Le bal des princes

Le bal des princes
Nimrod
Ed. Actes Sud

Après de longues années d'exil, un jeune professeur de littérature est en partance pour le village de son aïeule. Ce matin-là, il traverse le fleuve et rejoint la terre de son enfance, mais au calme habituel s'est, semble-t-il, substitué une étrange agitation : l'un des colonels de l'armée est attendu dans cette campagne tchadienne pour une visite très officielle. Alors que les regards du jeune homme s'évadent vers la beauté des paysages alentour, les villageois l'identifient sans tarder comme la seule personne capable de leur servir d'interprète auprès du colonel. Car les dialectes en ces régions sont multiples et l'isolement de ces provinces du Sud ne pourra s'effacer qu'au prix de l'engagement des populations dans un même combat.

Dans la lumière de midi, le jeune homme devient le médiateur entre le chef de village et cet illustre chef de guerre : une sorte de passeur sommé de rendre intelligibles l'Ancien et le Moderne, d'être le dépositaire des uns et des autres - bien qu'incompris des deux camps -, pour qu'advienne, peut-être, un monde plus homogène.

A travers cette rencontre entre un fils de l'exil et le pouvoir incarné par un militaire, Nimrod explore l'infini du sensible. Dans une langue éminemment poétique, son personnage aborde les rivages de ses contraires : cette condition d'étranger qui fait de lui un amoureux des êtres et des lieux de cet autre versant de sa vie.

Paris, mon pote

Paris, mon pote
Giraud Robert
Ed. Dilettante

Nom : Giraud, prénom : Robert (la maison accepte également Bob, avec le rond de serviette d'un « O » moelleux à souhait), profession : flâneur virtuose, flânocheur émérite, maître-rôdeur, promeneur comme on a l'œil bleu et le menton pointu. Une vie à laisser la trace de ses coudes sur tous les zincs panaméens, à empreindre le bitume de la sculpture de ses chausses. Grand du comptoir comme d'autres d'Espagne. Une rue parisienne où l'on ne croise pas Giraud n'est qu'une voie publique ; les zincs qu'il n'honore pas, de simples débits. Son œil fait tout, sa capacité à humer les ambiances, papiller l'arôme d'un comptoir, nous le livre tout fumant. Dont acte avec ces chroniques : on s'y heurte à Vincent Scotto ou Doisneau (le jumeau stellaire), on y serre les mains fragiles de Fréhel, on y croise des gitans en route pour inhumer en une sépulture secrète un parent conservé dans du sel, on écoute Jojo le Verdurier, on s'égare aux puces de Clignancourt (« cet Angkor de la brocante »), voilà Nénette faite au Mercurochrome, tant d'autres ... « Choses bues » jusqu'à la dernière goutte du terroir parisien dont cet ingénieux des Vins et Trottoir nous parle avec des finesses de braconnier. Laissez-vous prendre.

Contes carnivores

Contes carnivores
Quiriny Bernard
Ed. Seuil

Un botaniste amoureux de sa plante carnivore ;

Un curé argentin qui a la faculté de se dédoubler dans différents corps ;

Onze écrivains morts que vous n'avez jamais lus ;

Une femme-orange qui se laisse littéralement boire par ses amants ;

Une société d'esthètes fascinés par les marées noires ;

Des Indiens d'Amazonie qu'aucun linguiste ne comprend ;

Et l'extraordinaire Pierre Gould qui resurgit sans cesse en héros transformiste...

Quatorze nouvelles fantastiques à l'imagination débridée et au style ciselé, dans la grande tradition des labyrinthes borgésiens et du Passe-Muraille de Marcel Aymé. Le lecteur attentif croisera aussi l'ombre de Thomas de Quincey et d'Enrique Vila-Matas, qui s'invite en personne dans la préface.

PRIX ROSSEL 2008 

 

Oeuvres - Roger Caillois

Oeuvres - Roger Caillois
Caillois Roger
Ed. Gallimard/Quarto

« Mes livres, qui sont très disparates, parlent de la guerre, du rêve, de la poésie, des insectes, de la fête, etc. Je n'ai pas voulu aligner mes préoccupations comme dans un échiquier ; mais en essayant de trouver ce qu'elles avaient de commun, ce que l'on pourrait nommer le tissu conjonctif ou tissu interstitiel, je me suis aperçu que mes livres créaient également des relations obliques entre eux, de sorte que leurs relations étaient plus complexes que ce que j'avais d'abord imaginé. » Roger Caillois, Entretiens, 1970

Ce volume rassemble l'oeuvre de Roger Caillois, écrivain, sociologue et critique littéraire. Il a été établi dans la volonté de conserver toutes les thématiques abordées par l'auteur afin de retenir l'état le plus achevé de sa pensée.

