L'Anglaise

L'Anglaise
Lépront Catherine
Ed. Seuil

Dans une maison au bord de la mer, à la station de Sainte-M, un sexagénaire, Emile, fait vivre sa famille : sa mère Elisabeth H, ancienne résistante, dite ' la Florès ' et ses demi-sœurs globalement appelées les COAC (la première lettre de chaque prénom). Il est décorateur, collectionneur, plus ou moins agent. Et il est harcelé au téléphone par une inconnue à l'accent anglais, que tout le monde surnomme ' l'Anglaise'. On fantasme sur cette Anglaise dont Emile serait amoureux et qui serait amoureuse d'Emile. On finit par apprendre que cette Anglaise aurait des vues sur la maison de voisins, en vente depuis que son vieux propriétaire, professeur de langues perdues, se meurt à l'hôpital. Tout cela se passe sous un regard collectif. Mais se détachent trois femmes : Agnès, l'une des demi-sœurs d'Emile, vieille fille à vie, amoureuse de son demi-frère , Léonore, une toute jeune voisine dont l'obsession est de se baigner au crépuscule, et Esther, dite ' Chagrin d'amour '.Pendant quelques jours de début d'été, on spécule sur l'Anglaise, qui finit par s'installer dans la maison des voisins. Ce n'est qu'à la mort soudaine d'Emile, terrassé sur un escalier où il avait l'habitude de retrouver 'l'Anglaise', que l'on comprend le lien avec cette femme mystérieuse. Un journaliste de la presse people, Bob Escale, aide le groupe à découvrir l'identité de l'Anglaise. Fille d'une pauvre couturière de banlieue, elle avait trouvé le filon en conseillant de riches oisives sur leur garde-robe et s'était fait passer pour une mondaine anglaise.

Fureur

Fureur
Boukhobza Cochana
Ed. Denoël

Ils s'appellent Jacques, Alexis, Fanny, Stéphane, Francis... Malgré leur grand âge, ils aiment rire, boire et danser. Chaque semaine, dans un café parisien, ils se retrouvent pour évoquer les années noires de la guerre. Tous ont pris les armes dans le maquis, tous ont résisté très jeunes et dès la première heure. Tous sauf Saintonges, le sulfureux Saintonges, dont les secrets, en remontant au grand jour, vont libérer leur puissance néfaste.

La mort de Francis Delorme met le feu aux poudres. Son petit-fils doute qu'elle soit accidentelle. Il demande une enquête discrète à un ami d'enfance qui va, sans le vouloir, déchaîner des forces obscures.

Un fil souterrain relie la Seconde Guerre mondiale aux événements contemporains. Comme en 1943, quelques individus ont le pouvoir de détruire ou de sauver l'humanité. Et comme aux heures les plus sombres, ceux qui s'engagent dans un combat désespéré rencontrent l'amour sur leur chemin.

De la Résistance au péril nucléaire, Chochana Boukhobza puise dans des sources historiques la matière de son roman. Autour de la mémoire perdue et de sa résurgence, autour d'une fureur qui ne s'apaise jamais, une oeuvre haletante et traversée par le souffle de l'Histoire.

Le rêve de l'homme lucide

Le rêve de l'homme lucide
Ségur Philippe
Ed. Buchet Chastel

Une panoplie de plus venait s'ajouter à ma collection. Un statut d'écrivain, des invitations chez les libraires, dans les salons, à la radio-télévision. Parce que j'étais rassurant, moi qui n'étais qu'instabilité et colère. Parce que j'étais amusant, moi qui n'étais pas drôle. Et je les leur servais, ces platitudes, parce que je les connaissais toutes, parce que j'étais l'anxiolytique social fabriqué par la société pour ne pas la
décevoir. Ainsi allais-je partout, presque partout, pour ne pas décevoir. Mais ce n'était pas moi qui m'y rendais. C'était toujours l'autre, le bon garçon, le caméléon, celui de qui j'avais l'air. Alors, si pendant toutes ces années j'avais été un autre, qui étais-je vraiment ? Le Dr Zénnegger avait vu juste. Je n'étais personne. Un possédé ne peut être personne.

