«An de grâce Un. Année de l'enfant djinn ! Ce fut celle de la danse impossible. La danse des grands sorciers et des grands initiés : tu refuses de danser, tu meurs. Tu fais un faux pas, tu trépasses.
Seuls les Anciens possédaient les pas de cette danse-là ! Mais les Anciens s'en étaient allés. Avec tous leurs secrets. Dépités d'un monde qui n'était plus le leur. Auquel ils ne comprenaient plus rien ! Un monde comme un pagne de femme coquine, jamais véritablement noué, et à dessein pour embêter les hommes !»
Ousmane Diarra nous donne ici non seulement le roman d'un continent - et sans doute le plus africain des romans, comme Céline, avec Voyage au bout de la nuit, nous donnait le plus populaire des romans - mais, dans le style réinventé des griots, en un tour de force, une recréation unique, il nous tend l'image tumultueuse de notre monde... Quand s'entrouvre un pagne de femme, un flot de désirs et de paroles nous submerge ; quand s'ouvre ce roman, c'est une crue pleine d'humour, de violence et d'espoir malgré tout, pleine d'autodérision qui nous ballotte jusqu'au vertige dans notre condition inhumaine... Amours, haines, folies... «C'est, dit l'auteur dans son avant-propos, la fin de toute raison, de toute dignité. La fin de toute humanité. La fuite en avant. Tant vers l'étranger que dans le mensonge, l'hypocrisie. Dans la rapine. Dans le crime tous azimuts... Sans états d'âme.»
Présentation de l'éditeur
Le mot 'acédie' a disparu des dictionnaires, même des dictionnaires de théologie. Cette forme aiguë de la mélancolie affectait surtout les anachorètes, qui, succombant à l'ennui et à la paresse, au fond des déserts, étaient la proie d'horribles tentations. L'homme moderne, condamné à vivre dans le grand désert d'hommes, connaît toujours la dépression mais non plus son nom premier.
Pourtant, chez Homère, l'acedia, avec son a privatif, c'est, à l'origine, la négligence, l'oubli du soin que l'on doit aux morts, le fait de les laisser sans sépulture, l'indifférence, l'oubli de ceux qui nous ont précédés. Il en résulte de grands désordres dans la cité.
Notre époque qui a chassé le mot 'acédie' de ses dictionnaires et qui en a oublié le sens, est cependant, dans sa propre dénégation, une époque acédiaque. J. C.
Présentation de l'éditeur
Cosmonaute, Jaume Roiq Stevens accomplit diverses missions dans une station spatiale en orbite autour de la Terre, quand soudain l'évacuation est ordonnée depuis la base en raison d'un incendie. Refusant d'obéir, il demeure seul à bord pendant quelques mois, le temps d'observer une série d'étranges phénomènes terrestres, mais le silence radio persistant le force à rentrer.
De retour à la base, bien des surprises l'attendent : la Floride apparaît désertée de tous ses habitants, dont les vêtements gisent abandonnés, comme après une inexplicable catastrophe. Les animaux, eux, semblent avoir retrouvé leur liberté. Stevens doit se rendre à l'évidence : l'espèce humaine a disparu. Fou de désespoir et comme possédé par une sorte d'ivresse schizophrénique, il entreprend alors, des plaines d'Asie centrale à la Chine, en passant par l'Inde, l'Alto Paraná et l'Afrique, un voyage hallucinant dans l'espace mais aussi le temps et la culture de tous ces mondes disparus.
Mêlant suspense et poésie, cette odyssée du dernier homme sur la Terre emprunte avec une étonnante puissance verbale à la technologie contemporaine comme aux plus anciennes sagas de l'humanité.
Présentation de l'éditeur
De celui que les internautes du peloton cyclosportif avaient fini par surnommer JDLC, on sait peu de choses. Son maillot, son cuissard et son casque étaient à dominante rouge, ses résultats étaient médiocres, son entraînement incohérent et ses objectifs largement hors de portée pour un homme qui n'avait pas exercé la moindre activité sportive durant plus de vingt ans. Le 20 août 2005, après deux saisons au sein de l'AVCC (Vélo Club Ciotaden), Jean de La Ciotat met un terme à sa carrière cyclosportive et redevient à plein temps Jean-Charles Massera.
Jean de La Ciotat, la légende débute par une correspondance électronique entre un sportif aux performances peu flatteuses et son alter ego, un intellectuel gêné par le retour du corps dans sa vie et la découverte du premier degré. Soit 365 pages pour comprendre comment, en prenant une licence sous le nom d'un personnage, la fiction peut entrer dans la réalité et - après avoir vécu ce que l'on est en train d'écrire - la réalité dans la fiction.
Et puis, surtout, comprendre comment une conscience critique, convaincue depuis plus de vingt ans que les seules expériences possibles sont celles de la pensée, peut vivre les 180 kilomètres d'une épreuve cycliste se terminant sous un chapiteau festif autour d'une pasta-party...
«Pour comprendre, il fallait que je m'écrive.» J. C. M.
