Ce beau texte, où il est question de la physique et de la métaphysique du sexe, surprendra plus d'un lecteur, car il est audacieux et d'une rare originalité.
Audacieux, parce qu'Alexis - l'amant - est aussi impudique que pervers, poursuivant la conquête d'une femme inaccessible, Sophie, alors même qu'il entretient d'autres liaisons. Original parce que peu d'auteurs ont été aussi loin dans la recherche du plaisir et de « l'infinitude » humaine.
Le récit, d'une grande virtuosité, nous promène entre Rennes, Paris, Florence et New York. L'amant y prêche « la merveilleuse abjection, la jouissance absolue de l'obscène, la chute vertigineuse dans l'immonde », tandis que Sophie, « chaque matin, gémit après la chose immonde et délicieuse », mais écrit à l'amant : « Dieu t'aime puisque tu m'as rencontrée. »
Prix Décembre 2009
L'orage, la nuit, le vent, la pluie, le feu, les éclairs, le sexe et la mort. Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l'amour au même moment, Marie et moi, mais pas ensemble.
La Vérité sur Marie n'est pas à proprement parler une suite, mais un prolongement de Faire l'amour (2002) et Fuir (Prix Médicis 2005).
Prix Médicis essai 2009
Avec sa femme Éva, le narrateur de ce roman d'amour fou croyait faire un couple indissoluble. Un jour elle le quitte. Il sait seulement qu'elle s'est jointe à un capitaine de marine. Au lieu de noyer son chagrin dans l'alcool, il trouve un consolant paradis artificiel dans la relecture de Madame Bovary.
Relisant le chef-d'oeuvre de Flaubert, dont il consulte simultanément les prodigieux avant-textes, cet homme revoit le film de son histoire avec Éva. Composée de souvenirs ardents, de fantasmes, de références et de regrets, poinçonnée aussi par l'aveu d'un parti pris qui pourrait avoir causé le départ d'Éva, sa remémoration se nourrit et s'enivre d'une célébration enflammée de la «petite femme» de Flaubert. Avocat commis d'office, il est comme épris de sa cliente, dont il blasonne le corps tout entier et ausculte l'âme énigmatique.
Ce Mémoire d'un fou d'Emma confirme l'idée - chère à Thomas Mann - que souvent la vie des hommes, simples ou illustres, est régie par l'imitation et «s'exprime en citations». Mais il est essentiellement un acte d'amitié pour les bons livres, pour le cinéma, et pour l'idée que l'amour, s'il s'inscrit en lettres de noblesse, ne s'oblitère pas, même quand sa page est tournée.
Prix Médicis 2009
« La nouvelle coupe la nuit en deux.
L'appel téléphonique fatal
Que tout homme d'âge mûr
Reçoit un jour.
Mon père vient de mourir. »
A la suite de cette annonce tragique, le narrateur décide de revenir dans son pays natal. Il en avait été exilé, comme son père des années avant lui, par le dictateur du moment.
Et le voilà qui revient sur les traces de son passé, de ses origines, accompagné d'un neveu qui porte le même nom que lui. Un périple doux et grave, rêveur et plein de charme, qui lui fera voir la misère, la faim, la violence mais aussi les artistes, les jeunes filles, l'espoir, peut-être.
Le grand roman du retour d'exil.
La Fronde bouleverse la France. La dynastie des Ming, en Chine, meurt.
Deux hommes, passionnément, aiment des femmes qu'ils tremblent de perdre. L'un est français, l'autre chinois. Dans le chaos, ils cherchent la vérité et la justice.
Des continents les séparent : M. de La Tour et Lu Wei ne devraient pas se rencontrer.
L'amour fou, Dieu et le Vide vont avoir raison des continents entre eux.
Pendant douze ans, deux hommes s'efforcent de briser l'absence qui les ronge, la privation, la ruine, les spectres du deuil. Ils leur opposent la fidélité, l'extase.
Un jour, Lu Wei confie à M. de La Tour quelques sceaux qui sont tout ce qu'il a conservé de son univers. Les chemins les plus merveilleux sont des détours.
Port-Royal et Louis XIV attendent encore M. de La Tour. Une femme aussi.
Le 3 janvier I960, Albert Camus quitte sa maison de Lourmarin pour rejoindre la capitale. Alors qu'il avait décidé de prendre le train, son éditeur Michel Gallimard réussit à le convaincre de faire la route en voiture. Ce voyage est pénible pour Camus, qui a des difficultés à écrire et se demande s'il sera jamais capable de mener à terme Le Premier Homme. Célèbre, riche, en pleine force de l'âge (quarante-sept ans), il devrait être comblé. Mais il est préoccupé par la guerre d'Algérie, dont il ne voit pas l'issue. Très marqué par la polémique qui a suivi la publication de L'Homme révolté et le prix Nobel de littérature, il doute, au point de vouloir abandonner l'écriture.
