Plus vite que son ombre

Plus vite que son ombre
McNab Tom
Ed. Autrement

« Je le reconnais, dit Boone. Je l'ai croisé au Texas... Ça fait quinze jours qu'il se soûle à en devenir aveugle. Médina lui versa lentement l'eau sur le visage.
- Ça m'a tout l'air d'être l'homme idéal, professeur, dit-il. Pour courir contre Buck Miller.
- Comment t'appelles-tu, fiston ?
Le jeune homme recracha l'eau, fit un effort surhumain pour se remettre sur pied et s'assit sur la table.
- Speed, m'sieur, dit-il enfin. Billy Joe Speed. »

Canyon City est en fête. Buck Miller, jeune cow-boy athlétique, s'inscrit à l'un des défis au programme : la course à pied. Il n'aura aucun mal à devenir le nouveau fast man local... Jusqu'à ce qu'un drôle de type, le professeur Moriarty, se mette en tête de le faire battre par n'importe quel inconnu dressé à sa méthode d'entraînement. Les paris sont ouverts.

Formidable roman d'aventures, ode à l'amitié, Plus vite que son ombre recrée un Far West inédit où, pour vaincre, il faut se dépasser soi-même, sans massacrer son prochain.

« L'antidote à la violence stéréotypée des westerns. » The Times.

Les aventures d'un romancier atonal

Les aventures d'un romancier atonal
Laiseca Alberto
Ed. Attila

Vivant dans une mansarde, humilié par la maîtresse de sa pension, un romancier pauvre et inconnu écrit un roman expérimental illisible de 1500 pages, dont la lecture fait fuir tout le monde autour de lui. Tout le monde, sauf son meilleur ami, Coco Pico de la Mirandole, qui déniche un éditeur sado-maso aspirant à faire faillite. Promis à un échec total, le livre devient hélas un best seller en France. La critique argentine retourne sa veste et des milliers d'exemplaires sont écoulés. L'Épopée du Roi Thibaut donne à lire quelques-uns de ces feuillets, contant la guerre sainte menée à un âge préhistorique par le Roi Thibaud à Saladin, calife de Toutes les Russies, à grands
renforts de machines futuristes, extravagantes, et de créatures
antédiluviennes. La civilisation semble vouée à un retour à l'âge de pierre, dans un univers des plus cruels et ingénieux, où la facétie et
la stupeur règnent en maître.

Deuxième roman d'Alberto Laiseca (né en 1941), Les Aventures est aussi une mise en abîme de sa propre œuvre : il a réellement
écrit un roman expérimental et paroxystique de 1500 pages, Los Sanas, qui a réellement mis 20 ans à être publié en Argentine. Superposant périodes historiques, détails scientifiques, musiques, religions, influences littéraires (de Poe à Sade, de Gaston Leroux à Raymond Roussel) dans un délire psychédélique, anachronique et verbal, l'œuvre de Laiseca, adoubé par ses pairs (Ricardo Piglia et
Cesar Aira en tête), recrée la farce de notre monde, explorant
les rapports (grotesques) de domination et les affres (insensées) de la création.

Les ingénieurs du bout du monde

Les ingénieurs du bout du monde
Guillou Jan
Ed. Actes Sud

Lorsque leur père et leur oncle se font engloutir par la mer du Nord, les trois jeunes frères Lauritz, Oscar et Sverre sont contraints de quitter l'île de leur enfance, pour rejoindre la ville de Bergen et devenir apprentis dans une corderie. Par un heureux concours de circonstances, ils sont repérés par le fils du propriétaire pour leur habileté artisanale hors du commun. Leurs études en génie civil seront alors prises en charge. C'est ainsi qu'en 1901, les trois fils de pêcheur sortent de l'université de Dresde avec chacun un diplôme d'ingénieur en poche.

