Dans le café de la jeunesse perdue

Dans le café de la jeunesse perdue
Modiano Patrick
Ed. Gallimard/Blanche

Encore aujourd'hui, il m'arrive d'entendre, le soir, une voix qui m'appelle par mon prénom, dans la rue. Une voix rauque. Elle traîne un peu sur les syllabes et je la reconnais tout de suite : la voix de Louki. Je me retourne, mais il n'y a personne. Pas seulement le soir, mais au creux de ces après-midi d'été où vous ne savez plus très bien en quelle année vous êtes. Tout va recommencer comme avant. Les mêmes jours, les mêmes nuits, les mêmes lieux, les mêmes rencontres. L'Éternel Retour.
Présentation de l'éditeur

Elles

Elles
Pontalis Jean-Bertrand
Ed. Gallimard/Blanche

Celle qui échappe, celle qui s'accroche, les passantes, les étrangères, les séductrices, les séduisantes, Nausicaa, la Gradiva, Mademoiselle Albertine, Madame de S., la femme de Putiphar, Lady Chatterley, la sultane, la recluse, l'éplorée, l'inconnue. Passions dévorantes, chastes amours, séparations, déclins.

Une succession de courts récits qui se font écho et qui disent tous le bonheur et la douleur d'aimer.

« Je m'en serai fait, du cinéma ! »
Présentation de l'éditeur

Sentiments distingués

Sentiments distingués
Semp Jean-Jacques
Ed. Denoël

«Au fond, il faudrait s'interdire de commenter un album de Sempé, ce qui ne serait pas pour lui déplaire. Par un mouvement des sourcils conjugué avec un sourire complice à la commissure des lèvres et un léger mouvement de la main mais qui en dirait long, il suffirait d'encourager l'humanité à se le procurer toutes affaires cessantes, pour son édification personnelle et donc notre bonheur à tous. Sans commentaire, voilà ce qu'il y a à dire. Sauf que toutes ces mimiques passent mal même avec le numérique. Sachez donc tout de même que Sentiments distingués contient 80 dessins dont 5 sont en couleurs, qu'ils ont paru dans Paris-Match et The New Yorker (il a déjà signé plus 70 de ses couvertures) ces quatre dernières années, et que, comme d'habitude, il n'y a pas de thème les unifiant. Chacun mène sa vie selon son humeur bien que, cette fois, un certain nombre d'entre eux moquent les travers, us et coutumes du petit monde de l'édition, ainsi que les ridicules de l'art contemporain, la comédie sociale qui se déploie dans les vernissages ; quelques-uns, particulièrement savoureux, font également un gentil sort au monde enchanté de la psychanalyse.
Là comme ailleurs, le maître du dessin d'humour se joue du rapport de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, avec ses minuscules personnages perdus dans d'immenses décors. Sinon, il s'agit encore et toujours, et on n'est pas près de s'en lasser, de la solitude de l'homme dans la ville, des choses de la vie, de nous, mais tout y est dit par le miniaturiste avec un sens de la litote, une ironie sur le monde et une tendresse pour les défauts de nos contemporains majeurs. Au théâtre, lorsqu'il assiste à une mise en scène dite moderne, il est du genre à se demander par moments s'il s'agit d'une relecture de la pièce ou d'une intervention des intermittents du spectacle. Jean-Jacques Sempé est un homme d'une rectitude, d'une fidélité, d'une attention aux autres, d'une courtoisie, d'un savoir-vivre d'un autre âge. Il a toujours placé au plus haut Chaval et Steinberg. Chacun de ses albums nous prouve d'année en année qu'il est des leurs.»
Pierre Assouline, La République des livres (lemonde.fr) (© Pierre Assouline, 2007).
Présentation de l'éditeur

