Les couleurs de la nuit

Les couleurs de la nuit
Lambert Stéphane
Ed. La Différence

Toute cité est un état d'âme. Ainsi, lorsque Nathaniel Bodler débarque à Prague, avec le seul désir d'écrire un livre sur Bernardo Daddi, un peintre italien du XIVe siècle, on ne sait trop qui, de la ville ou du ténébreux personnage, va envoûter l'autre. L'imaginaire se met en marche et le passé se ranime face à l'étrangeté du présent. Apparaît alors Andel, double de Nathaniel, qui va l'entraîner vers les zones obscures de l'histoire de la région et de lui-même. Dans ce chaotique retour aux origines, la dorure des retables portatifs de Daddi illumine la nuit avec la même intensité que les lumières de la station-service de Liben, quartier de Prague où la vie de ces deux personnages est en train de se métamorphoser. Au coeur de cette odyssée personnelle, c'est l'art et la sensualité qui joueront les réconciliateurs, avant que le désordre de l'actualité ne rattrape l'imaginaire.

Haut les filles !

Haut les filles !
Ed. Quadrature

Elles sont jeunes, seules, tristes ou pas. Elles sont belles ou pas. Elles réfléchissent à leur vie, elles pleurent, elles rient...

Elles représentent un patchwork des femmes d'aujourd'hui. Des filles d'aujourd'hui.

Elles vous emmènent dans leur univers, dans leur intérieur, vers leur âme. Elles vous font toucher du doigt, des yeux, leur petit monde.

Elles s'appellent Anouk, Jade, Cassiopée, Marguerite ou Claire. Elles vous attendent pour vous entraîner dans leur vie. Un instant. Un bref instant.

Femme de lettres et de mots, Calouan (Corinne Lesimple) a posé son sac sur les contreforts du Luberon. C'est là qu'elle place les mots les uns près des autres, les laisse s'envoler et s'unir ; crée un univers, une ambiance... tricote une histoire pour les petits ou, ici, pour les grands. Elle dédie son recueil « À tous les hommes : absents aveugles frileux lointains oléagineux revenants gourmands amants... »

L'objectif des Éditions Quadrature est à la fois modeste et ambitieux : se dédier complètement à la nouvelle de langue française au rythme de trois recueils par an.

Feu

Feu
Vandamme Régine
Ed. Castor astral

Reclus dans son appartement où il tente de survivre à la dérive de son existence, Hughes Worm, journaliste autrefois promis à un brillant avenir, sombre dans le désespoir, loin des siens, loin du monde, à l'âge de 44 ans.

D'heure en heure tout au long d'une journée caniculaire, son histoire se dévoile, banale, bancale, l'histoire d'un homme aux prises avec un mal-être contre lequel il a renoncé à se battre.

Seule sa mort est en marche.

Feu est un roman obsédant qui fait éclater des vérités crues et cruelles. L'écriture est intense. Chaque phrase parle juste, cogne et fait mal.

Joli coup

Joli coup
Ledent Patrick
Ed. Calliopées

Un hold-up qui commence mal, un rêve de retraite dans le Sud, un souvenir de tripotées, une file de caddies qui n'avance pas, un cadavre interchangeable, des larmes intarissables, une amnésie inopportune, une délocalisation en Roumanie, une belle femme trop gentille, un meurtre bien propret devant la télé, une dernière cigarette, un soldat saponiphile, une villa côtière transformée en hôtel de luxe, une passion trouble pour la boucherie, et pour finir... un joli coup.

Le fils de la bonne

Le fils de la bonne
Lecasble Guillaume
Ed. JBZ & Cie

Monsieur est médecin, Madame est femme de médecin. Ils ont deux filles, Ava et Marguerite, et une bonne, Concepcion. Madame et Concepcion accouchent le même jour : Louise et Manolo. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes d'une famille bourgeoise de l'Ouest parisien des années 50 si Manolo ne grésillait pas, si Manolo n'était pas un enfant radio. Une chronique familiale tendre entre les baisers de Madame, les baffes de Concepcion et l'amour de Monsieur.

Au hasard et souvent

Au hasard et souvent
Lapaque Sébastien
Ed. Actes Sud

Au hasard et souvent est d'abord un journal d'écrivain : un de ces livres qui en contiennent, suggèrent ou laissent entrevoir beaucoup d'autres. Mais c'est aussi un contre-journal conçu dans l'actualité de l'année 2009, enrichi de réflexions, voyages, lectures, digressions, conversations et sautes d'humeur. Au fil des thèmes - qui sont multiples, de la crise financière à Facebook, du rugby à l'identité nationale, de La Princesse de Clèves à de Gaulle, etc. - se dessinent peu à peu un fleuve souterrain, un arrière-pays façonné comme une oeuvre, irrigué par une pensée anticapitaliste, une foi et un engagement d'anarchiste chrétien. Une volonté de témoigner publiquement, aussi, du présent et de notre « étrange défaite ». Parce que « dans le monde qu'on nous prépare, écrit Sébastien Lapaque, un monde de cinquantenaires à Rolex au poignet et à jolie fille au bras, nous allons mourir d'ennui. Et nous aurons perdu la seule chose qui donne un prix à la vie : l'absolu. »

Galadio

Galadio
Daeninckx Didier
Ed. Gallimard/Blanche

Allemagne, années trente. Ulrich est un adolescent de Duisbourg comme les autres. À un détail près : sa peau est noire...

