Si l'on connaît l'oeuvre romanesque de J. M. Coetzee, on oublie trop souvent qu'il est aussi un analyste et un essayiste des plus remarquables. Qu'il s'exprime sur la littérature classique (Tolstoï, Rousseau, Dostoïevski), contemporaine (Salman Rushdie, J. L . Borges, Naguib Mahfouz, Joseph Brodsky, Aharon Appelfeld) ou sud-africaine (Doris Lessing, Breyten Breytenbach, Nadine Gordimer), ou sur la genèse de son oeuvre (ses travaux sur Beckett), Coetzee le fait chaque fois avec la même rigueur et la même élégance dans le propos. Les vingt et un essais et entretiens présentés ici offrent une sélection très large de ses interventions critiques les plus importantes et visent à donner une vue d'ensemble du savoir et du savoir-faire de l'auteur. Tous ces textes sont d'une grande intelligence, tantôt érudits, tantôt provocateurs, et révèlent l'intérêt de l'auteur pour l'histoire, la politique, les liens de la littérature avec la culture et la société. Ils se lisent avec plaisir.
Présentation de l'éditeur
Donald, métis Chippewa-Finnois de 45 ans, souffre d'une sclérose en plaques. Prenant conscience que personne ne sera capable de transmettre à ses enfants l'histoire de leur famille après sa mort, il commence à la dicter à sa femme Cynthia. Il dévoile ainsi, entre autres, sa relation à un héritage spirituel unique et l'installation de ses aïeux dans le Michigan voilà trois générations. Pendant ce temps, autour de lui, ses proches luttent pour l'accompagner vers la mort avec la dignité qui l'a caractérisé toute sa vie.
Jim Harrison écrit sur le coeur de ce pays comme personne, sur le pouvoir cicatrisant de la Nature, le lien profond entre la sensualité et le spirituel et les plaisirs qui élèvent la vie jusqu'au sublime.
Présentation de l'éditeur
David se trouve devant la porte de son atelier. Alors qu'il s'apprête à entrer, cette porte bleue s'ouvre soudain sur le visage radieux d'une femme noire et de deux petits enfants métis. Effaré par cette inexplicable intrusion, David comprend dans l'instant que ces trois personnes font partie de sa vie. Mais il ne les connaît pas.
David est sud-africain, il est marié depuis très longtemps avec une femme blanche. Ils n'ont jamais eu d'enfant. Une porte jaune clôt l'entrée de leur appartement.
Conte ou allégorie du désir amoureux, rêve subtil et ambigu à travers lequel l'identité fragmentée de chaque être retrouvera la mémoire, ce récit fait écho à l'oeuvre aujourd'hui importante du grand romancier sud-africain.
Présentation de l'éditeur
En 1938, Max et Gisèle Friedmann vivent à Breslau, en Silésie. Paisibles, naïfs, ces Allemands d'origine juive ne voient pas - ou préfèrent ne pas voir - le danger qui les guette. Contraints par le frère aîné de Gisèle, ils finissent par accepter de partir, au moins temporairement pensent-ils ; Max vient d'être licencié et leur fils unique a déjà trouvé refuge en Angleterre.
Un long exil commence, un voyage au cours duquel la mélancolie et le regret ne les quitteront plus jamais. Confrontés à des souffrances bien différentes de celles qui, à l'époque, ont emporté tant de gens, ils émigrent en Palestine. Une vie d'effacement, une incapacité à entendre la douleur de ceux qui les entourent, et pour Gisèle une extrême solitude.
Quand Max meurt subitement, Gisèle quitte au plus vite Tel-Aviv. Son frère l'attend pour un ultime exil en Bolivie. Nous sommes alors en 1951.
Le grand art de Joseph Pearce réside dans l'évocation de la tragédie du XXe siècle à travers les affres d'une femme simple, plus allemande que nature et qui peine à comprendre ce que le monde hurle autour d'elle de violence et de peur. Une femme au destin niché dans les blancs de l'Histoire.
