Un premier roman remarquable, découverte de la rentrée littéraire en Amérique. En plusieurs séquences très courtes, Justin Torres raconte une enfance marquée par la violence. Les animaux du titre original (We the Animals), ce sont trois garçons qui tentent de grandir au milieu du chaos, entre crises conjugales et manque d'argent. Enfants d'un couple mixte (père portoricain, mère blanche), ils sont entièrement soumis aux accès de colère ou de tendresse de leurs parents. Ce premier roman est surtout l'histoire d'un affranchissement, celui du plus jeune de la meute qui aimerait se libérer de cette ' vie animale ', pouvoir dire enfin ' je ' et accepter sa singularité. Justin Torres réinvente le récit initiatique dans ce texte poétique et percutant qui l'impose d'emblée comme un auteur à suivre.
People speak different languages, and always have. The Ancient Greeks took no notice of anything unless it was said in Greek; the Romans made everyone speak Latin; and in India, people learned their neighbours' languages - as did many ordinary Europeans in times past. But today, we all use translation to cope with the diversity of languages. Without translation there would be no world news, not much of a reading list in any subject at college, no repair manuals for cars or planes, and we wouldn't even be able to put together flat pack furniture. Is That a Fish in Your Ear? ranges across the whole of human experience, from foreign films to philosophy, to show why translation is at the heart of what we do and who we are. What's the difference between translating unprepared natural speech, and translating Madame Bovary? How do you translate a joke? What's the difference between a native tongue and a learned one? Can you translate between any pair of languages, or only between some? What really goes on when world leaders speak at the UN? Can machines ever replace human translators, and if not, why? The biggest question is how do we ever really know that we've grasped what anybody else says - in our own language or in another? Surprising, witty and written with great joie de vivre, this book is all about us, and how we understand each other.
Présentation de l'éditeur
Une brillante enquête au coeur des subtilités de la traduction littéraire ! Paraît en français et en janvier aux éditions Flammarion sous le titre de Le poisson et le bananier. Une histoire fabuleuse de la traduction
« Je peux imaginer un critique immergé dans le vague flottement d'une nuit de sa vie, essayant d'écrire un long texte d'un genre qu'il appelle « fiction critique » et qui, presque sans s'en rendre compte, malgré la contrariété initiale que cela représente pour lui, se transforme en observateur et éventuel narrateur d'une histoire traditionnelle où il y a des personnages.
Tout se passe à Turin, dans une chambre de la rue du Pô, à deux pas de l'endroit où Xavier de Maistre a écrit son livre le plus célèbre, Voyage autour de ma chambre. Il a abandonné pour quelques jours sa femme et ses deux enfants à Madrid et a fait un voyage d'hiver, un voyage profondément solitaire. »
Dans cet autoportrait, Enrique Vila-Matas met en scène un critique littéraire qui n'est qu'un double de lui-même et qui essaye de faire le point sur ses goûts en littérature, sur sa propre vision du roman contemporain. Il hésite entre le radicalisme artistique de James Joyce dans Finnegans Wake et la prose plus classique mais non moins inventive de Simenon dans son roman Les fiançailles de M. Hire. C'est une grande plongée dans son métier d'écrivain, jouant sans cesse entre le vrai et le faux, saluant au passage les grandes figures de sa bibliothèque et mettant ainsi la littérature tout entière en abîme.
Un livre qui permet de comprendre toute l'oeuvre d'Enrique Vila-Matas, un des grands écrivains contemporains.
En 1865, Les aventures d’Alice au pays des merveilles (1865) révolutionne le livre pour enfant. Plus encore, l’ouvrage donne naissance à une héroïne qui va devenir un véritable mythe, Alice. Les aventures d’Alice au coeur de la terre, publiées ici par le Frémok est la version écrite et illustrée de la main de Lewis Carroll, le manuscrit qu’il a offert à la véritable Alice. Une source essentielle de l’imaginaire contemporain revoit le jour, coeur vivant de l’ExperienceAlice du Frémok.
