Paris, une semaine de mai caniculaire. Du lundi au samedi, dans les alentours de l'église Saint-Sulpice, à l'occasion d'un mariage et d'un enterrement une vingtaine de personnages principaux vont se croiser, se heurter, s'aimer, se quitter; certains verront des projets essentiels se réaliser, d'autres s'effondrer tout espoir... Le roman explore, dans un enchaînement de plans successifs, ces vies tressées avec une exceptionnelle virtuosité, formant la trame d'une réflexion à la fois jubilante et profonde sur l'amour et sur l'art.
Présentation de l'éditeur
Fin de printemps 40 en France. Sur une des routes de l'exode se traînent à pied un proxénète, Saint-Jean, et trois putes, dont l'une, aveugle, allaite un nourrisson. Mais le bébé meurt et Saint-Jean le remplace par un autre trouvé dans une valise abandonnée. C'est le début d'une folle histoire d'amour entre lui et l'enfant... La petite troupe trouve bientôt son paradis en pleine déroute dans un lieu magique fait de marais et de légendes au bord d'un fleuve. Là, à la Riviera, énorme baraque rouge et biscornue que Saint-Jean transforme en boxon, le petit Pierre grandit avec comme soleils l'ombre noire du mac, la lanterne rouge du bordel et les yeux sans amour de sa mère aveugle... Mêlant le merveilleux d'un conte au réel de la guerre, Richard Morgiève met en scène une faune joyeuse de Français du cru et interprète avec une sauvagerie visionnaire les dessous d'une défaite historique subtilement éludée par notre mémoire nationale.
Présentation de l'éditeur
New Valley, 2016. Immeubles en ruines. Fenêtres murées. Trafic des âmes et pneus en flammes au coin des rues. Dans cette métropole à l'agonie, moi, Randall Hollister, cocaïnomane né de père inconnu, j'ai tué ma mère. Pour son bien, pour le mien.
Puis je suis parti. Je voulais mettre de l'espace entre cette violence et moi.
En réalité, c'est à travers le temps que j'ai fui. Je me suis glissé dans ses replis, mon cerveau malade ignore par quel prodige. Je suis arrivé en 1961, dans une petite ville de banlieue. Propre. Riche. Le bonheur comme dans un catalogue. Allées fleuries, maisons à perron, Ford et Chevrolet grandes comme des péniches brillant au soleil, réfrigérateurs pleins qui ronronnent. Me voilà en plein âge d'or de la consommation. Golden Years. Comment cette société parfaite a-t-elle pu engendrer l'époque délabrée qui vu naître ? Je le découvre en assistant à la chute de la cité modèle dans un gouffre qu'elle a creusé de ses propres mains.
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Si Yaël Koppman n'avait pas croisé, à la faveur de ses travaux universitaires, la figure de John Maynard Keynes, sa vie serait probablement restée ce qu'avec un brin de complaisance et beaucoup de dérision elle dépeint dans son journal intime : celle d'une trentenaire dés?uvrée, cultivant une relation conflictuelle avec sa mère, vivant en colocation avec son meilleur ami, collectionnant les hommes et s'en remettant en général à sa brillante cousine, Clara, éditrice de son métier.
Quand cette dernière lui suggère de se désennuyer en écrivant de la Chick Lit, de la littérature de poulette ? genre qui lui conviendrait parfaitement, glisse la perfide ?, Yaël est piquée au vif : elle écrira, oui, mais sur la filleule de Keynes, son économiste préféré, qui était aussi la nièce de Virginia Woolf, son écrivain préféré. Bien consciente que la figure d'Angelica Garnett, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, lui tend un étrange miroir, elle se lance à corps perdu dans des recherches sur cette petite fille qui a grandi solitaire parmi les grandes figures de Bloomsbury, qui a vécu bien malgré elle la vie quasi communautaire de ces fantasques intellectuels des années vingt et assisté à leurs expériences sexuelles.
À travers la vie d'Angelica, c'est bientôt la sienne propre que contemple Yaël, celle de ces enfants des années soixante-dix curieusement frustrés que leurs parents n'aient pas renoncé à leurs utopies. Le constat est acide et sans illusion, et sous couvert d'un aimable récit autobiographique, Le Journal de Yaël Koppman devient le roman au vitriol d'une génération qui, si l'on en croit l'exemple de Yaël, finira par trouver son équilibre.