Son père, un soldat africain, est venu en Allemagne avec les troupes françaises d'occupation chargées de veiller à l'application du traité de Versailles. Il est reparti en 1921, quelques mois avant la naissance de cet enfant, fruit d'un bref amour avec une jeune Allemande.

Ils sont des centaines, comme Ulrich, à incarner ce qu'Hitler et les nationalistes ne cesseront de dénoncer, dans l'entre-deux-guerres, comme la « honte noire », symbole de l'avilissement délibéré du sang aryen par les occupants. Leur sort ne sera en général guère plus enviable que celui des Juifs.

Ulrich, pour sa part, va connaître un destin inattendu et mouvementé, et découvrir une autre facette de son identité : Galadio.

Comme toujours, Didier Daeninckx s'appuie sur une documentation très fouillée pour éclairer un aspect méconnu de l'histoire du vingtième siècle. Il révèle ici le sort terrible des Allemands métis dans un pays emporté par le délire nazi. De Duisbourg aux studios de cinéma de Babelsberg, jusqu'aux rivages du Sénégal où se déroulent les premiers combats entre pétainistes et gaullistes, Ulrich apprend à connaître les hommes.

Le bureau vide

Le bureau vide
de Bondt Frank
Ed. Buchet Chastel

«Ils ne m'auront pas.

C'est la fusion qui a tout chamboulé. Numéro Un a rapidement mis les choses au point, comme il disait. Une nuit, on a déposé ma porte. En arrivant le matin, j'ai eu un moment d'hésitation avant de pénétrer dans mon bureau. Bien qu'il ait été démeublé, je continue de m'y rendre chaque jour. Assis à califourchon sur la chaise que j'ai dégotée dans un débarras, je les observe avec délectation. La résistance est un exercice subtil de composition qui exige une attention permanente.»

Le Bureau vide est un récit impitoyable, drôle et subversif.

Décidément je t'assassine

Décidément je t'assassine
Hoex Corinne
Ed. Impressions nouvelles

Ce n'est pas assez que tu sois morte. Il faut vider. Fouiller les tiroirs. Inspecter les étagères. Chaque matin, je me rends dans ta maison. Je reste jusqu'à la nuit. Boîte après boîte, classeur après classeur, je décime le passé.

L'hôpital. Une femme et sa mère mourante. La douleur de perdre ce qui n'a pas été. L'espoir qu'avant la fin, quelque chose se dise, une parole d'amour.

La narratrice, restée seule, cherchera le souvenir de sa mère parmi les vêtements, les photos, toutes ces choses qui demeurent quand la vie est partie.

Un roman sensible sur l'apprentissage du deuil, du manque, de la perte. Un texte dense, dépouillé. Un récit bouleversant.

Coco givrée

Coco givrée
Monfils Nadine
Ed. Belfond

C'est la fête des bonshommes de neige à Pandore. Doug décide d'y conduire Laurie, sa belle-fille, mais sa voiture tombe en panne en pleine nuit au « carrefour de la mort », là où, raconte-t-on, des fantômes d'accidentés font du stop. Il part chercher du secours, laissant la gamine seule. Quand soudain, une silhouette s'approche du véhicule une hache à la main. Pour Laurie, la fête est finie...

Quelques années plus tard, d'étranges disparitions surviennent à ce même carrefour. Les choses se corsent lorsque des cadavres de fillettes sans yeux sont retrouvés à Pandore, dans des mises en scène macabres inspirées de certaines toiles de Magritte. L'enquête est confiée aux inspecteurs Lynch et Barn ? déjà à l'oeuvre dans Babylone Dream et Tequila frappée ?, flanqués de Nicki la profileuse. Tout irait pour le mieux si Coco, leur pute préférée, n'avait pas débarqué chez Barn avec armes et bagages, accompagnée de sa mémé, fan survoltée de Johnny Cadillac, le sosie belge de Johnny Hallyday. Lynch, lui, continue à vivre peinard avec sa chienne Tequila, qui, non contente de sourire quand elle picole, se met à pisser des hiéroglyphes...

Une enquête pétillante au pays des petites horreurs, dans un monde hanté par Magritte, à la lisière du surnaturel.

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