Présentation de l'éditeur
C'est l'histoire d'une vengeance à la fin du XXe siècle. Celle de Marin, dont le père s'est tué après la fermeture de l'usine dans laquelle il travaillait. Décidé à se faire justice, Marin infiltre l'entourage du principal responsable, un homme d'affaires douteux lancé en politique.
C'est l'histoire d'un mort qui se souvient de sa brève existence, depuis un Paradis en voie de délabrement.
C'est l'histoire d'un parti qui prospère sur un pays malade, où les vieillards écrivent des livres à la gloire des vaincus, où les chauffeurs de taxi rêvent d'extraterrestres et les jeunes écrivains de succès hollywoodiens.
C'est l'histoire d'un siècle qui commence. Bien ou mal, tout dépend du camp qu'on aura choisi.
Présentation de l'éditeur
« Je suis né le 2 avril 1920 à Hazebrouck, au 41 de la rue du Rivage, et mort à La Madeleine le 9 juin 1989, 143 avenue de la République. Né chez moi, mort chez moi. Entre ces deux dates, ma vie. Je crois qu'en mourant j'ai laissé quelque chose qui ne m'appartenait plus. Quelque chose que je n'ai jamais dit ni même raconté ni même cherché à exprimer, mais qui a constamment été là, fait de fragments, de bribes, de bouts, auxquels les limites déterminées par mes dates de naissance et de décès donnent, sinon un sens, du moins une espèce d'unité. »
Présentation de l'éditeur
Ils racontent dans quelles circonstances ils sont arrivés et vivent ici, au «pays Bonheur» (ainsi le nommaient-ils, quand ils étaient encore là-bas). Ou bien ils rêvent de notre Eldorado et se préparent au grand départ. Ils savent plus ou moins les conditions, les intermédiaires, les passeurs, les tarifs, les multiples dangers. Car beaucoup échouent. Se font prendre ou dépouiller. Ou meurent en chemin.
«Tu ne parles pas bonheur? Pas un mot? Difficile, ça va être pour toi.» A qui dit-on cela? Sokoto? Cachemire? Ou Karachi? Ou Lagos?
Ils sont clandestins, simples toponymes dans cette histoire qui les écoute ou les prend à témoin. Et leurs récits convergent, s'amplifient, s'entrelacent comme les multiples ramifications du flux migratoire. Tous ensemble ils forment un grand choeur narratif à la langue bouleversée et puissante, qui nous invite à entendre la pulsation même de leur peur et de leur espoir. De leur bonheur parfois.
Présentation de l'éditeur
Dans la France des années 2010, minée par de violents antagonismes sociaux, culturels et écologiques, cinq jeunes hommes, menés par un leader charismatique qui prône l'inaction et l'effacement, vont affoler, malgré eux, la République sécuritaire.
Il faut un soupçon de courage et beaucoup d'insouciance pour quitter une vie ennuyeuse pour une vie d'ennuis. Il faut de l'inconscience pour jouer les superhéros dans une fourgonnette qui sent le chevreau et suivre les yeux roux d'une fille dont la malchance congénitale peut changer vos vacances en guerre civile.
Foudres de guerre raconte, de l'intérieur, la naissance hasardeuse, l'essor et la chute grandiose du mouvement le plus immature, populaire et dangereux de ces cinquante dernières années. Entre la Bretagne, les Landes et l'ancienne banlieue parisienne, le destin de ces jeunes gens croise celui d'une société qui s'effondre.
Présentation de l'éditeur
Une grenade qui explose. Un bonze en torche vivante. 1963, Saigon suffoque. Tuyêt aussi, dont les « pourquoi » ne trouvent aucun « parce que ». Mais ça ne fait rien : elle n'a que dix ans. Plus tard, elle comprendra tout. C'est écrit dans le ciel depuis que le ciel existe. Il faut juste attendre.
Très vite cependant, elle n'est plus une, mais deux. L'une rêve encore de poussins, l'autre sait qu'il n'y en a plus. La passerelle ? Un monde où réel et imaginaire s'entrelacent, où l'on croise des personnages étrangers. Un pays en marche vers son destin, où flotte la douceur d'un sourire, celui du journaliste français, son héros (au fait, ce dernier existe-t-il vraiment ?).
Un roman où les questions surgissent, bruyamment ou en silence, à l'image des bombes qui éclatent ou des souffrances qu'on tait. Une histoire douce-amère narrée sur un ton tendre et drôle par une enfant éprise de fous rires, de glace parfumée à la solitude et de métaphores.
Présentation de l'éditeur
Seize lettres écrites entre 1951 et 1963 par Gaston Chaissac (1910-1964), 'peintre rustique moderne' rattaché longtemps à l'art brut.. L'édition de ces lettres respecte l'orthographe des originaux. Elles sont adressées au docteur Périgord, que l'auteur a connu en 1941 lors d'une convalescence ; à René Mendès-France, qu'il côtoye lors des expositions de ces oeuvres de 1940 à 1945 ; au maire de Martigné-Briand ; au directeur des Nourritures terrestres ; à Jean Vodaine...