Lectures de Romain Gary

Lectures de Romain Gary
Collectif
Ed. Gallimard

Lire Romain Gary, le relire enfin, c'est bien cela dont il s'agit.

Trente ans après sa disparition, le 2 décembre 1980, le Musée des lettres et manuscrits fait revivre à travers ses écrits Romain Gary, l'homme aux deux Goncourt, héros diplomate, écrivain, cinéaste, grand reporter, séducteur et sublime mystificateur, dans toute son humanité, vibrante, complexe et douloureuse.

'La vérité est peut-être que je n'existe pas. Ce qui existe, ce qui commencera à exister peut-être un jour, si j'ai beaucoup de chance, ce sont mes livres, quelques romans, une oeuvre, si j'ose employer ce mot. Tout le reste, c'est de la littérature.' (L'Affaire homme)

De La Promesse de l'aube à La Vie devant soi, voici rassemblés quelques 160 documents exceptionnels, photographies, lettres autographes, manuscrits et textes inédits, et onze lecteurs-écrivains ou philosophes, réunis par le Magazine littéraire, pour nous en livrer les clés. Au fil des milliers de feuillets, couverts d'une écriture souvent pressée, expression de l'excitation qui l'animait, se dessine le portrait kaléidoscopique de Romain Gary, humaniste flamboyant et défenseur passionné de la singularité, combattant toujours aux aguets, dont l'oeuvre na pas fini d'interpeller notre temps.

 

Oui...

Oui...
Renault Murielle
Ed. Le Dilettante

Trois lettres. Trois lettres qui sonnent comme les trois derniers chiffres d’un compte à rebours au final explosif : O-U-I. Un simple oui, projeté à la mairie entre Juliette et Benjamin, une simple union maritale comme épicentre d’un séisme psychologique. Cette simple nouvelle amorce chez les pères, mères, amis, amies, ex, ami(e)s des ex, belles-mères, beaux-pères, rivales et rivaux, une onde de choc déstabilisante. Le oui est d’abord remis en question, puis validé. Alors, on se voit, on s’en parle, on épluche les souvenirs, on dénombre les mensonges, on sombre dans le doute, les rivalités, on agonise, on esquisse des suicides, ressuscite des brouilles. Dans l’arbre généalogique et le réseau social des deux tourtereaux court alors une sève amère ou une électricité panique qui transforme la bague au doigt en bracelet de forçat, la haie d’honneur en effet domino. D’autant que Murielle Renault a le génie d’évacuer les noms, de ne garder que les prénoms, chacun devient alors, au fil des très courts chapitres, un électron libre de ses dérives, une boule de billard électrique ivre d’entrechocs. Tout s’achèvera par une hallucinante fête de mariage où rôde un photographe cynique dont chaque cliché est un coup de grâce tiré à bout portant, chaque flash une giffle en pleine face. Murielle Renault invente le marivaudage de l’ère atomique. Attention : ralentir mariage.

Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver

Du train où vont les choses à la fin d'un long hiver
Dannemark Francis
Ed. Robert Laffont

'Je croyais avoir besoin de voyager seul et de rester silencieux vingt-quatre heures pour regarder en face le temps qui passe. En réalité, j'avais besoin d'autre chose. J'avais besoin, je crois, de partager un peu de temps volé avec une aimable inconnue.'

A la fin de l'hiver, dans un train qui trace son chemin sans trop de hâte vers le Portugal, un homme s'enfuit paisiblement. Il ne sait peut-être pas ce qu'il cherche en s'en allant mais il sait que le temps est venu de partir, de dire non à un monde dans lequel il ne trouve plus sa place et qui le fatigue. En face de lui, une inconnue. Entre Paris et Lisbonne, au fil des heures, ils vont se demander comment ils vont.

Saint-Exupéry. Tel que je l'ai connu

Saint-Exupéry. Tel que je l'ai connu
Werth Léon
Ed. Viviane Hamy

« Cet album nous fait redécouvrir un texte de Léon Werth sur son ami Saint-Ex ainsi qu'une partie de leur correspondance, des dessins et des photographies ...

Un hymne à l'amitié !

