Les cyborgs ont fini par succéder aux hommes.
V. Dee a succédé aux cyborgs... un Grand Ordinateur, une entité riche de toute l'évolution. Mais l'univers n'en demeure pas moins une énigme. Il n'y a pas de « savoir absolu ».
Quand a-t-on fait fausse route ? Ne faut-il pas tout recommencer à partir des humains, de leur sensibilité, de leurs intuitions ?
Le « Programme » choisit dans le passé une femme capable d'endosser le rôle d'une Ève nouvelle. Le cyborg dans lequel celle-ci réapparaît découvre les fonctions de la chair, de la sensualité, de l'amitié, de l'amour.
L'humain est composé à part égale d'un désir d'anéantissement, de fusion dans l'universel. Un as de l'aviation servira de support, un héros mort en 1917 après plus de cinquante duels à son avantage, le prochain « Adam », un homme qui refuse les limites attachées au corps.
Le couple s'unit après maintes péripéties les conduisant de New-York au Kenya, d'un gangster de Harlem aux chamans massaïs.
Un enfant naîtra, un point de lumière dans la nuit infinie.
R.A.
Présentation de l'éditeur
Quelque part au milieu de l'océan, une terre, une île, des rues, des décharges, des plaines immenses et oubliées où se déroulent des tragédies. Quelque part toujours sur une terre dominée par les puissants, Dollaromane à leur tête, des tirailleurs, des femmes aux cheveux de paille, des ancêtres sur la piste de leur libido perdue. Entre la mémoire et l'actualité plane un temps brouillé où rien ne distingue les faits d'hier de ceux d'aujourd'hui.
Face à eux : Za, personnage démesuré à la recherche du corps de son fils emporté dans un ruisseau encombré de détritus, le « fleuve de cellophane ». Sa femme est folle, lui-même a connu la prison, la torture. Il invective, demande pardon, s'humilie, s'esclaffe, chante, récite des poèmes. Za, gorgé de barbarie, est réduit à la seule liberté qui lui reste, une liberté immense qu'il brandit dans son désespoir : celle du langage, celle du rire.
Un roman d'une inventivité verbale inouïe, qu'on se surprend à lire avec une bien cruelle jubilation...
Présentation de l'éditeur
Lydia est une femme très âgée, presque aveugle et presque sourde, une vie fragile qui arrive à son terme. Mais Lydia a été une femme forte, courageuse, héroïque, un agent de la Résistance dans la Belgique des sombres années 1943-1944. Ses documents, conservés au mépris de toute prudence, et les journaux de ses deux petites filles, révèlent les bombardements, le passage incessant des avions, l'installation des Allemands dans la demeure, l'avance des Alliés, l'engagement contre l'occupant, la vie dans un monde en guerre.
La petite Julie est fascinée par ce tas de secrets qu'elle devine en Lydia, son arrière-grand-mère. Entre la vieille dame qui ne se déplace plus seule et la résistante infatigable, un monde, une personnalité hors du commun que Julie, question après question, touche du doigt et dévoile au lecteur. Car Lydia, par la grâce de l'écriture et des condensations biographiques, est devenue un être de lettres, comme disait Valéry, mais aussi pétri de chair, de sentiments et de la dimension historique que seul le roman, en ce qu'il diffère de l'essai ou de la biographie, a le pouvoir d'élaborer.
Présentation de l'éditeur
« Nicolas Ancion, le jeune auteur belge que la France devrait s'arracher. » Didier van Cauwelaert
Bruxelles est une ville en plastique, comme le reste de la planète : on y voit courir des petits bonshommes dérisoires, emportés dans le courant de leur vie comme des bouteilles vides à la surface du canal. On rit, on se bat, on se débat, puis on se laisse aller et on se retrouve noyé dans la vase, sans avoir rien remarqué. À moins qu'un soubresaut ne change le cours des choses.
Il suffit de presque rien : une tache de sauce, un appareil photo, une agrafeuse, un abri de jardin ou un paquet de cigarettes pour qu'une vie banale bascule dans la grande aventure, pour que l'absurde redonne des couleurs à une existence terne.
[... Si je n'avais pas eu cette réunion importante ce jeudi-là, si je n'avais pas mis ma chemise bleu clair avec les fines lignes blanches, si je n'étais pas descendu en vitesse manger un durum sauce samouraï, si je n'avais pas mordu aussi fort en plein milieu de la crêpe, si la viande d'agneau ne s'était pas dérobée sous la pression de mes dents, si l'un des morceaux n'était pas tombé pile sur ma cravate et s'il n'avait pas glissé vers la gauche, il n'aurait pas maculé en une traînée blanchâtre et huileuse, tout un pan de ma chemise. Et ma vie n'aurait pas basculé. Une tache pareille, c'est une honte pour n'importe qui. Pour n'importe qui de sérieux, pour n'importe qui d'important. Moi, j'étais quelqu'un comme ça...]
Présentation de l'éditeur
«Grande famille, écrit Jean, ils ont beau dire grande famille, on ne se connaît même pas, entre nous ; même pas tous ceux du bloc B. Ils peuvent bien nous rassembler une fois par an pour les voeux du président, ce jour-là on reste groupés par service. Au-delà des services, on ne fait que s'observer.» Jean, Domi, Philippe, Suzanne... Depuis quand travaillent-ils ensemble au Bureau ? Ils ne s'en souviennent pas.
Nicole Malinconi, de sa plume minimaliste et pourtant furieusement tendre, décortique une vie de bureau après l'annonce d'une restriction de personnel. Et c'est comme si, dans une partie de cartes, le jeu que vous aviez en main change de figures et de couleurs. Au bureau est un petit chef-d'oeuvre d'empathie, dans un monde trop souvent en peine de tendresse et de générosité.