Le XXe siècle vient tout juste de commencer, charriant son lot d'avancées technologiques prometteuses, et les jeunes diplômés sont promis aux plus audacieux projets de construction ferroviaire. Mais leurs chemins se séparent. Sverre part à Londres, Oscar en Afrique, seul Lauritz rentre au pays natal. Aventure, danger et conflits les attendent : Oscar affronte la chaleur accablante de la savane en Afrique de l'Est allemande et Lauritz le blizzard arctique du haut plateau du Hardangervidda.

À travers ce roman tumultueux qui unit le sérieux de l'enquête historique et la vivacité du grand récit d'aventures, Jan Guillou livre le premier volet de son projet littéraire le plus ambitieux à ce jour, « Le siècle des grandes aventures », une captivante saga consacrée aux bouleversements qui ont ébranlé l'Europe du XXe siècle.

En numérique chez Tropismes : Les ingénieurs du bout du monde

Journal d'Amérique

Journal d'Amérique
Brecht Bertolt
Ed. L'Arche

La vie ne m'a semblé presque nulle part plus difficile qu'ici, dans cette morgue de l'easy going. La maison est trop jolie, mon métier ici est celui du chercheur d'or, les chanceux dégagent de la boue des pépites grosses comme le poing, dont ensuite il est longtemps question, moi, quand je me déplace, je marche sur des nuages comme un malade de la moelle épinière. Grete ici me manque particulièrement. C'est comme si on m'avait enlevé le guide juste à l'entrée du désert.

 

OConde

OConde
Magris Claudio
Ed. La Baconnière

'Je savais bien qu'un jour ou l'autre quelqu'un viendrait aussi chez moi. C'est pas que j'y tienne, mais il y a une justice en ce monde et à la longue les comptes s'équilibrent plus ou moins, comme à la fin de la saison de pêche quand on touche ses sous et que chacun a en poche à peu près la même somme à dépenser à l'auberge, enfin je veux dire les gens ordinaires.'

Un anonyme batelier de Douro parle de sa vie, de son lien trouble avec l'impénétrable oConde, le pêcheur de mort. Des épisodes qui charrient sa pensée, vers une acceptation impassible de son destin.

 

Chowringhee

Chowringhee
Sankar
Ed. Gallimard

Quand le jeune Sankar, commis d’avocat au chômage, trouve du travail à l’hôtel Shahjahan situé près de la grande esplanade de Calcutta nommée Chowringhee, il ne se doute pas que toute son existence tournera bientôt autour des vies qui se croisent dans cet établissement de luxe, véritable ville dans la ville de la mégapole indienne, au lendemain de l’indépendance du pays.
D’abord homme à tout faire, il vit sur place, sur le toit de l’hôtel. Il grimpe vite les échelons, naviguant entre l’énigmatique directeur Marco Polo, qui cherche désespérément sa femme disparue afin de pouvoir divorcer, et le méticuleux réceptionniste Bose dont il devient l’ami. Il se retrouve ainsi au centre de mille intrigues, témoin de petites et de grandes trahisons, et observateur discret mais perspicace des hôtes de l’établissement.
Mais lorsque ses deux protecteurs quittent l’hôtel, l’un pour s’installer en Afrique avec sa fiancée qu’il ne peut épouser en Inde, l’autre pour se marier avec une hôtesse de l’air, rencontrée à l’hôtel bien sûr, sa vie prend un autre tournant, sur l’esplanade Chowringhee…
Chowringhee possède l’énergie narrative d’un grand roman choral, mettant en scène des morceaux de vie, des personnages tragiques, d’autres comiques, tout autant qu’un regard délicat sur la comédie humaine universelle. Une découverte majeure d’un auteur injustement oublié en Occident.

En numérique chez Tropismes : Chowringhee

A qui mieux mieux

A qui mieux mieux
Song Sok-Ze
Ed. Imago

C'est un village «traditionnel» en fibrociment abandonné par une équipe de télévision dans un cadre sauvage, entre rivière et montagne. Une bande d'éclopés de la vie unis par le hasard vont devoir y défendre leur peau contre des gangsters en goguette, mais la nature jouera le premier rôle dans cette guerre picrocholine.

