75 ans : c'est le temps écoulé depuis le premier plan officiel de partition de la Palestine en deux États, l'un juif et l'autre arabe. Trois quarts de siècle pendant lesquels on a vu passer d'innombrables résolutions, conférences, déclarations, missions, «feuilles de route» et autres «relances du processus de paix». Pourtant la perspective de voir «deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité» est plus lointaine que jamais.
C'est que la partition de la Palestine historique en deux États n'est pas une solution, mais un discours. C'est un discours de guerre drapé dans une rhétorique de paix, qui permet de justifier les faits accomplis comme ceux à venir. Ce discours si commode ne peut pas déboucher, ne débouchera jamais sur une solution véritable, car la partition de la Palestine n'est tout simplement pas possible. Il faut en finir avec l'idée de la partition et la remplacer par celle du partage de ce pays, sa mise en commun entre tous ceux qui y habitent et qui en deviendront les citoyens libres et égaux. Le partage, loin de représenter une utopie, est la seule solution réaliste et réalisable car elle correspond à la situation actuelle dans le pays. Fait étrange, cet État commun est présenté tantôt comme une utopie - face à la solution «réaliste» qui n'a pas avancé d'un pouce en trois quarts de siècle - et tantôt comme une grave menace. Il faut choisir : une utopie ne peut pas être une menace - et si l'État commun constitue une menace, c'est qu'il n'est pas une utopie.
Aujourd'hui, le thème de One State, de l'État commun, est discuté dans le monde entier y compris en Israël. Il est grand temps que le public français, tenu jusqu'ici soigneusement à l'écart, puisse être informé des termes d'un si crucial débat.
La caricature longtemps imposée de Louis XI (1423-1463) était celle d'un tyran laid, cruel et fourbe, un bigot lâche, inculte et obscurantiste. Jean Favier nous rappelle qu'avant toute chose, il fut l'un des grands hommes d'État français. Il y a du Richelieu avant l'heure chez cet homme pour qui la fin justifie tous les moyens. Et s'il est passé à côté de la Renaissance, négligeant l'effervescence intellectuelle qui règne dans les autres cours d'Europe, sa science du gouvernement laisse pantois tous les ambassadeurs. L'homme est stupéfiant, aussi bavard que méfiant. Informé de tout, il prend lui-même les petites décisions comme les grandes. «Son principal défaut aura été de ne pas savoir se faire aimer, mais était-ce bien nécessaire ?», s'interroge Favier.
À l'automne 2011, une protestation née au centre de Manhattan est violemment réprimée par la police. Le mouvement s'enflamme, en écho aux révolutions arabes et aux « indignés » espagnols rassemblés sur la Puerta del Sol à Madrid.
Les réseaux sociaux propagent la mobilisation. À l'occasion d'une « journée mondiale des indignés » des manifestations ont lieu dans 951 villes de 82 pays. Les scènes d'occupation se multiplient d'Athènes à Lisbonne, de Londres à Paris, devant la grande arche de la Défense, et dans 146 villes aux États-Unis.
Ce livre est né du mouvement Occupy, qui a mobilisé les penseurs les plus radicaux et une nouvelle génération d'écrivains américains, dont certains rédacteurs des infleuntes revues littéraires : n+1, Dissent, Triple Canopy et The New Inquiry.
Occupy Wall Street ! rassemble les récits sous tension des occupants, des essais et des photographies. C'est le manifeste d'une révolution pacifique d'un nouveau genre, qui ne s'arrêtera pas de sitôt.
« Ce livre est sensationnel. Il est la preuve que les livres-reportages nés de l'actualité ont une portée que les blogs et les journaux ne peuvent égaler. » & Paul Constant, The Stranger
Historien de l'URSS stalinienne, Nicolas Werth a éprouvé le besoin d'aller sur place, à la recherche des traces du plus grand système concentrationnaire du vingtième siècle. La route de la Kolyma est le récit de cette expédition insolite et fascinante dans l'immense contrée isolée de la Sibérie orientale, à neuf heures de vol de Moscou.
Région emblématique du Goulag, la Kolyma, grande comme deux fois la France, est aujourd'hui une région sinistrée, aux villes dépeuplées. Nicolas Werth a rencontré les derniers survivants des camps, mais aussi les membres de l'association Memorial qui luttent pour que cette page sombre de l'Histoire ne soit pas oubliée. Il a sillonné les pistes de la Kolyma, pour tenter de retrouver les vestiges des camps de travail forcé, où les détenus extrayaient, dans des conditions extrêmes, l'or, la grande richesse de la Kolyma. Une quête souvent vaine, tant les traces se sont effacées dans ces terres que l'homme n'a jamais véritablement conquises.
Comment appréhender cette civilisation disparue ? Ce voyage à la recherche de la Kolyma perdue est aussi une réflexion sur le métier d'historien.
Chaque fois que vous tentez d'expliquer «L'Afrique, c'est...», les mots se désagrègent, se dissolvent. Il y aura toujours au moins cinq pays qui feront exception. Et quand vous pensez être arrivé à une certitude, vous réalisez que le point de vue opposé est vrai lui aussi... L'Afrique est pleine de surprises.
Pendant trois décennies, Richard Dowden a parcouru ce continent aussi vaste que varié, écoutant, découvrant et remettant sans cesse ses certitudes en cause. Pays après pays, il explore dans ces pages les situations locales, prend en compte les avis personnels, relate les incidents, les actions et les rencontres pour nous raconter l'Afrique sub-saharienne d'aujourd'hui.