Alice, assise sur la berge à côté de sa soeur, commençait à se lasser de n’avoir rien à faire : elle avait jeté un oeil sur le livre de sa soeur mais il ne contenait ni images ni dialogues, et à quoi bon peut bien servir un livre, pensait Alice, sans images ni dialogues ? » Et c’est alors que passa près de la fillette un lapin blanc au gilet rouge... Et Alice entre à sa suite dans l’Histoire de l’Art de l’Enfance. Pourquoi est-elle un véritable mythe depuis sa création ? La clé du mystère passe fatalement par ici, dans ce livre originel illustré et calligraphié par Lewis Carroll en personne.
Le 4 juillet 1862, à bord d'une barque descendant le fleuve Isis, Charles Lutwidge Dodgson, assistant de faculté au Church College d'Oxford, improvise pour les trois filles de son doyen le fantasque récit des aventures d'une petite fille tombée au centre de la terre. L'une d'elles, Alice, lui demande d'en faire en livre. Il s'exécute et offre à la fillette en cadeau de Noël, un carnet soigneusement manuscrit et illustré. Augmenté et désormais signé par un certain Lewis Carroll, ce texte va devenir en 1865 Alice au pays des Merveilles. Les images initiales, jugées inadéquates, ont alors laissé place aux dessins d'un dessinateur réputé, John Tenniel. C'est le contenu du précieux carnet que nous restituons enfin dans sa graphie et ses images originelles, agrémenté d’une nouvelle traduction en français.
Prisonnier de son histoire et de son lit d'hôpital, Eulálio Montenegro d'Assumpção se confronte à la vie passée. La présence d'une infirmière, de sa fille ou de sa mère décédée, entretient en lui le besoin d'explorer des souvenirs qui s'entrechoquent en fouillant le parcours des générations qui le précèdent et qui le suivent. Sa vision de l'héritage familial se nuance au fil de la mémoire qui évolue, s'immisce en des lieux insoupçonnés à l'ombre permanente du doute.
Né au début du XXe siècle, il raconte l'évolution du Brésil à travers les figures de la dynastie Assumpção. Dans son récit, la fécondité et l'hérédité reviennent comme une obsession à travers l'image du lait. Elle envahit les pensées pour révéler un quotidien fait de jalousie et de quête d'honneur qu'Eulálio est condamné à ressasser.
D'une plume rythmée et colorée, Chico Buarque nous plonge dans les méandres d'un esprit hanté par les fantômes familiaux. Au seuil de la mort, les figures se confondent en une ronde angoissée et nous conduisent à interroger le mouvement de l'histoire. Quand je sortirai d'ici est un texte intense qui examine la mémoire d'un homme compressé par la généalogie et celle de toute la nation brésilienne.
Employé dans un fast-food milanais où il est chargé de cuire des frites plusieurs heures par jour, Luigi Martinotti a une passion qui donne du sens à sa vie : celle de l'Histoire. Et il vit si intensément cette passion que, depuis son 'antre de friture', il peut entrer en empathie avec le conquérant Attila ou accompagner les chevauchées héroïques de Charles XII de Suède. Sa liaison avec une jeune femme, son affection pour l'enfant de celle-ci ne sont pas à la mesure de sa vocation : renoncer à cette dernière serait renoncer à sa dignité, et à lui-même.
Son meilleur ami, Giuseppe, condamné par une maladie dégénérative, le pousse à rencontrer un historien célèbre qui lui fait entrevoir des perspectives de publication. Mais l'espérance tourne court. Alors s'impose à Martinotti l'idée d'un acte - un enlèvement d'enfant - qui le délivrerait à jamais du manque d'argent, et lui ouvrirait enfin le chemin de l'Histoire.
Cesare De Marchi, pour qui 'il n'est pas de manifestation plus tangible et plus déconcertante du désordre du monde que la folie', signe ici un grand roman sur la condition humaine, dans un style qui épouse au plus près les sentiments et les sensations de son personnage, avec une compassion qui ne cède jamais aux facilités de la rhétorique.