Les Mémoires du Baron Mollet

Les Mémoires du Baron Mollet
Mollet Jean
Ed. Promeneur

'Né en province en 1877, Jean Mollet débarque à Paris sans un sou. Mais, débrouillard et gentil, il séduit tous ceux qu'il approche. Ainsi, après avoir exercé les métiers de directeurs de théâtre, organisateur d'expositions, clerc d'avoué, journaliste, verrier et tant d'autres, connaît-il bientôt le Tout-Paris depuis 1900 jusqu'à nos jours. Mille anecdotes nous sont contées où nous retrouvons pêle-mêle les noms suivants : Apollinaire, Derain, Vlaminck, Braque, Mac Orlan, Marie Laurencin, Picasso, Max Jacob, Jarry, Carco, Cocteau, Blaise Cendrars, Léon-Paul Fargue, etc. Entre la France et la Belgique, il subsiste au jour le jour, réunissant ou ratant mille entreprises avec le même sens de la joie. Mais, grâce à son art de vivre qui sait nier le temps, et par conséquent l'éventualité de vieillir, Jean Mollet parvient à établir un délicieux tableau panoramique de la vie littéraire et artistique du XXe siècle. 'Je suis le chevalier servant de l'art', a-t-il dit. Et c'est comme tel que nous le suivons sur les zigzagantes routes de la liberté et de l'esprit, toujours en accord avec la vie.' (Extrait du prière d'insérer original des Mémoires du Baron Mollet)

Hazard et Fissile

Hazard et Fissile
Queneau Raymond
Ed. Dilettante

Prenez un savant comme Éléazard Hazard, des insectes en latin, un clàoun nommé Calvaire Mitaine, Sulpice Fissile le philatéliste, une pieuvre apprivoisée, les binocles et moustaches du détective Florentin Rentin, Jim Jim le boxeur nègre à l'accent alsacien ; mêlez à cela une belle quantité d'environs de Marseille, un château dit des Broutilles ; saupoudrez avec un inventaire d'objets usuels ; nappez de quelques crimes cocasses, disparitions subites, dialogues en roue libre et proclamations en pente rude de l'auteur qui revendique le droit de changer le nom de personnages « ramassés dans le sable un jour d'ennui et qui n'arrivent que péniblement à [le] distraire » et vous obtenez, en cinquante-neuf feuillets dûment comptés, les vingt-neuf chapitres d'un roman inéditissime de Raymond Queneau : allègre sauterie narrative pour ectoplasmes surréalistes et élémentaires onirocritiques. Souvenez-vous, braves gens, c'était quand Fantômas tenait le piano...

Un diamant brut. Vézelay-Paris 1938-1950

Un diamant brut. Vézelay-Paris 1938-1950
Szczupak-Thomas Yvette
Ed. Métailié

Orpheline, confiée à l'Assistance publique de l'Yonne, Yvette a un destin tout tracé de fille de ferme plus ou moins maltraitée au gré des familles qui l'accueillent. Elle avance dans la vie « comme un chien aveugle suivant une piste, de relent en relent, au coeur de la pestilence du clapier, des remugles de la bauge, des senteurs du fumier », jusqu'à ce beau jour où elle est remarquée par un couple de Parisiens qui, séduits, décident de l'adopter. Les Zervos, éditeurs des Cahiers d'art, plus riches en amis artistes et poètes qu'en or, font entrer dans leur ronde fascinante et bohème ce jeune « diamant brut » qui ne rate pas une seconde des leçons de son ami Pablo Picasso, des belles histoires de Braque ou de celles, plus subtiles, de Paul Éluard caché avec Nusch dans le grenier des Zervos. Puis il y aura, plus tard et moins aimé, l'encombrant René Char. Bref, tout ce monde des arts, de la poésie, des engagements et des mensonges nécessaires qui animent la vie de ces années troubles. Et qui, au gré des circonstances dramatiques de l'Occupation, oscille entre Vézelay et Saint-Germain-des-Prés. La guerre terminée on revient à Paris, là on se parle, on se touche, se jalouse, on vit et couche ensemble, avec quelques sordidités par-ci par-là...

