Par un auteur phare des éditions Verticales
«Ce mardi 6 février 1973, vers 19 heures 15, pendant que ma soeur était censée travailler ses gammes au Conservatoire, je voulais juste disparaître, en chien de fusil sur l'édredon, mais comme dans l'appartement, il n'y avait personne pour confirmer que j'étais chez moi, alors on n'a pas voulu croire à mon alibi et on m'a soupçonné d'avoir brouillé les pistes exprès, parce que vingt minutes de solitude, à ce stade de l'enquête, c'était juste un trou noir dans mon emploi du temps et, à onze ans moins des poussières, ma parole contre la leur, ça comptait pour presque rien.»
Après Le Théoriste et son narrateur cobaye d'une expérience de laboratoire, Yves Pagès revient sur le territoire de l'enfance dans la peau de Romain, un fugueur halluciné. C'est dans l'oralité d'une langue juvénile, les images volées aux films cultes de l'époque ou les voix off d'un esprit contestataire, qu'il puise des trésors d'imagination et d'humour pour déjouer les leurres du «soi-disant» principe de réalité.
Présentation de l'éditeur
Paris, 1980. Alors qu'il 'accompagne' sa belle-fille dans sa lutte contre un cancer, le narrateur se souvient de Stéphane, son ami de jeunesse. Au début de la guerre, cet homme l'a initié à l'escalade et au dépassement de la peur, avant d'entrer dans la Résistance puis, capturé par un officier nazi - le colonel Shadow -, de mourir dans des circonstances jamais vraiment élucidées.
Mais Shadow, à la fin de la guerre, s'est fait connaître du narrateur. Son intangible présence demeure en lui, elle laisse affleurer les instants ultimes, la mort courageuse - héroïque, peut-être - de Stéphane. Et la réalité contemporaine (l'hôpital, les soignés et les soignants, les visites, l'anxiété des proches, les minuscules désastres de la vie ordinaire, tout ce que représentent les quotidiens trajets sur le boulevard périphérique) reçoit de ce passé un écho d'incertitude et pourtant d'espérance...
L'ombre portée de la mort en soi, telle est sans doute l'énigme dont Henry Bauchau interroge les manifestations conscientes et inconscientes, dans ce captivant roman qui semble défier les lois de la pesanteur littéraire et affirmer, jusqu'à sa plus ultime mise à nu, l'amour de la vie mystérieusement éveillée à sa condition mortelle.
Quel est le prix de la liberté ? Liberté sexuelle, amoureuse, politique, sociale ou religieuse...
Darina al-Joundi raconte, sous la plume de Mohamed Kacimi, une histoire stupéfiante, une histoire faite de vérité et de folie, de violence et de tendresse. Toute l'histoire du Liban contemporain concentrée en l'histoire d'une personne, fidèle au rêve persistant d'un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n'est pas négociable. Ce rêve va pourtant se fracasser sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible, le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles sociales et des convenances religieuses défie une société qui va se venger durement contre la jeune insoumise...
Ce livre est bien plus qu'une confession, c'est l'histoire d'une rédemption, des retrouvailles avec la vie d'une jeune fille qui devient femme au voisinage de la folie et de la mort. Il touche au coeur, au plus profond des entrailles, là où l'émotion se libère par un tremblement, dit toute la vérité d'un être dans son immense fragilité et son irréductible force.
Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter commence le jour de la mort du père, dans un lieu appelé autrefois château de Beaufort... Un texte qui reprend et prolonge le spectacle-événement du Festival d'Avignon.
Présentation de l'éditeur
Jeu de doubles et double jeu : tout, dans ce grand roman du plus russe de nos écrivains français, se subdivise et s'oppose. Les deux Français, le peintre Raoul et sa soeur, et les deux Russes, la galeriste Irina et son jeune frère Iermolaï. Les hommes et les femmes. Les hommes entre eux et les femmes entre elles. Le cynisme consumériste de l'Occident et le rêve idéaliste de la Russie éternelle. Moscou la moderne et l'intemporelle Saint-Pétersbourg. L'intrigue et le drame naîtront de la rencontre entre deux civilisations, deux cultures, deux sensibilités...
Présentation de l'éditeur
Devenir une femme adulte, libre, avoir « une chambre à soi », quand on aime un homme de nature possessive et qu'on est encore emprisonnée dans les rets d'une éducation victorienne est une gageure. C'est celle que soutient la narratrice de cette histoire, qui se déroule en Angleterre, aux États-Unis et surtout à Paris, entre les années soixante-dix et aujourd'hui. À Londres, elle a rencontré Paul, qui va devenir son premier mari. Un homme entier, absolu, qui vit sa passion dans une volonté de fusion, sans comprendre que ses exigences étouffent peu à peu l'être aimé. Comment préserver sa liberté intérieure quand l'Autre conçoit l'amour comme un partage exclusif ? Comment exister par soi-même tout en répondant à l'exigence amoureuse ? Vivre en couple, n'est-ce pas vouloir surmonter des contradictions insolubles ?
À travers ses propres tentatives, la narratrice réfléchit sur l'absolu de l'amour et les difficultés du mariage, sur le bouleversement dans les attitudes au cours de trois générations successives.
Une histoire contemporaine du couple. Un roman sur la fusion, le temps, l'usure, et le besoin d'être soi - d'écrire.
