques répondent aux appels en provenance des pays occidentaux. Démocratie dynamique dotée de la population la plus jeune du globe, l'Inde n'est pas seulement un marché convoité par les multinationales, mais également une source d'innovations technologiques susceptibles de transformer un pays en voie de développement en leader mondial d'ici 2020.

Mais si l'Inde peut, à elle seule, avoir des allures de « planète », c'est aussi parce que, quels que soient les problèmes qui inquiètent aujourd'hui l'Occident - réchauffement climatique, fractures sociales ou crises énergétiques -, l'Inde, avec son énorme population et la rapidité de sa croissance, s'y trouve dès à présent frontalement exposée et doit relever simultanément tous les défis.

Dans cet essai original, provocateur et rigoureusement documenté, il est en effet question de deux Indes : le géant économique et la puissance mondiale émergente dont tout le monde parle, mais aussi d'une autre Inde, moins souvent évoquée, celle des opprimés ou des victimes de la mondialisation. Si l'Inde réussit le pari de son changement, notamment en libérant de la pauvreté des millions d'individus, son exemple deviendra la preuve vivante de la capacité d'une démocratie multiethnique et multireligieuse à inventer des réponses durables aux préoccupations de notre temps.
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Amours, guerres et sexualité. 1914-1945

Couverture non disponible
Collectif
Ed. Gallimard

Quand la guerre est là, comment continue-t-on d'aimer ? Au combat comme à l'arrière, hommes et femmes sont censés garder toutes leurs forces pour vaincre l'ennemi. Pourtant ni l'amour ni le désir ne peuvent disparaître.

De façon ouverte ou cachée, toutes les formes de sentiments et de sexualité s'expriment au milieu des violences, des privations et des occupations. La proximité de la mort comme les situations exceptionnelles renforcent même l'aspiration à la passion, au plaisir, à l'amour, à la transgression.
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Abrégé d'histoire du climat. Du Moyen Age à nos jours

Couverture non disponible
Emmanuel Leroy-Ladurie & Anouchka Vasak
Ed. Fayard

«Le ciel, la terre, les dieux et les hommes, écrit Platon dans le Gorgias, forment ensemble une communauté. [Les uns et les autres] sont liés par l'amitié, l'amour, le respect de la tempérance et le sens de la justice. [Les sages] l'appellent kosmos ou ordre du monde et non pas désordre ou dérèglement.» Équilibre rompu, de nos jours. Les dieux, voici quelque temps, ont pris semble-t-il la poudre d'escampette. Leurs prises de position sont remplacées tant bien que mal depuis une vingtaine d'années par les prévisions pessimistes du GIEC. Les hommes, pour nombre d'entre eux, brillent par l'imprévoyance et la négligence en fait de préservation d'un certain équilibre en ce bas monde. Le ciel est troublé, chauffé, brouillé par les gaz à effet de serre que dispensent à tout vent les processus industriels et apparentés. La terre est quelque peu surexploitée par nos agriculteurs. Le quatuor platonicien Dieux/Terre/Ciel/Hommes paraît ainsi légèrement détraqué. Dans ces conditions, la tâche des historiens professionnels, inquiets pour l'avenir, ne serait-elle pas de prêter leur concours aux scientifiques qui sont effectivement demandeurs d'histoire ? Ils ont besoin de notre profession pour leurs nécessaires enquêtes dans un passé climatologique proche ou lointain. Nous nous devons de répondre à une telle demande, impérieuse, interdisciplinaire. E.L.R.L.
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Les routes clandestines. L'Afrique des immigrés et des passeurs

Couverture non disponible
Daniel Serge
Ed. Aube

«J'aurais pu croire souvent que j'avais affaire à un Paris-Dakar d'un genre nouveau si je n'avais pas vécu avec eux dans l'envers du décor au Ghana, au Nigeria, en Côte d'Ivoire, au Burkina, au Mali, pays fournisseurs à la fois de passeurs et de clandestins. Mes oreilles résonnent encore d'un mot que prononçaient inlassablement les clandestins que j'ai côtoyés : le bonheur. Vouloir être heureux à tout prix, mettre sa vie en jeu et ne pas renoncer... Quelle que soit la difficulté. Quel que soit le temps qu'il faudra y consacrer. Un quitte ou double que nous n'osons plus regarder en face. J'ai rencontré beaucoup de ces jeunes hommes et de ces jeunes femmes dans les bouges où les confinent les passeurs ou, plus tard, les marchands de sommeil. Il faudra bien un jour les entendre...»

Dans un périple de plusieurs mois qui l'a conduit de Lagos, capitale du Nigeria, à Ceuta, enclave espagnole en territoire marocain, en passant notamment par Lomé et Accra, Gao au Mali et Tinzaouatène à la frontière entre le Mali et l'Algérie, Serge Daniel a partagé le sort des immigrés clandestins en route vers l'Europe.