Joseph sous la pluie. Romans, poèmes, dessins

Joseph sous la pluie. Romans, poèmes, dessins
Mano Solo
Ed. Points

Mano Solo fut à la fois chanteur, dessinateur, peintre, nouvelliste et poète. Cet ouvrage réunit, pour la première fois, les principaux écrits et dessins de l'artiste : un roman édité à compte d'auteur, Joseph sous la pluie, des nouvelles, des poèmes et des dessins inédits. Ces documents permettent de plonger dans le cœur d'un homme déchiré par la maladie et la culpabilité, mais chez qui ressort toujours la joie de vivre et de créer.

Kamal Jann

Kamal Jann
Eddé Dominique
Ed. Albin Michel

Été 2010. C'est la guerre au sein de la famille Jann. Avocat d'affaires à Manhattan, Kamal a une revanche à prendre sur son oncle, le chef des services de renseignements syriens qui fit tuer ses parents, trente ans plus tôt, lors des massacres de Hama. Il est condamné, en même temps, à pactiser avec la CIA pour sauver son jeune frère islamiste sur le point de commettre un attentat. Manipulés, de bout en bout, par les services secrets arabes et occidentaux, tous les membres du clan sont piégés, dont les femmes qui dans l'ombre jouent un rôle décisif et sans pitié.

Mosaïque impressionnante de lieux et de personnages, Kamal Jann est la chorégraphie puissamment orchestrée du cynisme, de la violence et de la trahison. Sans doute le premier roman du Moyen-Orient à mettre en scène de façon implacable les rouages de la répression et la relation toute-puissante entre familles et pouvoir. La descendance maudite des Jann est condamnée, tels les Atrides, à tuer et s'entretuer, tandis que le peuple, écrasé, commence à rêver de liberté.

Dominique Eddé, née à Beyrouth, a entre autres publié Pourquoi il fait si sombre ?, Cerf-volant, et Le crime de Jean Genet.

Virginia et Vita

Virginia et Vita
Orban Christine
Ed. Albin Michel

En 1927 Virginia Woolf qui vient de publier La promenade au phare vit une passion tourmentée avec Vita Sackville-West dont le célèbre château paternel de Knole se situe tout près de Monk's House, la modeste demeure de Virginia et de son époux l'éditeur Léonard Woolf. De sa fascination pour Vita, de l'abîme entre sa vie bohème et le faste de l'excentrique aristocrate, va naître le personnage d'Orlando. La relation amoureuse s'est métamorphosée en création littéraire.

Dans ce roman où tout est dit de la passion et de la jalousie, Christine Orban évoque en mélodie subtile la complicité de deux femmes exceptionnelles, puissantes et fragiles qui marient à leur manière amour et création.

