Qu'est-ce que la vie ? Quelles en sont les caractéristiques et comment est-elle apparue ?
Tous les organismes vivants, qu'ils soient microbes, végétaux, animaux ou humains, descendent d'une cellule ancestrale unique. Tous utilisent le même langage et le même code génétique.
Christian de Duve décrit dans ce livre les étapes de l'histoire de l'évolution qui fut une succession de hasards et de nécessités, de 'singularités', dont il définit les différents types comme autant de balises, de jalons, qui ont tracé les chemins de la vie.
Présentation de l'éditeur
En 2000, le Clay Institute annonça l'ouverture d'une compétition historique : quiconque résoudra l'un des sept problèmes mathématiques non encore résolus à ce jour et jugés comme les plus difficiles et les plus importants du siècle gagnera un million de dollars !
Cent ans plus tôt, le mathématicien David Hilbert avait déjà proposé un ensemble de vingt-trois problèmes qui occupèrent largement les mathématiciens du XXe siècle. Les problèmes du troisième millénaire - choisis par un comité international de mathématiciens reconnus - sont de même stature et leurs solutions (ou leur absence de solution) joueront un rôle déterminant non seulement en mathématiques, mais pour les sciences en général.
Dans ce livre à la fois fascinant et accessible à tout lecteur qui peut se rappeler un peu des mathématiques apprises au lycée, Keith Devlin présente avec beaucoup de clarté ces 'Everest' des mathématiques contemporaines qu'il reste à grimper !
Présentation de l'éditeur
Nul homme ne peut vivre sans croyance. Aucune société humaine ne peut survivre sans une conviction minimale qui la maintienne debout. Or, en ce début de millénaire, une violence nouvelle semble avoir envahi le monde. Un peu partout, des fanatismes se déchaînent, des assassins tuent et terrorisent au nom de Dieu. Hier, c'est au nom de l'idéologie qu'ils le faisaient. Une folie paraît s'attacher, décidément, à toutes les croyances. Elle nous fait horreur. Dans le même temps, nous sentons rôder autour de nous le désabusement général. Un doute délétère nous habite. Le XXe siècle, avec ses massacres et ses désastres, nous a appris à nous méfier des adhésions rassembleuses et des utopies. Nous voudrions bien croire encore, mais à quoi ? Nous errons entre intolérance et désenchantement, crédulité et cynisme. Quelque chose paraît s'être détraqué dans notre capacité de conviction.
Ainsi la grande question devient-elle aujourd'hui celle du croire, et de ses diverses pathologies. Cette question déborde largement le cadre du religieux et de son prétendu 'retour'. Ailleurs aussi, des dogmatismes et des cléricalismes menacent, d'autant plus redoutables qu'ils se présentent comme des savoirs. En politique ou en économie, dans la science ou dans la religion, il nous faut réapprendre à distinguer la croyance aveugle de la conviction raisonnable, la pure crédulité de la détermination réfléchie. C'est à cette patiente et minutieuse interrogation que nous invite ce livre : à quoi pouvons-nous croire ?
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Deux syllabes suffisent - même une - et la prononciation d'un seul mot pour révéler, derrière la langue parlée, la présence d'une autre langue. Cela s'appelle un accent.
Depuis mes premiers souvenirs de la voix de mon père s'exprimant en français dans le cercle familial - plus précisément encore lorsqu'il s'adressait à moi -, et jusqu'à ses dernières paroles, j'ai entendu dans chaque syllabe qu'il prononçait la mémoire, l'empreinte, le fantôme, non seulement d'une autre langue que le français, mais aussi d'un autre monde et d'un autre temps.
Si j'ai commencé ce livre en écrivant que deux syllabes suffisent, c'est en pensant à la façon dont mon père, répondant au téléphone en français, prononçait le simple mot 'Allô'. A.F.
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Notre terre est fragile et ne peut plus aujourd'hui répondre aux sollicitations démesurées des hommes.
Comment alors concilier 'modernité' et écologie ?
A travers un tour du monde des savoirs écologiques traditionnels chez les Yanomamis, les Ladakhis, les Inuits..., Sabine Rabourdin montre que ces sociétés ont su développer des façons de vivre qui s'harmonisent avec leur environnement et se fixer des limites. Ces 'bons sauvages' auraient beaucoup à apprendre aux 'civilisés' : depuis leur rapport homme/nature aux techniques novatrices de préservation des ressources naturelles. C'est alors de multiples concepts occidentaux que l'auteur nous amène à réviser : la pauvreté, le bonheur, la place de l'homme sur Terre.
Entre ethnologie et écologie, cet essai montre que les sociétés traditionnelles peuvent constituer une source d'inspiration précieuse pour les sociétés occidentales, si chacun se donne la peine de considérer la modernité autrement.
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L'image que l'on perçoit de Kinshasa est souvent celle d'un monde désordonné livré à lui-même : confusion, crise et chaos y règnent et il en émerge une forme bizarre de cannibalisme social où la société devient sa propre proie.
L'âpreté de la vie que mènent ses habitants, les sacrifices qu'ils consentent au quotidien et les souffrances qu'ils endurent renforcent le sentiment d'une société livrée à l'anarchie et victime d'elle-même. Mais cette vision apocalyptique de Kinshasa, évoquant fortement celle du voyageur de jadis affrontant le « c?ur des ténèbres », n'est que partiellement vraie.
Malgré tous les problèmes qu'elle connaît et les drames qu'elle vit, Kinshasa constitue un espace social fascinant, à la fois vivace, inventif, et fantasmagorique. Cette ville tentaculaire, où de nouveaux schèmes de régulation et d'organisation se forment et se défont continuellement, est un lieu de contraste, de contradiction, voire de paradoxe. La créativité sociale s'y développe en dépit de la crise multiforme et durable que subit le pays, et même - peut-on dire - se nourrit de cette crise.
