Devrait-on le taire parce que c'est attendu ? Dans ce recueil qu'il publie l'année de sa mort, Sait Faik est au sommet de son art. À la manière d'un Fellini, il convoque tous les personnages de sa vie : provinciaux ridicules et attachants, femmes légères et Mères Courage, pêcheurs grecs de son île, proxénètes d'Istanbul, poissons et mouettes à l'agonie. Et, tel le peintre qui, sur ses dernières toiles, ne s'embarrasse plus guère des contours mais fait primer la couleur, le mouvement et le rythme, Sait Faik déploie son petit monde de perdants - et lui avec - dans un carrousel grinçant et fascinant. Nedim Gürsel
Présentation de l'éditeur
Hayri Irdal, le personnage principal de ce livre, est l'un des premiers antihéros de la littérature turque. Embauché par un drôle de bonhomme ayant fondé un institut de réglage des montres et des pendules, Hayri traverse la fin de l'Empire ottoman et les premières années de la république en dénonçant, à sa manière, l'absurdité de la bureau-cratie qui finit par paralyser le pays, les idées et la pensée. Mais est-il bien raisonnable, alors que l'époque ne fait pas encore la part belle à la science, de se fier à ces inventions censées mesurer l'avancement du temps et celui de l'instant, telles les métaphores d'une modernité espérée ? Est-il sérieux d'écouter les propos d'un individu dont la condition mentale est aussi relative que le bon fonctionnement d'une horloge...
Dans cette histoire située entre 1830 et 1950, Ahmet Hamdi Tanpinar évoque le passage de l'ancien au nouveau avec une ironie souveraine et l'oeil d'un horloger connaissant les rouages d'une société bouleversée qui tremble sur ses bases mais ne s'effondre jamais.
Présentation de l'éditeur
En avril 1945, Budapest est libérée par l'armée russe au terme d'un siège implacable. Cet épisode historique, que Sándor Márai évoquera vingt-cinq ans plus tard dans ses Mémoires de Hongrie, lui inspire, à chaud, ce roman qu'il achève en quelques mois.
Libération évoque les dernières semaines du siège : dans les caves d'un immeuble se terrent une centaine de réfugiés. L'oreille tendue vers les tirs d'artillerie et le fracas des bombes au-dessus de leurs têtes, ils attendent l'issue d'un combat incertain. Autour de la jeune Elisabeth, fille d'un savant renommé, résistant au nazisme, se rassemblent des gens de toutes origines et de toutes opinions. Au fil des jours, dans l'atmosphère oppressante de ce huis-clos, la solidarité et la courtoisie initiales cèdent la place à la méfiance, à l'agressivité : les caractères se révèlent, les masques tombent. Et tandis que la situation au-dehors évolue, on ne sait ce qu'il faut redouter le plus : les «libérateurs» russes ou les derniers sévices des nazis acculés...
Dans cette oeuvre, qui ne sera publiée que pour le centième anniversaire de sa naissance, Márai donne une magistrale leçon de littérature : le matériau brut du reportage se transforme sous sa plume en un récit somnambulique et puissant, empreint d'un profond scepticisme et bouleversant de bout en bout.
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« Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es. »
Jean-Anthelme Brillat-Savarin
« Pensez au type qui, le premier, a goûté une saucisse de Francfort. »
Jérôme K. Jérôme
« Je n'ai pas eu le coeur de toucher à mon petit déjeuner.
J'ai dit à Jeeves de le boire lui-même. »
P.G. Wodehouse
« À partir d'un certain âge, on s'observe moins au dos des grandes cuillères. »
Nathalie Quintane
« Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout. »
George Bernard Shaw
« On mangerait son propre père à cette sauce-là. »
Grimod de la Reynière
Présentation de l'éditeur
Quand un grand écrivain ne parvient pas à rester concentré tandis qu'il se trouve sur la scène d'un centre culturel lors d'une soirée organisée en son honneur, les choses risquent de déraper. Il anticipe les questions du public, si prévisibles, si ennuyeuses. Alors pourquoi ne pas laisser son esprit divaguer, son regard se promener dans la salle ? S'emparer des silhouettes et des visages aperçus afin de leur inventer un destin, une biographie ou simplement une petite histoire d'amour ? Mais le jeu est dangereux, et la réalité se rappelle au souvenir de notre écrivain par la voix de Rochale Reznik, qui lit avec une sensibilité troublante des extraits de son dernier livre...
