«Il était une fois deux frères qui étaient de faux jumeaux mais des frères authentiques. Il était une fois un homme fragile qui avait épousé une femme folle et adopté des nains hongrois qui, selon la légende, avaient quitté leur pays pliés en quatre dans une valise. Il était une fois un étranger peu loquace qui attendait avec un revolver à la ceinture de pouvoir un jour régler une dette morale. Il était une fois un très vieux médecin anglais qui avait appris que le monde est un jardin. Il était une fois un homme et une femme qui s'aimaient d'un grand amour mais ne le savaient pas encore...»
Présentation de l'éditeur
À Little America, la petite ville où il est né, Eugène Green regarde passer les tornades sous ses fenêtres. Elles lui inspirent un désir puissant de destruction, de table rase. C'est l'époque où Reagan lance sa Guerre des Étoiles, où les États-Unis basculent dans la fiction, et la violence d'Eugène le conduit à fuir, à s'exiler.
Fils de l'Amérique profonde ou enfant mythomane s'inventant un destin de martyr, Eugène Green devient, au fil des pages, la figure emblématique de la charnière des temps, l'icône d'un siècle désincarné, irréel, où l'image l'emporte sur la réalité.
Présentation de l'éditeur
Le sait-on assez ? L'auteur de Tous les matins du monde (1991) et des Ombres errantes (prix Goncourt en 2002) a publié à ce jour une cinquantaine d'ouvrages. Aux romans - de Carus en 1979 à Villa Amalia publié l'année dernière, en passant par Le Salon du Wurtemberg ou Les Escaliers de Chambord -, il a mêlé les contes, forme privilégiée à ses yeux parce qu'elle renvoie à la nuit de l'enfance, ainsi que les Petits traités spéculatifs dont l'entreprise se prolonge dans le sidérant work in progress intitulé Dernier royaume.
Comme un compositeur baroque, improvisant sur une basse continue, il a tissé de multiples variations sur quelques thèmes omniprésents : le sexe et la mort, la sauvagerie et le secret, la naissance et les états qui la précèdent. Toujours à l'écart des constructions systématiques comme des genres littéraires préétablis : récit et spéculation s'entrelacent, le traité se fait poésie, l'essai accueille le journal intime.
Qu'est-ce qu'un littéraire ? demande ici Pascal Quignard, dans un texte inédit où s'entend toute la singularité de sa voix. À quoi quelques-uns de ses lecteurs ont fait écho, en interrogeant l'oeuvre multiple, hybride et secrète de ce littéraire-là.
Présentation de l'éditeur
Créé en 1953 par Henri Vernes (né en 1918), Bob Morane est le héros d'une série de romans d'aventures mythiques dont l'essentiel a paru dans la non moins mythique collection Marabout Junior. Plus de deux cents histoires ont conté ses combats contre les pires ennemis de l'Humanité, parmi lesquels l'immortel Monsieur Ming, alias l'Ombre Jaune, ou l'envoûtante Miss Ylang-Ylang à la tête de l'organisation Smog.
Longtemps méprisé par l'establishment littéraire, le créateur de Bob Morane trouve peu à peu sa juste place. On découvrira ici des entretiens complices et malicieux avec Henri Vernes dans son propre rôle ; des pages choisies qui révèlent la richesse stylistique et la diversité thématique de la série ; les témoignages de personnalités littéraires, artistiques et politiques ; un essai où sont relevés, entre autres, l'importance de l'humour et des rôles féminins. Daniel Fano nous invite à une expédition captivante dans l'univers de l'un des grands maîtres de l'aventure.
Présentation de l'éditeur
Est-ce l'alcool en carafon, le cuir brun, le mobilier vieux chêne, le feu qui crépite dans la cheminée ? Ce climat anglais où l'on s'assassine en grignotant des scones et en buvant du thé ? Il lui semble que chaque chose est bien à sa place, que chaque personne autour de cette table est un peu trop racée pour être honnête. S'appelle-t-on Ethel Brakefield dans la vie ? Ou Ernst von Sydow ? Ou même Lucas Cranach ?
Un relais de chasse absent de tous les guides spécialisés. Cinq hommes, deux femmes, qui viennent des quatre coins de l'Europe et ne se connaissent pas. Sept chasseurs pris par la neige, qui doivent se défendre du froid, de la faim, de la paranoïa qui les guette. Prisonniers ? D'une île à la rigueur, mais d'une forêt ? Ils le sont pourtant, serrés par les arbres, piégés par la neige. L'un d'eux commence à douter : et s'ils n'étaient pas victimes du hasard, de la malchance ?
Au fil des pages, René Derain acquiert la conviction qu'il est condamné, qu'il va mourir. Non pas de froid, de fatigue, de gangrène ; il sera assassiné. Il sent, dans son dos, le souffle d'une intelligence. Il sait qu'ils sont devenus de vulgaires pantins. Et que le piège ne demande qu'à se refermer.
Un style vif et moderne, des personnages énigmatiques et ambivalents, La Délégation norvégienne est un roman fantastique au climat lourd et oppressant. Une mise en abyme vertigineuse !