Fonction et dysfonction, ordre et désordre se conjuguent au point de paraître se confondre. Les Kinois inventent de nouvelles formes d'organisation sociale afin de pallier la situation sinistrée que leur a légué l'État-nation post-colonial. Il s'agit d'un processus dynamique qui permet tout simplement aux gens ordinaires de continuer à vivre. C'est de cette réinvention de l'ordre que traite ce volume.
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Hier encore, le discours officiel opposait les vertus de la démocratie à l'horreur totalitaire, tandis que les révolutionnaires récusaient ses apparences au nom d'une démocratie réelle à venir. Ces temps sont révolus. Alors même que certains gouvernements s'emploient à exporter la démocratie par la force des armes, notre intelligentsia n'en finit pas de déceler, dans tous les aspects de la vie publique et privée, les symptômes funestes de l'«individualisme démocratique» et les ravages de l'«égalitarisme» détruisant les valeurs collectives, forgeant un nouveau totalitarisme et conduisant l'humanité au suicide.
Pour comprendre cette mutation idéologique, il ne suffit pas de l'inscrire dans le présent du gouvernement mondial de la richesse. Il faut remonter au scandale premier que représente le «gouvernement du peuple» et saisir les liens complexes entre démocratie, politique, république et représentation. À ce prix, il est possible de retrouver, derrière les tièdes amours d'hier et les déchaînements haineux d'aujourd'hui, la puissance subversive toujours neuve et toujours menacée de l'idée démocratique.
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Henri Birault nous a quittés le 16 avril 1990, après quatre décennies d'une carrière universitaire exceptionnelle, principalement à Lille et à Paris. Il aura peu écrit, mais d'une écriture toujours sobre et minutieuse, qui frappe l'écart et trace de nouvelles délimitations, qui densifie et allège en même temps.
D'où l'importance que revêt la présente publication, ouvrage posthume donc et second ouvrage après L'Expérience de la pensée (1978). Car c'est le prodigieux travail de méditation et de commentaire commis à l'endroit de ses trois grands Lebe-Meister (maîtres de vie) et pour la cause desquels il s'est fait infatigable Lese-Meister (maître de lecture), qu'il rend accessible. Trois parties le structurent ainsi naturellement; la première est intitulée «Pascal: christianisme et philosophie»; la seconde, «Nietzsche: antichristianisme et philosophie»; la troisième, «Heidegger: ontothéologie et pensée de l'être».
Loin des arrogances de la tabula rasa, Henri Birault avait choisi la modestie du contrepoint, s'approvisionnait à la mesure du provisoire, répondait dans ce qui est simple, se rendant apte à la belle ironie. Le simple de la pensée, il l'éprouvait en méditant l'être, le temps et la mort.
Penser pour tenter de dire l'impensé de la pensée, de toute pensée. Ce fut sa quête. Il la voulait salutaire au risque de tous les périls, résolument non blasphématoire donc exposée, frontalement ouverte au monde défait de ses mensonges. Elle ne pouvait qu'être mystérieuse. Philippe Capelle
Seul l'Occident moderne s'est attaché à classer les êtres selon qu'ils relèvent des lois de la matière ou des aléas des conventions. L'anthropologie n'a pas encore pris la mesure de ce constat : dans la définition même de son objet - la diversité culturelle sur fond d'universalité naturelle -, elle perpétue une opposition dont les peuples qu'elle étudie ont fait l'économie.
Peut-on penser le monde sans distinguer la culture de la nature ? Philippe Descola propose ici une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement. Son enquête met en évidence quatre façons d'identifier les «existants» et de les regrouper à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains ; l'analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l'animisme, qui prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache au contraire aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle.
La cosmologie moderne est devenue une formule parmi d'autres. Car chaque mode d'identification autorise des configurations singulières qui redistribuent les existants dans des collectifs aux frontières bien différentes de celles que les sciences humaines nous ont rendues familières.
C'est à une recomposition radicale de ces sciences et à un réaménagement de leur domaine que ce livre invite, afin d'y inclure bien plus que l'homme, tous ces «corps associés» trop longtemps relégués dans une fonction d'entourage.
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«Bienvenue dans le désert du réel»... C'est ainsi que Morpheus, dans le film Matrix, introduisait un Néo stupéfié à la «vraie réalité» d'un monde dévasté : un ground zero planétaire.
Slavoj Zizek se propose d'analyser les investissements pulsionnels et idéologiques qui ont façonné notre nouvel ordre mondial depuis l'effondrement des tours du World Trade Center, le 11 septembre 2001 à New York. La tâche critique consiste aujourd'hui à replacer l'«événement» dans le contexte des antagonismes du capitalisme mondial. Le vrai choc des civilisations pourrait, dans cette perspective, se révéler n'être qu'un choc à l'intérieur de chaque civilisation. L'alternative idéologique opposant l'univers libéral, démocratique et digitalisé, à une radicalité prétendument «islamiste» ne serait en définitive qu'une fausse opposition, masquant notre incapacité à percevoir les vrais enjeux politiques contemporains.
Le seul moyen de nous extraire de l'impasse nihiliste à laquelle nous réduit cette fausse alternative est une sortie de la démocratie libérale, de son idéologie multiculturaliste, tolérante et post-politique.
Philosophe, docteur en psychanalyse, Slavoj Zizek est notamment l'auteur de Essai sur Schelling : le reste qui n'éclôt jamais (L'Harmattan, 1997), Vous avez dit totalitarisme ? Cinq interventions sur les (més)usages d'une notion (Amsterdam, 2004), La Subjectivité à venir : essais critiques sur la voix obscène (Climats, 2004).
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