« Sur son lit de souffrances, quelques semaines avant de mourir, maman m'avait mis en garde :
' Qu'est-ce que c'est bête, un homme.
- Je ne comprends pas.
- C'est bête, égoïste et pas fiable. Antoine, promets-moi de ne jamais te comporter comme un homme. '
Je me souviens que j'avais hoché la tête. Encore une promesse que je n'ai pas tenue. Je suis toujours resté à l'affût. Même quand j'étais heureux en ménage, ce qui fut souvent le cas, je continuais à rechercher le très grand amour, celui qui, selon Spinoza, constitue un « accroissement de nous-même '.
C'est exactement la sensation que j'éprouvais en observant la jeune fille aux cheveux d'or. Je m'accroissais. Je m'élevais aussi. »
Ce volume est la suite logique de La Guerre du Goût et d'Éloge de l'infini.
À l'opposé de toute vision apocalyptique, ou de « fin de l'Histoire », ou de fascination pour la Terreur, les écrits réunis ici ont pour unique visée la préparation d'une Renaissance, à laquelle, sauf de très rares exceptions, plus personne ne croit. Cet avenir certain, quoique hautement improbable, a d'ailleurs été affirmé en toute clarté dans un roman récent encore méconnu : Les Voyageurs du Temps.
Quelques missions ponctuelles pour des travaux routiniers d'entretien, mais surtout, une fois par an, à l'arrêt de tranche, les grandes manoeuvres, le raz-de-marée humain. De partout, de toutes les frontières de l'hexagone, et même des pays limitrophes, de Belgique, de Suisse ou d'Espagne, les ouvriers affluent. Comme à rebours de la propagation d'une onde, ils avancent. Par cercles concentriques de diamètre décroissant. Le premier cercle, le deuxième cercle... Le dernier cercle. Derrière les grilles et l'enceinte en béton du bâtiment réacteur, le point P à atteindre, rendu inaccessible pour des raisons de sécurité, dans la pratique un contrat de travail suffit. Ce contrat, Loïc l'a décroché par l'ANPE de Lorient, et je n'ai pas tardé à suivre.
Simon Nardis aime la musique, mais il a vendu son piano et repris son ancien métier.
Il n'est plus pianiste de jazz. Un soir, par hasard, il rate son train, retrouve la musique et rencontre la femme qu'il n'attendait plus. Mais Simon Nardis est déjà marié?
Ce pourrait être une histoire sombre, une histoire de pénombre, mais il y a la mer, il y a cet élan nonchalant du rythme. Il y a ce quelque chose au-delà des morales qui vient du plus profond des personnages.
Depuis qu'il a renoncé à une carrière de directeur financier prometteuse mais sans âme,
et renoué avec sa vocation d'enfant ? l'astronomie -, Vincent, un peu plus de trente ans, nage dans le bonheur. Son sujet de thèse le passionne. Ses collègues chercheurs ? de joyeux drilles aussi savants que délurés ? l'on chaleureusement adopté. De colloque en coupole d'observatoire, de Tenerife au Colorado en passant par le Chili, il apprivoise chaque jour davantage l'Univers et ses merveilleux mystères.
Et quand il ne scrute pas les immensités célestes, c'est sur sa galaxie quotidienne que Vincent, garçon rêveur et imaginatif, braque son regard délicieusement teinté d'humour. M?urs et intrigues de la petite communauté universitaire, nouvelles tocades de sa compagne Sophie, ou excentricités de son frère François? rien n'échappe à son sens aigu de l'observation. Rien ? Si, justement? Car à trop chevaucher son petit nuage de bonheur, Vincent, la tête dans les étoiles, n'aperçoit pas toujours les signaux adressés par ceux qui ont gardé les pieds sur terre?
Parcours initiatique hors des sentiers battus, ce récit nourri de réalité scientifique est une formidable invitation à porter un regard neuf sur la terre comme au ciel.
La rupture et la solitude forment l'armature fragile de ce livre où le regard d'un chien, revêt une certaine importance.
N'allez pas vous égarer à la recherche de recettes susceptibles de s'inscrire dans le folklore d'une époque. Mon cas personnel prend délibérément le choix de raconter une histoire simple traversée par des personnages dont l'équilibre personnel n'est pas spécialement le point fort. Hanté par l'absence et le désir de l'autre, Alain a sa méthode pour esquiver les chutes trop brutales et les sentiments confus qui résultent d'un K.O. amoureux. Perpétuellement sur le fil d'une destiné qui lui échappe, ce cadre au chômage, pour vérifier ses théories, invente une méthode pour oublier au plus vite les plus petits désagréments, à ceux qui comme lui sont incapables de vivres seuls. Ses clauses, ses commandements à ne pas enfreindre feront de leur auteur, un maestro de la séparation dont les théorèmes photocopiés, distribués avec un soin indispensable à qui veut monter son entreprise, trouveront un écho favorable sur les pare-brise parisiens. Là où il y avait mille manières de mettre un terme à une rupture, parce que l'autre vous pompait votre énergie, ou avait une attitude qui semblait être l'apanage du rejet, Alain dicte article par article la chronologie à suivre qui garantira le succès, afin de revivre dans toute sa plénitude. Tous en deviennent vite adeptes. Invulnérable en apparence, Alain écoute même quand il est contredit. Traversé par des histoires tendres d'un couple de parfumeurs, d'une femme qui s'aventure sur le terrain fragile de la maternité, d'un sosie de la Maréchale Leclerc et du compagnon d'Alain, directeur des ressources humaines, qui ne semble décidément ne s'intéresser qu'aux soldes, ce récit où l'on se moque de soi-même soulève la délicate question. Faut-il vraiment vivre seul ?