Au cours du voyage, Albert Camus renoue avec les souvenirs de sa vie, notamment à Alger. Jusqu'au moment où, dans une ligne droite, la voiture de Gallimard quitte la route. Camus est tué sur le coup. Dans sa sacoche, on retrouve le manuscrit inachevé du Premier Homme, un horoscope lui prédisant de belles créations, quelques photos, et un billet de train inutilisé.
Jamais Boris Landor ne pourrait oublier ce jour où, visitant avec d'autres étudiants un hôpital psychiatrique, il fut abordé dans le parc par une jeune fille qui furtivement le supplia de la délivrer.
Pour brève que fut cette rencontre, son souvenir intrigue Maillard, détective du Quai d'Orsay chargé de l'enquête sur la disparition de Boris Landor devenu un géologue renommé. Une enquête dont les bifurcations conduisent des rives de la Sandre en Île-de-France à celles du Yan Tsé-Kiang en Chine, là où doit s'élever le gigantesque barrage des Trois-Gorges. Pour ce passionné de Borges et de Poe, toute disparition n'engendre-t-elle pas des apparitions ?
Dans ce vingtième ouvrage de Georges Walter, ses lecteurs retrouveront la voix du conteur impénitent pour qui l'aventure n'est jamais sans mystère ni le songe sans ironie.
Sur l'oeuvre romanesque de Georges Walter :
« L'histoire des Enfants d'Attila de Georges Walter est portée par l'enthousiasme, elle est soutenue par le souffle, elle est dictée par le génie... Georges Walter est un grand écrivain. » Alexandre Vialatte, La Montagne, 14 janvier 1968
« Georges Walter est un formidable romancier d'aventures, un infatigable chasseur de trésors, un rêveur d'Amériques qui peint à fresque. » Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, février 2008
Un jeune Bruxellois de vingt ans débarque à Oran pour rejoindre sa belle. Mais rien ne se passe comme prévu et les autorités algériennes l'expulsent... vers le sud.
Sans ressource, il passe un pacte improbable avec deux Maliens, expulsés eux aussi - mais de France -, pour se rendre à Bamako. Ils voyagent, comme les Africains les plus pauvres, dans des camions inconfortables, traversent des régions qui connaissent la famine et affrontent la corruption des militaires. Arrivé à Bamako, Sitan, la mère d'un de ses compagnons de voyage, l'adopte. Il devient son fils blanc. Il découvre alors la vie quotidienne d'une concession bamakoise et apprend à l'aimer.
Revenu à Bruxelles, il garde le silence pendant dix-sept ans. Jusqu'à ce qu'il se décide à retourner à Bamako pour retrouver « sa » famille...
Ce livre qui a toutes les qualités littéraires d'un roman passionnera ceux qui savent qu'il faut faire un long chemin avant de rencontrer les autres dans la dignité.
À Casablanca, par une chaleur écrasante, un groupe de jeunes gens désoeuvrés refait le monde à la terrasse du Café de l'Univers. De leurs discussions à bâtons rompus surgissent huit nouvelles - tragiques ou cocasses - reflétant les aspirations profondes des Marocains d'aujourd'hui. Restée au pays ou partie à l'étranger, déchirée entre traditions et modernité, la jeunesse que décrit Fouad Laroui est mal dans sa peau. Avec son irrésistible sens de l'ironie, l'auteur met en lumière le dur combat que celle-ci doit mener pour empêcher ses rêves d'émancipation d'être broyés sous la chape de plomb de la réalité.
La planète connut cette année-là son automne le plus chaud depuis cinq siècles. Mais de la clémence providentielle du climat, qui joua peut-être son rôle, il ne sera plus question. Ce récit couvre l'espace de trois mois et même un peu plus. Que celle - ou celui - qui ne veut pas - ou plus - entendre parler d'amour repose ce livre.
Anna et Louise ne se connaissent pas. Elles sont mariées, mères, heureuses. Presque le même jour, Anna va rencontrer Yves, Louise croiser la route de Thomas.
À quarante ans, la foudre peut encore tomber et le destin encore s'écrire, mais à quel prix ?
Hervé Le Tellier, en horloger délicat, trace la parabole de leurs trajectoires.