Danse avec Nathan Golshem

Danse avec Nathan Golshem
Bassmann Lutz
Ed. Verdier

Tous les ans, à la première lune de l'automne, Djennifer Goranitzé se rend au bord de la mer, sur une immense décharge d'ordures où le corps de son mari a été jeté par les militaires. Elle se repose après les épreuves de son voyage qui a duré des semaines. Et ensuite, elle appelle son mari, Nathan Golshem. Elle l'appelle pendant des jours et des nuits, elle frappe la terre avec les pieds, avec des morceaux de ferraille, avec les mains, elle danse. Elle construit pour eux deux une hutte avec des débris, pour qu'ils soient de nouveau ensemble, pour qu'une fois encore ils se retrouvent et partagent du temps amoureux, des souvenirs inventés et de la mémoire amoureuse. Elle danse jusqu'au sang, jusqu'à ce que Nathan Golshem revienne du néant et s'allonge sous la hutte. Il n'y a personne sur la côte, seulement quelques chiens et des mouettes. Très loin le chuchotement des vagues brise le silence. Djennifer Goranitzé et son mari ferment les yeux sous le ciel étoilé et, de nouveau, ils se parlent et ils plaisantent. Avec une bonne humeur qu'aucune lamentation ne vient contrarier, ils évoquent leurs camarades d'infortune, les combats constamment perdus, les martyrs, les déroutes, les crimes dont ils ont été témoins, victimes ou coupables. Ils rient, ils s'aiment, ils ne savent plus très bien à quel niveau de vérité ou de mensonge se situent leurs anecdotes terribles. Ils échangent tout. Il n'y a plus entre eux ni mémoire, ni absence de mémoire. Seule persiste la danse des corps, des paroles et des morts en face de la nuit. Seule cette obstination de l'amour : la danse de l'éternel retour.

L'inquiétude d'être au monde

L'inquiétude d'être au monde
de Toledo Camille
Ed. Verdier

L'inquiétude est le nom que nous donnons à ce siècle neuf, au mouvement de toute chose dans ce siècle.

Paysages ! Villes ! Enfants !

Voyez comme plus rien ne demeure.

Tout bouge et flue.

Paysages ! Villes ! Enfants !

L'inquiétude est entrée dans le corps du père qui attend son fils, comme elle s'est glissée, un jour, dans le corps des choses.

C'était hier. C'est aujourd'hui.

Ce sera plus encore demain.

L'inquiétude de l'espèce, des espèces, et de la Terre que l'on croyait si posée, qui ne cesse de se manifester à nous, sous un jour de colère, au point qu'on la croirait froissée ou en révolte.

Carnet de notes. 2001-2010

Carnet de notes. 2001-2010
Bergounioux Pierre
Ed. Verdier

«Pour des raisons qui touchent à mes origines, à ma destinée, j'ai ressenti le besoin d'y voir clair dans cette vie.

La littérature m'est apparue comme le mode d'investigation et d'expression le moins inapproprié.

Elle est porteuse, comme l'histoire, comme la philosophie, comme les sciences humaines, d'une visée explicative, donc libératrice. Elle peut descendre à des détails que les discours rigoureux ne sauraient prendre en compte parce qu'il n'est de science que du général.

Les notes quotidiennes ne diffèrent pas, dans le principe, de ce que j'ai pu écrire ailleurs. Les autres livres se rapportent aux lieux, aux jours du passé, le Carnet à l'heure qu'il est, au présent.» P. B.

Ce journal, qui couvre la première décennie du vingt et unième siècle, constitue le troisième volume des Carnets de notes de Pierre Bergounioux.

Le gouverneur d'Antipodia

Le gouverneur d'Antipodia
Coatalem Jean-Luc
Ed. Dilettante

Une île australe, perdue. Aux antipodes de tout. Antipodia. Battue par les vents. Loin des zones de pêche. Dessus, entre deux coups de chien, un chef de poste qui se fait donner du «Gouverneur», un mécano qui cache son jeu, quelques chèvres. Si le premier tourne en rond, remâchant sa disgrâce sur le petit périmètre de l'île, le second cavale comme un lièvre, heureux, ravi. Son secret ? Une plante mystérieuse : le reva-reva. Celui qui l'absorbe fait entrer aussitôt ses rêves dans la réalité. Mais l'hiver et la glace arrivent. Un naufragé aussi, sur un bout de bois, poussé par des vagues. Lui, un Mauricien, s'appelle Moïse. Il se croit sauvé des eaux froides. Il pose son pied nu sur la grève désolée. C'est alors que tout commence. Que tout éclate. Et qu'Antipodia résonne tout entière.

Avec Le Gouverneur d'Antipodia, Jean-Luc Coatalem signe dans un récit tendu une étonnante robinsonnade, à mi-chemin entre Jules Verne et Stephen King.

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