L'ancre de Chine

L'ancre de Chine
Myttenaere Chantal
Ed. L'Hèbe

Marie raconte sa vie à «la petite», qui lui ressemble tant... Car il y a matière à raconter : née dans la région de Charleroi au début du siècle dernier, Marie connaît une vie rocambolesque qui l'amènera en Chine, au Congo et, enfin, au Canada. Échappant au destin funeste de sa famille de mineurs, elle affrontera la guerre et connaîtra des amours impossibles. Au fil des mots et des pages s'écrit le destin exceptionnel d'une femme forte et originale. Vingt ans après sa première parution, L'ancre de Chine, premier roman de l'auteure, reparaît dans une version totalement revue et corrigée. Il a obtenu, à l'unanimité, le prix RTL-TVI 1988 décerné à l'oeuvre de fiction d'un auteur belge de langue française.

Téléscopages

Téléscopages
Yvert Fabienne
Ed. Attila

Dans ces textes, qui reprennent le principe des fiches Elle ou Babar, on trouve de tout : inventaire des désirs, bilans financiers, réflexions sur la mécanique, notes en vrac, recettes de cuisine infaillibles, lettres d'amis complices, pensées animalières, sommations secrètes, fugacités en gelée...

Suivant une chronologie pas toujours orthodoxe, ce carnet de route est maintenant un livre et trahit une vie aventureuse, telle qu'on peut la tenter aujourd'hui.

 

Le Gai Savoir de la mort

Le Gai Savoir de la mort
Peignot Jérôme
Ed. Cendres

'... c'est à l'éblouissement qui sera alors le nôtre que nous devons notre mort, laquelle ne se soldera pas par notre enfouissement dans le néant mais par la révélation de la splendeur du monde', écrit Jérôme Peignot. Espérance hyperbolique, espérance plus païenne que chrétienne, plus cosmologique que de résurrection. Espérance de l'absolu et de l'éternité de l'amour. Retour à l'avant-naissance - qui est, comme la mort, la vraie vie. Le Gai Savoir de la mort est un livre insolite à une époque de désenchantement et de désincarnation. Jérôme Peignot pense la mort à partir de l'amour, donc de la vie. C'est peut-être une bonne nouvelle. Jacques Sojcher (extrait de la préface).

 

Dialogues d'outre ciel

Dialogues d'outre ciel
Béraud Marie-Laure
Ed. Manuella
Dans les limbes où errent les âmes, dans ce lieu hors normes où le temps et l'espace sont abolis, se nouent des relations imaginaires entre personnages célèbres : Charles Baudelaire croise Serge Gainsbourg. Marcel Proust fait la connaissance de Pier Paolo Pasolini, Louis-Ferdinand Céline celle de Knut Hamsun...
En renouant avec un genre prisé dans l'Antiquité notamment par Lucien dans ses Dialogues des morts, l'auteur met en scène ces rencontres inattendues ou improbables mais toujours étonnantes et vivantes. Nous prenons plaisir à retrouver des figures méconnues ou à redécouvrir celles qu'on croyait connaître, Marylin Monroe et Robert Walser, Barbara et Oscar Wilde ou Pina Bausch et Michael Jackson, quelques secondes avant l'éternité.

Vu de dos. Trente ans de dessins plus que politiques

Vu de dos. Trente ans de dessins plus que politiques
Cardon Jacques-Armand
Ed. L'Echappée
De nombreux lecteurs le guettent chaque semaine, et s'en réjouissent à l'avance comme on se réjouit d'un bon tour façon Robin des bois, d'une injustice réparée : depuis plus de trente ans, dans Le Canard enchaîné, le dessinateur Cardon exécute d'un trait les puissants et les faux-culs du jour, d'une manière qui n'appartient qu'à lui : il les dessine de dos.
Leurs bobines, a-t-il décidé un jour, je les ai assez vues !
Du coup il se contente de leurs épaules, d'une nuque, d'un profil à peine esquissé mais qui suffisent largement, maîtrise du trait oblige, à les reconnaître.
Et hop ! D'un coup de plume les voilà dégonflés comme baudruches, voilà mis à nu le ridicule de leurs postures et l'enflure de leurs mots. Cardon traite en effet ce retournement drolatique d'une façon très singulière, qui mêle poésie féroce, esthétique sans complaisance et brutalité intellectuelle. Sous sa plume défilent ici toute une ribambelle de jean-foutre, politiciens (Giscard, Mitterrand, Raffarin, Chirac, Sarkozy, etc), pédégés suffisants, ensoutanés, barbus islamistes, etc.
Un album vengeur, inspiré, méchant.

La séduction des hommes tristes

La séduction des hommes tristes
Lalande Françoise
Ed. Luce Wilquin

Elle appartient à la foule des exploités de la terre, au monde des petites bonnes, une enfance saccagée par les travaux, les mauvais traitements, les abus sexuels, elle appartient à la masse des Indiennes luttant pour la survie. Un soir, elle se glisse dans le lit d'un étranger, sa vie, croit-elle, va changer. Mais à la télévision, le feuilleton Maria, qui la fait pleurer, la met en garde contre son mauvais destin.

Il appartient à la foule des exilés, chassés de leur terre par des révolutions, il vient du pays des poètes qui meurent dans un duel pour une femme infidèle, il a parcouru le monde, porteur d'une tristesse secrète. Il s'arrête dans un lieu isolé, au bord de l'Océan. Il attend la vieillesse et la mort avec philosophie.