Présentation de l'éditeur
Lorsque David lui apparaît en rêve, Raj se retrouve projeté dans son enfance : les champs de canne, un père à la violence prévisible, la tendresse maternelle, les jeux près de la rivière avec ses frères, le soleil brûlant, les pluies diluviennes. Un bonheur précaire balayé par un cyclone, et l'installation de la famille près de la prison où vivent de mystérieux réfugiés.
Le 26 décembre 1940, l'Atlantic accoste à Port-Louis avec, à bord, quelque 1 500 Juifs, refoulés de Palestine et déportés à l'île Maurice, alors colonie britannique. À cette époque Raj ignore tout du monde et des tragédies qui s'y déroulent.
Au soir de sa vie, il est rattrapé par le souvenir de ces événements qui l'ont marqué au fer rouge. Et par la honte d'être un homme.
Présentation de l'éditeur
Un matin brûlant de mai 2003, une file de prisonniers franchit les portes du pénitencier de Rilima, en chantant des alléluias. Ces anciens tueurs rwandais viennent d'être libérés, à la surprise de tous, notamment des rescapés qui les regardent s'installer à nouveau sur leurs parcelles, à Nyamata et sur les collines de Kibungo ou Kanzenze.
Que peuvent désormais se dire Pio et Eugénie, le chasseur et le gibier à l'époque des tueries dans la forêt de Kayumba, lorsqu'ils se croisent sur le chemin ? Comment Berthe et le vieil Ignace peuvent-ils se parler au marché puisque toute vérité est trop risquante ? Quels sont les maléfices qui les frappent ? De quelle façon partager Dieu, la Primus, la justice, l'équipe de foot ? Et revivre avec la mort et les morts ? Que ramène-t-on de là-bas ?
« Moi aussi je me sens menacée de marcher derrière la destinée qui m'était proposée... De quoi ? Je ne sais le dire. Une personne, si son esprit a acquiescé à sa fin, si elle s'est vue ne plus survivre à une étape, si elle s'est regardée vide en son for intérieur, elle ne l'oublie pas. Au fond, si son âme l'a abandonnée un petit moment, c'est très délicat pour elle de retrouver une existence. »
Présentation de l'éditeur
Igor est un photographe, il vit en Suisse, à Lausanne. Il a des amis, des voisins, une mère, deux plus jeunes demi-frères qui sont champions de natation. Son père s'est noyé quand il était petit. Son existence offre toutes les apparences de la tranquillité, et de fait elle est tranquille. Un jour, il va au Mexique photographier les paysages, en vue d'un livre avec un écrivain de ses amis. Il y rencontre une femme plus âgée que lui, la quarantaine, avec qui il va manquer se perdre dans le désert. Ils vivent un amour discret, confiant, à distance parce qu'elle vit en Espagne.
Un jour il se noie. On ne retrouve pas son corps.
Après, son amie vient passer une nuit dans son appartement, il lui apparaît.
Il est extrêmement difficile d'expliquer les raisons pour lesquelles ce très bref roman exerce sur son lecteur un tel pouvoir, un pouvoir calme, et comme apaisant. C'est une histoire à la fois simple et riche de tout ce qu'une tonalité discrétement intense laisse supposer de non exprimé, de retenu.
Il y a cette notation, à propos des deux personnages principaux, qui dit un peu de ce charme : « Comme toujours ils étaient l'un et l'autre émus de se parler. Et ils étaient frappés par la quantité de choses qu'ils arrivaient à se dire en si peu de temps et en parlant si peu d'eux-mêmes. » Voilà, il y a de cela dans ce livre, une manière de dire baucoup en peu de mots, et sans le faire remarquer non plus.
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« Maintenant qu'elle était morte, il me fallait affronter la vacuité de mon esprit : j'avais vécu l'inoubliable et je passerais le restant de mes jours à ressasser ce deuil. Si Thomas n'avait pas dispersé les cendres de Sola dans la mer, j'aurais été assez fou pour les conserver, disputant à mon frère la propriété des reliques. J'avais des rêveries morbides, j'enviais ceux qui invoquaient les mânes des trépassés pour avoir avec eux un colloque qui ouvrait les portes de l'invisible. Mais pour ma sauvegarde, je m'ingéniais à découvrir des explications rationnelles. Les peut-être que j'avançais étaient des prémisses qui ne bouleversaient pas la donne. L'équation demeurait identique : j'avais perdu Sola, et moi qui aurais dû être une vigie aux aguets, je n'avais pas prévu la tempête. »
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Qu'ils y reviennent ou le quittent sans espoir de retour, qu'ils en poursuivent le souvenir ou cherchent à lui échapper, qu'ils y vivent seuls ou dans le huis clos infernal d'une famille, les personnages de ce livre affrontent le secret de leur existence à travers un lieu auquel ils sont liés - maison, jardin, contrée ou île.
Tous font l'expérience cruciale du rêve qui bouleverse leur destinée et les arrache à eux-mêmes pour les projeter dans l'énigme du monde.
Pour le meilleur et pour le pire, les uns lucides, les autres non, de bonne ou de mauvaise foi, héroïques ou lâches, ils ont choisi d'habiter la maison de l'écriture pour arracher au silence un peu de l'inconnu qui est en eux.
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