Présentation de l'éditeur
Septembre 42. Deux enfants d'une dizaine d'années, Dora et « Jacques » (c'est son nouveau prénom, il ne faut pas qu'il l'oublie), arrivent dans une grande propriété des Corbières. Dora est venue avec Vlad, son oncle, « qui ne peut plus jouer en ce moment ». Sa mère est restée à Toulouse. Les parents de « Jacques-maintenant » sont il ne sait où, loin. La maison est vaste. Il y a des poules, des canards, des vignes, les « jumeaux », qui se ressemblent tellement qu'ils ne savent peut-être même pas eux-mêmes qui est Joan et qui est Jean. Il y a Teresa, leur mère, qui parle catalan, venue avec Jim, qui parle anglais ; et Camillou, leur grand-père, que Dora aime dès qu'elle le voit. Sainte-Lucie lui appartient et il les reçoit, « en attendant ». En attendant qu'on vienne les chercher pour les emmener dans la montagne, vers l'Espagne.
Les enfants jouent, explorent. Ils découvrent le Parc Sauvage. Au fond du parc, le Vieux Bassin abandonné, sans eau, ses figuiers, ses lézards. Et là...
Présentation de l'éditeur
Les cyborgs ont fini par succéder aux hommes.
V. Dee a succédé aux cyborgs... un Grand Ordinateur, une entité riche de toute l'évolution. Mais l'univers n'en demeure pas moins une énigme. Il n'y a pas de « savoir absolu ».
Quand a-t-on fait fausse route ? Ne faut-il pas tout recommencer à partir des humains, de leur sensibilité, de leurs intuitions ?
Le « Programme » choisit dans le passé une femme capable d'endosser le rôle d'une Ève nouvelle. Le cyborg dans lequel celle-ci réapparaît découvre les fonctions de la chair, de la sensualité, de l'amitié, de l'amour.
L'humain est composé à part égale d'un désir d'anéantissement, de fusion dans l'universel. Un as de l'aviation servira de support, un héros mort en 1917 après plus de cinquante duels à son avantage, le prochain « Adam », un homme qui refuse les limites attachées au corps.
Le couple s'unit après maintes péripéties les conduisant de New-York au Kenya, d'un gangster de Harlem aux chamans massaïs.
Un enfant naîtra, un point de lumière dans la nuit infinie.
R.A.
Présentation de l'éditeur
Quelque part au milieu de l'océan, une terre, une île, des rues, des décharges, des plaines immenses et oubliées où se déroulent des tragédies. Quelque part toujours sur une terre dominée par les puissants, Dollaromane à leur tête, des tirailleurs, des femmes aux cheveux de paille, des ancêtres sur la piste de leur libido perdue. Entre la mémoire et l'actualité plane un temps brouillé où rien ne distingue les faits d'hier de ceux d'aujourd'hui.
Face à eux : Za, personnage démesuré à la recherche du corps de son fils emporté dans un ruisseau encombré de détritus, le « fleuve de cellophane ». Sa femme est folle, lui-même a connu la prison, la torture. Il invective, demande pardon, s'humilie, s'esclaffe, chante, récite des poèmes. Za, gorgé de barbarie, est réduit à la seule liberté qui lui reste, une liberté immense qu'il brandit dans son désespoir : celle du langage, celle du rire.
Un roman d'une inventivité verbale inouïe, qu'on se surprend à lire avec une bien cruelle jubilation...
Présentation de l'éditeur
Lydia est une femme très âgée, presque aveugle et presque sourde, une vie fragile qui arrive à son terme. Mais Lydia a été une femme forte, courageuse, héroïque, un agent de la Résistance dans la Belgique des sombres années 1943-1944. Ses documents, conservés au mépris de toute prudence, et les journaux de ses deux petites filles, révèlent les bombardements, le passage incessant des avions, l'installation des Allemands dans la demeure, l'avance des Alliés, l'engagement contre l'occupant, la vie dans un monde en guerre.
La petite Julie est fascinée par ce tas de secrets qu'elle devine en Lydia, son arrière-grand-mère. Entre la vieille dame qui ne se déplace plus seule et la résistante infatigable, un monde, une personnalité hors du commun que Julie, question après question, touche du doigt et dévoile au lecteur. Car Lydia, par la grâce de l'écriture et des condensations biographiques, est devenue un être de lettres, comme disait Valéry, mais aussi pétri de chair, de sentiments et de la dimension historique que seul le roman, en ce qu'il diffère de l'essai ou de la biographie, a le pouvoir d'élaborer.
Présentation de l'éditeur
« Nicolas Ancion, le jeune auteur belge que la France devrait s'arracher. » Didier van Cauwelaert
Bruxelles est une ville en plastique, comme le reste de la planète : on y voit courir des petits bonshommes dérisoires, emportés dans le courant de leur vie comme des bouteilles vides à la surface du canal. On rit, on se bat, on se débat, puis on se laisse aller et on se retrouve noyé dans la vase, sans avoir rien remarqué. À moins qu'un soubresaut ne change le cours des choses.
Il suffit de presque rien : une tache de sauce, un appareil photo, une agrafeuse, un abri de jardin ou un paquet de cigarettes pour qu'une vie banale bascule dans la grande aventure, pour que l'absurde redonne des couleurs à une existence terne.
[... Si je n'avais pas eu cette réunion importante ce jeudi-là, si je n'avais pas mis ma chemise bleu clair avec les fines lignes blanches, si je n'étais pas descendu en vitesse manger un durum sauce samouraï, si je n'avais pas mordu aussi fort en plein milieu de la crêpe, si la viande d'agneau ne s'était pas dérobée sous la pression de mes dents, si l'un des morceaux n'était pas tombé pile sur ma cravate et s'il n'avait pas glissé vers la gauche, il n'aurait pas maculé en une traînée blanchâtre et huileuse, tout un pan de ma chemise. Et ma vie n'aurait pas basculé. Une tache pareille, c'est une honte pour n'importe qui. Pour n'importe qui de sérieux, pour n'importe qui d'important. Moi, j'étais quelqu'un comme ça...]
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