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Né à Harlem en 1924, mort à Saint-Paul de Vence en 1987, noir, bâtard, homosexuel, écrivain, James Baldwin a combattu sans relâche la ségrégation raciale. Mais ce n'est pas à ce titre que l'admire Alain Mabanckou. Dans cette longue lettre qu'il lui adresse post-mortem, il salue en Baldwin l'esprit libre qui refusa, en littérature comme en politique, que sa lutte mène au repli communautaire. L'hommage épistolaire se mue alors en échange complice ; citations de l'?uvre du maître et commentaires se confondant presque pour rappeler qu'il n'est d'homme qu'universel. Alain Mabanckou et James Baldwin avaient bien des choses à se dire. L'un comme l'autre, ils n'acceptent que deux identités : celle d'écrivain, et celle d'être humain.
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Quelqu'un s'avance là et c'est une femme. Mettons qu'on ne fasse que la regarder et l'entendre. Regarder comment elle parle, entendre comment elle raconte. Non pas ce que ça cache mais ce que ça montre. Quelqu'un s'avance là et tout y est. Le monde entier dans sa voix, ses mots, ses mimiques. Pendant que l'Histoire poursuit son chemin héroïque et vain, un précipité de modernité se pose là et c'est une femme.
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Ce livre raconte l'histoire de la Belgique à travers la vie de ses rois. Chaque souverain est saisi à un moment emblématique de son règne. Léopold Ier quand il entre dans un pays où il n'a jamais mis les pieds ; Léopold II, en tricycle sur la digue d'Ostende, se rendant chez sa maîtresse ; Baudouin le jour où il refuse de signer la loi sur la dépénalisation de l'avortement.
Les femmes, les frères, mais aussi les enfants décédés ou naturels (une tradition monarchique) sont les figures secondaires d'un roman familial qui se lit comme un véritable roman-feuilleton, avec ses coups de théâtre et ses rebondissements. Le fantasme de l'abdication, récurrent chez chaque monarque, le culte du secret, les angoisses (folie, phobie, neurasthénie), les accidents, les guerres, les drames, les haines et les rivalités sont les ressorts cachés d'une grande aventure individuelle et collective.
Loin de toute hagiographie, cet ouvrage décapant traite les rois non comme des figures de papier, mais comme des individus réels qui ont un corps, des failles, une personnalité propre et, si possible, une vie privée.
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Alger en proie à la grande terreur au début des années 90. L'eau est distribuée deux fois par semaine, au coeur de la nuit. Dans cette oasis où la vie reprend, Zakaria, écrivain officiel déchu et traqué, observe ses voisins depuis son balcon. Ils se nomment Nasser, Malika, Rose, ou Samir, ils sont le petit peuple des survivants, simples et ingénieux, et ils vont l'entraîner dans l'exploration la plus romanesque de son existence.
La force de ce livre vient du fond des âges. Elle se joue dans l'art de confronter une imagination inouïe à l'examen lucide de la vie quotidienne. Les héros de Fellag envisagent nos rêves les plus fous, nos peurs les plus sourdes, et toutes les stratégies que nous inventons pour éclairer nos nuits.
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Au centre du roman, une chaussure abandonnée sur un toit parisien. Tous les personnages du livre fréquentent le même immeuble, à proximité des rails de la gare du Nord. On rencontrera un enfant rêveur, un cambrioleur amoureux, trois malfrats déjantés, un unijambiste, un présentateur vedette de la télévision soudain foudroyé par l'évidence de sa propre médiocrité, un chien mélancolique, un immigré sans papiers, une vieille excentrique, un artiste (très) contemporain, un narrateur au bord du suicide... et une chaussure pleine de ressources romanesques.
L'imbrication des histoires les unes dans les autres à l'intérieur du roman permet à Vincent Delecroix d'aborder des registres très différents, du délire philosophique à la complainte élégiaque en passant par la satire de moeurs et par la peinture drolatique de la solitude - thème de prédilection de l'auteur.
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Il est des êtres si étranges et si effarés qu'il est impossible de les réduire à un portrait. Telle est l'amante. Son compagnon l'observe depuis des années sans espoir de jamais la comprendre. Elle a éveillé sa vie qui, jusqu'à leur rencontre, somnolait derrière des montagnes de livres. Ils n'ont pas de quotidien, juste des embrasements. Il n'est donc pas étonné par sa décision de fuir les agressions du monde en se réfugiant dans une maison isolée sur une île de l'Atlantique. Désormais elle vivra sans téléphone, ni radio, ni télévision, ni journaux. À l'abri des pollutions. L'amante s'offre dès lors aux caprices du vent et de la pluie, elle éprouve la tentation d'avancer dans l'océan. Les visites de son compagnon sont comme des parenthèses de la solitude. Une tempête, en dévastant l'île, comblera leur goût du désordre. Ils reconnaîtront en elle l'insurrection de la beauté qu'ils attendaient depuis leur première étreinte.
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