Qui sont-ils ? D'où viennent-ils ? Comment font-ils ? Les parcours de ces déshérités sont d'abord des aventures humaines singulières.
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Winnie Mandela. L'âme noire de l'Afrique du Sud

Couverture non disponible
Stephen Smith & Sabine Cessou
Ed. Calmann-Lévy

L'Afrique du Sud passe pour le « pays de Mandela ». Mais l'homme qui a accompli un « miracle » politique est si exceptionnel qu'il ne peut être représentatif du pays couturé des plaies de l'apartheid. Ce privilège ambigu revient à son ex-épouse, la « mère de la Nation » durant les décennies de combat, mais qui n'est finalement pas devenue la Première dame de la nouvelle Afrique du Sud parce qu'elle s'est rendue coupable de crimes de sang à la tête du Mandela United Football Club, sa milice personnelle.

Peut-on combattre un système hideux comme l'apartheid, sans en emprunter des traits, sans en embrasser la violence et la haine ? Voilà le fil conducteur de cette enquête biographique, riche en épisodes inédits, qui est aussi un retour sur le passé et une interrogation sur l'avenir de l'Afrique du Sud. Il s'agit ici de retracer une histoire extraordinaire, celle d'une fille du Transkei qui « monte » à Johannesburg, la cité de l'or, où elle épouse en même temps que l'étoile montante de l'ANC une lutte sans merci qu'elle devra mener seule. Pendant les vingt-sept années que Nelson restera debout en prison, Winnie affronte l'apartheid au quotidien. C'est elle qui inspire la résistance contre l'ordre ségrégationniste, c'est elle - bien plus que l'ANC - qui est en phase avec les townships rebelles, d'abord avec la jeunesse de Soweto, en 1976, puis avec tous les ghettos embrasés au milieu des années 80. Cependant, à l'heure de la victoire, elle perd tout : ses postes dans le mouvement anti-apartheid arrivé au pouvoir, son mari et son honneur. Elle n'est plus qu'une icône abîmée. Et si c'était cela, la vraie image de l'Afrique du Sud, le « pays de Mandela » qui se révélera après la mort de Nelson ?
Présentation de l'éditeur

Prague, Belle Epoque

Prague, Belle Epoque
Michel Bernard
Ed. Aubier

Entre la fin du XIXe siècle et les années 20, Prague s'imposa comme l'une des capitales européennes de la littérature, de la peinture et de l'architecture. Cette ville où il faisait bon vivre - Tchèques et Allemands y cohabitaient harmonieusement, et la communauté juive y fut longtemps préservée de l'antisémitisme - accueillit et inspira toutes les avant-gardes : symbolisme, décadence, expressionnisme, cubisme... Une Belle Époque injustement méconnue, et ressuscitée par ce livre que hantent, à chaque page, Max Brod, Rilke, Meyrink, Mucha, Bilek et tant d'autres... autour de Kafka, l'écrivain pragois par excellence, qui fait ici l'objet de nouvelles interprétations.

Catastrophes. Une histoire culturelle XVIe-XXIe siècle

Catastrophes. Une histoire culturelle XVIe-XXIe siècle
Walter François
Ed. Seuil

Pourquoi la notion de «risque», issue des domaines de la navigation et du jeu, peut-elle aujourd'hui s'appliquer à des actions aussi diverses qu'implanter une maison sur les flancs d'un volcan, avoir des rapports sexuels non protégés ou manger du poulet ? Depuis les années 1970, le «risque» est un moyen parmi d'autres de traiter l'incertitude diffuse qui gagne notre monde. Jusqu'alors, le terme de «catastrophe» suffisait à appréhender les multiples variantes des phénomènes ponctuels de paroxysme.

De désastres en fléaux, de sinistres en calamités, l'Occident s'est représenté les catastrophes suivant un cours complexe dont François Walter explore les méandres. Pourquoi l'âge classique redoutait-il tant le passage des comètes et leurs présages ? Qu'est-ce qui pousse le siècle des Lumières à se laisser fasciner par le spectacle des éruptions volcaniques ? Prométhéen, le XIXe siècle l'est-il vraiment qui semble se résigner à la succession des catastrophes industrielles et minières ? Et que dire de la déréliction du dernier siècle confronté aux catastrophes morales absolues, Auschwitz et Hiroshima ?

Loin du schéma réductionniste selon lequel nous serions passés d'une société de la fatalité à une société de la sécurité, François Walter s'attache à mesurer la contribution des images et des discours aux climats anxiogènes. Il montre que la culture du risque se nourrit toujours à des sources symboliques, à plus forte raison quand règne l'idéologie de la précaution et du développement durable, à l'ombre d'une catastrophe écologique annoncée.

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