L'intrigue de Vie et mort en quatre rimes est dense, divertissante et riche en rebondissements, mais elle recèle avant tout une réflexion très mélancolique sur la difficile cohabitation de la sphère publique et de l'intime, et sur les malentendus qui menacent inévitablement l'écrivain, à plus forte raison s'il est célèbre. L'ironie mordante du texte semble nous mettre en garde contre une interprétation trop sérieuse de toute lecture, cependant Amos Oz n'aura peut-être jamais affirmé avec autant de brio la nécessité de l'imaginaire et la puissance de la littérature.
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«J'ai peur de m'être trompé de planète. Ici, je suis trop à l'étroit. Il m'arrive de penser que l'Asie pourrait être mon domaine d'exploitation ; l'Afrique, ma chasse réservée ou mon jardin d'hiver ; l'Amérique du Nord, mon usine avec les administrations annexes ; l'Amérique du Sud, la pâture de mes troupeaux ; et l'Europe, mon musée et ma villa de repos. Mais ce ne serait encore qu'un genre de vie bien mesquin.
Pour moi, au contraire, il faudrait quelque chose de plus. Si je pouvais, par exemple, affamer tout un continent, inonder deux États, émietter un empire en un nombre infini de républiques, détacher l'Europe de l'Asie au moyen d'un canal allant du golfe de Bosnie à la mer Caspienne, obliger tous les hommes à parler et à écrire une même langue, je crois que je réussirais à triompher ainsi, pour deux ou trois ans, d'un ennui toujours renaissant.»
Plus cynique qu'Ubu, Plus sadique que Maldoror, Plus cruel que Fantômas, Plus drôle que Moravagine, GOG !
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«J'avais décidé de garder le même rythme de vie, les sorties, l'éclate totale, mais sous conditions strictes. Et puis au bout d'une mauvaise semaine, j'ai lâché l'affaire, je me suis inscrit dans une salle de sport et j'ai commencé le karaté.» Renton
Dix ans plus tard, Renton, Sick Boy, Spud et Begbie tournent en rond et galèrent toujours sous la pluie d'Édimbourg. Tout bascule lorsque Sick Boy rencontre Nikki et décide de produire avec elle le porno du siècle...
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Au département de la Santé et de l'Hygiène d'Édimbourg, où il inspecte les meilleures tables de la ville, Danny Skinner, fêtard et coureur notoire, est pris au piège de ses pulsions autodestructrices. L'arrivée de Brian Kibby, innocent amateur de modèles réduits, déclenche chez lui une haine d'une puissance inattendue. Et quand Kibby est atteint par un mystérieux virus, Skinner comprend qu'un lien surnaturel les unit.
Sous ce ressort de fable gothique, Welsh poursuit son exploration ironique des âmes urbaines et nous livre un extraordinaire Portrait de Dorian Gray du XXIe siècle.
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« D'aucuns aiment dire que la vérité libère. Mais qu'advient-il quand la vérité n'est pas une chose simple, unique, brute ? Je ne pouvais pas imaginer la vie sans Louanne. Mais ma vie ne pouvait vraiment commencer que sans elle. »
Après la mort de sa mère, Donald Antrim fait le portrait de cette femme fantasque et séduisante, raconte sa chute dans l'alcool et ses tentatives pour échapper à sa tendance à l'autodestruction.
Dans ce « livre de ma mère », à la fois lettre d'amour fou, album de famille et mémoires, le style et l'humour finissent par l'emporter sur l'amertume.
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« Dans un monde idéal, nous aurions été orphelines. Nous avions l'impression d'être orphelines et de mériter la pitié dont bénéficient les orphelins, mais le problème un peu gênant c'est que nous avions des parents. Moi, j'en avais même deux. »
Chaque nouvelle de ce recueil nous plonge dans l'univers décalé, poignant et drôle de Miranda July. Avec une redoutable simplicité, elle nous entraîne dans les mystères trompeurs de l'intimité, la peine de « devoir vivre sur cette planète, jour après jour, seul(e) », et les possibilités éblouissantes de chaque seconde.
« Les oeuvres de Miranda July ont une complexité brillante, subtile et étrange qui vous illumine et vous désoriente en même temps. » The New York Times
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