Le dernier monde

Le dernier monde
Minard Céline
Ed. Denoël

Cosmonaute, Jaume Roiq Stevens accomplit diverses missions dans une station spatiale en orbite autour de la Terre, quand soudain l'évacuation est ordonnée depuis la base en raison d'un incendie. Refusant d'obéir, il demeure seul à bord pendant quelques mois, le temps d'observer une série d'étranges phénomènes terrestres, mais le silence radio persistant le force à rentrer.

De retour à la base, bien des surprises l'attendent : la Floride apparaît désertée de tous ses habitants, dont les vêtements gisent abandonnés, comme après une inexplicable catastrophe. Les animaux, eux, semblent avoir retrouvé leur liberté. Stevens doit se rendre à l'évidence : l'espèce humaine a disparu. Fou de désespoir et comme possédé par une sorte d'ivresse schizophrénique, il entreprend alors, des plaines d'Asie centrale à la Chine, en passant par l'Inde, l'Alto Paraná et l'Afrique, un voyage hallucinant dans l'espace mais aussi le temps et la culture de tous ces mondes disparus.

Mêlant suspense et poésie, cette odyssée du dernier homme sur la Terre emprunte avec une étonnante puissance verbale à la technologie contemporaine comme aux plus anciennes sagas de l'humanité.
Présentation de l'éditeur

Jean de la Ciotat, la légende

Jean de la Ciotat, la légende
Massera Jean-Charles
Ed. Verticales

De celui que les internautes du peloton cyclosportif avaient fini par surnommer JDLC, on sait peu de choses. Son maillot, son cuissard et son casque étaient à dominante rouge, ses résultats étaient médiocres, son entraînement incohérent et ses objectifs largement hors de portée pour un homme qui n'avait pas exercé la moindre activité sportive durant plus de vingt ans. Le 20 août 2005, après deux saisons au sein de l'AVCC (Vélo Club Ciotaden), Jean de La Ciotat met un terme à sa carrière cyclosportive et redevient à plein temps Jean-Charles Massera.

Jean de La Ciotat, la légende débute par une correspondance électronique entre un sportif aux performances peu flatteuses et son alter ego, un intellectuel gêné par le retour du corps dans sa vie et la découverte du premier degré. Soit 365 pages pour comprendre comment, en prenant une licence sous le nom d'un personnage, la fiction peut entrer dans la réalité et - après avoir vécu ce que l'on est en train d'écrire - la réalité dans la fiction.

Et puis, surtout, comprendre comment une conscience critique, convaincue depuis plus de vingt ans que les seules expériences possibles sont celles de la pensée, peut vivre les 180 kilomètres d'une épreuve cycliste se terminant sous un chapiteau festif autour d'une pasta-party...

«Pour comprendre, il fallait que je m'écrive.» J. C. M.
Présentation de l'éditeur

Reprise des hostilités

Reprise des hostilités
Molia Xabi
Ed. Seuil/Fiction & Cie

C'est l'histoire d'une vengeance à la fin du XXe siècle. Celle de Marin, dont le père s'est tué après la fermeture de l'usine dans laquelle il travaillait. Décidé à se faire justice, Marin infiltre l'entourage du principal responsable, un homme d'affaires douteux lancé en politique.

C'est l'histoire d'un mort qui se souvient de sa brève existence, depuis un Paradis en voie de délabrement.

C'est l'histoire d'un parti qui prospère sur un pays malade, où les vieillards écrivent des livres à la gloire des vaincus, où les chauffeurs de taxi rêvent d'extraterrestres et les jeunes écrivains de succès hollywoodiens.