Yvette s'enfuira jusqu'en Israël où elle a écrit ce livre magnifique, à l'écriture percutante et profonde portée par l'inventivité qui fait de cette biographie d'orpheline une oeuvre littéraire rare, absolue révélation tant sur le monde de l'art qu'en littérature.

L'ange hurleur

L'ange hurleur
Richter Anne
Ed. Age d'homme

Dans L'Ange hurleur, titre de la première nouvelle de ce recueil, Clara porte, blotti sous le sein droit, un renard qui lui mord le coeur et lui inflige de cruelles souffrances. Ces morsures la font hurler de douleur, aux moments les plus inopportuns. Fille d'un pianiste mort prématurément, Clara garde aussi en elle le souvenir des thèmes musicaux associés aux exécutions de l'artiste disparu. L'ange qui hurle sera-t-il apaisé par la musique qui vit en elle, au voisinage de l'animal mystérieux qui la torture ? L'art et l'amour triompheront-ils de la douleur ?

L'art et l'amour, mais aussi l'amour de l'amour, le discours sur l'amour, l'enfer de l'amour traversent les pages de ce livre, tour à tour dramatiques ou ludiques. L'Ange hurleur donne son titre à l'ensemble du recueil, car les thèmes de ces neuf nouvelles gravitent autour des angoisses d'une conscience qui se cherche un monde habitable : tentative sans cesse renouvelée de maîtriser par une parole claire et insurgée le caractère imposé d'une réalité injuste que l'on refuse de subir. Ici, par sa vertu propre, l'étrange éclaire l'ambiguïté du quotidien.

Le testament belge

Le testament belge
Delisse Luc
Ed. Impressions nouvelles

Le Testament belge raconte le secret caché de la Belgique.

Le héros de ce récit, malgré son ironie et sa méfiance, est entré peu à peu dans une spirale infernale. Il a effectué pour un cabinet ministériel inexpérimenté quelques missions culturelles farfelues. Et soudain, la machine s'emballe. Il doit s'occuper de dossiers brûlants, mener des transactions souterraines, accepter des rendez-vous nocturnes. Il commence à comprendre qu'il est mêlé à un complot qui dépasse les intérêts locaux et qui pourrait déboucher sur une affaire d'État.

La dernière mission qui lui est confiée est véritablement trop grosse pour lui. Elle a un parfum de mort. Quelqu'un, d'ailleurs, va mourir. Comme toujours, quand il est question, non pas d'un peu d'argent, mais d'un véritable trésor enfoui, les passions ne se contrôlent plus.

Nous traversons à toute vitesse une Belgique comme personne ne l'a jamais montrée : bien loin de Jacques Brel, de Paul Delvaux et des pralines Léonidas. Nous pénétrons des mystères qui n'ont rien d'exotique. Et nous trouvons enfin l'explication inattendue de la crise que ce petit royaume traverse actuellement.

Dix ans se sont écoulés depuis les faits rapportés ici. Mais c'est aujourd'hui seulement que l'explosion va se produire.

Ce livre nous présente un portrait révélateur de la Belgique. Ni vision touristique, ni pamphlet : le roman noir de la réalité...

En noir et blanc

En noir et blanc
Henry Bauchau & Lionel D. (ill.)
Ed. Chemin de fer

« Faire n'est rien, a dit le grand sculpteur Brancusi, il faut se mettre en état de faire. » A partir de treize ans, c'est par un long travail psychologique, avec l'aide d'Henry Bauchau, c'est aussi par l'amitié, l'imagination du travail, que Lionel D. s'est mis en état de faire.

Il est devenu dessinateur, peintre, graveur et sculpteur, il vit dans une remarquable proximité des matières qu'il emploie et particulièrement dans l'amour du bois qui ne connaît pas l'angoisse et s'éclaire de patience.

Après quinze ans de travail en commun, Henry Bauchau et Lionel D. sont devenus amis, malgré la différence d'âge, et demeurent très liés.

C'est Lionel D. qui a inspiré à Henry Bauchau de nombreux épisodes de son dernier roman, L'enfant bleu.

En noir et blanc poursuit leur dialogue ininterrompu et leur permet, pour la première fois, de réunir leurs oeuvres dans un même ouvrage.

Les gravures et dessins de Lionel D. répondent ici à quatre nouvelles d'Henry Bauchau.

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