Un continent en proie à la pauvreté, à la maladie et à la guerre, mais aussi un lieu d'une beauté époustouflante, où la générosité et les possibilités abondent.
Le résultat est un livre phare : envoûtant, éclairant et toujours surprenant. Tout ce qu'on a toujours souhaité comprendre à propos de l'Afrique, raconté, expliqué en termes clairs, avec en filigrane la passion contagieuse d'un auteur pour son sujet.
Un livre qu'on a du mal à déposer et qui rend à jamais les lieux, les hommes qui les habitent, leurs existences et leurs espoirs infiniment interpellants.
Certains livres sont appelés à demeurer sans équivalent, dépassant tout ce que l'on a pu lire sur un sujet. Le Salaire de la destruction, une histoire économique du IIIe Reich, est l'un d'eux, tant pour le nombre d'idées reçues qu'il balaye que pour les conclusions inédites et l'approche globale qu'il propose.
La catastrophe de 1939-1945 est-elle née de la puissance implacable de l'Allemagne nazie ou bien a-t-elle été précipitée par ses faiblesses économiques ? Captivant, unanimement reconnu, fruit des recherches d'un historien au sommet de son art, cet ouvrage capital donne un poids nouveau et central à l'économie dans la politique de conquête mondiale élaborée par Hitler.
Cet essai est le récit d'un long cheminement à la recherche d'une issue à la guerre qui a ravagé le Liban. Il évoque la violence - la violence identitaire, la guerre entre les Libanais ; la violence israélienne et le projet d'une alliance des minorités contre la majorité arabo-musulmane ; la violence syrienne et le projet de 'Grande Syrie' - ; puis se penche sur la 'sortie' de la guerre : comment s'est-elle faite ? Comment les Libanais sont-ils parvenus à retisser les liens entre eux ? Il aborde ensuite l'assassinat de Rafic Hariri - 'un meurtre fondateur' - et la 'révolution du Cèdre', une révolution restée inachevée. Il nous parle enfin du 'vivre-ensemble', liant les deux notions de citoyenneté et de pluralisme, de la nécessité d'une nouvelle culture, la 'culture du lien', et d'une 'voie arabe' vers la modernité à la lumière du Printemps arabe. Il se termine sur cette question : peut-on espérer un avenir de paix pour le Liban et le monde arabe ?
Un ouvrage édifiant, par l'un des esprits les plus brillants de l'intelligentsia libanaise, témoin éclairé des soubresauts du Liban.
Deux mille ans d'histoire en cent tableaux présentés, commentes, analysés â la loupe et décryptés pour plonger au coeur des grands moments d'une histoire de France exceptionnelle et incomparable !
De Jacques-Louis David à Eugène Delacroix, d'Ernest Meissonier à Jean-Léon Gérôme, tous ces peintres possédaient au plus haut point le sens du récit. Pour cette lignée d'artistes, peindre et raconter ne font qu'un. Ils nous aident ainsi à dérouler la grande fresque de notre mémoire nationale et à mieux comprendre la France d'aujourd'hui.
Après le best-seller le Roman noir de la Maison-Blanche, Ron Suskind, lauréat du prix Pulitzer, raconte dans un livre captivant et brillamment documenté les quatre années de la présidence Obama. Promesses rognées par la récession, influence de conseillers trop proches de la finance, le journaliste-écrivain accompagne le lecteur dans les bureaux des grands banquiers et les coulisses de la vie quotidienne à la Maison-Blanche.
Il restitue avec vivacité et verdeur les échanges entre le Président et les éminences grises qui le conseillent ou le détournent de son objectif.
Obama a suscité trop d'espoir pour se laisser enliser dans les intérêts particuliers de Wall Street et les combines politiques de Washington. Et il le sait. À la fois mal assuré dans ses habits de président et pourtant sûr de ses convictions, il sort meurtri et grandi de ces années d'apprentissage au poste le plus puissant et le plus exposé de la planète. Jamais le lecteur n'aura approché d'aussi près l'intimité de la politique américaine au plus haut niveau et n'en aura suivi les détours à un rythme aussi haletant.
Trop longtemps l'histoire de la Palestine s'est écrite autour de Jérusalem et dans la mémoire de l'exil, comme si Gaza n'en était qu'un théâtre marginal. Or cette bande de 360 km2 doit être replacée au centre : non seulement elle a vu grandir nombre d'acteurs déterminants, mais elle concentre une densité inégalée de réfugiés, à partir de 1948-1949. Cette enclave que l'Égypte refusa alors d'annexer devint un pôle d'affirmation collective, puis la matrice des fedayines.
C'est là que l'OLP et les factions armées se développèrent, après 1967, sur les ruines du nassérisme. C'est là que leur défaite, consommée en 1972, creusa la dépendance du territoire envers Israël et favorisa l'essor du mouvement islamiste. C'est là qu'éclata le grand soulèvement de 1987 en faveur de l'État palestinien. Et c'est là aussi que ce rêve fut fracassé par la rupture entre le Fatah et le Hamas en 2007.
Ce bout de territoire, qui fut durant des siècles le carrefour des empires, zone de contact entre le Levant et l'Égypte, ne doit pas aujourd'hui être réduit à une «prison à ciel ouvert». Loin d'être un non-lieu, fruit des hasards de la guerre, il s'agit bien d'un foyer majeur du nationalisme palestinien.
Ce livre est la première recherche historique consacrée à Gaza : il en retrace la longue histoire, depuis la haute Antiquité égyptienne jusqu'à la fin de l'Empire ottoman, avant de s'attacher avec une précision inédite aux événements du siècle écoulé.