Présentation de l'éditeur
Un grand classique de la littérature érotique du XXe siècle, dans la lignée de L'amant de lady Chatterley à Eloge des femmes mûres
J'ai lu le roman de Curt Leviant d'une seule traite... J'ai savouré chaque péripétie de l'intrigue... Ce livre est écrit avec infiniment de tact, de sensibilité et de savoir-faire. Saul Bellow
Deux vieux amis se retrouvent lors d'une réunion d'anciens camarades de leur école juive où ils furent élèves ensemble. Ayant depuis peu franchi le cap de la quarantaine, Guido, photographe, et Charlie, psychologue, vont s'intéresser à la même femme mariée, la séduisante Aviva, professeur de violoncelle. A l'insu de Guido, dont elle est la maîtresse, Charlie accepte en effet la belle musicienne parmi ses patients. Cette dernière, cependant, ignore tout des liens qui unissent les deux hommes.
Dans ce récit d'amour et de désir, au comique volontiers noir, Curt Leviant relate les rapports triangulaires qui s'installent, vus par chacu des trois personnages. A mesure que les complications vont croissant, les trois protagonistes doivent faire face à la jalousie et à la difficulté de garder ses secrets.
Dans ce superbe roman, que l'on a le plus grand mal à poser, l'amour et le plaisir sont tour à tour trouvés et perdus et les impasses rebondissent en nouveaux départs.
Salué par la critique comme une oeuvre 'exquise et enchanteresse', une oeuvre 'd'un brio fascinant', ce roman illustre toutes les facettes du talent de Leviant.
Présentation de l'éditeur
Savant mélange d'érudition et de facéties, Holy Smoke est un éloge du cigare - celui par qui tout a commencé - et un hymne à la gloire de cette «sacrée fumée», «fumée sacrée», dont Guillermo Cabrera Infante (Cuba 1929 - Londres 2005) nous conte l'histoire, de la découverte du tabac par un marin de Colomb jusqu'à nos très tristes temps pour les adeptes des divines volutes. «Ce livre, à la splendeur digne des arômes tabagiques qu'il magnifie, est la saga du temps perdu et retrouvé du havane», de La Havane et de sa culture populaire.
Il est aussi l'évocation flamboyante, par celui qui fut le fondateur de la cinémathèque de Cuba, d'une mythologie singulière faite de cohibas et de salles obscures où l'on retrouve une myriade d'acteurs et de réalisateurs dont Tony Curtis, Groucho Marx, Orson Welles et John Huston. Car Holy Smoke peut être lu comme une histoire du cinéma et de ses accointances avec la fumée - qu'elle soit de tabac, d'opium ou de marijuana -, une approche sensuelle des arts et de la littérature lorsque l'auteur convoque Duchamp, Sterne, Thackeray ou Robbe-Grillet.
Lauréat en 1997 du prix Cervantès - considéré comme le Nobel littéraire hispanique -, l'auteur de Trois Tristes Tigres et de La Havane pour un infante défunt aura, selon les mots de Carlos Fuentes, «intensément marqué par son baroque tragique et son imaginaire la culture hispano-américaine», Holy Smoke en est la subtile et enivrante émanation.
Présentation de l'éditeur
Avril 1961. Des mercenaires contre-révolutionnaires s'apprêtent à débarquer sur la baie des Cochons, et Cuba à rendre fous les puissants de ce monde.
Officieusement à la manoeuvre, la CIA orchestre l'invasion par des messages radiophoniques codés que susurre la voix rauque d'une croqueuse d'hommes recrutée dans un bordel de Miami.
Après la narration désopilante et corrosive des quelques heures de confrontation, c'est à leurs conséquences sur les destins individuels que l'auteur s'attache, sans aucun dogmatisme, mêlant personnages imaginaires et réels. Aux côtés des dirigeants des deux bords et de grands reporters engagés, on croise ici de flamboyants porte-parole (Hemingway, Malcolm X ou Orson Welles...). Mais c'est par le prisme des expériences anecdotiques d'une multitude de sans-grade que nous apparaîtra le plus retentissant fiasco de l'ère Kennedy marquant l'apogée de la révolution cubaine.
Dans la distribution de ce grand film en noir et blanc : des fillettes alphabétiseuses, des machistes léninistes, des hommes-grenouilles désaxés, des miliciennes oeuvrant à la rédemption de prostituées ; toutes ces petites gens dont se nourrit toujours la grande Histoire.
En toile de fond de ce « roman de non-fiction » les années 1960 avec le rock, les transistors, la conquête de l'espace, mais aussi des résonances actuelles pour nous remettre en mémoire près d'un demi-siècle de turbulences et de tragédies entre les deux Amériques.