Bonne nouvelle : un roman coréen à la fois hilarant et poignant ! Un feu d'artifice burlesque, écrit dans une langue implacable, qui nous embarque à qui mieux mieux et nous tient en haleine jusqu'au bout. À une société en déficit de valeurs, Song Sok-ze, rejeton de Cervantès et de Lao-Tseu, oppose une prose de combat hénaurme et si humaine.

Melisande ! Que sont les rêves ?

Melisande ! Que sont les rêves ?
Halkin Hillel
Ed. Quai Voltaire

« Un roman remarquable [...] une méditation sur la nature de l'amour et le pouvoir des vieux rêves et désirs [...] caustique, intelligent et élégiaque. » The Times.

Du New York des années 50 à l'île grecque d'où il lui écrit au début des années 80, vingt-cinq années ont passé vingt-cinq années et presque autant de caprices de l'Histoire - la chasse aux sorcières, la libération des moeurs et l'effervescence des sixties, les revers du « peace and love » et le traumatisme de la guerre du Vietnam. Vingt-cinq années durant lesquelles Hoo n'a cessé d'aimer Melisande, depuis le jour où, au sein du club de littérature du lycée, elle foudroya l'adolescent timide. Melisande lui préféra Ricky, son fougueux meilleur ami, transposant à Manhattan et le temps d'un été un trio à la Jules et Jim abreuvé de poésie américaine. Mais ricky perd la raison au retour d'un voyage initiatique en Inde. Hoo et Melisande vivent alors leur passion sans que l'ombre de l'ami et rival ne disparaisse jamais.

Un hymne à l'amour et à l'amitié, une invitation au pardon, le long regard que porte un homme mûr sur son existence et sur celle qui lui donna tout son sens.

La langue vulgaire

La langue vulgaire
Pasolini Pier Paolo
Ed. La Lenteur

«Tout ce que le capitalisme a fait jusqu'à il y a dix ans, c'est-à-dire la centralisation clérico-fasciste [...], n'a pas endommagé le particularisme culturel des Italiens. Anthropologiquement, un Sicilien était un Sicilien, un Albanais était un Albanais, un Frioulan était un Frioulan. Rien ne les avait transformés. L'arrivée de la culture de masse, des mass media, de la télévision, du nouveau type d'école, du nouveau type d'information et surtout des nouvelles infrastructures, c'est-à-dire du consumérisme, a produit une acculturation, une centralisation à laquelle aucun gouvernement se déclarant centraliste n'était jamais parvenu. Le consumérisme, qui se déclare tolérant, ouvert à la possibilité d'une décentralisation, est au contraire épouvantablement centraliste. Il est parvenu à perpétrer des génocides du même ordre que ceux que le capitalisme a sans doute perpétrés en France ou en Angleterre à l'époque de Marx, dont Marx avait témoigné.»

Cavelleria rusticana. Et autres nouvelles siciliennes

Cavelleria rusticana. Et autres nouvelles siciliennes
Verga Giovanni
Ed. Belles lettres

Toute l'oeuvre de Giovanni Verga, le plus grand vériste italien, est centrée sur les «vinti dalla vita» («les vaincus de la vie»). Dans les nouvelles ici rassemblées il s'est attaché à peindre le courage viril avec lequel les humbles affrontent la vie. Avec un réalisme saisissant il nous montre l'attachement au lieu de naissance, aux anciennes coutumes, la résignation à la dureté d'une vie parfois inhumaine, la conscience que cette société fermée où évoluent ses personnages, hauts en couleurs, est la seule défense contre les nouveautés venues de l'extérieur. Ses personnages manifestent leur fidélité à des sentiments simples et à des valeurs ancestrales. Pour Verga ceux qui acceptent leur propre destin dans une résignation consciente possèdent la sagesse et la moralité. C'est toute la Sicile, âpre et rude de la fin du XIXe siècle qu'il fait ainsi revivre pour ses lecteurs.

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