Mais cela se passe au Mexique, et le jour de la Fête des Morts, le jour où les enfants sucent des cercueils en sucre et des squelettes en chocolat. Partout éclatent des pétards qui ressemblent à des coups de fusil.

Et il y a le tableau de Manet, L'exécution de l'empereur Maximilien, qui hante les mémoires européennes, un jeune homme devant un peloton d'exécution, une princesse belge qui sombre dans la folie, et une Indienne, la jolie maîtresse de l'empereur.

Une histoire d'amours et de crimes où tous les personnages, les saints comme les voyous, sont innocentés.

La marche de l'incertitude

La marche de l'incertitude
Manai Yamen
Ed. Elyzad

Comment le hasard a-t-il choisi l'univers rigoureux des mathématiques pour réunir ceux qu'il a séparés onze ans auparavant à cause d'un œuf ? Comment un ouvrier sourd a-t-il fait pour aider une mère à retrouver son enfant qu'elle pensait perdu à jamais ? Et qu'est venu faire ce chat de Sidi Bou Saïd dans tout ça ?
Dans son premier roman, Yamen Manai mêle ce qu'on est spontanément tenté de séparer : science et folklore, rêve et réalité, Nord et Sud... Dans ce monde aussi riche en paramètres qu'en particules qui le composent, peu importe l'univers dans lequel on avance, notre marche est toujours celle de l'incertitude, et le hasard, malicieux personnage principal du livre, reste 'maîtres des dés'.

 

Des éclairs

Des éclairs
Echenoz Jean
Ed. Minuit

Gregor a inventé tout ce qui va être utile aux siècles à venir. Il est hélas moins habile à veiller sur ses affaires, la science l'intéresse plus que le profit. Tirant parti de ce trait de caractère, d'autres vont tout lui voler. Pour le distraire et l'occuper, ne lui resteront que la compagnie des éclairs et le théâtre des oiseaux.

Fiction sans scrupules biographiques, ce roman utilise cependant la destinée de l'ingénieur Nikola Tesla (1856-1943) et les récits qui en ont été faits. Avec lui s'achève, après Ravel et Courir, une suite de trois vies.

Nagasaki

Nagasaki
Faye Eric
Ed. Stock

Tout commence par des disparitions, des déplacements d'objets.

Shimura-san vit seul dans une maison silencieuse qui fait face aux chantiers navals de Nagasaki. Cet homme ordinaire rejoint chaque matin la station météorologique de la ville en maudissant le chant des cigales, déjeune seul et rentre tôt dans une retraite qui n'a pas d'odeur, sauf celle de l'ordre et de la mesure. Depuis quelque temps déjà, il répertorie scrupuleusement les niveaux et les quantités de nourriture stockée dans chaque placard de sa cuisine. Car dans ce monde contre lequel l'imprévu ne pouvait rien, un bouleversement s'est produit.

«Comme je l'apprendrais plus tard lorsqu'un inspecteur me rappellerait, les agents avaient trouvé porte close chez moi. Aucune fenêtre ouverte, ce qui les avait étonnés. Après avoir forcé la serrure, ils avaient été plus intrigués encore de ne mettre la main sur personne à l'intérieur. Or tout était bien fermé. Croyant à une farce, ils avaient failli repartir tout de suite. L'auteur de cette plaisanterie l'aurait payé cher, monsieur Shimura, me ferait-il remarquer. Par acquit de conscience, toutefois, ils avaient fouillé chaque pièce. C'est dans la dernière, la chambre aux tatamis...»

Ce qu'aimer veut dire

Ce qu'aimer veut dire
Lindon Mathieu
Ed. POL

Dans ce récit Mathieu Lindon rend hommage à Michel Foucault, au professeur de liberté, à l'ami généreux qu'il fut, qui lui prêtait son appartement pendant ses longues absences qui, sans y toucher, sans peser d'aucune manière, l'a sans doute beaucoup plus guidé et aidé qu'il n'en eut alors conscience. Et par la grâce du talent évocateur de l'auteur ce sont six années de sa jeunesse qu'il nous restitue, agitées, confuses parfois, mais éclairées par cette amitié. Parallèlement à la figure de Michel Foucault est aussi, bien sûr, tracée celle de Jérôme Lindon, le père. Et de Samuel Beckett le bienveillant, et de Robbe-Grillet, Hervé Guibert, tant d'autres anonymes ou connus. Mais si l'intérêt historique de ces pages est évident , si nous y découvrons un Michel Foucault qu'humanise l'intimité amicale, elles sont plus encore marquées par un regard d'une profonde innocence sur les hommes, les ambitions, les mouvements du cœur, la jeunesse, la filiation, l'amitié.

Présentation de l'éditeur

'Quelle est la nature de cet attachement qui porte les uns vers les autres, Gérard ou Alain, Daniel ou Thierry, la nature de cette impression de vivre enfin leur vie qu'ils ont tous dans cet endroit habité par leur mentor : un homme lui-même libre dans sa vie et ses affections et qu'ils n'ont pas besoin de tenir pour un des philosophes importants de l'époque ? Michel Foucault est tout simplement Michel, on a presque l'envie de dire 'l'oncle Michel', qui pratique lui-même, avec un élu qui ne semble pas faire partie de la bande, le jeu des amours socialement réprouvées. Tous l'aiment à leur façon. Pour le jeune Mathieu cela va plus loin et pourrait s'appeler simplement de l'amour.' Maurice Nadeau, extrait de la Quinzaine littéraire, janvier 2011

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