Sur Mathilde Klein, retrouvée noyée devant l'étrave d'une péniche, on ne saura pas grand chose.
Devant l'enquêteur Baptiste Dridi, son mari Simon Klein, psychanalyste reconnu, soutiendra jusqu'au bout l'hypothèse du suicide. Le policier, à la mémoire troublée par le suicide de sa propre mère quand il était enfant, est tenté de la croire.
Dominique Sigaud nous entraîne dans une plongée glaciale vers les arrières-pensées des deux narrateurs. À travers leur confrontation, elle dresse un constat sans espoir des petitesses intimes et des compromis sociaux et dessine un portrait rageur, amer et violent de la société contemporaine.
« Ecrire, c'est bon pour les doigts et la tête : on essaie de mélanger Faust et Frank Sinatra.
Surtout, c'est une occasion d'aller à Londres, au Criterion, sur Picadilly, juste le temps de savourer du Ear'l Grey sans quitter des yeux la copie conforme d'une vieille connaissance : « Après tout, ce n'est pas la première fois qu'on enferme un enfant dans un coffre. D'ailleurs, du moment qu'on lui a laissé son arc et ses flèches, il ne peut pas avoir peur du noir. » Zéro partout, comme dirait Giminy Cricket. » D.F.
Des textes courts et vifs comme des images, pleins d'un humour vraiment original par un auteur trop rare.
Quand la littérature bluffe les adeptes du Loft
Un professeur s'obstine à proposer à des élèves éblouis par le Loft ou absorbés par des soucis immédiats des textes de Proust ou d'Apollinaire. Au fil des heures de classe pendant une année, la littérature se révèle un étrange dépaysement et un détour paradoxal, stratégique ou involontaire, qui ramène au présent des élèves et du monde. Rachid découvre dans Marivaux la vraie nature du Loft, Platon fait parler de Ben Laden et Salim interprète Saint-Simon avec son histoire et ses projets.
Simon Nardis aime la musique, mais il a vendu son piano et repris son ancien métier.
Il n'est plus pianiste de jazz. Un soir, par hasard, il rate son train, retrouve la musique et rencontre la femme qu'il n'attendait plus. Mais Simon Nardis est déjà marié?
Ce pourrait être une histoire sombre, une histoire de pénombre, mais il y a la mer, il y a cet élan nonchalant du rythme. Il y a ce quelque chose au-delà des morales qui vient du plus profond des personnages.
Entre mer et soleil, images immaculées pour touristes et venelles crasseuses pour indigènes, entre raison et folie, Maya, dix-neuf ans, poursuit l'amour. Elle vit à Blue Bay, village pauvre bordé d'un côté par l'océan et de l'autre par un hôtel de grand luxe. Quand son amour lui échappera, elle ira au bout de son coeur, de son corps et de son pays.
Présentation de l'éditeur
« Un train pour Rostock était à quai. La machine, de fabrication soviétique, vrombissait sourdement.
L'on siffla le départ. Le moteur à mazout se mit à gronder à toute force et entraîna le convoi vers l'ancienne Allemagne de l'Est. »
Le passager, fasciné par ce qui se passe à nos portes et dont personne ne semble se soucier, entreprend de voir par lui-même les choses depuis l'intérieur des terres de la défunte République démocratique allemande aux prises avec la nouvelle « unification sacrée » et nous en rend compte pas à pas.
Le poète William Cliff, grand arpenteur du monde, nous donne ici son deuxième roman.
« Un enfant, une mort. Une série de désastres. L'enfant porte les noms du mort.
Il s'en rend compte comme il entre à l'internat, comme il change de langue.
Une ligne blanche régulièrement repeinte traverse la cour de l'école. D'un côté les filles, de l'autre les garçons.
Son père, camionneur, vient le chercher les jours de sortie. Le camion est sa maison.
S'il n'y avait pas eu la guerre , son père serait instituteur. »
Après La Russe et Anna Streuvels, Eddy Devolder signe ici le troisième volet d'une quête identitaire tenace et subtile, entre « le« mentir-vrai » avec lequel il faut composer » et « le « vrai-faux » qui est précisément ce qui est vraiment vrai ». Un bijou.