C'est l'histoire d'un siècle qui commence. Bien ou mal, tout dépend du camp qu'on aura choisi.
Présentation de l'éditeur

69 vies de mon père

69 vies de mon père
Degroote Ludovic
Ed. Champ Vallon

« Je suis né le 2 avril 1920 à Hazebrouck, au 41 de la rue du Rivage, et mort à La Madeleine le 9 juin 1989, 143 avenue de la République. Né chez moi, mort chez moi. Entre ces deux dates, ma vie. Je crois qu'en mourant j'ai laissé quelque chose qui ne m'appartenait plus. Quelque chose que je n'ai jamais dit ni même raconté ni même cherché à exprimer, mais qui a constamment été là, fait de fragments, de bribes, de bouts, auxquels les limites déterminées par mes dates de naissance et de décès donnent, sinon un sens, du moins une espèce d'unité. »
Présentation de l'éditeur

Le Bonheur

Le Bonheur
Darley Emmanuel
Ed. Actes Sud

Ils racontent dans quelles circonstances ils sont arrivés et vivent ici, au «pays Bonheur» (ainsi le nommaient-ils, quand ils étaient encore là-bas). Ou bien ils rêvent de notre Eldorado et se préparent au grand départ. Ils savent plus ou moins les conditions, les intermédiaires, les passeurs, les tarifs, les multiples dangers. Car beaucoup échouent. Se font prendre ou dépouiller. Ou meurent en chemin.

«Tu ne parles pas bonheur? Pas un mot? Difficile, ça va être pour toi.» A qui dit-on cela? Sokoto? Cachemire? Ou Karachi? Ou Lagos?

Ils sont clandestins, simples toponymes dans cette histoire qui les écoute ou les prend à témoin. Et leurs récits convergent, s'amplifient, s'entrelacent comme les multiples ramifications du flux migratoire. Tous ensemble ils forment un grand choeur narratif à la langue bouleversée et puissante, qui nous invite à entendre la pulsation même de leur peur et de leur espoir. De leur bonheur parfois.
Présentation de l'éditeur

Foudres de guerre

Foudres de guerre
Berton Benjamin
Ed. Gallimard

Dans la France des années 2010, minée par de violents antagonismes sociaux, culturels et écologiques, cinq jeunes hommes, menés par un leader charismatique qui prône l'inaction et l'effacement, vont affoler, malgré eux, la République sécuritaire.

Il faut un soupçon de courage et beaucoup d'insouciance pour quitter une vie ennuyeuse pour une vie d'ennuis. Il faut de l'inconscience pour jouer les superhéros dans une fourgonnette qui sent le chevreau et suivre les yeux roux d'une fille dont la malchance congénitale peut changer vos vacances en guerre civile.

Foudres de guerre raconte, de l'intérieur, la naissance hasardeuse, l'essor et la chute grandiose du mouvement le plus immature, populaire et dangereux de ces cinquante dernières années. Entre la Bretagne, les Landes et l'ancienne banlieue parisienne, le destin de ces jeunes gens croise celui d'une société qui s'effondre.
Présentation de l'éditeur

Le journaliste français

Le journaliste français
Ngu? Tuy?t-Nga
Ed. Grand Miroir

Une grenade qui explose. Un bonze en torche vivante. 1963, Saigon suffoque. Tuyêt aussi, dont les « pourquoi » ne trouvent aucun « parce que ». Mais ça ne fait rien : elle n'a que dix ans. Plus tard, elle comprendra tout. C'est écrit dans le ciel depuis que le ciel existe. Il faut juste attendre.

Très vite cependant, elle n'est plus une, mais deux. L'une rêve encore de poussins, l'autre sait qu'il n'y en a plus. La passerelle ? Un monde où réel et imaginaire s'entrelacent, où l'on croise des personnages étrangers. Un pays en marche vers son destin, où flotte la douceur d'un sourire, celui du journaliste français, son héros (au fait, ce dernier existe-t-il vraiment ?).

Un roman où les questions surgissent, bruyamment ou en silence, à l'image des bombes qui éclatent ou des souffrances qu'on tait. Une histoire douce-amère narrée sur un ton tendre et drôle par une enfant éprise de fous rires, de glace parfumée à la solitude et de métaphores.
Présentation de l'éditeur

Les finances de ma belle mère sont en déficit

Les finances de ma belle mère sont en déficit
Chaissac Gaston
Ed. Harpo &

Seize lettres écrites entre 1951 et 1963 par Gaston Chaissac (1910-1964), 'peintre rustique moderne' rattaché longtemps à l'art brut.. L'édition de ces lettres respecte l'orthographe des originaux. Elles sont adressées au docteur Périgord, que l'auteur a connu en 1941 lors d'une convalescence ; à René Mendès-France, qu'il côtoye lors des expositions de ces oeuvres de 1940 à 1945 ; au maire de Martigné-Briand ; au directeur des Nourritures terrestres ; à Jean Vodaine...

