Le Roi pâle

Le Roi pâle
Wallace David Foster
Ed. Au diable Vauvert

David Foster Wallace entre en apprentissage au centre des impôts de Peoria, dans l'Illinois, où le labeur est extrêmement répétitif. Il s'intéresse surtout aux employés, hauts en couleur. Mais le peu d'humanité qui subsistait dans ce travail se voit bientôt anéanti. Le dernier roman, inachevé, de l'auteur, décédé en 2008, qui se met ici en scène.

Joseph Anton, une autobiographie

Joseph Anton, une autobiographie
Rushdie Salman
Ed. Plon

Le 14 février 1989, S. Rushdie reçoit une fatwa de Khomeini pour avoir écrit Les versets sataniques. En toute franchise et honnêteté, l'écrivain raconte sa clandestinité, son changement d'identité obligé et son combat pour retrouver une liberté. Il raconte sans tabou son quotidien sous surveillance armée et sa lutte pour obtenir soutien et compréhension du monde des médias ou des politiciens.

Flatland

Flatland
Abbot Edwin A.
Ed. Zones sensibles

Enfin réédité!

Un pasteur anglican (1838-1926), qui fut aussi éducateur et exégète de Shakespeare, raconte les voyages de A. Square (ou A. Carré), mathématicien et résident de Flatland, pays en deux dimensions. Une fiction mathématique et une satire divertissante.

L'étoile du matin

L'étoile du matin
Wu Ming 4
Ed. Métailié

e Cap Montserrado, qui s'étendait de l'océan Atlantique à la brousse tropicale sur quelque 340 kilomètres carrés, fut vendu aux Américains contre des pistolets, de la poudre, des perles, des miroirs et du tabac. La valeur nette était inférieure à 300 dollars.
Un siècle et demi plus tard, nous étions en possession d'une maison en Espagne, de plusieurs demeures et fermes au Liberia et de notre palace de Sugar Beach. Nous faisions partie de la royauté congo.
Il était donc inconcevable de me laisser seule dans ma chambre, moi, petite princesse, à pleurnicher et à me cacher sous les couvertures toute la nuit pour échapper à des esprits imaginaires et à des vauriens bien réels. Et c'est ainsi que Papa et Maman allèrent me chercher une soeur chez les Indigènes.
1966, enfance dorée, Monrovia, Liberia. Aujourd'hui, grand reporter, Washington, états-Unis.
Helene Cooper a grandi et vécu sa première adolescence dans le très privilégié milieu des Congos, ces descendants des esclaves affranchis d'Amérique venus créer le Liberia au XIXe siècle en Afrique. Le 12 avril 1980, grand ciel bleu, elle se réveille dans sa maison de 22 pièces, se prépare à sa leçon de ballet et à faire la demoiselle d'honneur l'après-midi. Mais non, c'est le coup d'état, sa société est renversée. Un mois plus tard elle fuit aux états-Unis avec sa mère et sa soeur, laissant derrière elle Eunice, soeur adoptée et meilleure amie, d'une tout autre caste.
Helene Cooper fait un magnifique récit sur le Liberia contemporain, à partir de sa propre histoire. Avec un subtil mélange de tendresse et d'honnêteté, elle raconte comment des gens comme elle se sont rendus coupables d'effroyables injustices sans être pour autant monstrueux. Les anecdotes sont souvent drôles, les télescopages de la grande et de la petite histoire donnent la mesure des paradoxes de chacun. Helene Cooper est enjouée, franche, impitoyable.

La maison de Sugar Beach

La maison de Sugar Beach
Cooper Helene
Ed. Zoé

e Cap Montserrado, qui s'étendait de l'océan Atlantique à la brousse tropicale sur quelque 340 kilomètres carrés, fut vendu aux Américains contre des pistolets, de la poudre, des perles, des miroirs et du tabac. La valeur nette était inférieure à 300 dollars.
Un siècle et demi plus tard, nous étions en possession d'une maison en Espagne, de plusieurs demeures et fermes au Liberia et de notre palace de Sugar Beach. Nous faisions partie de la royauté congo.
Il était donc inconcevable de me laisser seule dans ma chambre, moi, petite princesse, à pleurnicher et à me cacher sous les couvertures toute la nuit pour échapper à des esprits imaginaires et à des vauriens bien réels. Et c'est ainsi que Papa et Maman allèrent me chercher une soeur chez les Indigènes.
1966, enfance dorée, Monrovia, Liberia. Aujourd'hui, grand reporter, Washington, États-Unis.
Helene Cooper a grandi et vécu sa première adolescence dans le très privilégié milieu des Congos, ces descendants des esclaves affranchis d'Amérique venus créer le Liberia au XIXe siècle en Afrique. Le 12 avril 1980, grand ciel bleu, elle se réveille dans sa maison de 22 pièces, se prépare à sa leçon de ballet et à faire la demoiselle d'honneur l'après-midi. Mais non, c'est le coup d'État, sa société est renversée. Un mois plus tard elle fuit aux États-Unis avec sa mère et sa soeur, laissant derrière elle Eunice, soeur adoptée et meilleure amie, d'une tout autre caste.
Helene Cooper fait un magnifique récit sur le Liberia contemporain, à partir de sa propre histoire. Avec un subtil mélange de tendresse et d'honnêteté, elle raconte comment des gens comme elle se sont rendus coupables d'effroyables injustices sans être pour autant monstrueux. Les anecdotes sont souvent drôles, les télescopages de la grande et de la petite histoire donnent la mesure des paradoxes de chacun. Helene Cooper est enjouée, franche, impitoyable.