Danny Smirický aime le jazz et les filles, mais s'il pratique bien la musique, ses visées amoureuses - que ce soit avec Irena, Marie, Karla-Marie, Kristýna ou Alena - se brisent toujours sur les contrariétés de la vie. Parfois les filles courtisées se montrent trop farouches ou trop jalouses (il faut dire qu'il arrive à Danny de garder « plusieurs fers au feu »), parfois les parents veillent au grain, parfois encore il subit les lois de la concurrence.
Pourtant, Danny est prêt à tout pour gagner le coeur de ces demoiselles et ira jusqu'à prendre de vrais risques en défiant l'autorité nazie... Car nous sommes en Tchécoslovaquie, du temps de l'occupation allemande, et l'évocation des mésaventures de ce don Juan en herbe nous rappelle aussi un chapitre noir de l'histoire du XXe siècle. Le charme de ce roman de formation, entre légèreté et noirceur, n'en est que plus singulier.
Une chambre d’hôpital où opère la magie des contes. Un homme libéré par ses migraines. Une fillette qui transporte une marmite précieuse à la maison d’arrêt. Un vieillard admiré, et pourtant seul parmi les autres hommes, qui fait le bilan de sa vie et dont les dernières paroles abolissent, enfin, la distance qui le sépare de l’être aimé. Des malédictions qui frappent les lâches, des amants qui se retrouvent, des corps tourmentés, des hommes qui renaissent à la vie.
Tibor Déry, portraitiste subtil, ausculte avec humanisme, poésie et humour, la minuscule pulsation de liberté qui bat dans des vies que la misère, la dictature ou la maladie ne parviennent pas à priver de tendresse, de chaleur et d’insolence rieuse.
Le poète polonais Zbigniew Herbert (1924-1998) avait réuni dans Le Labyrinthe au bord de la mer - publié en Pologne deux ans après sa mort et resté inédit en français - sept essais sur l'Antiquité grecque et latine. Après Un barbare dans le jardin (1962), consacré à la France et à l'Italie, et Nature morte avec bride et mors (1993), aux Pays-Bas, c'est le dernier des trois livres, désormais publiés au Bruit du temps, qu'il ramena de ses voyages en Europe de l'Ouest.
« Il y avait à l'époque près de cinquante mille Russes qui vivaient à Paris (à la veille de la Première Guerre mondiale, ils étaient à peine plus de trente-six mille dans toute la France). Ils priaient dans des églises orthodoxes, envoyaient leurs enfants dans des écoles russes et discutaient de Dostoïevski au café La Rotonde, sur les portes duquel un habitué caustique avait proposé un jour d'inscrire le slogan : 'Psychopathes de tous les pays, unissez-vous !' »
Fiodor Zavalichine, aussi appelé Théo, fait partie de ces Russes installés en France pour fuir la révolution bolchevique et, comme beaucoup d'entre eux, il se rend lui aussi à une projection du chef-d'oeuvre d'Eisenstein. Le Cuirassé Potemkine, en novembre 1926. En tant que militaire, il a pris part en 1905 à la répression de la mutinerie au sein de la flotte russe et, lorsqu'il découvre sur le grand écran la reconstitution impressionnante de ce massacre dans le port d'Odessa, il est soudainement convaincu d'avoir participé à un crime... Il se précipite au commissariat le plus proche pour faire des aveux, puis essaie de soigner ses remords et sa culpabilité dans un hôpital psychiatrique. C'est là qu'il apprend dans les journaux le récit d'un horrible fait divers : sept femmes sont retrouvées égorgées dans une fosse commune à Deauville. Il attribue sans hésitation ce massacre à son ancien compagnon d'armes et grand mutilé, Ivan Domani, pour qui il avait justement accepté de faire des photos érotiques de sept jeunes créatures. Débute alors pour Théo un long périple chaotique, entre violence et rédemption...
Potemkine ou Le troisième coeur est un livre stupéfiant qui nous confirme plus que jamais que Iouri Bouïda, qui jouit d'un grand prestige dans son pays, occupe une place de choix dans la vaste tradition littéraire russe.