Mère de sept enfants qui lui portent une admiration et un amour inconditionnels,
une écrivaine célèbre sombre dans la maladie d'Alzheimer.
Chacun à son tour, les enfants se dévouent à sa garde quotidienne. Biensûr, leur situation familiale et personnelle est remise en question ou se dégrade.
Livre émouvant par la description de la maladie, La reine nue fait une analyse assez fine des personnages.
Une traductrice, journaliste à ses heures, accepte de faire pour un magazine le portrait de Paul Grenz,
musicien réputé mais mal connu. Ignorant où il vit ? et même s'il est vivant - , elle fera dans sa quête quelques rencontres qui d'anecdotes en confidences l'amèneront peu à peu vers une sagesse insoupçonnée.
Avec une légèreté et un charme sans artifices, Francis Dannemark se révèle une fois encore comme « l'écrivain de la discrétion efficace » (Le Monde). Son style, sa voix nous retiennent de livre en livre? A celui-ci, il n'aurait pu trouver meilleure exergue : « Love is a deeper season than reason. » (E.E. Cummings).
La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte.
Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Eh bien non : mort ou vif, le pianiste se doit d'abord à son public?
Dans quelle étrange histoire nous entraîne cette fois Jean Echenoz !
Victime d'un accident, Max, grand pianiste un peu alcoolique et paralysé par le trac se réveille dans un monde décalé ou l'auteur nous mène par le bout du nez.
Après Je m'en vais (Minuit/Prix Goncourt 1999) et le Pôle Nord, le voyage est pour le moins inattendu, la compagnie plus encore? et le livre bien sûr encore plus drôle et plus subtil qu'il n'y paraît. Et quel délice !
« La curiosité, appelons cela l'esprit de famille, m'inviterait à prendre possession des lieux sans brusquerie,
éventer un à un ses livres, découvrir les serrures correspondant aux clefs de son trousseauet continuer ainsi sans rupture le mouvement de la vie. Par la suite j'irais visiter son bureau dans la cave, je m'installerais dans son fauteuil de travail et je tenterais de deviner ce que pouvait promettre la plaque en cuivre de l'entrée : Isaïe Mortensen, Enquêtes. » F.E.
Décidément, François Emmanuel n'écrit jamais deux fois le même livre. Cette fois, c'est au genre enquête policière à la Simenon qu'il nous convie à travers les avatars d'un étrange héritage et quelques beaux portraits des habitants d'un immeuble que l'on devine bruxellois.
Un livre drôle et aquatique.
« La mort a deux visages. Un masque grouillant de tombe ouvert dont je me suis détournée avec horreur, laissant celui qui le portait dans une solitude absolue...
Et l'autre, lumineux et précis, dont les traits délicats étaient constitués par les mots qu'Alexis choisissait pour m'écrire. » C.L.
Lettres du pays froid est un livre traversé, travaillé, hanté, splendidement et avec cette compassion exigeante que seul un grand art peut donner en partage aux personnages et aux lecteurs. Caroline Lamarche réussit une fois encore l'alliance la plus subtile du style et de la sincérité. Un très beau livre.
Dans la famille Delbast, cinq frères et s?urs précèdent Fanny. À sa naissance, son frère aîné a vingt ans.
Dans cette fratrie, sa place est illusoire, son identité le plus souvent réduite à un numéro pour éviter la confusion des prénoms. Petite fille solitaire, Fanny adore son père, mais il ne la voit pas. Trop de choses les séparent, trop de vie, de retenue aussi.
Après le très beau Bord de mer, Véronique Olmi aborde de nouveau le thème de l'amour filial avec une sensibilité remarquable. Mais, à travers la figure du père, c'est aussi de la bourgeoisie catholique qu'il est question ici, et de l'insidieuse violence par laquelle ce monde bien-pensant est capable de verrouiller la vie d'un enfant.