Morsure

Morsure
Nisand Dan
Ed. Naïve

'Je tendis la main et, saisissant le coquelicot à la base de sa corolle, je détachai la coiffe ordonnée des pétales de sa longue tige. [...] je frémissais du désir de dévorer cette fleur. Sa beauté précaire, la texture de ses pétales me donnèrent envie d'y croquer comme on croque dans un fruit, et ce qui me troubla, durant le bref instant que cette sensation dura, ce fut qu'elle ne consistait ni à satisfaire une faim ni à découvrir une saveur, un parfum que la fleur aurait pu receler. Non, il ne s'agissait que de croquer, de soumettre à la puissance de ma mâchoire la vulnérable structure de ce bouquet de pétales rouges.'

Comment un professeur, qui mène une vie tranquille dans une ville de banlieur, se laisse gagner par une étrange obsession : mordre. Le rencontre avec Ivan, le rottweiler de son jeune voisin, vient faire écho au mal qui le ronge. Fasciné par le molosse, il entame une relation dangereuse avec son maître, un être écorché à la violence tapie...

Morsure décrit l'irrépressible effritement d'un être livré à l'instinct primitif qui siège en chacun de nous. Un roman fulgurant.
Présentation de l'éditeur

Les soeurs de Prague

Les soeurs de Prague
Garcin Jérôme
Ed. Gallimard

1. Agent. a) Celui qui agit, contrairement à celui qui subit l'action. b) Ce qui produit un effet déterminé, force, corps ou substance intervenant dans la production de certains phénomènes. Exemple : agent atmosphérique.
2. Agent. a) Personne chargée, en affaires, d'agir pour le compte d'autrui, jouant le rôle d'intermédiaire dans des opérations commerciales, industrielles et financières. Exemple : agent de change ou d'assurances. b) Employé d'une société ou d'une administration. c) Agent secret : espion, membre d'un service de renseignements.
3. Agent. a) Agent artistique : imprésario procurant des engagements aux artistes moyennant rémunération. b) Agent littéraire : intermédiaire contractuel entre les auteurs et les éditeurs. Exemple : Klara et Hilda Gottwald, alias 'les soeurs de Prague', dont l'agence artistique et littéraire a connu à Paris, au début des années 2000, une ascension et une chute retentissantes.
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Lire et penser ensemble. Sur l'avenir de l'édition indépendante et la publicité de la pensée critique

Lire et penser ensemble. Sur l'avenir de l'édition indépendante et la publicité de la pensée critique
Vidal Jérôme
Ed. Amsterdam/Démocritique

Les processus de concentration à l'oeuvre dans le monde de l'édition font à juste titre, depuis la parution de l'important livre d'André Schiffrin, L'Édition sans éditeurs (Paris, La Fabrique, 1999), l'objet d'analyses et de dénonciations répétées. Lire et penser ensemble voudrait cependant mettre en évidence les points aveugles de cette focalisation presque exclusive sur les problèmes de concentration. Si la réalité menaçante de ces processus est certaine, le portrait valorisant de l'éditeur indépendant en «éditeur-résistant», luttant encore et toujours contre les géants de l'oligopole de l'édition, ne risque-t-il pas de se réduire à une dénonciation incantatoire, ignorante de la complexité et des ambiguïtés des transformations en cours ? Ne faudrait-il pas souligner aussi l'ouverture de la situation présente, les possibilités encourageantes qu'elle offre ? Ne faudrait-il pas surtout mettre en évidence d'autres facteurs essentiels de la transformation du monde du livre et de la lecture, facteurs qui ne sont pas réductibles aux problèmes posés par l'économie, au sens étroit du terme, de l'édition ?

Il importe au plus haut point de formuler aujourd'hui les termes d'une véritable politique démocratique des savoirs et du livre, qui s'attache en particulier aux effets de l'enseignement et des évolutions technologiques sur les pratiques intellectuelles et les pratiques de lecture, et qui, sans les négliger, ne se limite pas aux aspects plus strictement économiques des problèmes rencontrés par les éditeurs et les libraires indépendants. Pour ce faire, Lire et penser ensemble revient notamment, d'une part, sur «l'affaire Google Livres» et les confusions qu'elle a suscitées et, d'autre part, sur les contenus et les usages des manuels scolaires dans l'enseignement secondaire et sur la production en masse de «non-lecteurs» qui en résulte. L'enjeu de ces débats n'est rien de moins que le maintien des conditions de l'existence et du développement de la culture critique nécessaire à l'agôn démocratique.
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Je voudrais tant que tu te souviennes

Je voudrais tant que tu te souviennes
Mainard Dominique
Ed. Joëlle Losfeld

Ce roman se déroule dans une petite ville française, divisée entre une cité et un quartier pavillonnaire cossu et somnolent. Mado y habite seule un pavillon. Elle n'a jamais eu d'autre amie qu'Albanala, une étrangère, cartomancienne à ses heures. Un jour, celle-ci lui présente sa nièce, Julide, une fillette alors âgée d'une dizaine d'années, et au fil du temps une profonde tendresse naît entre Mado et l'enfant.

Le père de Julide est né dans un pays étranger, et sa mère est issue d'une campagne française. Dans un lieu comme dans l'autre, les mariages sont le fruit de la raison et non des sentiments : ainsi l'adolescente est-elle fiancée dès l'âge de seize ans à un cousin, sort auquel elle se plie. Mais Mado la voit se résigner avec tristesse et impuissance, avec le sentiment que s'éteint la flamme qui habitait la jeune fille.

Un jour, Albanala retourne dans son pays natal sans un mot d'explication, mais avant cela elle fait jurer à sa nièce de veiller sur Mado.