Le voyage de Luca

Le voyage de Luca
Outers Jean-Luc
Ed. Actes Sud/Un endroit où aller

Je pris Luca dans mes bras et marchai jusqu'au bord de l'océan. Il faisait nuit à présent. Un cargo croisait au large et on apercevait au loin les lumières de la ville qui scintillaient dans l'eau. Luca s'était endormi, la tête posée sur mon épaule, bercé par le fracas des lames qui s'écrasaient face à nous. Je sentais contre moi sa mémoire minuscule qui se reposait enfin après cette rude épreuve. Comment faisait-elle pour emmagasiner tant d'immensité ? Les déserts et les océans réussiraient-ils à y trouver place à l'abri de l'oubli et des plis du temps ?

PRIX ROSSEL DES JEUNES 2008 

 

Le soi-disant

Le soi-disant
Pag Yves
Ed. Verticales

Par un auteur phare des éditions Verticales

«Ce mardi 6 février 1973, vers 19 heures 15, pendant que ma soeur était censée travailler ses gammes au Conservatoire, je voulais juste disparaître, en chien de fusil sur l'édredon, mais comme dans l'appartement, il n'y avait personne pour confirmer que j'étais chez moi, alors on n'a pas voulu croire à mon alibi et on m'a soupçonné d'avoir brouillé les pistes exprès, parce que vingt minutes de solitude, à ce stade de l'enquête, c'était juste un trou noir dans mon emploi du temps et, à onze ans moins des poussières, ma parole contre la leur, ça comptait pour presque rien.»

Après Le Théoriste et son narrateur cobaye d'une expérience de laboratoire, Yves Pagès revient sur le territoire de l'enfance dans la peau de Romain, un fugueur halluciné. C'est dans l'oralité d'une langue juvénile, les images volées aux films cultes de l'époque ou les voix off d'un esprit contestataire, qu'il puise des trésors d'imagination et d'humour pour déjouer les leurres du «soi-disant» principe de réalité.
Présentation de l'éditeur

Le boulevard périphérique

Le boulevard périphérique
Bauchau Henry
Ed. Actes Sud

Paris, 1980. Alors qu'il 'accompagne' sa belle-fille dans sa lutte contre un cancer, le narrateur se souvient de Stéphane, son ami de jeunesse. Au début de la guerre, cet homme l'a initié à l'escalade et au dépassement de la peur, avant d'entrer dans la Résistance puis, capturé par un officier nazi - le colonel Shadow -, de mourir dans des circonstances jamais vraiment élucidées.

Mais Shadow, à la fin de la guerre, s'est fait connaître du narrateur. Son intangible présence demeure en lui, elle laisse affleurer les instants ultimes, la mort courageuse - héroïque, peut-être - de Stéphane. Et la réalité contemporaine (l'hôpital, les soignés et les soignants, les visites, l'anxiété des proches, les minuscules désastres de la vie ordinaire, tout ce que représentent les quotidiens trajets sur le boulevard périphérique) reçoit de ce passé un écho d'incertitude et pourtant d'espérance...

L'ombre portée de la mort en soi, telle est sans doute l'énigme dont Henry Bauchau interroge les manifestations conscientes et inconscientes, dans ce captivant roman qui semble défier les lois de la pesanteur littéraire et affirmer, jusqu'à sa plus ultime mise à nu, l'amour de la vie mystérieusement éveillée à sa condition mortelle.

Le jour où Nina Simone a cessé de chanter

Le jour où Nina Simone a cessé de chanter
Darina Al-Joundi & Mohammed Kacimi
Ed. Actes Sud

Quel est le prix de la liberté ? Liberté sexuelle, amoureuse, politique, sociale ou religieuse...

Darina al-Joundi raconte, sous la plume de Mohamed Kacimi, une histoire stupéfiante, une histoire faite de vérité et de folie, de violence et de tendresse. Toute l'histoire du Liban contemporain concentrée en l'histoire d'une personne, fidèle au rêve persistant d'un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n'est pas négociable. Ce rêve va pourtant se fracasser sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible, le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles sociales et des convenances religieuses défie une société qui va se venger durement contre la jeune insoumise...