Souvenirs du futur

Souvenirs du futur
Krzyzanowski Sigismund
Ed. Verdier

On pourrait présenter cette oeuvre comme un récit de science-fiction dans la grande tradition de la Machine à explorer le temps. En effet, Souvenirs du futur est le titre du livre que Maximilien Sterrer, le héros, est censé écrire suite à son voyage expérimental à bord d'un « coupe-temps » qui l'a amené jusqu'en 1957 mais qui, au retour, a raté sa cible et l'a déposé en 1928.

Pour dire la folie du monde soviétique de ces années-là, il faut avoir recours au fantastique. Seul le fantastique peut rendre compte des disparitions subites d'hommes ou de biens, des transformations inexpliquées d'un avoué en va-nu-pieds puis en profiteur prospère, et autres diableries.

Ce livre est aussi un voyage initiatique où le héros cherche à vaincre le temps. Dans ce combat inégal, sa solitude est absolue : personne ne croit à ses visions sauf ceux qui sont impuissants à changer l'avenir.

Mais si les créateurs - poètes et savants - disparaissent dans les purges ou les camps, leurs écrits sont recueillis, cachés, sauvés par ceux qui se font « les gardiens des mots ».

Ces gardiens sont pour Sterrer un écrivain, un linguiste et un éditeur.

Pour Krzyzanowski lui-même, qui a échappé à la grande broyeuse stalinienne mais n'a pas été publié de son vivant, ce rôle sera joué par Vadim Perelmuter qui l'a redécouvert et qui vient d'éditer ses oeuvres complètes. Traduit dans de nombreuses langues européennes, Krzyzanowski a été très favorablement accueilli par la critique qui l'a comparé à Kafka ou à Borges, le plaçant ainsi parmi les plus grands.

Au pays des mensonges

Au pays des mensonges
Keret Etgar
Ed. Actes Sud

Raconte-moi une histoire ou je te tue. Raconte-moi une histoire ou je meurs. Ainsi commence le nouveau recueil d'Etgar Keret : sous la menace de notre soif vitale d'histoires pour tenir le coup dans notre drôle de monde, où l'envers et l'endroit se rejoignent sans cesse pour le pire et le meilleur, comme dans un anneau de Möbius. Au fond d'un trou où vivent les personnages de nos mensonges ; dans un quartier de riches où un soleil digital brille toute l'année ; chez Serguei dont l'ami le plus précieux est un poisson d'or dont il refuse de gaspiller les pouvoirs magiques ; dans un restaurant sur le point de faire faillite où débarque une horde de Russes équipés de leur piquenique ; chez une jeune femme qui, deux ans après un mariage blanc, doit identifier le cadavre d'un mari qu'elle a à peine connu ; dans une histoire que le lecteur peut poursuivre ou quitter à sa guise en attendant le livre qui pourrait se transformer en 'animal à la fourrure agréable au toucher' ; dans une poche de pantalon qui contient tout ce qu'il faut pour ne pas louper le coche en cas de bonheur. Ainsi de suite, pendant trente-neuf nouvelles, comme autant d'exercices salutaires pour apprendre à lire autrement la vie, la solitude, la mort, la violence et le CAC 40.

Etgar Keret a grandi et son art si singulier de la nouvelle aussi. Toujours plus audacieux, mais plus métaphysique encore, plus proche du coeur violent et solitaire de son lecteur, son frère. Impressionnant de maturité.