À l'occasion de la sortie de Léon Werth, le Promeneur d'Art, les Éd. V.H. font paraître une nouvelle édition de Saint-Exupéry tel que je l'ai connu, épuisé depuis plusieurs années. Publié en 1994, il rassemble différents textes écrtis sur « Tonio », notamment celui que Werth avait rédigé à la demande de René Delange pour un livre hommage à Saint-Exupéry publié aux Éditions du Seuil en 1948. Nous y avons adjoint de nombreux documents iconographiques inédits.

Werth et Saint-Exupéry se sont rencontrés en 1931, et leur amitié ne s'est jamais démentie. Il ne faut pas oublier que Werth fut le dédicataire du Petit Prince, publié en 1943 chez Brentano's aux États-Unis, mais également que la Lettre à un otage (publié en juin 1943 de manière autonome) avait initialement écrite pour servir de préface à 33 jours. Dans la mesure où 33 jours ne parut pas, Saint-Exupéry remania considérablement son texte : il supprima les références directes à son ami, qui devint alors le symbole du français « otage » de l'occupant.

L'album offre une perception atypique et méconnue de l'homme et de l'écrivain. L'iconographie y est aussi importante que les textes : lettres en fac-similés, dessins, photos prises par la famille Werth, Tonio et son avion (Claude, le fils de Léon Werth, fit son baptême de l'air dans la carlingue de Saint-Exupéry !), billets divers, etc.»

Le promeneur d'art

Le promeneur d'art
Werth Léon
Ed. Viviane Hamy

« Léon Werth (1878-1955), à qui Antoine de Saint-Exupéry dédia Le Petit Prince, ne fut pas seulement le grand écrivain et journaliste que tous les intellectuels de son tempssaluèrent. Il fut également, comme il se définissait lui-même, «promeneur d'art », ami d'artistes tels Signac, Bonnard, Marquet, Vlaminck, Francis Jourdain ...

Ce catalogue réunit une partie de ses écrit sur l'art (monographies, articles de presse, contributions, correspondance privée) et des oeuvres originales qui lui appartenaient (dessins, peintures, objets d'art décoratif et pièces de mobilier). On y découvre les sensibilités mais aussi les prises de position esthétiques de ce témoin curieux de l'art de son temps, qui se fit tour à tour militant, analyste et polémiste.

Le fonds Léon Werth, mal connu mais particulièrement précieux, est à lui seul révélateur de l'évolution artistique d'une époque à la fois riche et tourmentée.»

 

Le livre des brèves amours éternelles

Le livre des brèves amours éternelles
Makine Andreï
Ed. Seuil/Cadre rouge

Le destin de Dmitri Ress pourrait être mesuré en longues années de combats, de rêves et de souffrances. Ou bien à l'intensité de l'amour qu'il portait à une femme. Ou encore en blessures, d'âme et de corps, qu'il a reçues, happé par la violence de l'affrontement entre l'Occident et la Russie. Cette pesée du Bien et du Mal serait juste s'il n'y avait pas, dans nos vies hâtives, des instants humbles et essentiels où surviennent les retrouvailles avec le sens, avec le courage d'aimer, avec la grisante intimité de l'être.

Dans un style sobre et puissant, ce livre transcrit la mystérieuse symphonie de ces moments de grâce. Les héros de Makine les vivent dans la vérité des passions peu loquaces, au coeur même de l'Histoire et si loin des brutales clameurs de notre monde.

La métaphysique du hors-jeu

La métaphysique du hors-jeu
Sagalovitsch Laurent
Ed. Actes Sud

Fuyant la capitale de l'antisémitisme - Paris -, l'hypocondriaque Simon Sagalovitsch a trouvé à Vancouver, et dans le giron d'une voluptueuse créature, un palliatif à son atavique mal de vivre. Mais sa jeune soeur Judith est en chute libre : le voici donc précipitamment revenu en France. Bardé de tranquillisants, gorgé de bourbon, Simon s'établit soutien moral de sa soeur, squatte le deux-pièces de Montsouris, redécouvre l'ambiance parisienne, conjurant ses pires cauchemars, bravant les soubresauts de l'hydre vichyste et les turpitudes de l'administration franco-nazie. Mais il fréquente aussi un rabbin truculent - qu'il interroge sur le silence de Dieu pendant la Shoah. C'est alors que le transcende une mission divine : porter le réconfort psychologique sur le théâtre même des accidents, attentats et autres catastrophes en tout genre...