Ce livre est bien plus qu'une confession, c'est l'histoire d'une rédemption, des retrouvailles avec la vie d'une jeune fille qui devient femme au voisinage de la folie et de la mort. Il touche au coeur, au plus profond des entrailles, là où l'émotion se libère par un tremblement, dit toute la vérité d'un être dans son immense fragilité et son irréductible force.

Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter commence le jour de la mort du père, dans un lieu appelé autrefois château de Beaufort... Un texte qui reprend et prolonge le spectacle-événement du Festival d'Avignon.
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Place Rouge

Place Rouge
Fernandez Dominique
Ed. Grasset

Jeu de doubles et double jeu : tout, dans ce grand roman du plus russe de nos écrivains français, se subdivise et s'oppose. Les deux Français, le peintre Raoul et sa soeur, et les deux Russes, la galeriste Irina et son jeune frère Iermolaï. Les hommes et les femmes. Les hommes entre eux et les femmes entre elles. Le cynisme consumériste de l'Occident et le rêve idéaliste de la Russie éternelle. Moscou la moderne et l'intemporelle Saint-Pétersbourg. L'intrigue et le drame naîtront de la rencontre entre deux civilisations, deux cultures, deux sensibilités...
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Un lien étroit

Un lien étroit
Jordis Christine
Ed. Seuil/Fiction & Cie

Devenir une femme adulte, libre, avoir « une chambre à soi », quand on aime un homme de nature possessive et qu'on est encore emprisonnée dans les rets d'une éducation victorienne est une gageure. C'est celle que soutient la narratrice de cette histoire, qui se déroule en Angleterre, aux États-Unis et surtout à Paris, entre les années soixante-dix et aujourd'hui. À Londres, elle a rencontré Paul, qui va devenir son premier mari. Un homme entier, absolu, qui vit sa passion dans une volonté de fusion, sans comprendre que ses exigences étouffent peu à peu l'être aimé. Comment préserver sa liberté intérieure quand l'Autre conçoit l'amour comme un partage exclusif ? Comment exister par soi-même tout en répondant à l'exigence amoureuse ? Vivre en couple, n'est-ce pas vouloir surmonter des contradictions insolubles ?

À travers ses propres tentatives, la narratrice réfléchit sur l'absolu de l'amour et les difficultés du mariage, sur le bouleversement dans les attitudes au cours de trois générations successives.

Une histoire contemporaine du couple. Un roman sur la fusion, le temps, l'usure, et le besoin d'être soi - d'écrire.
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Parc sauvage

Parc sauvage
Roubaud Jacquez
Ed. Seuil/Fiction & Cie

Septembre 42. Deux enfants d'une dizaine d'années, Dora et « Jacques » (c'est son nouveau prénom, il ne faut pas qu'il l'oublie), arrivent dans une grande propriété des Corbières. Dora est venue avec Vlad, son oncle, « qui ne peut plus jouer en ce moment ». Sa mère est restée à Toulouse. Les parents de « Jacques-maintenant » sont il ne sait où, loin. La maison est vaste. Il y a des poules, des canards, des vignes, les « jumeaux », qui se ressemblent tellement qu'ils ne savent peut-être même pas eux-mêmes qui est Joan et qui est Jean. Il y a Teresa, leur mère, qui parle catalan, venue avec Jim, qui parle anglais ; et Camillou, leur grand-père, que Dora aime dès qu'elle le voit. Sainte-Lucie lui appartient et il les reçoit, « en attendant ». En attendant qu'on vienne les chercher pour les emmener dans la montagne, vers l'Espagne.

Les enfants jouent, explorent. Ils découvrent le Parc Sauvage. Au fond du parc, le Vieux Bassin abandonné, sans eau, ses figuiers, ses lézards. Et là...
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