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Quelques mois avant d'être foudroyé par l'orage, un garçon de douze ans est initié par un mystérieux étranger à la magie macédonienne des coïncidences, des illuminations, des parentés imprévues et du triomphe mystique des toupies. Le cimetière est son école, et sa mère, qui y repose, lui enseigne les secrets des ténèbres.
Anastàsis est ce voyageur énigmatique, de retour au pays natal après bien des années d'absence. Son enfance fut peuplée d'étranges présages. Anastàsis aux yeux gris, aux cheveux fauves sculpte dans le bois toupies et baguettes. Le récit se déploie en spirale autour de sa figure solaire, ressuscitée à l'ombre de la forge paternelle. Redonne-t-il vie à la folie des mères, au vol des oies sauvages, à la conjuration des esprits ? À profusion se nouent récits et croyances paysannes locales.
L'histoire est peuplée d'enfants, pas encore nés ou déjà morts, ou vivants ; de tous âges, douze-treize ans surtout, l'âge où l'enfance est près de mourir. Les animaux sont très présents aussi. Brumes, pluies diluviennes, tempêtes, orages, raz de marée, les éléments se déchaînent sans cesse - et ils tuent. Car l'homme ici est peu de chose, jouet des phénomènes naturels, faible flamme vite soufflée par la mort. Le titre nous l'annonce : c'est elle, la Mort, le héros du livre. Superbe en ses habits triomphaux, traînant ses innombrables victimes.
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Evocation d'une ville, roman de formation et réflexion sur la mélancolie, Istanbul est tout cela à la fois. Au fil des pages, Orhan Pamuk se remémore ses promenades d'enfant, à pied, en voiture ou en bateau, et nous entraîne à travers ruelles en pente et jardins, sur les rives du Bosphore, devant des villas décrépies, dessinant ainsi le portrait fascinant d'une métropole en déclin.
Ancienne capitale d'un vaste empire, Istanbul se cherche une identité, entre tradition et modernité, religion et laïcité, et les changements qui altèrent son visage n'échappent pas au regard de l'écrivain, fin connaisseur de son histoire, d'autant que ces transformations accompagnent une autre déchirure, bien plus intime et douloureuse, provoquée par la lente désagrégation de la famille Pamuk - une famille dont les membres, grands-parents, oncles et tantes, ont tous vécu dans le même immeuble - et par la dérive à la fois financière et affective de ses parents.
Dans cette oeuvre foisonnante, magistralement composée et richement illustrée, Orhan Pamuk nous propose de remonter avec lui le temps de son éducation sentimentale et, in fine, de lire le roman de la naissance d'un écrivain.
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Paru en 1985 au Viêtnam, alors que la publication des livres de Duong Thu Huong y était encore autorisée, ce roman de formation remporta un énorme succès. Il est pour la première fois traduit en français.
Duong Thu Huong y évoque les tribulations d'une gamine espiègle et entreprenante à la fin des années cinquante. Bê a douze ans, sa vie dans le bourg de Rêu s'organise entre sa mère, ses amis, ses voisins et ses professeurs. Son père, soldat, est en garnison à la frontière nord. Mais parce que son caractère est déjà bien trempé et qu'elle ne supporte pas l'injustice, elle prend la défense d'une de ses camarades abusée par un professeur, et se voit brutalement exclue de l'école. Révoltée, elle s'enfuit de chez elle, avec sa meilleure amie, pour rejoindre son père.
Commence alors un étonnant périple : les deux adolescentes, livrées à elles-mêmes, sans un sou en poche, voyagent en train, à pied ou en autobus, à travers les montagnes du nord, peuplées par les minorités ethniques. Elles finiront par arriver à destination, après des aventures palpitantes et souvent cocasses : Bê la meneuse, non contente d'avoir travaillé dans une auberge avec son amie, tué le cochon, participé à la chasse au tigre, va également confondre un sorcier charlatan et jouer les infirmières de fortune.
Au fil des mois et des rencontres, l'adolescente grandit, mûrit, et fait l'apprentissage de la liberté. Duong Thu Huong avoue avoir donné beaucoup d'elle-même à son héroïne..
C'est un véritable roman d'éducation que ce livre limpide et captivant qui, dans un festival de sons, d'odeurs, de couleurs et de paysages, dépeint la réalité du Viêtnam après la guerre contre les Français.
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