D'un revers de manche sur sa kippa empoussiérée par des mois de placard, l'antihéros révélé par Loin de quoi ? (Actes Sud, 2005) endosse le costume d'un Pied Nickelé fraîchement converti au judaïsme, ersatz de rabbin chimiquement assisté, expert en roublardise, dribbles, croche-pattes et autres fumisteries footballistiques...

Tour à tour drôle, sarcastique, paranoïaque, sincère, dépressif, attendrissant ou sidérant de mauvaise foi, Simon Sagalovitsch fait un magnifique retour sur la scène du bluff et du rire !

Trésor d'amour

Trésor d'amour
Sollers Philippe
Ed. Gallimard/Blanche

«On vit donc à Venise, Minna et moi, à l'écart. On ne sort pas, on ne voit personne, l'eau, les livres, les oiseaux, les arbres, les bateaux, les cloches, le silence, la musique, on est d'accord sur tout ça. Jamais assez de temps encore, encore. Tard dans la nuit, une grande marche vers la gare maritime, et retour, quand tout dort. Je me lève tôt, soleil sur la gauche, et voilà du temps, encore, et encore du temps. On se tait beaucoup, preuve qu'on s'entend.

Les amoureux sont seuls au monde parce que le monde est fait pour eux et par eux. L'amour est cellulaire dans les tourbillons du hasard, et ces deux-là avaient une chance sur quelques milliards de se rencontrer à la même époque. Entre le français et l'italien, il y a une longue et bizarre histoire. Elle ne demande, avec Stendhal, qu'à s'approfondir.»

Une langue venue d'ailleurs

Une langue venue d'ailleurs
Mizubayashi Akira
Ed. Gallimard/L'un et l'autre

Le jour où je me suis emparé de la langue française, j'ai perdu le japonais pour toujours dans sa pureté originelle. Ma langue d'origine a perdu son statut de langue d'origine. J'ai appris à parler comme un étranger dans ma propre langue. Mon errance entre les deux langues a commencé... Je ne suis donc ni japonais ni français. Je ne cesse finalement de me rendre étranger à moi-même dans les deux langues, en allant et en revenant de l'une à l'autre, pour me sentir toujours décalé, hors de place. Mais, justement, c'est de ce lieu écarté que j'accède à la parole : c'est de ce lieu ou plutôt de ce non-lieu que j'exprime tout mon amour du français, tout mon attachement au japonais.

Je suis étranger ici et là et je le demeure.

Des vies, mais telles que la mémoire les invente, que notre imagination les recrée, qu'une passion les anime. Des récits subjectifs, à mille lieues de la biographie traditionnelle.

L'un et l'autre : l'auteur et son héros secret, le peintre et son modèle. Entre eux, un lien intime et fort. Entre le portrait d'un autre et l'autoportrait, où placer la frontière ?

Les uns et les autres : aussi bien ceux qui ont occupé avec éclat le devant de la scène que ceux qui ne sont présents que sur notre scène intérieure, personnes ou lieux, visages oubliés, noms effacés, profils perdus.

La guerre amoureuse

La guerre amoureuse
Rouart Jean-Marie
Ed. Gallimard/Blanche

En mission en Finlande, le narrateur rencontre une ravissante étudiante d'origine russe, aux yeux bleu marine. Elle lui apparaît comme l'image même de la pureté et de l'innocence. Il croit qu'elle lui apportera un bonheur tranquille dont il est frustré. Il ignore qu'elle va l'entraîner en enfer : frénésie sexuelle, perversion sado-masochiste, trahisons, mensonges, cet ange se révèle un démon. Perverse ou simplement perdue, elle est insouciante des blessures qu'elle inflige avec la plus cruelle des douceurs. Le narrateur désemparé, se méprisant lui-même, affronte la tempête. Prisonnier de cet envoûtement, il sait qu'il sera le grand perdant de cette guerre amoureuse. Dans un style au scalpel, Jean-Marie Rouart plonge dans les abîmes de l'amour-damnation. Un roman fiévreux mais aussi une radiographie de l'éternelle et impitoyable lutte de pouvoir dans le couple.

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