Le cahier rouge

Le cahier rouge
Tsvetaeva Marina
Ed. Syrtes

Le Cahier rouge : un simple cahier d’écolier sauvegardé par miracle qui accompagna Marina Tsvetaeva dans un moment décisif de sa vie à Paris, en 1932-1933. Il aurait dû disparaître étant donné les circonstances mouvementées de son existence et de l’époque, mais elle le confia à un ami avant de quitter la France et de repartir en URSS en 1939. Un cahier inédit où l’on peut lire à livre ouvert le déroulement de sa création poétique. Où l’on observe le poète à sa table de travail écrivant, cherchant et trouvant, tantôt sous le coup de l’inspiration, tantôt dans une endurante patience, le verbe poétique ; où l’on découvre l’écriture en français d’un poète russe qui aurait pu devenir poète français. Un cahier célébrant deux géants de la poésie, Pasternak et Maïakovski, les amours féminines, les passions charnelles, le bonheur du conte et de l’enfance perdue, tous les démons et les délices de l’imagination. Une histoire de la création sur un fond idéologique et politique qui déchira le siècle. Une époque terrible, où il est question de survie, où le crime totalitaire est irrémédiable, qui voit la fin de toute espérance, la disparition de la génération des poètes de l’Âge d’argent, la mort de la poésie. Tout cela nous l’éprouvons en feuilletant le cahier, car ce livre comprend aussi l’intégralité du manuscrit autographe. Nous tournons chaque page une à une, suivons chaque phrase ligne à ligne, pour entrer dans le laboratoire de l’écrivain et dans la matière de son écriture. C’est ce Cahier rouge, braise incandescente, que nous offrons au lecteur, pour qu’il en saisisse la force inaltérable et qu’il se souvienne de cette merveilleuse énergie de création : celle d’un poète majeur de l’avant-garde russe du début du XXe siècle, Marina Tsvetaeva.

Le pigeon anglais

Le pigeon anglais
Kelman Stephen
Ed. Gallimard

Harrison, onze ans, originaire du Ghana, arrive en Angleterre accompagné de sa grande sœur et de sa mère. En attendant le reste de la famille, ils essaient de s'adapter à leur nouvel environnement qui n'a plus rien à voir avec leur Afrique natale : béton armé, HLM décrépis, guerre des gangs...
Cette banlieue londonienne est l’une des plus dures et des plus violentes.
Le quotidien de notre jeune héros s’accélère lorsqu’un matin il découvre le cadavre d'un adolescent poignardé dans une ruelle de sa cité. L'affaire fait grand bruit et Harrison décide de mener l'enquête, de faire toute la lumière sur ce meurtre sanglant. Assisté de son meilleur ami et d'un pigeon qui devient son confident, il se transforme en un expert du crime. Mais il se révèle très doué, trop doué même, les vrais coupables voient d'un mauvais œil ce petit fouineur…

Le pigeon anglais est un roman enlevé, drôle et caustique, qui oscille entre comédie et tragédie. À travers les yeux d’un enfant, l’auteur nous livre un récit tristement actuel traitant de sujets difficiles tels que l'intégration ratée, l'abandon social, l'acculturation et la fascination pour la violence d’une jeunesse qui perd tout contact avec la réalité.
Stephen Kelman est né à Luton, près de Londres, en 1976. Il publie sa première nouvelle à 16 ans. Après avoir exercé différents métiers – travailleur social, responsable marketing, fonctionnaire administratif… – il décide en 2005 de s’investir en priorité dans sa carrière littéraire. Le pigeon anglais est son premier roman publié. Il travaille actuellement sur le deuxième, tout en écrivant des scénarios.    

 

Le lent sourire

Le lent sourire
Bonvicini Caterina
Ed. Gallimard

Un groupe d’amis trentenaires, hommes et femmes, mariés ou encore célibataires, est frappé pour la seconde fois par la même tragédie. Après Diana, opérée avec succès, c’est à Lisa qu’on diagnostique une tumeur au cerveau. Elle allait mettre au monde son premier enfant et n’arrivait plus à bouger son bras gauche ; la gynécologue prétendait alors que ce n’était que le stress.
Mais cette fois, Clara la narratrice, Marco, Daniele, Sandra, Diana et Veronica doivent accompagner Lisa jusqu’à la clinique où on lui prodiguera ses derniers soins. C’est là que Clara rencontre Ben, un chef d’orchestre britannique dont l’épouse italienne – une jeune soprano mondialement célèbre – s’éteint lentement elle aussi. Il est égocentrique, tyrannique et vaniteux, mais son affection permet à Clara de passer du «nous» qui s’est irrémédiablement dissous avec la mort de Lisa, à un «je» salutaire, d’ainsi entreprendre, en somme, cet intime et nécessaire parcours de deuil.
Habité de bout en bout par une énergie et une vitalité extraordinaires, Le lent sourire raconte la maladie, mais aussi et surtout l’amitié. Celle qui unit un groupe et celle qui lie deux jeunes femmes, Clara et Lisa, pour parvenir à vivre par-delà la mort dans l’immortalité d’un singulier sourire.

En numérique chez Tropismes : Le lent sourire

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