Dérive

Dérive
Vallejo François
Ed. Viviane Hamy

Le chapitre manquant d'Ouest

'C'est bien ce qui embarrasse Lambert, que son maître soit mis en doute et que lui, le simple employé, soit comme pris en amitié. Il faut dire, ils se sont trouvé un même goût, Lambert et Victor Hugo. Tous les deux, c'est les chiens, ils les aiment. [...]

Guernesey sort tout juste de la pénombre, les hommes de peine quittent leurs maisons, les pêcheurs. Victor Hugo interroge Lambert sur ses chiens, et leur race et leur taille et leur nom ; s'ils ne vont pas perdre leur conduite, si longtemps loin de leur maître. Il s'y entend, Victor Hugo, un fameux homme, pense Lambert, vraiment un homme de valeur, un connaisseur des chiens. Lux saute autour d'eux. Victor Hugo prend un air grave : Et vos chiens à vous ? Que font, loin de nous, ceux que nous aimons ? Ils se penchent tous les deux, Hugo, Lambert, vers la mer, comme si les chiens des Perrières allaient surgir de la mer, en meute, par l'est.'

Dérive faisait partie d'une version intermédiaire du roman Ouest, paru en 2006 aux éd. Viviane Hamy. Dans l'économie du récit lui-même, il est apparu à François Vallejo que ces pages ne devaient pas figurer dans la version définitive.
Pour l'éditeur, cependant, cet épisode possédait une existence autonome forte. Et il aurait été bien fou de se priver sans retour de la rencontre entre la figure de Victor Hugo et les personnages de Ouest...
Présentation de l'éditeur

Lettres de Madagascar. 1907-1910

Lettres de Madagascar. 1907-1910
Paulhan Jean
Ed. Claire Paulhan

À l'aube du XXe siècle, Jean Paulhan vint vivre à Madagascar : « Il y a des pays de collines rouges où l'on trouve de petits lacs verts. C'est un pays tout à fait bien. Et puis on est libre » confiait-il alors à un ami. Nommé au nouveau Collège de Tananarive - que venait de fonder le Gouverneur général Augagneur -, le jeune professeur s'intéressa aux Malgaches et à leur langue, recueillir des proverbes traditionnels en passe d'être oubliés, les Hain-Teny, mais se heurta bientôt aux manières des fonctionnaires et des colons. Ces 121 lettres adressées à sa famille pendant les trois années de son séjour forment un témoignage ingénu, souvent critique et parfois visionnaire, sur la vie quotidienne d'une Colonie. Mais Madagascar est surtout le lieu initiatique où le jeune homme rêveur, loin de l'emprise de sa famille et de sa fiancée, passa à l'âge adulte. C'est là aussi que s'enracina son goût pour le langage et ses secrets pouvoirs...

« Il fait froid chez nous ce soir », écrivait-il à sa mère en juillet 1909. « Maintenant la nuit est venue. Tout à l'heure Autret [son colocataire] va rentrer et nous dînerons. [...] Puis nous descendrons dans la ville et dès que nous aurons dépassé le palais de la Reine il fera brusquement très chaud. Alors nous nous arrêterons de courir. Nous ne fumerons pas mais nous marcherons très doucement et nous causerons avec les gens sur la route. / Nous passerons entre le collège et les arbres du jardin d'Andohalo. [...] Quand nous serons au bout du jardin, je dirai à Autret : « Allons-nous à Antaninarenina ? » C'est le beau quartier, celui de la résidence et des XXX des gens bien. ' Non, dira Autret, il ne faut pas nous accoutumer au luxe. ' Alors nous ferons encore un grand tour par de petites rues, dans du sable et des tas de cendres, avec une lanterne à la main. / Souvent nous nous sommes déguisés en malgaches, les pieds nus dans des sortes de sandales de moines, en grand lamba, et la figure un peu noircie. et nous avons causé, quelquefois, avec d'autres malgaches sans être reconnus. Nous étions fiers. »
Présentation de l'éditeur

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