Arrive en ville un homme que l'on surnomme l'Indien. Dès l'instant où Mado l'aperçoit, elle en tombe éperdument amoureuse. Mais pourquoi le fuit-elle lorsqu'il cherche à l'approcher ? Et pourquoi Julide s'efforce-t-elle d'empêcher à tout prix une rencontre ?

Tous les thèmes chers à Dominique Mainard sont présents dans ce roman, l'exil, le monde imaginaire, les secrets et les mensonges, et enfin, les rencontres improbables qui seules nous permettent d'échapper à nous-mêmes.
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C'est pourtant pas la guerre

C'est pourtant pas la guerre
Desbiolles Maryline
Ed. Seuil

De loin, parce que son nom est lumineux, il est difficile de croire que l'Ariane est un quartier peu recommandable de Nice, à la périphérie de la ville, une zone, une zone sensible, une banlieue.
Il faut s'approcher pour saisir qu'on est là au coeur du labyrinthe, qu'on craint le Minotaure, qu'on le brave, qu'il est question de père, d'île, d'amours blessées et trahies.
Il faut s'approcher pour écouter le murmure de ceux qui l'habitent, parfois si peu, si mal, immigrés, exilés, déclassés, expropriés; il faut s'approcher, et peut-être même se tenir au plus près pour écouter le murmure de ses héros, leurs manquements, leurs ardeurs obstinées, leur obscurité, et combien la tragédie est bouillonnante.
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Le royaume minuscule

Le royaume minuscule
Moreau Nataschka
Ed. Léo Scheer

Premier roman

J'ai besoin d'avoir peur. Une peur amicale et rocambolesque. Que chaque jour réalimente une faim et une soif, que chaque jour soit humblement le même en surface et terriblement distinct en profondeur.

Une jeune Française, à Londres, aujourd'hui, tente de se faire une place dans un monde non seulement étranger, mais étrange, menaçant. Rien pour elle ne va de soi, tout est à conquérir, jusqu'à sa propre voix, qui change sans cesse et lui paraît fausse, comme si c'était la voix d'une autre. Comme si elle vivait la vie d'une autre.

Un jour, tout se renverse grâce à une idée saugrenue. Elle aménage un placard dans l'appartement de Seymour, son compagnon, dont elle fait son repaire, son antre secret. Devenue souveraine de ce royaume, elle trouvera la force de se lancer dans la plus captivante des aventures : la recherche du bonheur.
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Jeune fille

Jeune fille
Wiazemsky Anne
Ed. Gallimard/Blanche

«À mesure que le bac se rapprochait de La Rochelle, j'oubliais maman et la semaine auprès d'elle : c'était déjà du passé, cela ne comptait plus. Une nouvelle existence m'attendait, dont j'ignorais tout, mais qui allait modifier profondément le cours de ma vie, je le savais, je le voulais. Autour de moi, des vacanciers insouciants parlaient plages, météo, sorties en mer. En les regardant, en écoutant leurs propos, j'avais maintenant l'impression d'appartenir à un autre monde. Dans mon sac, il y avait une carte de Robert Bresson datée du 10 juillet : 'Je vous attends. Je suis sûr que tout ira merveilleusement bien. À jeudi.'»
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Tuez-moi

Tuez-moi
Marek Lionel
Ed. Verticales

«Vous seriez l'homme qui a tué ma soeur ? Prouvez-le-moi, je ne laisse pas entrer n'importe qui, surtout à cette heure tardive, et vous me paraissez être n'importe qui. Que me voulez-vous ? Je n'ai besoin de rien, encore moins de ce que vous avez à me proposer, un abonnement à une revue de cuisine, à un bouquet de chaînes câblées, que sais-je encore. 'C'est bien moi qui ai tué votre soeur - Mlle Judith Meiersohn', dites-vous. Sans conviction. En bégayant ce nom trop étranger.»
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Bienvenue à Bathory

Bienvenue à Bathory
Zribi Isabelle
Ed. Verticales

À Bathory, principauté aux confins de l'Europe de l'Est, la différence des sexes a été abolie. Tous les habitants sont des «elles» qui s'habillent, s'épilent et se prénomment au féminin. Rien ne semble troubler la nature édénique de cette société sans classes : climat régulé, architecture inventive, sexualité débridée, règne de la diététique et de l'hygiène de soi, culte de la jouvence perpétuelle...

Certaines voix discordantes s'élèvent pourtant, dévoilant l'envers du décor d'un «jardin des délices» aseptisé, jusqu'à mettre à nu les moeurs inhumaines de Bathory Erzsebet, la prêtresse new age qui y règne en monstre froid et maîtresse abusive. Cette légendaire parente de Dracula n'a-t-elle pas magnétisé toute l'attention de son peuple pour mieux le soumettre à son bon plaisir et en jouir vampiriquement ?
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Absent de Bagdad

Absent de Bagdad
Pirotte Jean-Claude
Ed. Table ronde/Vermillon

au début j'avais réussi à écrire quelques mots dans ma langue, ou plutôt les graver du bout de l'ongle sur un carton minuscule que j'avais trouvé dans le noir en tâtonnant, ils ont dit que j'avais écrit le nom d'Allah et que c'était de l'arabe, mais ils se trompaient, il n'y avait ni le nom d'Allah ni aucun mot d'arabe, c'était le prénom de ma fiancée turque, et d'autres mots griffonnés que j'ai oubliés après qu'ils m'eurent enchaîné les mains et les pieds, la main gauche au pied droit, la droite au pied gauche, et qu'ils m'eurent entouré le cou d'une laisse cloutée au moyen de laquelle ils me traînaient dans une galerie souterraine semée de tessons de bouteilles
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