Présentation de l'éditeur
Un vieux dicton ? une malédiction peut-être ? veut que l'on souhaite à son ennemi de devoir écrire un livre.
Sept, ajoute George Steiner, comme le temps de la Création, comme le nombre de branches du chandelier.
Que ces livres Steiner ait jamais voulu les écrire réellement, peu importera au lecteur. On le croira volontiers dans certains cas, où il n'est pas jusqu'au plan qui ne nous soit exposé. On en doute dans d'autres où le sujet annoncé est prétexte, à la manière de Montaigne, à dériver vers un autre propos, plus autobiographique.
En ouverture, la mésaventure du jeune journaliste Steiner qui entreprend de se lancer dans la biographie d'un monstre sacré de la sinologie occidentale, Joseph Needham, l'auteur d'une impressionnante histoire de la science en Chine, inachevée malgré ses huit forts volumes. L'occasion toute trouvée de s'interroger sur ces ?uvres continents qui finissent par n'avoir d'autres fins que de se maintenir en vie, par leur inachèvement.
Les ?uvres suscitent souvent des jalousies qui frisent chez certains sujets la démence criminelle, comme le poète Cecco d'Ascoli qui, toute sa vie, se jugea persécuté par la splendeur de Dante. Qu'est-ce que vivre à l'ombre de génies reconnus, quand on n'est soi-même qu'un brillantissime esprit ?
Nous entrons dans la sphère intime de Steiner, qui parlera tour à tour du sexe dans différentes langues, de son rapport à Israël ou à la culture européenne à travers la crise des humanités au profit des sciences exactes, sans oublier la grande question ? celle de ses convictions politiques.
Chemin faisant, le lecteur est promené à travers siècles et continents par l'auteur. Si ce dernier n'a pas écrit ces livres, ne serait-ce pas qu'il n'entendait répondre directement à aucune des sept questions ?
Présentation de l'éditeur
Table
§ 1 A droite de mon bureau il y avait une fenêtre, une des cinq grandes fenêtres sur la rue
§ 3 Je me lève de ma chaise et je vais à la fenêtre. Je regarde dans la rue
§ 4 Du trottoir en face, on voit bien la plaque de Gauguin, entre les deuxième et troisième fenêtres
§ 12 Je suis 'entré dans la carrière'... universitaire à l'automne de 1958, comme assistant délégué de mathématiques auprès de la faculté des sciences de l'université de Rennes
§ 34 Je n'ai rien dit de la chaleur. La chaleur incessante. L'uniforme lourd du bidasse. L'eau pour les ablutions rare, froide sans rafraîchir.
§ 65 Au mois de juillet de l'an 64 et pendant tout le second semestre de cette année-là, je fus envahi de mathématique,
§ 69 Il est temps de faire entrer en scène le personnage principal de la pièce, madame CATEGORIE.
§ 87 La cérémoniale 'soutenance de thèse', et il faudrait dire 'soutenance de thèses', 'soutenance' au singulier, mais 'thèses' au pluriel,
§ 88 Froid et tempestueux fut cet hiver-là
Jacques Roubaud
Présentation de l'éditeur
Soudain, il est sur moi. Ses poings cognent, me martèlent la tête. Ses poings enjoignent que je sois muette, sourde, aveugle, infirme. Ses poings commandent que je sois sans passé. Sans mémoire. Sans enfance. Ses poings exigent que je ne vive pas.
Ce livre est le récit d'une destruction en trois actes : un père, une mère et un fiancé enferment une jeune fille dans un quotidien de violence et d'humiliation.
Avec une émotion contenue, dans une écriture âpre, toujours sur le fil, le roman de Corinne Hoex dresse le portrait d'un père dont la narratrice n'a connu que le mépris, d'une mère dont le regard fuit et la nie, d'un amoureux qui, avec la complicité des parents, s'épanouit en la battant.
Ma robe n'est pas froissée nous entraîne dans l'univers de la maltraitance. Après Le Grand Menu, Corinne Hoex poursuit ici une dénonciation de l'abus de pouvoir et observe comment, encouragée par la surdité du monde, la violence physique et morale subie par une femme se transforme en destin.
Bruxelles, une belle nuit de l'été 2003. Sept statues de bronze s'animent nuitamment à l'appel de la statue du roi Albert Ier et allient leurs talents pour repousser un mystérieux envahisseur. Le bataillon des bronzes ne dispose que d'une seule et magique seconde pour sauver la ville de Bruxelles. Plus que jamais dans le Royaume, il est indispensable qu'au-delà des différences, l'union fasse la force? Ce conte urbain est une parabole pleine d'humour et de fantaisie sur la peur de l'inconnu et sur les vertus de la diversité et de la complémentarité. Clin d'?il affectueux à l'histoire de la Belgique, il fait vivre sous nos yeux le roi Albert Ier, Thyl Ulenspiegel et Nele, Manneken-Pis, Éverard 't Serclaes, Godefroid de Bouillon et l'Homme de l'Atlantide.
Présentation de l'éditeur
Dans le huit-clos de la conscience, passé et instant présent, rencontres et paysages défilent, parfois se téléscopent. La narratrice se souvient et interroge. Elle fait le guet telle une sentinelle, en quête de signes et de sens. Bribes d'émotions, tableaux citadins, évocations rurales se mêlent aux menus faits de la vie quotidienne pour composer un monologue intérieur.
Sentinelle fait entendre une voix qui, partagée entre ennui et euphorie, questionne le temps, le désir et le deuil. L'identité s'élabore par fragments, dans la quête d'une réponse toujours en devenir.
Anne Thébaud a publié Reliquaire, en 2001 chez le même éditeur. Elle s'est donné la mort le 10 septembre 2007.
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